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dimanche 30 juin 2013

Barroso n'est qu'une crapule fascisante !Pour Barroso, Hitler plutôt qu’un Front Populaire ?

Pour Barroso, Hitler plutôt qu’un Front Populaire ?

On se frotte encore les yeux pour y croire. Le président de la commission européenne déclare, lors d’un point presse du 24 juin, que les « souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l’extrême droite » . Ainsi affirme-t-il que toutes les oppositions à la politique financière qu’il entend mener se valent et sont à ranger dans le même sac, celui du fascisme. Donc, pour José Manuel Barroso :
  • la sécurité sociale c’est du fascisme !
  • La retraite par répartition c’est du fascisme !
  • Le droit du travail c’est du fascisme !
  • Le service public de santé c’est du fascisme !
  • Le service public d’éducation c’est du fascisme !
  • Une télévision publique c’est du fascisme !
  • Un smic européen décent c’est du fascisme !
  • Une politique industrielle écologique favorisant l’emploi plutôt que les actionnaires c’est du fascisme !
Mais cessons là l’énumération. Et n’insultons pas d’avantage l’intelligence José Manuel Barroso. Ne croyons pas qu’il assimile réellement Blum à Hitler. Mais voyons bien plus comment il manipule les concepts politiques dans le seul et unique but de se protéger lui, ses amis, son système.
Les extrêmes droites d’Europe sont nationalistes et xénophobes. Les gauches alternatives européennes sont internationalistes et ouvertes au monde. Ce détail échapperait-il à José Manuel Barroso ? Certainement pas. Il sent bien, José Manuel Barroso, le souffle populaire qui n’en peux plus de son Europe libérale et financière où tout devient marchand, à commencer par les hommes eux mêmes. Il sait que ce souffle peut donner un Front des Peuples. Une grande contestation populaire, progressiste qui ferait s’écrouler son monde et avec lui ses alliés de Goldman Sachs dont le président et ami de la BCE, Mario Draghi, est un pur produit. Alors il ne faut surtout pas que les esprits critiques, les classes moyennes, les classes supérieures se mettent à douter, se mettent à envisager d’épouser la cause de la solidarité internationale des peuples d’Europe. Il convient d’ériger la digue suprême, la digue absolue. Affirmer que l’opposition à sa politique est nécessairement, obligatoirement, indéniablement l’expression d’un fascisme larvé. 
Ainsi, vous vous levez un matin convaincu d’être un socialiste qui marche dans les pas de Blum, et vous voilà le soir venu être un adepte d’Hitler. Il cherche ainsi à vous faire marcher droit dans ses pas à lui, c’est tout de même moins grave. La technique culpabilisante qu’utilise José Manuel Barroso n’est pas qu’insultante. Elle jette dans les bras du fascisme la contestation à sa politique puisque finalement Blum c’est Hitler, Hitler c’est Blum. Avec sa propagande sortie des devinettes carambar, le fascisme n’est pas la détestation absolue. Le fascisme n’est qu’une autre politique possible parmi d’autres. Il perd son caractère funeste.

Barroso, en assimilant Hitler à Blum, fait la promotion d’Hitler.Ce détail échapperait-il à José Manuel Barroso ? Certainement pas. Car il devine qu’au bout du bout les mouvements socialistes mettent à mal les intérêts des oligarques financiers. Alors que les dictateurs fascistes en sont toujours les ardents défenseurs. Devons nous en faire une liste ? Pinochet, Franco, pas vraiment des amis du peuple, mais toujours amis fidèles de la finance. Et que dire de l’Estado Novo, politique fasciste et dictatoriale que soutenaient activement les riches propriétaires, les riches banquiers et les riches industriels portugais. Visiblement, pour José Manuel Barroso, Salazar était l’équivalent de ces femmes et de ces hommes qui feront la révolution des œillets et provoqueront sa chute. Cette histoire, José Manuel Barroso la connait, nécessairement, obligatoirement, indéniablement. Il est le fruit de cette libération portugaise contre le fascisme portugais. Autre preuve donc qu’il instrumentalise le fascisme pour faire la propagande de son Europe marchande.

En France, le véritable bénéficiaire de ses propos provocateurs ne sera pas le Front de Gauche mais le Front National. Et il le sait. Il fait mine de renvoyer dos à dos deux nationalismes en évoquant un souverainisme de gauche. Mais il ne peut pas y avoir de souverainisme à gauche. Parce qu’à gauche on déteste les souverains et toutes notions de souverainismes. Il s’adresse donc à celles et ceux tentés par le souverainisme d’extrême droite 
en leur signifiant qu’il n’est pas moins respectable que le socialisme. Il sait que derrière les leaders souverainistes nationalistes d’extrême droite français se cachent toujours de fervents admirateurs du capitalisme sauvage, de la dérégulation, du libre échangisme sans loi. Il sait que ces leaders d’extrême droite vivent dans deriches châteaux et qu’ils se transmettent le pouvoir de père en fille, de fille en nièce, d’épouse à époux. Il sait qu’avec eux il n’a rien à craindre. Il sait qu’avec eux les valises remplies d’argent en quête d’évasion continueront à se balader de banques en banques.

En réalité Barroso sait que Blum n’a strictement rien à voir avec Hitler. Mais il a tout intérêt à faire croire que c’est pareil. Parce que pour le monde de la finance, une bonne dictature sera toujours préférable à une vieille démocratie en Europe. Parce que pour José Manuel Barroso un Hitler sera toujours préférable à un Front Populaire.

samedi 29 juin 2013

Marine Le Pen tombe le masque sur la société qu'elle imposera si elle est élue . La France des droits de l'hommes aura vécu pire ce sera la violence de la finance contre le peuple réduit en esclavage ; est ce que seulement les gens qui votent pour eux se doutent de ce qui va arriver?

Ce matin, sur France Inter, après 30 mns de dédiabolisation, à 2 mns de la fin, à cette question précise d'un auditeur étranger : "je travaille depuis 20 ans en France où j'ai cotisé et payé mes impôts, si mon entreprise ferme, que je suis licencié que ferez-vous de moi", Marine Le Pen tombe le masque.

Après une tentative d'esquive, elle répond : vous aurez 6 mois de chômage pour retrouver du travail (car on n'est pas violent comme aux États Unis) puis, si vous ne pouvez pas subvenir à vos besoins vous serez expulsé. On ne peut plus clair, cet homme aura cotisé 20 ans pour le chômage pour se voir refuser toute indemnité au bout de 6 mois. Pire, pendant 20 ans il aura bien participé à l'économie de la France par son travail et ses impôts, pour être jeté hors du pays où il a sa vie, peut être son logement et toute sa famille. Pour tous droits : une condamnation à l'expulsion comme un délinquant. 


C'est maintenant évident, si le FN gagne les élections, sous Marine le Pen, les droits de l'homme n'existeront plus, il n'existera que le droit du sang, au nom de la "préférence nationale", il ne restera qu'INHUMANITÉ. Cette barbarie ne se fera même pas au bénéfice des Français. Marine Le Pen prétend que ça sauvegardera l'emploi des "Français de souche". Au contraire, ça sera seulement des cadeaux aux employeurs, qui trouverons de bons esclaves, prêts à prendre n'importe quel emploi, à n'importe quel prix, pour ne pas être obligés de tout abandonner. Ca fera dégringoler les salaires de tous, y compris pour les "Français", et la concurence pour les emplois interdira toutes revendications sur les conditions de travail. 


