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lundi 31 mai 2010

Un article qui en dit long sur la stratégie de "l'occident" chez nos amis arabes


Le pouvoir de changer. (The Independent)

Robert FISK
Made in Russia : une femme lave son linge devant un tank de fabrication soviétique de l’armée libanaise déployé sur la "ligne verte" à Beyrouth, avril 1989
Si l’Amérique ne réussit pas à assurer la paix au Moyen Orient, faut-il que les Russes prennent le relais ? Ils ont une longue histoire avec la région et ne sont pas handicapés par un lobby israélien.
J’ai toujours dit que quelque part de l’autre côté de l’Atlantique - ou peut-être de la Méditerranée - il y a une ligne de fracture géologique, ou une sorte d’écran ou de voile à travers lequel ce cher vieil Occident (autrefois appelé la Chrétienté) voit le Moyen Orient de sorte qu’il interprète de travers tout ce qu’il voit. Une offre iranienne de solution nucléaire pacifique devient une menace et donne lieu à des sanctions. De prochaines élections en Egypte sont considérées comme un pas vers la démocratie plutôt que la prolongation du règne du parti unique d’un dictateur de 81 ans.
Le début - un de plus- de pourparlers "indirects" entre les Palestiniens et les Israéliens devient une autre succès partiel du processus de paix américain au lieu du symbole éhonté de l’absence de tout espoir pour les Palestiniens. Et toujours plus de massacres en Iraq et en Afghanistan sont des signes du "désespoir" des Talibans et non le signe que nous avons perdu la guerre dans les deux pays.
Cependant, les lignes de fracture entre la Russie et le Moyen Orient ne sont pas aussi profondes et n’occultent pas autant la vérité. Il y a à cela plusieurs raisons. La vieille Union Soviétique a maintenu un pouvoir plus que colonial sur une poignée de républiques musulmanes - en fait la Russie Tsariste a combattu la Tchernie au 19ème siècle. Lisez Haaji Murat de Tolstoï : "Personne ne parlait de la haine des Russes" écrit Tolstoï à propos des hommes dont les descendants combattraient l’armée de Poutine plus d’un siècle plus tard. "Le sentiment qui les animait... du plus jeune au plus vieux, était plus fort que la haine. Ce n’était pas de la haine car ils ne considéraient pas ces chiens comme des créatures humaines, mais c’était de la répulsion, de dégoût et de la stupeur devant la cruauté gratuite de ces créatures". Il aurait pu décrire en ces termes la colère incendiaire du peuple de Grosny ou la fureur sauvage des Afghans après l’invasion soviétique de 1979.
Cependant les Russes ont beaucoup appris en Afghanistan ; et notre occupation a maintenant duré plus longtemps que la leur - même si ce n’est pas une chose que nos généraux et nos Premiers Ministres admettront. Nos grands projets pour la bataille de Kandahar, une bataille que je soupçonne n’aura pas lieu - sont moins ambitieux que ne l’étaient les projets soviétiques pour Herat et Kandahar. Mais les Russes se souviennent de ce qui leur est arrivé.
Bin Laden s’est vanté un jour devant moi d’avoir détruit l’armée soviétique en Afghanistan - une affirmation qui a le mérite d’avoir un fond de vérité. A Moscou, il y a 5 ans, j’ai écouté des vétérans soviétiques - certains d’entre eux très diminués par l’abus de drogues - parler des IED (engins explosifs artisanaux) qui tuèrent tant de leurs camarades dans les provinces d’Helmand et de Kandahar, et des soldats soviétiques capturés vivants à qui on arrachait la peau et les membres. Il faut rappeler que les Soviets envahirent l’Afghanistan par intérêt personnel - Brejnev craignait que la perte de son allié communiste de Kaboul précipite les attaques de Musulmans de l’Union Soviétique - mais prétendirent (bien sur) qu’ils venaient libérer le peuple d’un leader corrompu, apporter l’égalité socialiste spécialement dans les écoles et pour les soins médicaux et entraîner l’armée afghane. Je n’en dis pas plus... [remarque du Grand Soir : R. Fisk commet une erreur ici car l’Armée soviétique est intervenue officiellement à la demande du pouvoir afghan en place et non pas "pour libérer le peuple d’un leader corrompu", puisque le leader en question était un allié.]
Mais les Soviétiques comprenaient bien le monde musulman, en tout cas sa partie arabe. Ils avaient passé des dizaines d’années à enseigner à leurs dictateurs la règle de fer du Kremlin, installant des centaines de mini-KGB pour réprimer toute opposition, leur fournissant quantités d’armes et d’avions militaires et entraînant leurs soldats à combattre leur propre peuple.
