Le blog d'un syndicaliste Paysan : Jean Claude Depoil/ RÉSISTER EST UN DEVOIR. SE SOUMETTRE UNE ERREUR ? NON ,UNE FAUTE IMPARDONNABLE/ Lutter contre l'argent roi qui détruit tout/ De Louise Michel: "Puisqu'il semble que tout coeur qui bat pour la liberté n'a droit qu'a un peu de plomb,j'en réclame ma part, moi!Si vous me laissez vivre ,je ne cesserai de réclamer vengeance...si vous n’êtes pas des lâches tuez moi!". Photo d'une "manif" paysanne FDSEA au Donjon dans les années 50
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lundi 31 mars 2014
vendredi 28 mars 2014
jeudi 27 mars 2014
Je ne suis qu'un paysan..
Mais ou va le monde ?
Partout à travers le monde les peuples sont bâillonnés ,
L'Amérique du Sud est un des rares endroits ou des gouvernements s'organisent afin de préparer un avenir meilleur et là c'est les USA qui se chargent de faire taire ces volontés d'autant que les sous sol de ces pays renferment du pétrole...
Les USA se sont bombardés gendarmes du monde et , au nom de cette idéologie , mettent les peuples du monde à leur bottes aidés en cela au Moyen Orient par Israël et en Europe avec "les puissances dites"occidentales" que de sang versé , que d'innocents assassinés au nom de ces guerres impérialistes , en Afghanistan , en Irak, en Libye , dans toute l'Afrique , en Syrie ,nous sommes dans un conflit mondial afin que les multinationales s’accaparent les richesses du sous sol de la planète .
Ne parlons pas de cette Afrique martyrisée, pillée , ridiculisée , affamée par les financiers "civilisés" ;
Partout la nature , l'environnement est détruit au nom de l'argent roi "de la rentabilité " l'Amazonie "poumon de la planète "détruite pour des arpents de terre à la fertilité éphémère et vite stérilisée , des civilisations amérindiennes détruites toujours au nom du fric ..
Mais, dans tout cela que devient notre planète , notre seul écosystème ? Que laissons nous à nos enfants et petits enfants ? Que laissons nous aux générations futures ?
Et que dire de l'Europe et de notre village France ? La désolation est partout et les gens humbles n'ont plus confiance en personne , dures sont les fins de mois ," l'étrange lucarne " désigne l'étranger d'Afrique du nord et les "gens du voyage" comme responsables de tous nos maux , mais c'est déjà ce que disaient les ligues d'extrême droites dans les années trente , pas de changement donc . Sommes nous à la veille d'un conflit majeur ?...
Toutes ces questions se bousculent aujourd'hui dans ma tête , j'ai presque honte d'appartenir à la race humaine , tellement la soif du pouvoir et de l'argent transforment les êtres humains en monstres ; je me rappelle cette citation " quand l'ancien est mort et que le nouveau tarde à venir , dans ce clair obscur naissent les monstres " , Hénin-Beaumont est un de leur laboratoire , je pense à ces habitants et pire à ceux qui ont voté pour l'extrême droite et qui , très vite vont payer cruellement l'addition .... Ainsi faut t'il donc aller toujours vers le pire pour espérer le meilleur ?
Aujourd'hui dans mon journal auvergnat (La Montagne ) une page entière consacrée à "ce paysan épris de mutualisme " sauf que ce" paysan "est le président du Crédit Agricole qui prend la pose en costume cravate dans un pré bien vert ; ce monsieur est bien trop prétentieux ,il n' a jamais été paysan et ne le sera jamais ,tout au plus "agriculteur" au service de la finance ... c'est ainsi que l'on insulte le monde du travail , des champs et des villes .
Oui , décidément le monde est malade , profondément malade ,et tant que les gens estimeront qu'il faut des " intelligents" pour conduire le monde il en sera ainsi.. ... certes l'intelligence est loin d'être un défaut mais le peuple se doit de gérer lui même ses affaires et préparer lui même son avenir .Mettre les financiers en prison ne sera pas forcément une erreur , peut être même une nécessité ....