Résultats : esclavage assuré pour tous, fin de toute intégration possible, montée des antagonismes des 2 cotés. Nul ne peut savoir où le cercle vicieux, révolte violente puis en réponse de plus en plus de répression policière, finirait.

Est-ce vraiment cette société que les électeurs du FN choississent ?

vendredi 28 juin 2013

La droite extrême , ou extrême droite on ne sait plus qui est qui .. se met à vomir des insanités sur Huma , elle lui donne encore plus de respectabilité/ Une propagande trempée dans l’eau de Vichy

Le site Atlantico, proche de l’UMP, ose taxer l’Humanité d’antisémitisme et trace un parallèle odieux avec une affiche de la Collaboration. Par Patrick Apel-Muller, Directeur de la rédaction de l’Humanité.
«Quand le PC nage dans les eaux mêlées de l’antiaméricanisme et de l’antisémitisme. » Le site Atlantico, bâti pour servir la campagne «buissonnante» de Nicolas Sarkozy et campé désormais sur les marges extrêmes de la droite, amalgamait hier la une de l’Humanité dévoilant le texte secret de l’accord transatlantique et une affiche de l’exposition antijuive de 1943 à Paris. Aucun rapport, évidemment. Sauf pour Benoit Rayski, historien fourvoyé qui ose ce parallèle infâme, justifié par cette forte pensée: "Oui, il y a du brun dans le rouge. Tout comme il y a du rouge dans le brun." Son but, asséner un sophisme de propagande: les anti-impérialismes sont antiaméricanistes, «l’antiaméricanisme a toujours fait bon ménage avec l’antisémitisme», donc l’Humanité est antisémite… Intellectuellement, c’est affligeant.

La rengaine est de saison parmi ceux qui, à l’UMP, s’acharnent à démanteler le cordon sanitaire qui séparait les républicains des troupes du Front national. Pour cela, il faut renvoyer dos à dos la gauche et l’extrême droite, brouiller tous les repères, placer les victimes dans la peau des bourreaux. L’auteur assimile ainsi Clément Méric et ses amis aux troupes fascisantes de Serge Ayoub. «Mais, à les lire de près, ose notre plumitif, et à regarder la une de l’Humanité, est-on bien sûr qu’il y ait une réelle différence entre eux?» Et de conclure doctement: «On peut se ressembler sans s’assembler.» Une propagande nauséabonde.
Sur le même site, décidément peu regardant, il avait décrit il y a quelques mois le PCF «telle une vieille pute défraîchie, ne trouvant plus de client sur le trottoir qu’elle arpente»… Raffinement très avant-guerre du vocabulaire, subtilité de la pensée, et surtout choix raffiné de l’image… psychologiquement, c’est intrigant. A-t-il voulu masquer le contenu du mandat de la Commission européenne dans les négociations sur le marché transatlantique, dévoilé par notre journal? L’a-t-il seulement lu? Rien ne le montre dans ses écrits. Il n’aurait pu alors s’autoriser, en conscience, cette manipulation. Professionnellement, c’est négligeant.
Enfin, Benoît Rayski brade bien aisément sa propre histoire.«Un jour, sous la seule protection de sa carte d’identité, une jeune femme vivant à Lyon dans la clandestinité prenait par la main un petit garçon qu’il s’agissait de conduire à Grenoble où il trouverait un asile plus sûr. Le petit garçon, c’était Benoît Rayski, la jeune femme c’était moi…» Elle, c’était Nelly Feld, résistante communiste devenue journaliste à l’Humanité comme bien d’autres jeunes gens sortis des camps de concentration et du maquis, qui prirent la relève de leurs prédécesseurs fusillés par les nazis. Humainement, son article est déshonorant.

Source : l'Humanité .fr

jeudi 27 juin 2013

Nelson Mandela s'en va... Souvenir .

Nelson Mandela s'en va... Souvenir ..; j'étais jeune , j'avais vingt ans , Georges Marchais , le parti communiste , l'Huma , nous nous battions pour la libération de Mandéla , 
comme pas mal de camarades j'avais acheté ce pins à l'effigie de notre camarade d'Afrique du sud , mais nous étions seul à se battre , tous les autres se taisaient pas un autre journal n'en parlait , je me rappelle d'un passage à la télé de Paul Laurent et Georges Marchais  ou le journaliste d'un air Hautain demandait à Marchais qui était sur son pins ... Nelson Mandela n'était pas en odeur de sainteté à l'époque ...Aujourd'hui je vois toutes ces crapules verser des larmes de crocodile  sur sa fin prochaine ...
 Monde pourri va...

dimanche 23 juin 2013

Les cinq piliers du système Erdogan ou la mise en place d'une dictature qui ne dit son nom

"Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice." - Romainpas  Rolland

Sous l’ère de l’AKP (Parti de la Justice et du Développement) qui a débuté en 2002, la Turquie a connu une série d’importantes mutations très disputées tant quant à leur nature qu’à leur portée. La politique générale de Recep Tayipp Erdogan est bâtie sur cinq piliers qui après une dizaine d’années de pouvoir se dévoilent peu à peu : monopolisation du pouvoir, ultralibéralisme, conservatisme socio-religieux, politique internationale néo-ottomane articulée sur l’hégémonie états-unienne, autoritarisme.
Larvatus prodeo (j’avance masqué) semble être la devise de l’AKP qui a pris le parti de dissimuler partiellement ses intentions le temps de fortifier son pouvoir. Les derniers soubresauts en Turquie lèvent néanmoins toute ambiguïté sur l’ADN réactionnaire de ce parti qui jouissait jusqu’il y a peu encore d’une forte cote de faveur auprès de l’opinion publique tant nationale qu’internationale.
- Monopolisation du pouvoir :
A pas de loup, l’AKP assoit son emprise sur le pays. Le système politique turc a fait l’objet depuis 2007 de nombreuses transformations. La réforme constitutionnelle de 2010 s’attaquait aux bastions de l’Ancien Régime kémaliste en mettant au pas l’armée et en exerçant une tutelle sur l’appareil judiciaire. La composition de la Cour constitutionnelle et du Conseil Supérieur de la Magistrature (HSYK) avait été modifiée à l’époque de manière à assurer un contrôle du pouvoir sans partage.
L’élection au suffrage universel du futur président acquise, l’ultime projet de réforme constitutionnelle vise à déplacer le centre de gravité du pouvoir en passant d’un régime parlementaire à un régime semi-présidentiel ou présidentiel affiché. La nouvelle fonction présidentielle concentrera alors la majorité des pouvoirs, au détriment du premier ministre. Pas décidé à céder un brin de pouvoir, Erdogan sera bien entendu candidat en 2014 à la fonction présidentielle façonnée à l’aune de ses ambitions démesurées.
- Ultralibéralisme :
Le miracle économique turc n’est à y regarder de plus près qu’un mirage projeté par le capitalisme déchaîné de l’AKP. La doctrine économique de l’Islam coexiste sans heurt avec la logique infernale du marché. Les indicateurs macro-économiques ne signifient pas que les conditions de vie s’améliorent pour la majorité de la population mais que l’exploitation s’intensifie. Erdogan s’est attelé à une véritable mise en coupe réglée des droits sociaux.
Des « lois scélérates » régissant les syndicats ont été adoptées récemment . Cette législation qui exclu notamment les grèves dans le secteur aérien n’est pas conforme aux normes européennes et internationales concernant la liberté syndicale, le droit d’organisation et de négociation collective. La Turquie, en dépit de ratification des conventions de l’OIT, ne tient aucun compte des rappels à l’ordre des organismes internationaux.
Dans la foulée, une campagne de privatisation sans précédent a été engagée par le gouvernement et elle risque encore de s’intensifier. Aucun secteur n’est épargné : énergie, réseau routier, ports, télécommunication, éducation, santé… En faisant passer dans le giron privé ses services publics et ses ressources naturelles, le gouvernement cherche à rendre le pays toujours plus attractif pour les investisseurs étrangers sans se soucier du sort des plus démunis.
La Turquie est le second pays de l’OCDE à avoir le plus d’inégalités de revenus après le Mexique. Si, selon le classement Forbes, la Turquie comptait 38 milliardaires en 2011, la moitié de la population percevait, elle, un salaire inférieur à 230€ par mois (chiffres de 2008). Si le travail infantile a tendance à baisser en Turquie, il reste important et représente 18% de la force de travail du pays [1].
- Conservatisme culturel :
La religion islamique est particulièrement prescriptive ; elle régit tous les aspects de la vie, de la naissance à la mort, du public à l’intime, du politique au social. Par petites touches et souvent sous couvert de santé publique, des normes de comportement dérivées de l’islam sont érigées en loi. Cette immixtion dans l’orbite personnelle suscite de vives réactions de rejet de certains secteurs éclairés de la nation turque.
Notons que la compagnie aérienne Turkish Airlines, détenue à 49,2% par l’Etat, a mis en place un code esthétique qui définit le type de maquillage admis pour les hôtesses de l’air : exit les rouges à lèvres et vernis de couleurs vives ! Cette même compagnie avait déjà banni l’alcool sur les vols intérieurs.
Une loi, particulièrement controversée, visant à restreindre la consommation d’alcool en prohibant notamment la vente au détail durant la nuit, et autour des lieux de culte et des écoles vient d’être promulguée. Cette mesure d’inspiration religieuse ne se justifie pas dans un pays où la consommation d’alcool est déjà largement inférieure aux standards européens (1,3 litre d’alcool par an, contre dix ou onze litres dans les pays européens).
Autre exemple, Erdogan est ouvertement opposé à l’avortement qu’il qualifie sans ambages de crime. Le délai légal pour une IVG a été ramené en 2012 de 10 semaines à 4 semaines, durée au bout de laquelle selon les théologiens musulmans, le fœtus se voit doter d’une âme.
- Alignement de sa politique extérieure sur les Etats-Unis :
Le néo-ottomanisme, doctrine ayant pour but d’accroître l’influence régionale de la Turquie, et la soumission à l’ordre états-unien s’emmaillent. En dépit des péripéties rhétoriques, l’AKP s’est aligné sur les positions israéliennes et états-uniennes tant dans le dossier libyen que dans le dossier syrien.
Les admonestations à l’égard de la politique israélienne n’étaient que des manœuvres tactiques exploitées à dessein par Erdogan pour des raisons de politique intérieure. A aucun moment, les états-majors militaires israéliens et turcs n’ont interrompu leur étroite coopération. Cette collaboration a été renforcé ces deux dernières années dans la cadre de la guerre qu’ils mènent contre l’Etat syrien.
La Turquie agit comme base d’opérations, sous le patronage états-unien, pour les actions militaires des forces militaires de l’Armée syrienne libre. Elle accueille aussi le Conseil national de l’opposition syrienne, plate-forme hétéroclite constituée de mercenaires islamistes à la solde de la CIA.
- L’autoritarisme :
« L’Etat, c’est moi » n’est pas une formule que renierait Erdogan qui semble convaincu d’incarner à lui tout seul la nation turque. Journalistes, intellectuels, étudiants, opposants politiques, tous passent sous les fourches caudines du pouvoir.
On recense en Turquie soixante-sept journalistes embastillés[2] sans jugements, pour avoir enfreint les lois antiterroristes auxquelles Erdogan donnent un nouvel élan. Ces mesures d’intimidation constante sur les journaliste tendent à étouffer les voix critiques et instaurer une culture d’obéissance.
Septante-trois avocats ont été interpellés dernièrement au palais de justice d’Istanbul lors d’une action de soutien aux protestations antigouvernementales sans compter les dizaines d’autres détenus sous prétexte de connivence avec des organisations « terroristes » (lire indépendantistes kurdes). Il faut aussi mentionner les milliers de partisans de la cause kurde incarcérés, dans le silence absolu de la communauté internationale, dans les geôles turques.
Les changements entrepris par l’AKP révèlent le caractère de classe de ce parti qui n’a fait qu’accentuer la triple discrimination socio-économique, ethnique et de genre dont souffre la Turquie. On assiste à une « révolution passive » pour reprendre le concept d’Antonio Gramsci à savoir une simple rénovation des formes de l’hégémonie bourgeoise. Erdogan se fait avant tout un devoir d’honorer les divinités du culte capitaliste : privatisation à marche forcée, dérégulation du marché du travail, démantèlement des droits sociaux,… Le religieux n’est qu’une force supplétive qui, avec sa logique inertielle, permet d’assurer un meilleur contrôle des masses. Le système Erdogan pourrait se résumer au credo : réformisme économique pro-capitaliste et conservatisme culturel !
Emrah Kaynak
[1] Alice Duvignaud, Observatoire de la vie politique turque,http://ovipot.hypotheses.org/8696#sthash.cbMTQ9Rf.dpuf

samedi 22 juin 2013

BRESIL, C'EST CELUI QUI POSSEDE LA TERRE QUI TUE ;Ces quelques lignes ne se veulent pas expliquer tout ce qui se passe actuellement au Brésil, mais elles sont un élément de compréhension des réalités complexes auxquelles le peuple brésilien est confronté.


BRESIL, C'EST CELUI QUI POSSEDE LA TERRE QUI TUE
« Ce modèle (de développement), disent les auteurs, n’est pas soutenable. Les pays émergents ont besoin de nouveaux procédés de production. Actuellement on n’investit avant tout dans la technologie destinée à la production de biodiésel. Nous sommes en train de perdre la souveraineté alimentaire ; les paysans migrent vers les villes et les grands capitalistes veulent exploiter l’Amazonie pour en extraire le fer et d’autres ressources minérales et « biologiques ». Nous allons avoir d’énormes problèmes sociaux et écologiques. »
Ces quelques lignes ne se veulent pas expliquer tout ce qui se passe actuellement au Brésil, mais elles sont un élément de compréhension des réalités complexes auxquelles le peuple brésilien est confronté.
Michel Peyret


