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jeudi 12 février 2009

Voici la lettre des petits enfants de Georges Mercier : un morceau d'humanité , émotion

« Pépé ,20 ans déjà. Que le temps passe vite ,et pourtant on a fait tellement de choses depuis . Tu nous as quittés, nous étions des enfants, Cyril avait un an et demi, Delphine 4 ans, Fabienne 8 ans et moi (Séverine) 12. Encore jeunes pour tout comprendre, mais notre vie à l’Auge(lieu dit) était rythmée par ton combat, comme les discutions animées autour de la table, lorsque enfin tes interlocuteurs te laissaient terminer tes repas avec nous. Comme les lectures aussi : nous avons toujours été abonnés à plusieurs journaux et revues( La Terre , le BR , l’Huma et autres)
Nous t’avons toujours vu beaucoup lire, t’intéresser à tout et chercher à tout comprendre .J’ai le souvenir que je te demandais quelque fois de l’aide (notamment en physique), et toi tu trouvais la solution tout de suite mais pas avec la méthode que je devais utiliser !
La vie s’écoulait sans que l’on se pose de questions . C’était notre quotidien d’entendre sonner le téléphone sans arrêt, de voir la chaise vide autour de la table , d’entendre la voiture arriver au milieu de la nuit , de te voir à ton bureau en train de rédiger quelques discours , préparer quelques combats politiques .
J’ai une autre anecdote ; nous étions sur écoutes téléphoniques par les RG et tu me disais tout le temps quand j’appelais mes copines « Et , bien ils doivent s’amuser à écouter vos conversations de jeunes filles ».
Et puis ce 24 janvier 1989 arriva.
Lorsque tu es rentré de réunion vers 20h 30 , tu n’étais pas bien , pourtant jamais nous ne t’avions entendu te plaindre . Je t’ai enlevé tes chaussures ( la poitrine te serrait , tu ne pouvais plus te baisser), nous t’avons embrassé et ensuite nous sommes allés nous coucher.
Mais en notre for intérieur ,nous sentions qu’il se passait quelque chose. J’ai entendu le médecin , vu le gyrophare de l’ambulance, puis il y a eu ce coup de fil de Mémé ,Papa a décroché et on a appris l’affreuse nouvelle.
Comme j’était réveillée , j’ai été missionnée tout de suite pour trouver une photo de nous quatre , tu l’as dans la poche, près de ton cœur .
La vie s’arrête et tout tourne au ralenti. Nos grand parents maternels se sont occupés de nous .
Les mois qui suivirent furent très difficiles . Nous vivions comme K.O. Et puis , petit à petit , la vie reprend ses droits , les années passent , faites de bons et de moins bons moments .Quelques années plus tard, notre Pépé Lili décède aussi . Mais ne t’inquiète pas, Papa et Maman ont toujours été là pour nous .
Nous avons choisi des voies différentes tous les quatre , mais tu es là en chacun de nous ; dans le caractère, l’ambition d’une vie meilleure, l’honnêteté, la curiosité du monde qui nous entoure et l’ouverture aux autres.
Merci Pépé , tes petits enfants :
Cyril, Delphine ,Fabienne et Séverine, »

1 commentaire:

  1. Après avoir mis le lien de ton blog sur le mien, Le ragondin furieux, cela m'a permis de feuilleter le tien et de voir que tu rendais hommage à un Georges Mercier. Il se trouve que j'ai un copain agriculteur qui s'appelle aussi par ce patronyme, alors qu'elle ne fut donc par ma surprise en lisant ton article. Bon le mien est encore vivant étant plus jeune que le Monsieur dont il est question, il est d'ailleurs conseillé municipale de la grande commune à laquelle nous sommes ratachés, Benet.

    Au plaisir de te lire, Michel Mengneau

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