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samedi 13 février 2016

Le Bourbonnais Rural a cessé de paraître

Le Bourbonnais Rural a cessé de paraître.





Une voix de plus de cent ans d'age s'est tue victime de cette société libérale ou le fric décide de tout , sous les titres " Le Travailleur de la Terre" , puis "Le Réveil Paysan de l'Allier" et enfin" Le Bourbonnais Rural "un patrimoine culturel rural de 116 ans qui s'éteint pour le plus grand bonheur de la FNSEA et des chambres d'agriculture a commencer par celle de l'Allier qui mis tous son pouvoir pour le détruire .
Je suis triste aujourd'hui car il fut le porte parole de la FDSEA de l'Allier et de tous ses combats pendant plus de vingt ans mes papiers y étaient consciencieusement retranscris et tous le personnel mettait un point d'honneur afin que ceux ci paraissent en temps et en heure . C'est un morceau de nous même qui meure c'est la voix des paysans authentiques qui s'est éteinte .
Je suis triste et en rage devant l'acharnement de tous les possédants de tous les élus et autre hauts placés qui n'ont rien fait pour que vive ce titre . 
 
Je pense à tous ceux ceux que se sont battus pour que vive ce journal à commencer par son personnel , à toutes ces générations de paysans qui attendaient le "BR" le vendredi , à tous nos anciens qui se sont donnés pour mettre sur pied et faire vivre ce siècle de presse paysanne .

vendredi 5 février 2016

Le président cubain Raul Castro à Paris - La caravane est passée


Pour les Français amis de Cuba, leurs associations de solidarité, l’événement est considérable. Pour la première fois, un président de Cuba, en visite d’État, a été reçu à Paris avec tous les honneurs de la République. Une douzaine d’accords ont été signés pour resserrer les liens diplomatiques, économiques, culturels, scientifiques, entre les deux pays. Contrairement à ce qui s’était passé lors de la visite de François Hollande à La Havane en mai dernier, la caravane est venue et les chiens se sont tus. Même le Figaro, en général peu avare de qualificatifs s’agissant de Cuba, faisait le beau en nous annonçant diplomatiquement la visite du « président cubain » . Au point que « les quelques tristes chats en quête de notoriété qui miaulaient sur les toits de Paris » n’ont pas fait recette. Leur voix la plus célèbre, celle de l’écrivaine-que-vous-savez ne s’est guère faite entendre. Était-elle assignée à résidence ? En ces temps de lois d’exception et de lutte antiterroriste mieux valait faire oublier qu’elle avait appelé en un temps, depuis Paris, à « coller une bombe au dictateur », ce qui lui avait valu les remontrances de Régine Desforges qui nous tartinait alors de longues colonnes expliquant que Cuba n’était pas sa tasse de thé.