Brésil. Entretien avec Joao Pablo Rodriguez Chaves, dirigeant du MST
21 mai 2013
A côté des immenses routes brésiliennes campent plus 150 000 familles paysannes qui aspirent devenir propriétaires d’une petite exploitation. Le Mouvement de Travailleurs Ruraux sans Terre (MST) soutient cette revendication des travailleurs agricoles (journaliers, précaires, saisonniers, etc.) depuis sa création il y a trois décennies. Aujourd’hui, cette organisation est devenue un des mouvements sociaux les plus importants de l’Amérique « latine ». Il poursuit sa lutte dans un contexte encore plus complexe et mondialisé, dans lequel convergent d’énormes intérêts économiques et des affrontements sociaux d’ampleur.
Joao Pablo Rodrigues Chaves, membre de la Coordination nationale du MST, vient de recevoir le prix Paix et Réconciliation 2013 de la mairie de Guernica [ville bombardée le 26 avril 1937 par les troupes franquistes et nazies et dont Picasso a peint un tableau entre mai et juin 1937], pour récompenser une lutte qui s’est vue entravée par la répression étatique et des assassinats « clandestins », par des malfrats au service des grands propriétaires.
Le conflit social se poursuit dans la campagne brésilienne. Au cours de ces trente dernières années, les progrès se sont-ils consolidés ou la situation s’est-elle aggravée ?
Le MST a été fondé au cours d’une période de dictature [1964-1985 ; le MST a vu le jour officiellement en 1984 mais s’est développé au cours des années 1970], et pour nous, la consolidation d’un processus démocratique et les conquêtes économiques, tout comme la politique de crédits agricoles, l’introduction de l’énergie électrique ou l’éducation, constituent des avancées importantes pour les paysans,.
Pourtant, la concentration de la propriété s’est accentuée au cours de ces dernières décennies ?
Les transnationales, qui achètent des terres pour les affecter à la monoculture d’exportation, constituent un nouveau facteur. Elles cultivent de la canne à sucre pour la production d’éthanol dans l’Etat de São Paulo ou dans le Nordeste du pays ; ou plantent des eucalyptus pour faire de la pâte de cellulose à l’aide de capitaux finlandais ou de l’Asie du sud ; ou encore se consacrent au marché du soya dans le centre ouest du pays.
Monsanto [un des deux grands groupes, avec Syngenta, des « sciences du vivant » dans l’agro], Bunge [transnationale du grain d’origine bréslienne, Bill Gates [fondateur de Microsoft], George Soros [fonds Quantum] et beaucoup d’autres sont entrés dans ce marché.
L’agriculture brésilienne est-elle un exemple de mondialisation commerciale ?
Le capital transnational a pénétré dans notre pays à la recherche de possibilités d’investissements sûrs et rentables au cours d’une période de crise économique récurrente. Toute l’exportation de grains (blé, maïs, etc.) – sans mentionner le soja, cette légumineuse – est répartie entre cinq ou six firmes. La production de viande est captée par trois chaînes frigorifiques. Ce phénomène nous met dans une situation très compliquée, car nous devons faire face non plus à un latifundiste local, mais à une grande entreprise transnationale dont le siège se trouve à New York ou à Helsinki.
Les gouvernements « progressistes » de Lula da Silva et de Dilma Rousseff soutiennent-ils ce développement ?
Dans la mesure où le modèle de développement brésilien est fondé sur le soutien à l’investisseur étranger, on peut dire que Lula a été le père des pauvres et la mère des riches. Le Brésil consacre en effet 2’000 millions de dollars (1’535 millions d’euros) à des prêts, des subsides pour des infrastructures ou des incitations pour les paysans, alors que les entreprises agro-industrielles disposent de 120’000 millions. Par exemple, le soya destiné à la consommation interne est soumis à l’impôt alors que celui destiné à l’exportation en est exempté.
Il y a une année trois de vos représentants ont été assassinés. Qui tue au Brésil ?
C’est celui qui possède la terre qui tue. Les grandes entreprises sont très modernes, leurs plantations de São Paulo disposent de la technologie la plus récente, mais le même groupe peut posséder une exploitation tout à fait archaïque, avec un système d’esclavage et des milices armées à Maranhao, au nord-est du pays. Nous avons également des problèmes avec la police locale qui est dressée contre nous. Nous sommes persécutés et criminalisés parce que l’agro-négoce est aujourd’hui hégémonique. Ils considèrent les paysans sans terre, les indigènes, les syndicalistes et les écologistes comme étant les « méchants », les ennemis.
Est-ce que des fléaux comme l’esclavage et le travail des enfants persistent ?
Ils persistent parce que l’agriculture est mixte. Il y a celle qui est moderne et celle qui est fondée sur le travail bon marché d’une main d’œuvre privée de droits. Cette agriculture détruit aussi les forêts et fait pression sur les petits propriétaires [ou ceux qui ont occupé des terres et les ont défrichées : posseiros] pour qu’ils vendent leurs terres. Dans leurs exploitations isolées, les travailleurs sont obligés de payer le logement, la nourriture et les vêtements. L’année passée, 2’000 personnes qui se trouvaient dans cette situation [de travail forcé et de « consommation » contrainte] ont été libérées.
Est-ce que le pays est conscient des risques que pose cette monoculture intensive, non seulement sur le plan économique mais également sur le plan sanitaire, à cause de l’utilisation massive de pesticides qu’elle exige ?
Non. Le Brésil est le plus grand consommateur de produits agro-toxiques du monde, avec une moyenne de 5 kg par personne, soit presque cinq millions de kilos annuels. Le phénomène est très grave, car ces produits sont répandus par avion, ce qui affecte la santé des êtres humains. On fumige les pâturages et les cultures de soya, de maïs, d’eucalyptus, mais la production de haricots, de manioc ou de fruits comme la mangue stagne. Les prix des aliments sont les plus hauts d’Amérique latine, celui des tomates a augmenté de 150%, les rendant plus chers que la viande.
Ce modèle de développement est-il viable ?
Ce modèle n’est pas soutenable. Les pays émergents ont besoin de nouveaux procédés de production]. Actuellement on n’investit avant tout dans la technologie destinée à la production de biodiésel. Nous sommes en train de perdre la souveraineté alimentaire ; les paysans migrent vers les villes et les grands capitalistes veulent exploiter l’Amazonie pour en extraire le fer et d’autres ressources minérales et « biologiques ». Nous allons avoir d’énormes problèmes sociaux et écologiques.
La classe politique ne semble pas avoir conscience des risques encourus, mais qu’en est-il de la société ?
On est conscient du fait que le pays s’enrichit face à un monde en grande partie en crise, qu’une dite classe moyenne réclame de bons logements, des voitures, des télévisions et des frigos… à crédit. La population brésilienne se concentre en cinq grandes villes : São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Fortaleza et Salvador. Elle se soucie bien peu de ce qui peut arriver au Mato Grosso ou dans l’Amazone, même si la production agricole, au sens large, reste le grand moteur économique du pays. Actuellement l’augmentation des cas de cancer préoccupe beaucoup, mais il n’y a pas de débat sur les causes de cet accroissement [liés à de nombreux facteurs dans le monde rural comme dans l’enfer urbain à la São Paulo]. « On » pense en termes de croissance économique mais non en termes développement social ; les risques encourus ne sont pas appréhendés ou alors ils sont niés.
*****
Le contexte socio-économique du Brésil de la terre
Exportations agricoles : le Brésil occupe la troisième place à niveau mondial, après les Etats-Unis et l’Union européenne [la France en particulier].
Contrôle des terres : 50% de ses 65 millions d’hectares labourés se trouvent entre les mains de grands groupes économiques, et 54% des cultures sont transgéniques.
Superficie cultivée : les exploitations dépassant les 100’000 hectares ont passé de 22 en 2003 à 2008 en 2011.
Membres du MST : le MST compte 2,5 millions d’affiliés et a été [et est] le principal bras de levier pour l’établissement de 500’000 familles sur des terres.
Les victimes : depuis 1985, 1566 personnes ont été assassinées au Brésil, simplement pour avoir défendu leur droit à la terre. Seuls 8% de ces crimes ont été jugés.

jeudi 20 juin 2013

Paysans du monde même combat ; en Afrique le Président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP), vice-président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), membre de la Via Campesina, Ibrahima Coulibaly se bat pour les intérêts de la paysannerie qui est, selon lui, le pilier du développement en Afrique.


Président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP), vice-président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA), membre de la Via Campesina, Ibrahima Coulibaly se bat pour les intérêts de la paysannerie qui est, selon lui, le pilier du développement en Afrique.

Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement dans l'agriculture et la souveraineté alimentaire des pays africains?