Et quand Israël gagna la guerre en 1967, puis en 1973 et encore en 1982 - je me rappelle le moment inoubliable pendant le siège de Beyrouth par Israel où le leader du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine a supplié Moscou de lui parachuter des armes dans la capitale libanaise assiégée - ils ont été les témoins de l’humiliation des Arabes. Les diplomates russes parlaient arabe bien mieux que leurs homologues américains (c’est encore vrai aujourd’hui) et savaient quelles fausses déclarations de soutien ils - les Russes- devaient faire à la cause "arabe".
Aussi quand le Président Dmitry Medvedev est arrivé à Damas pour rencontrer le Président Bashar Assad au début du mois, les Arabes l’ont tout naturellement écouté - et nous tout aussi naturellement ne l’avons pas fait. Loin d’être impressionné par "le processus de paix" Medvedev a dit que la situation au Moyen Orient était "très très mauvaise" et a demandé aux Américains de passer sérieusement à l’action. "Le processus de paix au Moyen Orient s’est profondément détérioré" a-t-il dit. "Si la situation au Moyen Orient continue à se dégrader, il y aura une explosion catastrophique". Et les Américains l’ont-ils écouté ? Pas le moins du monde. A la place La Clinton s’est précipitée sur la Colline (au Congrès NdT)) pour dire aux législateurs américains que le nouvel accord nucléaire entre la Turquie, le Brésil et l’Iran n’était pas assez bon et que les sanctions seraient appliquées - avec l’aide de la Russie. Ca, on verra.
Après cet avertissement, le Président de la Russie - qui est membre de l’infâme club des quatre (Quartet) soi-disant dirigé par le non moins infâme Tony Blair - a fait alors ce que Blair et beaucoup de diplomates britanniques auraient du faire il y a bien longtemps - il est allé voir Khaled Meshaal, le leader de Hamas à Damas et lui a demandé de libérer le soldat israélien emprisonné à Gaza - que les héroïques troupes israéliennes, on s’en souvient, n’ont pas trouvé quand ils ont envahi et dévasté ce petit territoire, comble de la misère et de l’injustice, il y a presque un an et demi. Les Israéliens ont très peu critiqué Medvedev - comme ils l’auraient fait si Blair, Hague ou Obama lui avaient rendu visite - mais il faut dire que le Ministre fou des Affaires Etrangères d’Israël, Avigdor Lieberman, est russe, n’est-ce pas ?
Et ensuite ? Eh bien Medvedev met de l’huile sur le feu en annonçant officiellement la vente d’un système de défense aérien à la Syrie - un missile sol-air Pantsir de faible portée, de batteries anti-aériennes et des avions de combat Mig-29. Et le même jour que fait Obama ? Il demande au Congrès d’approuver la dépense de 133 millions de livres pour le bouclier anti-missiles d’Israël. Et cela un mois exactement après que le Président Shimon Peres ait affirmé que la Syrie avait envoyé de nombreux missiles Scuds puissants (et périmés) au Hezbollah au Liban - ce dont doutent fortement les Américains même s’ils ne peuvent manifester ouvertement leur scepticisme aux Israéliens. Ces vieux monstres seraient de peu d’utilité au Hezbollah, même si ce dernier - qui a déjà déclaré posséder 20 000 roquettes prêtes à être envoyées sur Israël - préfère pour des raisons tactiques ne pas démentir cette livraison fantaisiste de Scuds.
Cet énorme gâchis de fonds publics que font les USA, la Russie et la Syrie - mais pas Israël dont l’économie est florissante grâce au soutien financier des USA - passe inaperçu aux yeux de l’Occident trop occupé à ses petits jeux - les sanctions de l’ONU et l’inquiétude pour la" sécurité" d’Israël (mais aucune pour celle des Palestiniens). Idem pour Obama qui déroule - littéralement - le tapis rouge pour Hamid Karzaï, un Président (afghan) aussi corrompu que corrupteur.