Le petit doigt d’Europe 1
Cette tonalité médiatique nouvelle ridiculisait les plumes chagrines et les esprits attardés. Cela nous aurait manqué quand même et, heureusement, il y en eut. En quête d’arguments, le pauvre journaliste du monde que-vous-savez en a été réduit aux dernières extrémités : la lecture de Granma, quotidien du parti communiste de Cuba. On voudrait le plaindre dans cette douloureuse épreuve mais la réjouissante actualité cubaine nous prive de l’ennui qu’il y a à enfiler les perles et coquilles du Monde. Comme l’anticommunisme fait partie de son folklore, notre intérêt s’est émoussé depuis longtemps.
En matière de désinformation, Europe 1 a remporté le pompon en présentant la visite comme « destinée à tourner la page d’un communisme révolutionnaire ». Ce sensationnel démenti à toutes les déclarations de tous les responsables cubains émane « d’un anonyme » de l’ambassade de Cuba à Paris. Mon anonyme a moi me dit que celui d’Europe n’est autre que son petit doigt.
Autre repère journalistique de la radio, le bout de son nez pour éviter de voir plus loin qu’une « visite très business. » Europe 1 avait besoin du mot anglais après avoir sans doute usé et abusé du Larousse et du Robert au détriment d’autres visiteurs : ceux qui achètent armes, Mirages et Rafales, hôtels particuliers et fleurons de notre industrie, qui en profitent pour envoyer leur famille et leur harem soigner leurs bobos dans nos hôpitaux publics en y laissant la note, confisquent une plage pour leur usage privé tout en exigeant que la policière de service soit envoyée ailleurs.
La presse en général a donc mis l’accent sur l’intérêt mutuel des deux pays. Cuba, toujours en lutte contre le blocus des États-Unis, a besoin d’attirer des capitaux étrangers pour développer son économie, elle souhaite une diversification de ses relations commerciales pour ne pas dépendre d’une seule. Enfin la normalisation de ses rapports avec l’Europe ferait aussi levier pour obliger les États-Unis à lever la totalité du blocus. Or, la France a pris la tête des négociations en cours – qui devrait aboutir dans les six mois- comme le démontre son rôle dans l’accord signé entre la Havane et le Club de Paris pour régler le problème de la dette cubaine. Pour Paris, Cuba représente « la porte d’entrée des Caraïbes », une carte de visite pour s’implanter en Amérique latine.
La partie diplomatique qui vient de se jouer ces derniers jours à Paris entérine la victoire d’une révolution. Ce pays devenu soudainement si important dans les calculs géopolitiques de la France, pour ses ambitions économiques, son influence, est une île de 11 millions d’habitants. Ses richesses principales ne se comptent pas en réserves minières, en pétrole, en en or ou en pierres précieuses. De quelque point de vue que l’on se place, l’île du crocodile vert n’est pas ce que les puissants nomment une puissance. Pour cette raison et interdit étasunien oblige, elle était même jusqu’ici infréquentable.
Au temps de la période spéciale des années 90, en butte au blocus, à la position commune de l’Europe, d’immenses affiches recouvraient les murs de La Havane. Elles représentaient l’océan -« qui ne déteint pas »-, le soleil -« qui ne s’éteint pas »- , des enfants sur le chemin de l’école - « on ne reculera pas »- et enfin une manifestation du « peuple entier » - « cela ne se vaincra pas »). Ces affiches auraient sans doute arraché un sourire de dérision à nos gouvernants, très occupés alors à sabler le champagne en condamnant la soi disant dictature, l’enfer des droits de l’homme. Leur empressement aujourd’hui à liquider leurs arriérés de politesse, leurs voyages précipités dans l’île depuis que les premières mesures Obama leur en ont donné la permission tout en ouvrant le champ à la concurrence, soulignent la prouesse cubaine.
Lettres de créance
Cuba démontre qu’il y a d’autres puissances que celles de la force et de l’argent. L’unité, la rébellion et la détermination d’un peuple, ses efforts conjugués contre les agressions, le mensonge, toutes les adversités, sont capables de s’imposer et de changer les règles du jeu. Sur nos Champs-Élysées, pavoisés du drapeau de l’étoile solitaire pour saluer le guérillero aujourd’hui président, c’est le peuple cubain qui était à l’honneur.
Ni les États-Unis obligés de reconnaître l’échec du blocus, ni l’Europe qui bafoue chaque jour les Droits de l’homme tout en se présentant comme héraut des Droits de l’homme n’ont rien obtenu de leurs exigences d’autrefois. Cuba s’ouvre mais sans rien céder sur l’essentiel : le droit de choisir son système politique, ses gouvernants, ses propres lois. Des relations oui et avec 193 pays mais seulement d’égal à égal. L’économie se diversifie mais rien n’est à vendre et la propriété collective demeure. La santé, l’éducation, la culture, pivots de la révolution, sont réaffirmés comme prioritaires et pour l’essentiel quasiment services publics.
Cuba change dans le but d’actualiser le socialisme pour le rendre prospère et durable. L’entreprise est pleine d’embûches, les interrogations sont légion mais les dirigeants Cubains n’en font pas mystère et convoquent au contraire leur peuple pour en débattre. Ils ont en tête l’échec de la perestroïka, ne veulent imiter personne même pas la Chine ou le Vietnam et surtout pas les Européens en perte de lumières. Leur voie reconnaissent-ils sera difficile mais Lezama Lima le disait « seules les choses difficiles sont intéressantes ».
Si nos gouvernants battent en retraite, ravalent les déclarations et exigences d’autrefois, si le pape lui même se rend dans ce pays si peu catholique, c’est que tous sont bien obligés de reconnaître le prestige de l’île, l’autorité qu’elle a acquise. Devant l’ONU qui salue ses résultats (indice de développement humain, taux d’alphabétisation et pourcentage du PIB consacré à l’éducation, à la culture, indice de mortalité infantile, participation à la lutte contre Ebola), devant le monde entier, Cuba fait la différence. Elle parle « de puissance à puissance » mais ses lettres de créance ne sont rien d’autre que la feuille de route de sa révolution : conquêtes sociales, résistance à l’agression impérialiste sur son territoire, aide apportée à tous les peuples en lutte comme en Angola - et qui, selon Nelson Mandela fut déterminante pour vaincre l’apartheid - solidarité à tous ceux en souffrance lors des catastrophes naturelles, création de l’intégration latino- américaine pour en finir avec l’hégémonie étasunienne, lutte pour la paix comme en témoigne son rôle dans les négociations entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien.
La caravane est passée et à Paris, presque et pour le moment, les clameurs se sont tues. Sa route continue et notre solidarité l’accompagne.
Maïté Pinero
Source :LGS

jeudi 4 février 2016

Un militant repenti balance les secrets de l'ultra-droite/ j'ai contribué à créer l'écran de fumée qui protège ceux contre lesquels je me battais vraiment au fond de mon coeur : les profiteurs.


