Salah Hamouri
Prison de Guilboa Guilboa, le 1er avril 2009
Chers amis,
Je vous écris ce message depuis ma cellule, en mon nom et au nom de mes camarades, combattants de la liberté qui ne renonceront jamais à leurs principes de liberté, de justice et d’humanité.
Nous sommes heureux, malgré les difficultés du monde d’aujourd’hui, de participer de notre prison israélienne à votre congrès qui se tient le 17 mai, une date qui nous rappelle « la catastrophe », l’expulsion du peuple palestinien de sa terre il y a 61 ans.
Malgré toutes les résolutions de l’ONU, l’Etat sioniste continue à perpétrer ses massacres dans l’indifférence et le silence complices de la communauté internationale. Le dernier ayant eu lieu à Gaza cet hiver. Pendant la guerre contre Gaza, les manifestations de solidarité avec la Palestine, en France où ailleurs, nous ont redonné du courage et de l’espoir.
Les événements de ces dernières années, les Accords d’Oslo finalement refusés par la majorité des Palestiniens car ils ne prenaient notamment pas en compte le droit au retour et n’ont pas ouverts de perspective, l’échec du processus de paix, l’expansion de la colonisation ont rendu impossible la réalisation des objectifs légitimes du peuple palestinien.
Devant ces obstacles, nous n’avons pas d’autre choix que celui de la résistance pour obtenir nos droits qui sont : la fin de l’occupation ; l’application du droit international, comme la résolution 194 par exemple qui reconnait le droit au retour des refugiés ; la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale ; la libération de tous les prisonniers politiques. Enfin, tout « simplement » le droit de vivre librement et dignement comme les peuples libres du monde.
Nous devons résister pour exister et les Français savent ce que cela veut dire.
L’histoire nous montre que l’occupation d’une terre, d’un peuple peut durer longtemps mais qu’elle n’est jamais éternelle. C’est en relisant l’histoire du monde que nous gardons espoir dans nos cellules, l’occupant ne cassera jamais nos volontés, mes camarades combattants et moi-même avons fait le choix de rester aux côtés de notre peuple.
Comme le disait le Che : « Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ! »
Avec vous, ensemble en France et en Palestine, nous devons lutter pour les mêmes valeurs. La liberté, l’égalité et la fraternité sont un droit pour tous les peuples du monde.
Je remercie l’AFPS de m’avoir choisi comme invité d’honneur à ce congrès. J’espère que grâce à vous je pourrai y participer une prochaine fois, vous rencontrer et parler au nom de mes camarades.
Avec mes chaleureuses salutations
Salah