Je ne cesse de me demander pourquoi, mais pourquoi Obama qui a passé des mois à débattre de l’opportunité d’un "renforcement de la présence militaire" (comme je déteste cette expression !) en Afghanistan ne convoque-t-il pas tous ses "experts" en politique étrangère pour trouver une solution à la tragédie qui s’aggrave dans cette région ? D’une mer miroitante à l’autre, les USA possèdent des armées de doyens de départements d’études du Moyen Orient, d’études islamiques, d’études hébraïques, d’études arabiques - et cependant personne ne fait jamais appel à leur sagesse. Pourquoi ? Parce que les "experts" en politique étrangère - et leurs copies conformes sur CNN, Fox news, ABC, NBC, CBS etc...- n’en veulent pas. Pour Harvard c’est l’Institut Brookings ; pour Berkeley, la firme Rand, etc, etc...("Think tanks" américains conservateurs NdT)
Et qu’est-ce qui se cache derrière tout ça ? Je me tourne vers mon vieil ami John Mearsheimer, co-auteur du livre "Le lobby israélien et la politique étrangère américaine" qui est devenu un bestseller pour l’Américain moyen - en dépit des protestations habituelles d’Alan Dershowitz (celui qui a proféré l’ignoble phrase :"Le juge Goldstone est un homme inique") - et qui vient de publier encore un autre article courageux sur la regrettable influence du lobby israélien sur Washington ; en fait c’est le lobby du Likoud mais pour le moment cela n’a pas d’importance. Mearsheimer dit que le président Barack Obama a "finalement obtenu que les Palestiniens et les Israéliens retournent à la table des négociations" en espérant que cela mènerait à la création d’un état palestinien à Gaza et en Cisjordanie. "Malheureusement cela n’arrivera pas" affirme Mearsheimer. "A la place, ces terres seront intégrées presque certainement dans un "Grand Israël" qui sera alors un état d’Apartheid très semblable à l’Afrique du Sud dominée par les blancs".
Aucun président américain ne peut faire pression sur Israël pour qu’il change de politique envers les Palestiniens. Mearsheimer ne mâche pas ses mots. "La raison principale est le lobby israélien, une coalition puissante regroupant des Juifs américains et des chrétiens évangélistes qui a une profonde influence sur la politique des USA au Moyen Orient. Alan Dershowitz - oui le même - a eu raison de dire : « Les Juifs de ma génération... font partie du lobby et de l’organisme de collecte de fonds le plus puissant de l’histoire de la démocratie »".
Ce n’est pas la première fois qu’un universitaire américain est aussi direct. Depuis 1967, chaque président américain s’est élevé contre la colonisation - reconnue par la communauté internationale comme illégale - des terres palestiniennes de Cisjordanie. Aucun n’a réussi. Obama n’aura pas plus de chance que ses prédécesseurs. Quand il est devenu président il a demandé à Netanyahu d’arrêter l’expansion des colonies. Netanyahu lui a répondu d’aller se faire voir. Obama, comme le dit justement Mearsheimer, "a capitulé". Quand Obama a demandé l’arrêt des constructions israéliennes à Jérusalem Est, Netanyahu lui a répondu qu’il ne cesserait pas d’y construire parce que Jérusalem Est "faisait partie intégrante de l’Etat Juif". Obama a échoué à nouveau.
Netanyahu n’a pas cessé de répéter qu’il n’y aurait pas d’arrêt des constructions dans cette partie de Jérusalem où les Palestiniens ont pourtant besoin d’ériger leur capitale. Obama n’a pas protesté. Et ne croyez pas un seul instant que Clinton va le faire. Elle veut être le prochain président après Obama.
La faute des Européens est évidemment qu’ils ne veulent pas non plus prendre des mesures contre Israël parce que - comme le prétendent glorieusement tous les ministres des affaires étrangères européens- c’est l’Amérique qui a de "l’influence" sur Israël. Oui l’Amérique devrait avoir de l’influence sur Israël - considérant les subventions massives qu’elle consent à l’état juif - mais elle n’en a pas ; parce que, comme dit Mearsheimer le lobby a trop de pouvoir sur la politique américaine au Moyen Orient. Je ne fais pas référence à une sorte de "complot" juif, je veux seulement dire que le lobby israélien du Likoud ôte aux USA toute capacité de négociation indépendante, castre la politique américaine et met en danger les relations américaines avec le reste de la région.
L’ancien Premier Ministre Ehud Olmert - qui comme beaucoup d’ex-ministres ou présidents exprime l’évidente vérité quand il n’a plus les moyens de la mettre en oeuvre - dit que si la solution de deux états devient impossible (et elle le devient) "Israël se trouvera confronté à une lutte du type Sud Africain" et que "si cela arrive, c’est la fin de l’état d’Israël". Comme dit Mearsheimer "le lobby israélien aux USA aide Israël à détruire son propre avenir en tant qu’état juif".