Je ne suis qu'un paysan qui regarde sa campagne et qui la trouve belle, tellement belle , la nature ne mérite pas cette maltraitance....notre écosystème mérite mieux que des financiers car tel que l'Amadouvier ils le suceront tant que restera un morceaux de fibre.... alors débarrassons nous en !
Israël s'installe dans l'apartheid , La France aime mieux faire l'andouille avec l'Ukraine ... moins risqué! Courage politique vous avez dit?
Israeli soldiers on patrol near the West Bank town of Jenin, on
November 13, 2013 (AFP Jaafar Ashtiyeh)
November 13, 2013 (AFP Jaafar Ashtiyeh)
L’Organisation de Libération de la Palestine a annoncé mardi [18 mars 2014] que les forces militaires israéliennes ont tué 56 Palestiniens et en ont blessé 897 depuis la reprise des négociations de paix avec Israël en juillet. « Les violations par Israël du droit international et des droits de l’Homme se sont poursuivies sans relâche. Plutôt que de manifester de la bonne volonté pendant cette période, Israël a fait le contraire, dans le but de saboter les efforts de paix US entrepris par le Secrétaire d’Etat Kerry » déclare l’OLP .
Il y a eu plus de 500 attaques de colons contre des civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie occupée, tandis que les forces israéliennes arrêtaient plus de 3000 Palestiniens au cours de 3767 raids militaires.
Israël a également commencé les travaux pour construire 10 509 logements dans les colonies illégales tout en détruisant simultanément 146 maisons palestiniennes, selonl’OLP.
Ces chiffres ne prennent pas en compte Yousef Nayif Yousef Shawamrah Abu Akar, 15 ans, tué par balles par les forces israéliennes mercredi [19 mars] dans le sud de la Cisjordanie .
Des témoins déclarent que la victime était en train de chercher des plantes mais l’armée affirme que lui et deux autres jeunes s’en prenaient à la barrière de sécurité .
Les discussions de paix entre Israéliens et Palestiniens ont repris en juillet sous les auspices des Etats-Unis après près de 3 ans de blocage. Depuis la reprise des discussions, le gouvernement israélien a annoncé la construction de milliers de logements dans des colonies illégales.
Les territoires palestiniens reconnus par la communauté internationale dont font partie la Cisjordanie et Jérusalem-est sont occupé par l’armée israélienne depuis 1967.
Source:
Jeunes, ou les perdants de la mondialisation ! /Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre : une étude que l'on ferait bien à mon avis de prendre au sérieux
« Chez eux, jeunes diplômés en tête, le sentiment que droite et gauche se valent semble encore plus fort que dans l'ensemble de la population. « Ils font l'expérience de la désillusion politique. C'est la première fois qu'ils vivent la gauche au pouvoir. Et ils ont le sentiment que rien ne change pour eux. » Voilà qui poussera massivement à l'abstention, anticipent les chercheurs. « Ce sont des gens informés, qui ne se fichent pas de la politique, qui ont des habitudes participatives liées à l'usage des réseaux sociaux. Mais l'offre politique ne répond pas à leurs attentes. La démocratie ne s'adresse pas à eux. Ils n'iront pas voter mais ce sera une abstention politique, réfléchie, presque militante. »
Le bilan effectué par l'enquête que Le Monde a récemment publiée est particulièrement significatif. Et je pense que l'on aurait tort de croire que cela ne concerne que les résultats des élections municipales. C'est la condamnation forte, implacable, d'un monde. Et il faut bien le nommer ! C'est le monde capitaliste, la mondialisation capitaliste !
Les attentes, les aspirations, de la jeunesse sont manifestement immenses, même si, bien évidemment, les chemins à prendre pour ce faire ne se tracent pas spontanément, encore que les responsabilités semblent bien établies.
Michel Peyret
Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre
L'autoportrait est sombre. Amenés à définir leur génération, ce sont les mots « sacrifiée » ou « perdue » qui leur viennent le plus souvent à l'esprit. A l'automne 2013, les jeunes de 18 à 34 ans étaient conviés par France Télévisions à répondreà un long questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche exceptionnel pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences respectivement à l'EHESS et à l'université Paris-VIII, qui ont contribué à concevoir le questionnaire. Ils en tirent aujourd'hui pour Le Monde les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d'âge des 18-25 ans, centrale pour l'analyse.
