"Celui qui croyait au ciel , celui qui n'y croyait pas ":Aragon
J'ai recueilli le sermon de l'évêque de Montauban , j'ai vu que Bellacio l'a publié aussi, comme quoi il ne faut jamais élever de barrière là ou elles sont inutiles, le sectarisme reste l'arme des puissants, c'est ce que nous démontre tous les jours le pouvoir en place.
Mais ne pas se soumettre: Résister
Voici donc ce sermon prononcé à la Toussaint,ils sont peu nombreux ces hommes d'églises mais ceux qui sont objectifs méritent d'être reconnu . le grand Aragon l'a tellement bien écrit : n'est ce pas Georges Raynaud ,mon camarade de la Drôme
Laissons parler cet Homme
Défunts, victimes d’une nouvelle pandémie
Parmi les défunts auxquels je pense particulièrement ces jours-ci et que je porte dans ma prière il y a les victimes d’une nouvelle « pandémie » : ceux que les conditions de travail conduisent à la mort, ceux qui poussés par des contraintes inhumaines, désespérés, se tuent : à France Télécom, à l’entreprise Thalès et dans d’autres entreprises…
Qui plaidera pour eux ?
Qui reconnaîtra qu’ils sont sacrifiés à des idoles mortifères : la rentabilité, la concurrence, le réduction des coûts, les techniques de gestion ?
La barbarie du quotidien fait naître leur culpabilité au point qu’ils se donnent eux-mêmes la mort devant l’idole implacable qui demande toujours plus. Chez France Télécom Orange il faut être « Orange à l’intérieur » (lire Ivan du Roy : Orange stressé, Edition La Découverte , Paris 2009)… « Orange à l’intérieur » mais qu’est-ce donc que ce mot d’ordre sinon la volonté des managers de s’approprier le salarié pour l’évaluer dans son « adhésion à l’entreprise » c’est-à-dire dans sa capacité à n’être plus qu’un avec elle ? Au bout il y a la prime ou…. la mutation ou l’orientation vers la sortie…
Ces réalités touchent des millions de personnes vouées au profit de grandes entreprises qui se font la guerre avec un armement humain et qui ne craignent pas les pertes « en matériel ». Ce « matériel » nous le connaissons bien : ce sont nos proches, nos voisins, ils travaillent depuis quinze ou vingt ans dans telle ou telle entreprise, ils ont acquis une maison qu’ils paient sur vingt ou vingt-cinq ans grâce à leur travail.
Un jour tout s’arrête parce que l’entreprise est délocalisée, parce que l’acheteur étranger n’a rien à faire de cette usine (comme Molex), parce que la gestion rigoureuse des managers sera récompensée s’ils font partir 10% du personnel de leur service…
La guerre internationale se gagne à ce prix..
Le 11 novembre nous allons faire mémoire de la terrible guerre de 14-18. Si nous sommes convaincus que les guerres sont insensées comment pouvons-nous accepter d’en être les complices en laissant se répandre des conditions de travail qui abîment l’homme et finissent par le détruire ?
Quand un système économique, sous prétexte de performance, impose un type de management où l’être humain est écrasé par des exigences intenables, soumis à des pressions qui le survalorisent ou le rabaissent par un jeu cruel de mise à l’épreuve, le travail –noble activité humaine- devient la forme moderne de l’esclavage. Il devient logique que dans un tel système ceux qui ne suivent pas soient condamnés…
En ce mois de commémorations, nous allons nous souvenir de ces morts « pour la production »,victimes du « turn over », des délocalisations, des plans de licenciements, du chômage partiel, du «toujours plus » …
Msr Ginoux, évêque de Montauban
J'ai recueilli le sermon de l'évêque de Montauban , j'ai vu que Bellacio l'a publié aussi, comme quoi il ne faut jamais élever de barrière là ou elles sont inutiles, le sectarisme reste l'arme des puissants, c'est ce que nous démontre tous les jours le pouvoir en place.
Mais ne pas se soumettre: Résister
Voici donc ce sermon prononcé à la Toussaint,ils sont peu nombreux ces hommes d'églises mais ceux qui sont objectifs méritent d'être reconnu . le grand Aragon l'a tellement bien écrit : n'est ce pas Georges Raynaud ,mon camarade de la Drôme
Laissons parler cet Homme
Défunts, victimes d’une nouvelle pandémie
Parmi les défunts auxquels je pense particulièrement ces jours-ci et que je porte dans ma prière il y a les victimes d’une nouvelle « pandémie » : ceux que les conditions de travail conduisent à la mort, ceux qui poussés par des contraintes inhumaines, désespérés, se tuent : à France Télécom, à l’entreprise Thalès et dans d’autres entreprises…
Qui plaidera pour eux ?
Qui reconnaîtra qu’ils sont sacrifiés à des idoles mortifères : la rentabilité, la concurrence, le réduction des coûts, les techniques de gestion ?
La barbarie du quotidien fait naître leur culpabilité au point qu’ils se donnent eux-mêmes la mort devant l’idole implacable qui demande toujours plus. Chez France Télécom Orange il faut être « Orange à l’intérieur » (lire Ivan du Roy : Orange stressé, Edition La Découverte , Paris 2009)… « Orange à l’intérieur » mais qu’est-ce donc que ce mot d’ordre sinon la volonté des managers de s’approprier le salarié pour l’évaluer dans son « adhésion à l’entreprise » c’est-à-dire dans sa capacité à n’être plus qu’un avec elle ? Au bout il y a la prime ou…. la mutation ou l’orientation vers la sortie…
Ces réalités touchent des millions de personnes vouées au profit de grandes entreprises qui se font la guerre avec un armement humain et qui ne craignent pas les pertes « en matériel ». Ce « matériel » nous le connaissons bien : ce sont nos proches, nos voisins, ils travaillent depuis quinze ou vingt ans dans telle ou telle entreprise, ils ont acquis une maison qu’ils paient sur vingt ou vingt-cinq ans grâce à leur travail.
Un jour tout s’arrête parce que l’entreprise est délocalisée, parce que l’acheteur étranger n’a rien à faire de cette usine (comme Molex), parce que la gestion rigoureuse des managers sera récompensée s’ils font partir 10% du personnel de leur service…
La guerre internationale se gagne à ce prix..
Le 11 novembre nous allons faire mémoire de la terrible guerre de 14-18. Si nous sommes convaincus que les guerres sont insensées comment pouvons-nous accepter d’en être les complices en laissant se répandre des conditions de travail qui abîment l’homme et finissent par le détruire ?
Quand un système économique, sous prétexte de performance, impose un type de management où l’être humain est écrasé par des exigences intenables, soumis à des pressions qui le survalorisent ou le rabaissent par un jeu cruel de mise à l’épreuve, le travail –noble activité humaine- devient la forme moderne de l’esclavage. Il devient logique que dans un tel système ceux qui ne suivent pas soient condamnés…
En ce mois de commémorations, nous allons nous souvenir de ces morts « pour la production »,victimes du « turn over », des délocalisations, des plans de licenciements, du chômage partiel, du «toujours plus » …
Msr Ginoux, évêque de Montauban
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