Et que faisons nous ? Nous continuons à soutenir tous les pires dictateurs et potentats de la région, les encourageant à faire confiance aux Etats-Unis, à faire plus de concessions à Israël et à opprimer leurs peuples. De temps en temps nous leur demandons d’être plus "démocratiques". C’était l’idée de Georges W. Bush résumée par sa femme qui trouvait qu’Abdullah de Jordanie et sa femme étaient de bons exemples de démocrates - et il s’agit là d’une monarchie anticonstitutionnelle ! Je suis parfois effaré par le ridicule - et l’hypocrisie- des pays européens qui veulent apporter la démocratie aux Arabes.
Et cependant il en est ainsi. Les chefs d’état arabes sont désormais si sûrs d’eux qu’ils envoient promener la poule aux oeufs d’or. Quand l’administration Obama a critiqué la décision d’Hosni Mubarak de prolonger la loi d’exception qui a déjà 30 ans - Clinton lui a dit que cette prolongation ne tenait pas compte de toutes les sensibilités égyptiennes - le ministre égyptien des affaires étrangères lui a rétorqué vivement que cette déclaration était "trop politisée" ajoutant qu’elle était destinée aux médias et aux groupes de défense des droits de l’homme américains. Ce qui est parfaitement exact.
Alors l’ère américaine touche-t-elle à sa fin ? Hélas, pas encore. Mais peut-être que quelques unes de nos illusions sur le Moyen Orient sont tombées. Peut-être que les dernières attaques en Irak et les attaques encore plus spectaculaires en Afghanistan, y compris la surprenante attaque de l’aéroport de Bagram - il me semblait que nous étions censés nous battre à Kandahar pas à Bagram - nous forcera à admettre quelques vérités. Que les peuples musulmans - pas leurs leaders corrompus - ne se laisseront pas vaincre même si leurs révoltes contre l’Occident sont aussi violentes que rudimentaires. Mais retenons-nous la leçon ? Les Etats-Unis ont envoyé des quantités de drones sur le Pakistan, des missiles sur le Waziristan, puis un Américain né au Pakistan a essayé de faire sauter une voiture piégée à Times Square pour se venger, puis les Américains se sont vengés en tuant 15 Pakistanais de plus en tirant des drones et puis... Je laisse les lecteurs écrire la suite.
En plus nous projetons nos propres idées préconçues de l’histoire sur cet immense conflit. Je me souviens souvent de la manière dont nous sommes arrivés en Irlande au début des années 1970. Nous autres journalistes sommes arrivés là avec très peu de connaissances historiques à part de vagues images - des images d’Epinal - d’Irlandais saouls et armés d’un coutelas, tous prêts à tuer sans raison tous les Anglais élégants qui étaient venus envahir leur pays et le vague souvenir que l’Irlande Catholique était neutre pendant la seconde guerre mondiale (vrai), que de Valera avait rendu une visite de condoléances à la délégation allemande à la mort d’Hitler (vrai) et que les Irlandais avaient fourni du combustible aux sous-marins allemands (faux).
Il en est de même pour les musulmans ; nous croyons qu’ils veulent islamiser l’Occident (ce qui est faux), qu’ils veulent se répandre en occident (encore faux, ils l’ont seulement fait en Andalousie) et qu’ils le feront à la pointe de l’épée. Croyons-nous vraiment que l’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde, a été envahi par les Arabes ? Il y a aussi l’histoire que pendant la seconde guerre mondiale les Arabes étaient pro-nazis. Il est vrai que le grand Mufti de Jérusalem a rencontré Hitler et a fait quelques honteuses déclarations contre les Juifs à la radio mais il ne s’est jamais rendu à Auschwitz comme la propagande israélienne le prétend. Et il ne faut pas oublier que Anwar Sadat était un espion de Rommel en Egypte - et aurait été ravi que laWehrmacht entre en Palestine - pourtant il devint le meilleur ami arabe d’Israël et fut invité à Jérusalem quand il décida de faire la paix.
Mais nos préjugés remontent encore plus loin, ils remontent à l’époque où nous avons commencé à utiliser le mot "Turc" à la place de "musulmans". En Italie le terme "Turcs" était une insulte déjà avant le 16ème siècle. Comme un diplomate suédois l’a découvert en recherchant un document qu’il avait envoyé à Istanbul en 2005, les Italiens avaient une expression "puzza come un Turco" qui signifiait "il pue comme un Turc". Aujourd’hui nous utilisons encore l’expression "parler turc" et mon dictionnaire du collège américain Random House de 1949 définit le "Turc" comme "une personne cruelle, barbare et tyrannique".