- La vie en noir
Interrogés sur leur devenir personnel, les jeunes répondants sont près des deux tiers à se déclarer plutôt ou très optimistes. En revanche, le regard qu'ils portent sur le destin de leur génération est extrêmement sombre. Vingt ans n'est pas le plus bel âge de la vie, pensent-ils majoritairement (à 51 %). Les mots-clés librement choisis pour définir leur génération sont édifiants : « sacrifiée », « perdue ». Et encore (après « Y », « Internet », « connectée »), « désabusée », « désenchantée », « galère »… « Autant ‘‘sacrifiée” est un terme qui a pu être induit par le discours des médias, analysent Cécile Van de Velde et Camille Peugny, autant ‘‘perdue” semble un choix spontané. » Donc révélateur.
Seuls 25 % des 18-25 ans ont la conviction que leur vie sera meilleure que celle de leurs parents. Ils sont 45 % à imaginer qu'elle sera pire, 29 % qu'elle sera semblable. Près d'un tiers (33 %) sont persuadés qu'ils ne connaîtront jamais autre chose que la crise. Quant à la vie de leurs propres enfants, 43 % pensent qu'elle sera encore pire que la leur. A toutes ces questions, les jeunes femmes répondent de façon encore plus pessimiste que leurs congénères masculins. « Ces pourcentages sont très élevés, sachant que les jeunes sont, dans la plupart des enquêtes, plus optimistes que leurs aînés. Ils le sont d'ailleurs dans cette enquête concernant leur avenir personnel, remarque M. Peugny. Ce qui apparaît ici, c'est le poids du discours de crise dans lequel nous baignons désormais, et le sentiment d'être pris dans une spirale du déclassement. »
Deux pondérations à apporter, selon lui, néanmoins. Les participants peuvent avoir été tentés de « surjouer un discours noir et cynique, ce qui est une manière de conjurer le sort ». Surtout, cette génération est fortement clivée en fonction des parcours et des statuts, précaires ou non. Ce n'est pas une mais des jeunesses qui se dessinent. En passant des étudiants ou salariés en CDI aux chômeurs-intérimaires- inactifs, le pessimisme gagne 20 points. L'expérience du chômage affecte fortement la projection dans l'avenir.
- Un besoin de reconnaissance
« Les 18-25 ans qui ont participé font voler en éclats le mythe d'une société méritocratique » : voilà le second enseignement majeur de l'enquête, à entendre les deux sociologues. Près des trois quarts (70 %) d'entre eux ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables. « C'est massif, et en forte progression. En 2006, ils étaient 53 % dans ce cas. »
Les jeunes se montrent très sévères sur le fonctionnement du système éducatif à la française. Récompense-t-il le mérite ? Non, à 61 %. Donne-t-il sa chance à tous ? Non, à 61 %. Logiquement, plus le statut du jeune est précaire, plus son opinion est négative. Des réponses lourdes de rancoeurs dans une société « où formation initiale et diplôme exercent une si forte emprise sur les parcours de vie ».
D'autant que dans la sphère professionnelle non plus, les jeunes n'ont pas l'impression que leurs mérites et efforts soient récompensés. 60 % des répondants ne se croient pas payés, par exemple, à la hauteur de leurs qualifications.
Dans cette enquête transparaît donc, selon Cécile Van de Velde, « une génération consciente, lucide, désillusionnée, selon laquelle les instruments de mobilité sociale ne fonctionnent pas ». « Les jeunes se sentent abandonnés par la société. Ils ne sont pas aux commandes de leur vie, ils subissent. Sont frustrés de ne pas pouvoir faire leurs preuves, montrer qui ils sont. » Pour réussir dans la vie, la moitié des répondants pense donc ne pouvoir compter que sur soi-même. « Les jeunes sont individualistes, libéraux, par dépit plus que par essence. » Puisque très majoritairement (77 %), ils estiment également que dans la vie, on ne peut pas s'en sortir sans solidarité.