I.C. : Il m’est difficile de dire les raisons profondes de mon engagement mais je pense que ça m’est venu très tôt, au début des années 1970 lorsqu’il y a eu la grande sécheresse. J’étais alors très jeune et j’ai vu la famine, en 1973 au Mali. A cette époque il n’y avait pas les aides d’urgence que l’on voit aujourd’hui avec le Programme Alimentaire Mondial par exemple. J’avais la chance de ne pas être victime de cette famine mais j’ai vu des gens souffrir de la faim et cela m’a révolté. Je n’acceptais pas que certains puissent avoir à manger et que d’autres à côté n’aient rien. Ça m’a beaucoup marqué et j’y pense toujours. Je voyais des femmes venir de loin pour piler le mil afin de récupérer  le son qu’elles allaient transformer en couscous. Je n’ai jamais oublié ces images. Je pense que les raisons qui m’ont poussé à étudier l’agronomie, m’engager dans l’agriculture et me battre pour des politiques agricoles viennent de là.
Sur le continent africain, le phénomène d'accaparement des terres concernerait  presque 50 millions d'hectares[i]. Au Mali, plus de 800 000 hectares de terres arables auraient été vendues ou louées. Après la crise au nord Mali et vu l’imminence des prochaines élections, pensez-vous pouvoir changer la donne et obtenir d'un nouveau gouvernement des solutions au problème foncier au profit de la paysannerie?
I.C. : Tout à fait. Nous réfléchissons en ce moment à un contrat que nous allons proposer à tous les candidats à l’élection présidentielle. En effet, nous pensons que la seule chose qui peut expliquer l’accaparement des terres c’est la mauvaise gouvernance et la corruption. Autrement, il n’y a aucune justification en termes de progrès, cela n’apporte rien à l’agriculture, à la situation alimentaire ou au développement rural. Certaines personnes ont décidé de prendre le peu que d’autres ont. Moi, personnellement, je qualifie ce phénomène de banditisme d’Etat car ces actes sont réalisés au nom des gouvernements. Cela n’a rien à voir avec le développement car le fait de prendre à une famille paysanne le seul bien qu’elle possède, la terre, c’est la condamner à une mort certaine.

Mais le poids qu’ont pris les politiques libérales dans nos pays fait qu’il y a une banalisation de ce phénomène. La banque mondiale a joué un rôle important puisque, depuis 30 ans, elle ne cesse de dire que les petits paysans sont un problème pour l’Afrique, qu’il faut développer l’agro-business, remplacer les petites fermes par les grandes fermes et qu’il faut mécaniser l’agriculture afin que les paysans puissent faire face aux grands investisseurs; ce qui est impossible en réalité. Ces discours ont finalement donné une certaine acceptabilité au phénomène d’accaparement des terres. Je pense que ce qui serait plus souhaitable serait d’investir en amont et en aval de la production. Si, par exemple, des investisseurs installaient des réseaux d’irrigation et demandaient en retour aux paysans de payer une redevance, je le comprendrais tout à fait. Ou s’ils venaient pour acheter la production et organiser la transformation avec les paysans pour faire du profit, je le comprendrais aussi. Par contre, je ne comprends pas qu’on puisse retirer aux paysans leur terre, il n’y a aucune justification possible.

La campagne agricole 2012-2013 a cependant été très bonne au Mali et a battu tous les records. Cela peut-il avoir un lien avec les terres accaparées?

I.C. : Cela n’a absolument rien à voir avec l’accaparement des terres qui ne produisent rien à l’heure actuelle au Mali. Un seul projet lié à ces terres a été entamé et il ne produit absolument rien du tout pour le moment. Les paysans savent produire. Leur problème ne se situe pas du tout au niveau de la production. Le vrai problème c’est l’eau. Nous avons, avec le changement climatique, des saisons qui sont devenues très capricieuses. Il y a souvent des sécheresses, soit au cœur de la saison des pluies, soit en début ou en fin de saison agricole, et tout cela joue contre la production. Lorsque vous avez une sécheresse en début de saison vous ne pouvez pas semer à temps. Lorsque vous avez une sécheresse en milieu de saison, le stress hydrique joue contre les rendements, et c’est la même chose lorsque la sécheresse arrive en fin de saison. L’année dernière il n’y a pas eu de sécheresse. Il a plu tout au long de la saison sur la quasi-totalité du territoire malien. C’est ce qui explique la bonne campagne agricole.

Ce que nous demandons au gouvernement depuis longtemps c’est d’investir dans la maîtrise de l’eau au profit des familles paysannes. S’il y avait de l’eau, même avec une politique soutenue par un fonds pour que les paysans puissent investir dans des micro-barrages au niveau des rivières, dans les ruisseaux ou les rigoles – parce qu’il y a beaucoup de cours d’eau à travers le pays – les gens pourraient faire de l’agriculture d’appoint et irriguer leurs cultures maraichères lorsque la saison est mauvaise. En fait,il y a toujours un moyen de fournir suffisamment de nourriture mais ce type de politique ne figure pas dans les priorités de nos gouvernants. Leur seul souci est de nous dire que les paysans sont archaïques, que nous ne produisons rien et qu’il faut laisser l’agriculture à ceux qui ont de l’argent.

Par conséquent, l’agriculture telle qu’elle est aujourd’hui est une activité peu rentable comparée aux autres secteurs et n’attire pas les investissements. Les paysans continuent de cultiver parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. C’est tout ce qu’ils ont et ils cultivent d’abord pour manger, et s’ils ont un surplus ils peuvent vendre. En revanche, avec l’explosion démographique, les gens commencent à comprendre que la terre a une grande valeur. Les investisseurs commencent à s’y intéresser car l’alimentation devient un enjeu majeur de commerce et de développement et c’est pour cela qu’il y a un accaparement des terres.

Le scandale d'Herakles Farms au Cameroun, a révélé le risque de voir également des organisations à priori philanthropes s'accaparer des terres. Pensez-vous que ce risque est réel ou s'agit-il d'un cas isolé?

I.C.: Au Mali, je pense que les choses sont plus transparentes. Les achats et locations de terres se sont accélérés au cours des deux dernières années de l’ancien gouvernement et les acheteurs n’avaient pas besoin de se cacher. Ils venaient et disaient qu’ils voulaient des terres agricoles. L’Etat a créé le « Conseil Présidentiel pour l’Investissement » qui était directement rattaché au Président de la République. Il suffisait d’aller voir ce Conseil avec de l’argent et automatiquement le président de l’Office du Niger était contacté pour que des parcelles de terre soient cédées. Parfois, même le ministère de l’agriculture n’était pas au courant. Il ne s’agit pas d’environnementalistes ou d’ONG, ce sont des investisseurs privés qui sont venus à visage découvert. Ceux-ci sont souvent étrangers (multinationales, fonds d’investissement…), mais on compte aussi des nationaux. L’origine des fonds est très opaque et nous avons des raisons de penser que l’argent du trafic de drogue pourrait servir à financer aussi ce type de projet.

Vous êtes partisan d'une agriculture basée sur les techniques 
agro-écologiques alors même que l'administration Obama mène une "diplomatie des OGM". Vous affirmez également subir des pressions de la part des multinationales pour l'utilisation de semences hybrides F1 et OGM. Quelles formes prennent ces pressions? Pourquoi ce combat contre ce type de semences?