Et ainsi de suite, non sans l’aide de notre cher Pape dans son discours à Regensburg. En fait, des Arabes devinrent des empereurs romains et se rendirent en Orient avant nous. Quand Vasco de Gama "a découvert" l’Inde et est arrivé à Calicut (Calcutta) le 20 mai 1498 - j’ai lu cette histoire peut-être apocryphe dans le remarquable ouvrage "Out of Arabia" de Warwick Ball - il a été accueilli par un Arabe de Tunisie qui lui a dit :"Que le diable vous emporte ! Qu’est-ce que vous venez faire ici ?". Et une chronique de l’Hadramaut (aujourd’hui le Yemen) de la même époque raconte comment des navires français qui faisaient cap sur l’Inde apparurent un jour en mer. "Ils prirent environ sept navires (arabes), tuèrent ceux qui étaient à bord et firent quelques prisonniers. Ce fut leur première action. Qu’ils soient maudits !" Les Européens entraient dans l’Océan Indien alors que nous pensons que les Arabes essayaient d’entrer en Europe.
Ce fut peut-être la première ligne de fracture. A moins que ce soit les Croisades ? Ou l’Empire Ottoman - vous rappelez-vous lorsque la Turquie était considérée comme "le malade de l’Europe" ? Ou nos mensonges sur la Palestine ? Ou la révolution iranienne ? Ou notre soutien inconditionnel à Israël ? Ou notre aide à toutes ces horribles dictatures ? Mais il est temps de surmonter les lignes de fractures, de voir la réalité historique et d’écouter - oserais-je le répéter ? - des gens comme Dmitry Medvedev.
Robert Fisk
27 mai 2010
Pour consulter l’original :
http://www.independent.co.uk/opinio...

jeudi 27 mai 2010

 Les paysans en ont marre , vous savez quoi et bien la FNSEA pour son congrès a invité ...monsieur BOLORE , ben oui , vaut mieux faire envie que pitié !
  A la FDSEA03 pendant ce temps là on se bat pour éviter le pire à nos paysans , on a pas les même valeur!

mercredi 19 mai 2010

Notre congrés , et le rapport moral que j' ai rédigé et présenté bien sûr adopté , mais avec plus de rage et de détermination des paysans présents



L'histoire a été marquée de beaucoup de soubresauts , de crises
de périodes noires et difficiles , à chaque fois le monde paysan en a souffert , à chaque fois c'est aux plus humbles que l'on a demandé le plus de sacrifices, l'intitulé de notre congrès à lui seul montre la gravité de la crise que nous traversons.
FACE A UN ULTRALIBERALISME DEBRIDE
MAINTENONS UNE AGRICULTURE FAMILLIALE ET
SOLIDAIRE
L'ultra libéralisme que nous dénonçons depuis tant d'années
montre aujourd'hui son vrai visage en faisant des dégâts
énormes ,l'agriculture familiale et paysanne est de fait ,la cible
idéale , car contraire à la vision spéculative du modèle
d'agriculture industrielle que la politique européenne met en
place.
En détruisant les producteurs agricoles de nos régions, la
politique européenne initiée par tous les gouvernements nationaux , laisse des territoires vides et invivables, l'attaque en règle de tous les services publiques n'est que la conséquence de ce déménagement territorial , l'économie départementale en est
profondément affectée , mais derrière cela se cache des vies
brisées ,des familles éclatées , une misère cachée pourtant réelle et d'autant plus dévastatrice , c'est une guerre qui ne dit pas son
nom : c'est une guerre économique.
Les exploitations les plus vulnérables prennent les premières les
secousses de cette crise mondiale engagée depuis plus d'un an ; les producteurs de lait vivent une des plus grave crise jamais vécue, toutes les exploitations laitières sont en danger , les producteurs de céréales et surtout les petites surfaces reçoivent de plein fouet ce cataclysme économique , toutes les productions sont touchées , car toutes subissent le contre coût de la crise financière , l'agriculture et ses paysans vivent des heures graves , beaucoup d'entre nous se demandent de quoi sera fait demain ; par voie de conséquences c'est toute l'agroalimentaire qui se retrouve sur le grill , en asphyxiant les exploitations agricoles le système transforme les fournisseurs de l'agriculture en banquier et , par effet de domino tous les acteurs économiques qui tournent autour de l 'agriculture se retrouvent en graves difficultés .Nous ne sommes pas dans une crise passagère sans lendemain , nous sommes entrés dans une récession dont aujourd'hui personne ne peut en deviner l'issue .