- La valeur travail
Les jeunes valorisent d'autant plus le travail qu'il leur échappe, un quart d'entre eux connaissant le chômage. Seule une toute petite frange le rejette, envisageant de vivoter en marge du système. 81 % des répondants disent que le travail est important dans leur vie. Et pas seulement pour gagner de l'argent. La moitié déclare que travailler sert avant tout à s'épanouir. « Qu'ils soient soucieux de l'équilibre vie privée-vie professionnelle ne veut pas dire que la valeur travail se perd », commente Camille Peugny, pour qui rien n'est plus faux que les clichés sur une « génération feignasse » : « Impossible de faire une conférence sur les jeunes sans qu'un manager assure qu'à peine arrivés en entreprise, les jeunes ne s'intéressent qu'à leurs RTT. Platon déjà évoquait la décadence de la jeunesse, c'est un discours vieux comme le monde, lié au cycle de l'âge, à la difficulté à concevoir le changement apporté par les jeunes. »
A la question « Actuellement, es-tu épanoui dans ton travail ? », 62 % des 18-25 ans ont acquiescé. Mais la statistique chute à 43 % pour les intérimaires… L'enquête Génération quoi ? fournit le plus grand échantillon d'intérimaires jamais réuni (8 000 répondants dans cette situation), et leur « souffrance » saute aux yeux des sociologues. « Il faut sortir du discours sur l'intérim choisi. Ces jeunes veulent travailler davantage, ils ont le sentiment insupportable que leur destin est aux mains des autres, que leur sort dépend d'un coup de téléphone, ce qui interdit toute projection dans l'avenir. »
- La tentation du départ
« T'installer à l'étranger, ça te tente ? » Evidemment oui, cela tente les trois quarts des participants à l'enquête. Inhérente à la jeunesse, cette envie d'aller voir ailleurs est plus que jamais valorisée dans la société. Mais 24 % des jeunes se sont reconnus dans une expression volontairement rageuse, hargneuse, qui leur était suggérée : « Dès que je peux, je me barre. » « Une réponse aux portes fermées pour tous les jeunes dans l'impasse, chômeurs, petits contrats, stagiaires… », à en croire les sociologues.
- Famille, je t'aime
Toutes les questions portant sur les relations au sein de la famille suscitent des réponses unanimement positives. La famille apparaît plus que jamais comme la valeur refuge. S'ils doivent qualifier leurs relations avec les parents, 27 % des jeunes les décrivent comme « idéales », 53 % comme « cool », seuls 10 % les jugent « moyennes » ou « hypertendues ». Les parents, assurent-ils, sont fiers de leur parcours (89 %), les soutiennent dans leurs choix (91 %). Pour Camille Peugny, « les parents ont intériorisé le fait que la situation des jeunes est extrêmement difficile. Les quadras et quinquagénaires ont eux-mêmes connu la crise. Fini, les réflexions désagréables. Les deux générations sont solidaires dans la crise. Moralement et matériellement. »
Une bonne moitié des jeunes (53 %), même actifs, dit recevoir des aides parentales. Dans les familles, l'inquiétude est partagée. « Est-ce que tes parents sont angoissés par ton avenir ? » 63 % pensent que oui. Les réponses positives montent logiquement à 80 % pour les jeunes chômeurs ou inactifs. Mais atteignent tout de même 63 % chez les étudiants, et encore 47 % chez les jeunes en CDI. Même ce sésame recherché par tous ne parvient pas à apaiser l'anxiété familiale.« Cela rejoint les enquêtes sur les angoisses scolaires, la pression du diplôme,poursuit M. Peugny. Et cela montre que les parents sont parfois un brin schizophrènes : ce sont les mêmes qui, dans leurs fonctions en entreprise, ne sont guère pressés d'intégrer les jeunes dont ils ont une image peu flatteuse. »
- La faute aux baby-boomers
Autre ambivalence, chez les jeunes cette fois : ils ne sont pas en conflit avec la génération parentale parce que les relations sont souples, les solidarités fortes. Mais cela ne les empêche pas d'en vouloir à leurs aînés de ne pas leur faire de place dans la société. Pour un jeune sur deux, les générations précédentes sont responsables de leurs difficultés. « C'est assez nouveau en France, et l'on peut penser que cela monte, surtout chez les étudiants, observe Cécile Van de Velde. Le problème d'équité entre générations se conscientise, sans doute du fait de lapolitique d'austérité, de la réforme des retraites et des débats sur le poids de la dette. Les jeunes pensent qu'ils font les frais de tout cela. » Mais sur une même génération, leur regard est double. Les mêmes qui disent « Marre des baby-boomers, on paye pour leur retraite, nous on n'en aura pas » ne veulent surtout pas que la retraite de leurs parents soit amputée – c'est particulièrement frappant chez les jeunes filles. « Ce qui explique en partie pourquoi le mouvement des Indignés a si peu pris en France… »
- La politique, ils n'y croient plus
Vis-à-vis d'elle, la défiance est énorme. Près de la moitié (46 %) des répondants n'ont pas du tout confiance dans les femmes et hommes politiques. Certes, ils sont encore plus nombreux à se méfier des institutions religieuses (60 %) Et presque aussi sceptiques à l'égard des médias (40 % de non-confiance) que des politiques.