I.C.: Pour les OGM, il s’agit surtout de programmes de recherche agronomique et de nombreuses propositions ont été faites par l’USaid pour que les chercheurs maliens expérimentent les OGM. Lorsqu’ils ont commencé, nous sommes entrés dans un conflit avec eux qui a duré quatre (04) ans. Puis ils ont compris que ça ne fonctionnerait pas de cette façon. Du coup une loi (« Loi sur la Sécurité en Biotechnologie ") a été préparée pour que l’expérimentation des OGM puisse débuter au Mali. Nous nous sommes battus contre cette loi mais elle a été votée avec le soutien de l’USaid et ils ne se sont pas cachés de cela malgré la marche que nous avons organisé contre ces derniers. Bien que la loi ait été votéele Mali est probablement l’un des pays où la prise de conscience sur les conséquences néfastes des OGM est la plus développée, car nous avons fait une campagne de formation extraordinaire afin d’éduquer les paysans sur la question des OGM. Aussi, dans tous les villages maliens, les paysans savent de quoi il s’agit et ils n’en veulent pas.

La question des hybrides est différente. Ils sont distribués via des programmes comme l’AGRA (Alliance pour la révolution verte en Afrique) qui est financée par la fondation Bill Gates. Leur stratégie est de travailler avec des ONG et ils vont dans les villages distribuer des semences, engrais et pesticides aux paysans. Les paysans qui ont des difficultés les prennent naturellement. Mais ces distributions gratuites ne durent qu’un an ou deux. Une fois que les paysans y sont dépendants, ils doivent chaque année acheter des semences à un prix très élevé, ainsi que les pesticides et les engrais chimiques. A partir de ce moment, ils sont confrontés à de gros problèmes car ils n’ont plus les moyens de commencer la campagne agricole.

Les efforts sont détruits à la base, c’est pour cette raison que je dis qu’il y a des pressions. De notre côté, nous essayons de former les paysans à être autonome, à la pratique de systèmes agro-écologiques, à fertiliser leurs sols par leurs propres moyens, à produire leurs propres semences qui ont besoin d’eau et la fumure organique permet de maintenir l’humidité des sols. De cette façon, en cas de sécheresse, ce sont les systèmes agro-écologiques qui résistent le mieux. Nous avons vu des paysans qui utilisaient les semences hybrides tout perdre suite à quelques jours de sécheresse. Nos formations ont lieu dans notre centre où nous enseignons l’agro-écologie et la protection des cultures contre les nuisibles.

Quelle est, selon vous, la meilleure façon de développer l'entrepreneuriat agricole en Afrique?

I.C.: Je ne peux pas envisager l’entrepreneuriat agricole en dehors de la famille paysanne. C’est pour cela qu’on ne se comprend pas toujours avec les organisations. Lorsque l’on parle d’entrepreneurs agricoles on pense qu’il faut remplacer les paysans traditionnels par un nouveau type d’agriculteurs. Or, ceci est une grosse erreur. Ce sont les familles de paysans qui produisent tout ce que nous mangeons, qui produisent notre coton, etc. Je suis en milieu rural, je connais très bien les paysans et je sais qu’un paysan qui n’est jamais allé à l’école maîtrise mieux l’agriculture qu’un ingénieur agronome car il a fait face à des problèmes et les a résolu alors que l’ingénieur connait surtout la théorie. Ce sont donc ces familles paysannes qu’il faut soutenir. Mais depuis les programmes d’ajustements structurels, elles sont abandonnées à elles-mêmes.

Les gouvernements doivent faire en sorte que ces familles puissent accéder au crédit, à la formation, à l’amélioration de leurs moyens de production et à la conservation des produits après la récolte. Si nous parvenons de cette façon à consolider la famille paysanne, nous consoliderons par là même notre économie puisque si les producteurs peuvent produire mieux et vendre mieux ils investiront dans la santé, dans l’éducation de leurs enfants, dans la formation et ils consommeront mieux. Ainsi, ce sont tous les secteurs qui en profiteront. Mais aujourd’hui les paysans sont exclus de tout cela, et c’est justement la raison pour laquelle nous sommes pauvres: Si jusqu’à 75% de la population vit dans la pauvreté, jamais ce pays ne sortira de la pauvreté; c’est la triste situation dans laquelle nous vivons.

Interview réalisée par Awa Sacko

www.afriquegrenierdumonde.com 

Les mensonges de l'occident , les crises au Moyen Orient , Syrie Libye , Irak et même le Palestine c'est d'abord CELA ! Le Pétrole et le Gaz

Dans l’actuelle crise syrienne l’importance de la question pétrolière (et gazière) n’a pas toujours été suffisamment mise en lumière. Ceci s’explique en première instance par le fait que à l’inverse de son voisin irakien la Syrie ne se situe pas parmi les grands producteurs, mais elle n’est pas non plus dépourvue de ressources comme ses voisins immédiats : Turquie Liban et Jordanie et elle se situe dans une zone où les promesses de gisements gaziers sous marins sont immenses . D’autre part sa position géographique en fait un point de passage naturel pour le transport des hydrocarbures moyen-orientaux vers les rivages de la Méditerranée et de là vers les consommateurs européens.
Les quelques documents graphiques et cartographiques donnent un aperçu de cette question
DOCUMENT 1
Les gisements syriens actuellement exploités se situent au Nord-Est du pays. Les très importants gisements irakiens du Kurdistan irakien - région de Kirkuk - se situent de l’autre côté de cette frontière. Celle-ci a été tracée par les accords impériaux Sykes-Picot signés en 1917 entre la France et la Grande-Bretagne pour se partager les dépouilles de l’empire ottoman. La Syrie nouvelle fut mise sous tutelle de la France par la Société des Nations et la France découvrit un peu plus tard que le trésor pétrolier de la région se trouvait en Irak mis sous tutelle de la Grande-Bretagne. Finalement pour satisfaire aux divers appétits impériaux un accord fut trouvé au terme duquel le pétrole du Nord Irak fut exploité à partir de1927 par une compagnie nouvelle : l’IRAK PETROLEUM COMPANY avec cinq actionnaires : 4 détenant chacun 23,75% du capital : la COMPAGNIE FRANCAISE DES PETROLES créée pour l’occasion par la France, BP, SHELL et ESSO le solde 5% allant au maitre d’œuvre de l’opération GULBENKIAN.
DOCUMENT 2
Le pipeline mis en service en 1952 a une histoire aussi agitée que celle de la région mais il faut simplement retenir qu’il a été bombardé par l’aviation US en 2003 et qu’il n’a pas été rouvert depuis. En effet la Syrie a condamné l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003 et les Etats-Unis ont pris en application du SYRIA ACCOUNTABILITY ACT voté par le Congés en 2004 toute une série de mesures économiques er financières pour isoler et affaiblir la Syrie.
DOCUMENT 3
KIRKUK CEYHAN PIPELINE
Pour contourner la Syrie un autre pipeline a été construit pour aboutir au port turc de Ceyhan. Traversant les régions kurdes de Turquie il constitue un enjeu militaire important dans le conflit entre le PKK et le pouvoir turc et a été souvent mis hors service par des attentats. Il reste aujourd’hui le seul et fragile exutoire du pétrole du nord Irak
DOCUMENT 4
PRODUCTION PETROLIERE DE LA SYRIE
On remarquera que cette production est contrôlée à prés de 60 % par les entreprises nationales SYRIAN PETROLEUM COMPANY et SYRIAN GAS COMPANY. Dans une Syrie « libérée » par l’OTAN et livrée aux Frères Musulmans, fervents néolibéraux, le marché s’ouvrirait plus largement et les entreprises nationales seraient probablement dissoutes.
DOCUMENT 5
PRODUCTION ET CONSOMMATION SYRIENNE
Ce document illustre la politique d’autonomie pétrolière de la Syrie et les évolutions en cours.
Après un pic en 1997 -1998 la production nationale a commencé à diminuer. Deux raisons : l’ancienneté des gisements exploités et la fermeture du pipeline Kirkuk Banyas en 2003 qui a limité la capacité exportatrice du pays. En fin de période, les effets de la crise de 2011 sont visibles tant pour la production que pour la consommation.
DOCUMENT 6
DES PERSPECTIVES DE CROISSANCE POUR LE PETROLE
Pour augmenter les capacités de production nationale et ouvrir de nouveaux gisements le gouvernement syrien avait prévu un vaste programme d’exploration et en recevant Bashar El Asssad à l’Elysée en 2008, Nicolas Sarkozy avait négocié l’octroi d’un périmètre de recherche pour Total.
DOCUMENTS 7 ET 8
EN ATTENDANT LE BOOM GAZIER…
Les ressources en gaz naturel dans le sous-sol de la méditerranée sont très abondantes. Déjà l’Egypte exploite les premiers champs au nord du delta du Nil et le champ israélien du Léviathan devrait être mis en exploitation en 2017. La Syrie a délimité des zones de recherche dans sa zone économique exclusive mais la guerre empêche évidemment d’engager les travaux d’exploration. Du gaz syrien abondant beaucoup plus proche des marchés européens serait un concurrent redoutable pour le gaz qatari. Une excellente raison pour l’émirat de financer les « rebelles » syriens… d’autant plus qu’un projet concurrent de transport de gaz iranien vers la Syrie à travers la province kurde d’Irak a été approuvé officiellement par les trois gouvernements.
A noter également qu’une Palestine indépendante aurait des ressources gazières propres au large de Gaza