Nous sommes tous à nous demander combien de temps allons
nous supporter le dictat financier , car tout ce que nous vivons est dû essentiellement à la spéculation mondiale qui selon son
humeur se jette sur le lait ; les céréales , la viande ou les fruits et
légumes .
N'oublions pas que c'est une bourse , celle de Chicago qui décide
du cour des matières premières comme les tourteaux mais aussi
pas mal de céréales , c'est la spéculation qui organise ou plutôt
désorganise tout le secteur agricole , au mépris de tout bon sens,
au mépris du plus élémentaire des droits de l'homme : celui de se nourrir . En 2009 et pour la première fois la planète a dépassé le milliard d'individus souffrant de la faim .
Aujourd'hui , c'est au tour des états eux même de subir les méfaits de la spéculation , en se privant de frapper leur monnaie les pays empruntent directement auprès de banques privées qui ne se privent pas d'empocher des intérêts que chaque habitant paie chaque jour par ses impôts , en ce qui nous concernent c'est autour des produits issus du pétrole que nous payons cette dérive infernale , l'ultra-libéralisme est devenu à ce point incontrôlable que plus aucun état ne peut se dire à l'abri d'une attaque comme celle que subit la Grèce ; pendant ce temps des fortunes insultantes se forment sous le nez de millions d'exclus ,nous allons assister à la formation du cohorte de pauvres (la France en comptait déjà 7 millions en 2007) dans toute cette agitation , ce que l'on ne dit pas c'est que tous les prêts consentis ne sont en fait que des contrats de prêts entre banques ou l'argent n'existe pas , il existe réellement que lors du remboursement par le paysan , l' ouvrier, en un mot le consommateur : c'est la loi de l'argent dette.
La crise financière n'était en fait qu'une crise virtuelle même si
elle entraine des désastres , elle devient réelle aujourd'hui ou les
gens acculer par les jeux criminels de la sphère financière , ne
peuvent plus rembourser leur dettes .
CONTRE LA MALNUTRITION : REPOUSSONS L 'IDEE
D'UNE NOURRITURE A DEUX VITESSE ET POUR CELA
:DES PAYSANS DEBOUTS , NOMBREUX SUR TOUT LE
TERRITOIRE
Nos produits sont bradés à la production , mais par le jeux de la
spéculation les produits finis sont devenus inaccessibles aux plus
humbles , ainsi la viande qui s'achète au producteur au prix des
années 1980 se revend des prix astronomiques aux regards des
salaires y compris des familles moyennes : résultat la viande se
fait de plus en plus rare dans les assiettes du consommateur
moyen.
Le lait , qui quitte les exploitations à 0,28 € après être descendu à 22c se revend après le retrait de la crème et des matière protéiques près de 1€ ou si nous calculons autrement : en reconstituant le lait tel qu'il part de nos fermes atteint allègrement 1,5€ en grandes surfaces .
Le blé se vent moins de 100€/tonnes soit 65 c de franc le KG, en
1990 le même blé partait des fermes après stockage à 1,39F! Est
ce que la baguette de pain à baisser depuis cette date de moitié !
Certes me direz vous , depuis les aides publiques sont arrivées
mais loin de compenser la baisse des prix , elles accélèrent
l'agrandissement ,car liés au foncier, elles empêchent l'installation et concentrent les productions dans des unités de plus en plus importantes , non seulement elles ne règlent pas le problème des revenus agricoles mais elles détruisent le tissus rural ,en analysant un peu plus le phénomène on se rend compte que ces aides ne font que transiter sur les compte en banques (quand elle ne font pas déjà l'objet de session pour payer soit des court termes soit des cotisations sociales , )et c'est au final l'aval de la filière qui en profite puisque loin de répercuter les baisses des cours elle prend des marges sidérantes , on se rend vite compte que se sont les centrales d'achat qui gagnent à ce jeu là le jack pot , c'est au final un énorme détournement de fond , c'est peut être la raison pour laquelle les grandes enseignes refusent de communiquer leur chiffres , mais nous savons tous que c'est là que ce concentre les plus grandes fortunes .
L'agriculture entre effectivement dans une crise historique , les
premiers effets se sont fait sentir depuis maintenant un an , mais
c'est aujourd'hui que l'on commence à en subir et à en mesurer
réellement l'ampleur .
L'an passé la FDSEA dénonçait avec vigueur les politiques
européennes et françaises , tous sans exception ,à part les
syndicats qui s'étaient joint à nous , ils nous traitaient de
pessimistes avec des vue politiques , en ce moment , on mesure
combien nous étions dans le vrai , certains se rappelle aujourd'hui quelques couplets syndicaux , « bizarre , vous avez dit bizarre!.