Mais pour la moitié des 18-25 ans, c'est tout vu, les politiques sont « tous corrompus ». Ces derniers ont bien encore du pouvoir (64 % des réponses), mais l'utilisent mal, puisqu'ils laissent la finance diriger le monde (90 %). La charge est violente, aux yeux des deux sociologues : « Les jeunes expriment une demande d' Etat, en souhaitant par exemple que leur période de formation soit financée. Ils pensent que les politiques, s'ils en avaient le courage, pourraient avoir une influence sur leur vie. Mais qu'ils ont laissé la finance prendre le pouvoir. Il y a du mépris dans ce regard des jeunes. Ils n'y croient plus. »
Chez eux, jeunes diplômés en tête, le sentiment que droite et gauche se valent semble encore plus fort que dans l'ensemble de la population. « Ils font l'expérience de la désillusion politique. C'est la première fois qu'ils vivent la gauche au pouvoir. Et ils ont le sentiment que rien ne change pour eux. » Voilà qui poussera massivement à l'abstention, anticipent les chercheurs. « Ce sont des gens informés, qui ne se fichent pas de la politique, qui ont des habitudes participatives liées à l'usage des réseaux sociaux. Mais l'offre politique ne répond pas à leurs attentes. La démocratie ne s'adresse pas à eux. Ils n'iront pas voter mais ce sera une abstention politique, réfléchie, presque militante. »
S'ils critiquent au plus haut point la politique traditionnelle, les 18-25 ans s'engagent plus volontiers dans un militantisme de terrain : manifestations, associations, solidarités locales… Leur altruisme semble plus marqué que celui du reste de la population. 80 %, par exemple, seraient favorables à un service civique obligatoire. Autre valeur classique de la jeunesse, la tolérance demeure forte (70 % estiment que l'immigration est une source d'enrichissement culturel) mais semble s'éroder. « A l'image de ce qui se passe dans l'ensemble de la société, une grosse minorité campe sur des positions autoritaires et xénophobes. Une véritable bombe à retardement, craint Mme Van de Velde. Ce sont les jeunes invisibles, dans des vies d'impasse, perdants de la mondialisation. Beaucoup de ruraux et de périurbains, en difficulté, déclassés. Ils sont souvent tentés par leFront national. » Un tiers des répondants envisagent que des emplois puissent être réservés aux Français.
- Un vent de révolte
Une Cocotte-Minute qui n'aurait pas de soupape. Telle est l'inquiétante image choisie par les deux sociologues pour décrire le « fort potentiel de révolte » perçu au travers de cette vaste enquête. « C'est une génération qui veut entrer de plain-pied dans une société vieillissante. Elle enrage de piétiner à son seuil. Elle ne veut rien renverser, elle n'est pas en conflit de valeurs, mais elle trouve toutes les portes fermées, et elle envoie un avertissement. »
Besoin d'expression étouffé. Frustrations de ne pas avoir de place, de n'obteniraucune reconnaissance sociale, de ne pouvoir devenir des citoyens à part entière, dotés d'un travail et d'un logement. Trajectoires déviées parce que l'emploi trouvé ne correspond pas aux études. Craintes pour l'avenir. Défiance vis-à-vis du politique… « Ce sentiment d'être privés de l'essentiel constitue un terreau fertile à la contestation. »
Jamais la jeunesse, en France, n'a été aussi éduquée. Lorsqu'ils sont chômeurs, stagiaires, coincés dans l'intérim, ces enfants de la démocratisation scolaire et de la mondialisation culturelle, extrêmement informés, vivent comme une indignité dedevoir se contenter de survi vre alors que leurs études ont fait naître de forts espoirs. D'où cette frustration existentielle et cette capacité à développer un discours de plus en plus critique sur l'épreuve sociale qu'ils traversent. « Un ‘‘nous'' pourrait se former, croient les sociologues, si les diplômés étaient rejoints par les jeunes en désespérance sociale. »
A la question « Est-ce que tu participerais à un mouvement de révolte type Mai 68 demain ou dans les prochains mois ? », ils sont 61 % à dire oui. Tous quasiment égaux dans la colère, femmes et hommes tirés d'affaire et jeunes en galère… 66 % des intérimaires. 63 % des chômeurs. 60 % des étudiants. Et même 54 % des employés en CDI !