La honte à Bordeaux, une étudiante reçoit une amende de 60 euros pour avoir parlé à des SDF , L' UMP peut être fier de sa politique , pour Guéant c'est un scandale de s'en prendre lui et à Sarkozy qui sont soupçonnés d'avoir détourné des centaines de milliers d'euros ; mais c'est normal de s'en prendre à une gamine qui discute avec des SDF : société de MERDE!

La honte à Bordeaux, une étudiante reçoit une amende de 60 euros pour avoir parlé à des SDF

honte
C'est à Bordeaux que ça se passe, la ville d'Alain Juppé. Une étudiante en sociologie de l'université de Bordeaux a reçu une amende de 60 euros, simplement parce qu'elle a passé quelques minutes à parlé à des SDF dans la rue. Pourquoi ? A cause d'un arrêté anti-bivouac assez scandaleux pris par la municipalité de Bordeaux. Elle raconte ce qui s'est passé :
"Je venais de me réinscrire à la faculté, le 10 septembre dernier", raconte l’intéressée, "et je marchais le long du cours Victor Hugo (l’une des principales artères du centre de Bordeaux, ndrl). J’ai vu une de mes amies, qui devait elle-même s’inscrire, discuter avec un groupe de SDF. Je suis allée m’asseoir pour parler avec eux. Nous sommes restés comme ça tout au plus deux minutes, et il n’y avait pas la moindre trace d’agressivité, ni de part, ni d’autre. Des policiers à vélo sont alors arrivés, nous ont demandé nos papiers, et ont contrôlé nos identités avant de repartir. A aucun moment, ils ne nous ont indiqué que nous étions en infraction." Quelques semaines plus tard, surprise dans la boîte aux lettres : une amende de 60 euros..."
Ce texte, voté en janvier 2002 par le conseil municipal de Bordeaux, vise les regroupements de SDF : il interdit du 1er décembre au 1er mars et du 15 mai au 30 septembre "toutes occupations abusives et prolongées des rues et autres dépendances domaniales (...) lorsqu'elles sont de nature à entraver la libre circulation des personnes ou bien (à) porter atteinte à la tranquillité et au bon ordre public".
Un arrêté anti-pauvre par excellence, pour ne pas perturber la bourgeoisie bordelaise et lui mettre sous les yeux, une pauvreté qu'elle ne sait pas tolérer peut-être ? Un comportement honteux dans un pays qui a pour devise "Liberté, égalité et fraternité", ceux qui ont promulgué cet arrêté n'ont pas l'esprit français, celui des lumières et des droits de l'homme. Ils sont la honte du pays, bien plus que ces SDF qu'ils essaient de chasser de leurs vues. Il émane de ce texte un manque de coeur, un manque d'humanité, une indécense et un égoïsme scandaleux, indigne de notre civilisation, de nos valeurs et de notre république.

l'apartheid israélien est bien plus violent que celui d'Afrique du Sud la bas on croyait avoir vécu le pire , et bien non , Israël est entrain de démontrer que l'on peut faire encore pire



Le samedi 15 juin, un groupe de colons a allumé un incendie qui a brulé plus de 300 oliviers dans un village de Naplouse, a indiqué un représentant officiel de l’Autorité Palestinienne. Ghassan Daghlas, fonctionnaire de l’AP en charge de la surveillance des activités des colonies, a déclaré à Ma’an que des colons venant de l’avant-poste illégal de Havat Gilad ont mis le feu à des oliviers dans le village d’Imatin, à Naplouse.

Les colons ont brûlé 300 oliviers près de Naplouse
L’incendie a détruit plus de 300 arbres et les colons ont jeté des pierres sur les villageois palestiniens qui tentaient d’éteindre l’incendie, a dit Daghlas. Les forces israéliennes sont arrivées sur place et ont empêché les pompiers d’accéder au feu, en raison des heurts, a ajouté le fonctionnaire de l’AP.

Dimanche, le gouverneur de Naplouse, Jibrin al-Bakri, a déclaré que les colons ont détruit plus de 2.500 oliviers palestiniens dans la zone de Naplouse, depuis le début du mois de juin seulement. En 2011, Oxfam et des organisations locales ont calculé qu
e la violence des colons contre les oliviers et les terres agricoles coûte aux fermiers palestiniens environ 500.000 $.

Depuis 1967, 800.000 oliviers ont été déracinés, ce qui correspond à une perte d’environ 55 millions de dollars pour l’économie palestinienne, d’après un rapport produit par le ministère de l’Economie nationale de l’AP et l’Institut de Recherche Appliquée de Jérusalem.