Un militant repenti balance les secrets de l'ultra-droite
L'ultra-droite utilise énormément internet pour faire passer ses idées. Et ne recule devant rien.
Archives/AFP

Damien (1) a été, pendant quatre ans, membre d'une petite organisation politique d'extrême-droite proche du Bloc Identitaire. Originaire d'un petit village dans l'Aude, il a côtoyé pendant une dizaine d'années un groupe de militants de la région dont le but était de « réveiller les consciences nationales » comme il le dit, en agissant principalement sur internet. Rangé des voitures, il a souhaité témoigner de cette période de sa vie et de ses dérives.
Comment êtes-vous entré en politique ?
Au départ c'était par le rock. On était plusieurs jeunes du village à écouter Vae Victis, Insurrection, tout ça. Les paroles nous touchaient et en cherchant on a rencontré des militants d'Unité Radicale (UR) qui étaient à Bédarieux. Ca a tout de suite collé. Dire enfin tout haut que les étrangers venaient coloniser le pays, que les vrais Français des villages comme nous étaient des citoyens de seconde zone, tout ce qu'ils disaient semblait évident à l'époque.
Vous dites « semblez ». Vous n'êtes plus aussi certain d'avoir raison ?
Ma vie a changé. Je suis en train de terminer un master II à Montpellier et j'ai mis de l'eau dans mon vin. La façon de penser des identitaires m'a empêché d'avancer, si j'avais continué comme ça je serais resté dans mon bled à détester la terre entière.
Combien étiez-vous ?
Il y a eu pas mal de changement à UR, et le petit groupe auquel j'ai appartenu après sa dissolution revendiquait une cinquantaine de membres dans toute la France. Et sept dans l'Aude, plusieurs d'Olonzac, de Narbonne et un de Coursan. Nous nous réunissions une fois par semaine chez l'un ou chez l'autre, mais l'essentiel des messages passait par internet.
Quels étaient vos buts ?
On partait du principe que notre rôle était de « réveiller les consciences nationales », de dire la vérité aux Français, qui étaient anesthésiés par les politiques et les médias. Nous considérions que les médias mentaient tous, que nous vivions dans un Etat « ripoublicain », corrompu par des élites mondialistes, que la race blanche était en danger, tout ça. Et comme on était peu nombreux, on a surtout utilisé internet. C'était pratique pour faire passer nos messages, et ça ne coûtait pas d'argent.
Je sais qu'au Bloc (Bloc identitaire, NDLR) et au FN ils ont des méthodes analogues, l'essentiel de celles que nous utilisions venaient d'ailleurs de leur fascicules de formation des militants.
Comment procédiez-vous ?
Tout était assez codifié. Il fallait en priorité « squatter » les sites d'information générale à la recherche de toutes les informations « raciales » possibles. Monter en épingle les fais divers lorsqu'ils concernaient des étrangers, quitte à les faire « mousser » sur Facebook ou sur les forums. Les réseaux sociaux et les commentaires dans les articles de presse étaient l'idéal pour ça.
Nous avions clairement identifié l'idée qu'il fallait que nous ayons des pseudonymes « réguliers » de manière à recruter à nos idées, de manière à ce que les gens, à force de lire notre nom se disent : « Il a raison ce gars-là » et se rapprochent de nous. Il fallait aussi créer des profils « ponctuels » juste pour donner l'effet de masse, donner l'impression que c'était la « base » des gens qui pensait comme nous. Ca, c'était facile, parce que globalement les gens partagent nos idées sur les délinquants.
Mais il fallait agir subtilement. Ne jamais parler des Arabes et des Blancs en tant que tel, mais reprendre des thèmes « humanistes » en parlant par exemple des « nantis antiracistes et mondialistes qui cherchent à écraser les pauvres qui supportent le racisme antiblanc ».
Quel était votre rôle précisément ?
Mon travail consistait aussi à faire des revues de presse sur plusieurs blogs, et en ne prenant que les histoires qui mettent en scène des étrangers pour ensuite de démontrer que tout les problèmes venaient d'eux. Mais évidemment, on ne se limitait pas aux faits divers. Il était super-important aussi de prendre les articles parlant des initiatives sur la « diversité ». Ce mot est parfait pour détecter les articles de presse où il va être question d'argent public donné aux associations étrangères.
En publiant souvent des articles sur ces sujets on pouvait ensuite facilement s'y référer pour donner l'impression que les pouvoirs publics se soucient plus du bien-être des immigrés que des « Blancs» (le mot que nous employions à l'époque pour parler de nous).