En ce moment précis , je pense à tous ces présidents de syndicats
qui ont voué lors vie à la défense de la collectivité sans a priori,
avec comme objectif , défendre le revenu paysan par des prix , je
peux revenir loin en arrière pour retrouver toujours le même
soucis , la même priorité : des prix pour un revenu décent ; on se
rends compte aujourd'hui à quel point ils avaient, nous avions
raison .
Aujourd'hui des syndicalistes de salon aux mains fines nous
expliquent que les primes ne suffissent pas , qu'il faut des prix et
organisent un convoi de rutilants tracteurs à la rencontre des
Parisiens .Vous voulez savoir ,et bien j'ai honte , oui honte de
voir ces gentlemen farmer essayer de récupérer notre misère pour accumuler encore davantage .Je voudrais bien les voir ces
agrimanager dans nos régions que nous n'aurons bientôt plus le
droit d'appeler défavorisées , je voudrais bien les voir au derrière des vaches des cochons ou des volailles ou même chez nos céréaliers bourbonnais toujours à la merci des caprices du sol , tributaire du temps ; car pour un rendement chez nous il faut être autrement accrocher à sa terre qu'en ces plaines céréalières au potentiels énormes ;la chute des cours en est d'autant plus dramatique .
FACE A CETTE CRISE HISTORIQUE . INEDITE ET
CRUELLE UNISSONS NOS FORCES POUR SAUVER
NOTRE MONDE RURAL.
Le monde paysan doit se réunir sur des objectifs clairs de prix
rémunérateurs , d'une politique des structures qui garantisse à tous une surface viable et des installations nombreuses , pour une campagne vivante et propre pour un développement harmonieux et durable .
Nous devons nous mettre dans la tête ( mais à la FDSEA je parle
à des convaincus) qu'il vaut mieux avoir des voisins que des
hectares ! la crise va nous clouer au sol sans coup férire , et moins nous serons nombreux à rester ( nous sommes déjà bien peu) moins notre voix sera forte pour faire entendre la voix du socle de  toute société : sa paysannerie
Ce n'est pas dans les salons des ministères , sous les ors de la
république que se défend le monde rural , non c'est chaque jour ,dans chaque commune , dans chaque canton dans nos instances
départementales et régionales qu'il nous faut commencer à
organiser la résistance avec l'ensemble des gens ,qu'il nous faut
rassembler les énergies pour mettre en échec ce qui se trame à
Paris ou Bruxelles. Il ne faut pas avoir peur d'aller à la rencontre des autres syndicats ouvriers , comme nous tous le monde souffre ! Nous avons vu le soutien que nous apportait les
consommateurs lors de nos actions contre les grandes surfaces ,
nous ne nous sommes jamais coupé de la société , raison de plus
pour amplifier ce raisonnement et faire comprendre à tous que ce n'est une bataille de agriculture biologique contre l'agriculture actuelle , mais c'est une bataille pour une agriculture paysanne et responsable capable d'apporter une nourriture en quantité et en qualité accessible à tous , nous ne devons pas privilégier des nourritures à deux vitesses voir à trois vitesses , certes l'agrochimie n'y gagnera pas mais les paysans et l'ensemble des citoyens y trouveront leur compte!
CONTRE LE POUVOIR DE L ARGENT :UN SYNDICALISME
COMBATIF ET SOLIDAIRE
Nous nous sommes laisser déposséder de nos outils mutualistes
du crédit en passant par la coopération comme dans les assurances , il nous faut les reconquérir ou en créer d'autres , rien n'est impossible seules sont perdues d'avance les batailles jamais livrées
.
Mon propos peut paraître ambitieux , ou pire déconnecter , mais non , c'est le propre de notre syndicat de vouloir construire notre avenir et non de le subir , car ne nous y trompons pas nous
arrivons au bout d'un système , à la fin d'une époque , la crise
grecque est là pour nous dire que plus rien ne sera comme avant .
Soit c'est la spéculation qui gagne ,la haute finance , et les peuples seront réduit en esclave de l'économie libérale , soit les peuples réagissent par les outils qui sont les leurs , en particuliers les syndicats et nous construirons une société plus solidaire et juste , ne nous laissons rien imposer « d'en haut » sachons ensemble résister à l'inimaginable car le quotidien est déjà devenu humainement invivable.