« Les jeunes ne sont pas dans la résignation. Il y a une énergie latente, comme en 1968 », perçoit Cécile Van de Velde. En temps de crise, explique-t-elle, on peutadopter une stratégie d'adaptation au système (loyalty), de départ (exit), ou de révolte (voice). « ‘‘Loyalty'' pourrait bien se transformer en ‘‘voice'' si rien ne bouge… Il suffit d'une étincelle… » Et d'une figure cible. La chance des politiques jusqu'à présent ? Qu'il soit plus malaisé de se rebeller contre un ennemi lointain et abstrait – la finance, la mondialisation, l'Europe – que contre la génération de sesparents, comme en 1968.
LE MONDE | 25.02.2014
Par Pascale Krémer
mercredi 26 mars 2014
Une analyse de Daniel Levieux qu'il serait judicieux de prendre en compte ...
Le premier tour des élections municipales a dessiné un nouveau paysage politique des communes dont beaucoup ont osé le virage à droite.
Dans l'Allier le choc est d'autant plus flagrant qu'il touche des communes importantes, villes moyennes qui, après les 3 plus grandes confient leurs mairies à la droite.
Varennes sur Allier, Bourbon l'Archambault, Cosne d'Allier du côté communiste, Gannat ou Bellerive pour les socialistes, sont passées à droite avec des écarts de voix qui ne sont pas anodins allant parfois largement au-delà de 20%. Dans nombre de communes plus modestes les listes élargies au Front de gauche et au-delà conduisent à la perte d'environ la moitié des maires communistes de l'Allier par rapport à l'avant 2008, sans compter que pratiquement aucun ne se prévalait de son courant politique sur des listes aux dénominations aussi diverses que peu engageantes.
Virage à droite ? le message des électeurs et des abstentionnistes semble être clair : tant qu'à faire une politique de droite mieux vaut faire confiance à la droite... et quand on a été invité à voter pour changer les choses en 2012 et qu'on constate que ceux qui devaient piloter le changement poursuivent le sale boulot que leurs prédécesseurs auraient eu du mal à faire sous leur propre bannière (retraite, emploi, droits sociaux, etc), on reste à la maison, on va à la pêche, on ne regarde même plus ces professionnels de l'enfumage gesticuler ou discourir.
Pour ce qui est de l'effet "front national", il a encore été largement amplifié dans les médias au point d'en écarter le plus souvent la gauche communiste ou Front de Gauche.