Pourtant ce genre de discours tombe facilement sous le coup de la loi contre l'incitation à la haine raciale...
Bien sûr. C'est la raison pour laquelle nous avons développé notre terminologie, en disant les choses d'une certaine manière: « être positif ». Ne pas dire « c'est la guerre civile, les Arabes ne veulent pas être intégré ». Une telle phrase fait fuir les gens qui ne sont pas engagés à nos côté, mais dire « la plus grande fermeté est nécessaire pour retrouver la paix civile ». Ca veut dire la même chose, parce que ça donne à penser qu'on est en guerre, mais ça donne l'impression qu'on est plein de sagesse.
Les gens « mordent » beaucoup plus facilement à tout ça, et finalement, ce sont eux-mêmes qui dans les commentaires vont dire ce que nous, on ne peut pas écrire.
Après tout s'enchaîne. Comme les gens répétent le même discours que nous, mais sans précautions oratoires, leurs commentaires sont censurés par les journaux « sérieux » (la loi interdit ce genre de discours et les journaux se protègent en ne les publiant pas). Il est alors extrêmement facile de les épauler en critiquant la scandaleuse censure dont font l'objet ceux qui pensent comme nous, et à parler d'une collusion entre les médias et les « antifrançais ».
Vous avez d'autres exemples ?
Je pourrais en donner pendant des heures, mais par exemple il suffit de prendre un pseudo à consonance musulmane et lancer des insultes aux Français, en prônant une République islamiste à Paris ou ce genre de choses. C'est très gros mais ça marche à chaque fois.
Vous n'aviez pas l'impression, avec ces méthodes, d'être vous même à l'origine d'une manipulation politique ?
Bien sûr que non. Puisqu'on était sûrs d'avoir raison, que les mondialistes voulaient notre peau, tout les moyens étaient bons. De toute façon, sans creuser vraiment l'actualité, c'est toujours ce qui émergeait, alors c'était facile de le mettre en avant. Défendre la « race » nous paraissait être une mission sacrée.
Bien sûr maintenant, je me rends compte que les « flots d'argent » déversés sur les associations d'immigrés sont surtout là pour gagner la paix sociale, qu'il s'agit d'initiatives bidon pour éviter une explosion des banlieues, et que souvent même l'argent annoncé n'arrive pas jusque là. Sans compter qu'il s'agit en réalité de petites sommes.
J'ai compris aussi qu'on parlait surtout de délinquance quotidienne, des petits trucs comme des vols de sac à main ou des voitures incendiées, mais qu'on ne parlait pas de certaines « grosses affaires », parce qu'elle ne concernait pas des étrangers. Et que les gros délinquants, les banquiers et les hommes d'affaires véreux, on n'en parlait jamais, sauf lorsque « par bonheur » ils étaient juifs, franc-maçon ou ce genre de chose et que donc on pouvait en tirer le fil du complot des « riches antiracistes ».
Avec le recul, je sais maintenant que le problème de la délinquance est lié à la pauvreté de certaines populations, et pas à leur origine ethnique, mais pour un rural comme je l'étais à l'époque les choses étaient différentes. Je réagissais avec mes tripes pas avec ma tête.
Avez-vous participé à la compagne pour la présidentielle du FN en 2012 ?
Non, j'avais déjà arrêté de militer depuis un bon moment. Mais j'ai collé les affiches de Le Pen en 2007.
Comment regardez-vous le discours politique de l'extrême-droite actuelle ?
J'ai énormément étudié tout ça depuis quelques années et je vois maintenant une grande confusion des genres entre un discours qui prétend défendre les petites gens, les bons Français qui travaillent honnêtement, et le fait qu'on ne parle que d'insécurité, de montée de l'islamisme etc. au moment où il faudrait surtout parler d'économie et de salaire, qui est le noeud du problème. Pour moi, pendant des années, j'ai contribué à créer l'écran de fumée qui protège ceux contre lesquels je me battais vraiment au fond de mon coeur : les profiteurs.
Comment regardez-vous, aujourd'hui, le militant que vous étiez ?
Moi et les autres on s'est laissé avoir. Il n'y avait pas de travail dans le village, on était désoeuvré, on avait l'impression d'être inutile et rejetés par la société. D'ailleurs il ne se passait jamais rien chez nous en terme de délinquance, et les seuls étrangers étaient les fils de réfugiés espagnols.
Pourquoi avez-vous demandé qu'on change votre prénom et qu'on ne présente pas votre photo dans cet article ?
Il est évident qu'il y aurait des représailles contre moi.
(1) Nom d'emprunt