LE VENEZUELA EN ÉTAT D’ALERTE

arrestation de paramilitaires colombiens portant des uniformes vénézueliennes.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le Venezuela est mis à l’épreuve des forces oligarchiques nationales et des politiques agressives de Washington. Depuis l’élection d’Hugo Chavez, en 1998, de l’adoption d’une nouvelle constitution , en 1999, d’une nouvelle élection présidentielle, conformément à la nouvelle constitutionen 2000, les anciens maîtres du Venezuela ne déragent plus. Oligarchies nationales, cupule ecclésiale et Washington serrent les rangs pour briser à sa racine ce nouveau régime.
Dès 2002, une première tentative de coup d’État qui n’aura duré que quelques heures aura mis au grand jour les adversaires de la révolution bolivarienne. On se souviendra qu’avec l’aide de certains hauts gradés de l’armée, l’oligarchie nationale prit le contrôle des lieux décisionnels de l’État. Chavez fut transporté dans un lieu secret et les principaux acteurs de ce coup militaire (le patronat, la hiérarchie ecclésiale, les représentants oligarchiques et les médias meanstream célébrèrent cette victoire, le temps que le peuple et une partie de l’armée, restés fidèles à Chavez, interviennent et mettent fin à la fête. Chavez est aussitôt localisé, libéré et ramené au poste auquel le peuple l’avait élu, à savoir celui de Président.
En 2004, selon une procédure prévue par la constitution, les opposants de Chavez font campagne afin d’obtenir suffisamment de signatures pour demander sa destitution. Un référendum a lieu et Chavez en sort encore plus fort. Il peut compter sur la majorité du peuple. À la même époque, mai 2004, 126 Colombiens, paramilitaires en mission au Venezuela, sont capturés. Ils avaient pour mission d’assassiner Chavez et de déstabiliser le gouvernement par des actions de sabotages. À cette époque, la Colombie est sous la gouverne d’Alvaro Uribe.
Cette guerre souterraine contre Chavez et la nouvelle démocratie, celle du peuple pour le peuple, n’a jamais cessé. Les oligarchies et Washington avec la collaboration de la Colombie ne décolèrent toujours pas.
En mars 2013, le président Chavez meurt d’un cancer bien mystérieux. Cette mort donne un nouvel espoir à ses adversaires, celui de reprendre le contrôle du pays et des richesses pétrolières. À ces objectifs s’ajoute également le sabotage des organismes régionaux d’intégration et d’unification des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il faut penser à UNASURMERCOSURALBACELAC. Dans aucun de ces organismes ne figurent les États-Unis et le Canada.
L’élection présidentielle du 14 avril dernier donna gagnant Nicolas Maduro, le candidat désigné par Chavez. Sa victoire a été bien en deçà de ce que les sondages disaient, mais il en est sorti gagnant.
Une élection qui s’est déroulée dans un climat de paix et sous l’œil vigilant de plus de 300 observateurs étrangers. Une victoire, reconnue par tous des pays de l’Amérique latine. Les États-Unis sont le seul pays qui ne reconnaît pas les résultats de cette élection. En cela, l’Administration Obama apporte tout son soutien à l’opposition vénézuélienne sous la direction du candidat perdant, Henrique Capriles. Il faut préciser que ce dernier avait refusé, tant avant que pendant l’élection, de reconnaître les résultats de l’élection. Ces derniers jours, le Conseil électoral national a rendu publiques les conclusions de la révision totale des résultats de la dernière élection. À 99.009 %, ces résultats confirment ceux du 14 avril 2013.

Le soir des élections, le candidat perdant, Henrique Capriles a invité ses partisans à aller manifester et à exprimer leur colère. Ce fut le début de nombreux saccages dans des lieux publics, dans des centres médicaux, dans des locaux du Coneil national électoral et ainsi que de nombreux blessés et de plusieurs morts. La nuit du 15 avril demeurera une page tragique de l’histoire vénézuélienne.
« Dès l´annonce de Capriles, des groupuscules néofascistes déferlent dans les rues du pays. Des symboles du chavisme sont détruits, des militants attaqués et assassinés, des petits commerces sont saccagés et brûlés. On dénombrera 7 morts et 61 blessés, par balle pour la plupart. Cinq sièges régionaux du Parti socialiste Uni du Venezuela (Psuv) sont dévastés par les flammes, tout comme douze cliniques populaires où officient des médecins cubains. »
Le 26 mai, Jos Biden arrive à Bogota pour une rencontre avec le président Santos. Il vient donner le signal d’une nouvelle offensive contre le Venezuela. En effet, à peine reparti de Bogota pour le Brésil, le président Santos reçoit officiellement Enrique Capriles, cet opposant qui n’a jamais voulu reconnaître les résultats de l’élection du 14 avril en dépit du fait que tous les pays de l’Amérique latine, y incluant la Colombie, les aient reconnus et que tous les observateurs internationaux en aient confirmé la pleine crédibilité. Capriles, c’est, également, celui qui a incité à la violence laquelle a fait plus de 63 blessés et 7 morts.
Le Venezuela est en colère. Les principes de bonne entente, établis en 2010 entre les deux gouvernements, viennent se heurter à un autre agenda qu’a la Colombie. Les médias mainstream trouvent la réaction du Venezuela exagérée et présentent l’événement comme quelque chose de normal et d’interne à la Colombie.
Pour le président Maduro, il ne s’agit pas d’un événement normal, relevant de la seule souveraineté de la Colombie. Cette colère vient du fait que le président Santos était bien au fait des crimes de Capriles et qu’il sait pertinemment que la dernière élection, sanctionnée par le Conseil électoral national, instance suprême de validation de toute élection, est la référence à prendre en considération. D’ailleurs, ce même président Santos avait participé avec tous les membres d’UNASUR pour discuter des élections au Venezuela et de la légitimité du président Nicolas Maduro. Tous, sans exception, y compris Santos, avaient alors reconnu la validité de l’élection et confirmé leur soutien au nouveau Président.
Imaginons un seul instant que le Président du Venezuela reçoive officiellement le chef des groupes armés qui veulent renverser le gouvernement colombien ! Que se passerait-il alors de la part des autorités colombiennes et de ses alliés ? Ce serait, à n’en pas douter un motif suffisant pour couper toutes les relations diplomatiques entre les deux pays.
Ce n’est pas tout. Deux jours à peine après cette rencontre explosive, le président Santos annonce son intention de demander l’intégration de la Colombie à l’OTAN. Une autre intervention qui vient semer la confusion dans les relations des pays de l’Amérique latine qui ont déjà décidé de faire de ce territoire une terre de paix. Sur ce point précis de l’OTAN, je vous invite à lire cet excellent article d’Alberto Rabilotta.
Depuis, les évènements se succèdent.
D’abord deux groupes de paramilitaires colombiens ont été arrêtés, début juin, en sol vénézuélien. Leur mission devait les conduire jusqu’à Caracas pour y assassiner le Président et d’autres personnalités du gouvernement.
Vient par la suite cette information, transmise par le journaliste et ancien vice-président du Venezuela, Jose Vicente Rangel, à l’effet qu’une représentation de la opposition s’est rendue à San Antonio, Texas, pour y acheter 18 avions de guerre à être livrés sur une des bases militaire étasuniennes en Colombie.
Je termine ce survol d’évènements avec cette double information. La première porte sur l’audience privée que le pape François accordera au président Maduro, lundi, le 17 juin. Une rencontre à suivre de près.
La seconde est que trois représentants de l’opposition vénézuélienne seront reçus, deux jours plus tard, par le grand patron de la diplomatie vaticane. Il semblerait que ce soit pour réclamer la libération des soi-disant prisonniers politiques au Venezuela.
Ce dernier point met en relief les relations privilégiées qu’a cette opposition avec l’épiscopat et le nonce apostolique vénézuéliens. À ma connaissance, c’est la première fois qu’une telle requête est présentée par une opposition politique à un si haut niveau. En général, elle s’adresse à l’épiscopat national qui voit ou non la pertinence d’en saisir le Nonce apostolique et par la suite ce dernier décide de s’en faire ou pas l’avocat auprès des plus hautes autorités de l’Église. D’autant plus que le Venezuela n’a pas la réputation d’avoir des prisonniers politiques, à tout le moins, pas depuis l’arrivée de Chavez à la Présidence, en 1998.
On verra bien ce que la presse internationale va nous en dire de ces deux rencontres. Je vous promets que je vais y être attentif.
Il n’y a pas de doute que la presse internationale meanstream sera là pour recueillir les commentaires et observations de ces représentants de l’opposition. Sur la rencontre du Président avec le Pape, il faudra, sans doute, que des scribes de l’information alternative prennent la relève.
Bonne journée à vous tous et toutes qui avez eu le courage de me lire jusqu’à la fin.
Oscar Fortin