Comme avec l'équipe Mitterrand, Delors, Attali, Mauroy à la charnière des années 70 et 80, l'instrumentalisation du Front National pour affaiblir la droite et servir de prétexte au rangement de la gauche de la gauche dans l'ordre péjoratif des "extrêmes", a été largement utilisé ces derniers mois. La réalité est certes inquiétante, mais le FN n'a pas fait une razzia sur les mairies de tant de villes de France. Hénin Beaumont a basculé, mais Saint Gilles est aux mains de l'extrême droite depuis des dizaines d'années. Si les radios et télés passaient autant de temps à commenter l'élections des communistes à Malakoff, Bagneux, Gennevilliers, Nanterre, Bonneuil, Gentilly, Valenton, Pierrelaye, Bezon, Achères Limay et La Verrière, Bris sous Forges, Grigny, Morsang, Saulx les Chartreux et La Courneuve, Fosses, Alonnes, Saint-Pierre des Corps, Ploufragan, La Grand Combes, Coucy le Chateau, Tarnos, Chalette sur Loing, Saran, Mont Saint Martin, Saint Amand les Eaux, Montataire, Avion, Ricamarie, Saint Etienne du Rouvray, Gonfrevfille l'Orcher, Grand-Couronne, Harfleur, le Tréport... Si les médias se focalisaient sur l'opportunité pour les communistes de gagner dimanche prochain à Calais, Dieppe, Saint-Denis, Bagnolet, Ivry, Vitry sur Seine, Fontenay sous Bois, Chevilly la Rue, Vierzon, Champigny sur Marne, Echirolles, Fontaine, Saint Martin d'Hère, Aubagne, Gardanne, à Calais ou Aubervilliers, l'inquiétude grandirait dans les chaumières conservatrices devant la progression du communisme municipal !
Las il n'en est rien ; et si de nombreuses municipalités ont conservé leur maire communiste quand d'autres s'apprêtent à l'élire dimanche prochain, force est de constater dans l'écrin local de notre département -l'un des deux seuls de France dont le Conseil Général est dirigé par un communiste- les bourrasques du scrutin de dimanche dernier vont se faire sentir encore longtemps, avec des répliques à prévoir lors des prochains scrutins.
Il est parfois long et difficile de gagner des positions électives. Mais comme on voit parfois se dilapider le patrimoine amassé par beaucoup de générations châtelaines par une poignée d'enfants gâtés, les positions politiques vite et brutalement perdues sont souvent de reconquêtes bien difficiles.
Le désaveu citoyen est d'autant plus cinglant aujourd'hui qu'il affecte des courants qui prônent un renouveau démocratique sur des perspectives de participation active. Non seulement le phénomène abstentionniste continue de croître, mais celles et ceux qui font l'effort de choisir confient plus volontiers leur sort à la droite, voire même à son extrême.
Le désaveu est clair et net pour le pouvoir en place et les socialistes.
Quoi de plus normal quand après l'épisode de 81 qui n'affecte la mémoire que des plus vieux, et d'autres répliques encore avant celles de 2012 qui avait fait naître dans l'esprit des plus naïfs l'espoir d'un changement dans le sens du progrès social et du mieux vivre après les purges sarkozistes !
"Le changement c'est maintenant !" Ah bon ?
Même dans les rangs socialistes l'inquiétude a grandi ces derniers mois en voyant le gouvernement persévérer avec acharnement sur des orientations politiques de droite (déficit budgétaire et droits sociaux, austérité pour les travailleurs et largesses pour les patrons, alignement atlantiste en petit commis des Etats Unis pour faire le gendarme du monde en Afrique ou ailleurs...).
Le désaveu affecte aussi tous ceux qui de près ou de loin se sont rangés auprès des socialistes pour faire un bout de chemin régressif avec eux. Les tergiversations et les alliances opportunistes à géométrie variables des communistes et du Front de Gauche pour conserver quelques positions électives sont payées cash et au prix fort.
Quand la misère et la désespérance a gagné autant d'espace dans les quartiers déshérités des villes comme dans le fond des campagnes, le temps n'est pas à ré enchanter le territoire des nouvelles ruralités ou d'enclencher une N ième phase de décentralisation pour dessiner les métropoles que l'espace capitaliste réclame.
Il est aussi urgent que nécessaire d'AGIR et de PENSER dans le même élan de la reconstruction de la Gauche. Ce n'est pas parce que les socialistes l'ont quittée en gardant les clés que toutes les forces de gauche doivent rester à la rue. L'espoir ne change pas de camp, comme en d'autres temps de l'histoire le ressort du peuple est disponible pour relancer une dynamique de coopération, de co-construction d'un avenir progressiste par et pour le peuple, une forme de nouvelle émancipation démocratique.
Et s'il existait une force politique naturellement destinée à l'engagement de ce processus, ce sont des communistes qu'elle reviendra... à condition qu'il s'en dégage une formation libérée du carcan utilitariste des élus qui l'ont précipitée à sa perte.
Publié par Daniel LEVIEUX