La FDSEA restera toujours la FDSEA celle qui est née de la
volonté du conseil de la résistance , de ces hommes de l'hombre
qui pour beaucoup ont donner leur vie pour notre liberté , pour
des acquits dont le premier d'entre eux reste pour nous le statut du fermage . Le programme du conseil de la résistance apparaît
aujourd'hui comme terriblement moderne , (protection sociale ,
mutualisme ,la formation d'EDF et des grandes sociétés comme la SNCF etc)preuve que de nombreux reculs ont été accepté sans
réagir. L'histoire ne se répète pas me dit t'on mais à cela je répond souvent que si l'on veut savoir ou l'on va on doit savoir d'où l'on vient , et la FDSEA sait d'où elle vient . Elle sait aussi que tout est très fragile , les coups qui lui ont été porté l'on affaiblie
mais en l'affaiblissant , ces coups ont affaibli le monde paysan.
C'est avec l'ensemble de la société que nous reconquerrons nos
acquits perdus qui sont transformer en fortune pour une poignée de nantis.
Notre rôle n'est pas d'exister pour exister ,mais d'exister pour être utile , et efficace pour le plus grand nombre .Cette fédération est un outil qu'il vous faut investir et faire vivre , par les cotisations bien sûr , car c'est la seule entrée d'argent qui nous permet de payer les service de notre collaboratrice ,mais vous avez aussi un bureau , des gens disponibles solidaires , d'une grande humanité , un conseil qui connait les problèmes car chacun à notre place nous les vivons et personne ne nous fait de cadeaux. Nous avons aussi une collaboratrice dévouée et d'une très grande humanité , d'une formation de juriste elle peut aider chacun d'entre nous ,ce syndicat est effectivement un outil précieux , par les temps  mouvementés que nous vivons et allons vivre c'est certainement encore plus précieux . Sachons le protéger et le faire grandir , certes les attaques ne manquent pas , toutes ont le même but affaiblir le syndicalisme historique et revendicatif, car nous sommes gênant , nous sommes les empêcheurs de tourner en rond ,le frein à cette frénésie d'industrialisation de l'agriculture .
Nous pouvons faire vivre ce syndicalisme en nous mobilisant
pour mieux mailler le territoire de gens acquit à notre cause et
partageant les mêmes valeurs , des jeunes ne demandent qu'a
s'investir dans cette mission , encore ne faut t'il pas les décourager par des manoeuvres politiciennes qui n'ont d'autres buts que nous faire taire .
Je l'ai dit plus haut , nous entrons dans une tourmente dont
personne ne peut en mesurer aujourd'hui l'impact réel , il est
urgent des se serrer les coudes avec les autres syndicats qui voient les choses comme nous même si nous ne sommes pas d'accord sur tout , il nous faut défendre ce type d'agriculture paysanne ,familiale ,humaine , responsable que nous aimons et qui est notre raison de vivre . Ce type d'agriculture est le seul rempart à la désertification de nos campagnes , le seul rempart à la dislocation de nos communes , mais c'est aussi cette agriculture qui permettra à tous de résister au rouleau compresseur de ce libéralisme ravageur , qui transforme l'argent en but et l'homme en accessoire .
CONTRE LES COUPS PORTES A NOS
EXPLOITATIONS:RIPOSTONS
Les coups portés à nos exploitation sont tous les jours un peu plus forts,un peu plus douloureux , il ne sert à rien de jouer l'autruche en espérant voir s'éloigner la tempête , la seule ressource qui vaille est en nous , seuls nous ne sommes rien ,rassembler , nous pouvons nous défendre et avancer , il ne sert à rien de coller une étiquette sur tel ou tel , un paysan qui souffre est d'abord un morceau de nous qui se détruit , nous remarquons tous , cette logique imbécile et suicidaire qui pense qu'un paysan qui part c'est des hectares de plus à se partager , non c'est d'abord une voix qui se tait , c'est un vide de plus , c'est un appauvrissement de tous , c'est une perte pour la société .
Je reprend l'exemple du lait que je connais bien , beaucoup se
félicitent que l'Allier ai conservé sa capacité de production , mais en terme humain c'est une vraie catastrophe ,nous étions plus de 1200 en 1980 aujourd'hui nous ne restons qu'un peu plus de 200 , avec cette hémorragie « on nous a coupé la langue » même si un producteur produit un million de litre , il n'y a qu'une voie qui s'élève quand çà va mal au lieu de dix ou quinze et le rapport de force n'est plus le même .
Nous sentons bien que nous sommes dans le vrai ,il suffit
d'écouter les gens parler de notre métier, ils l'aiment , mais restent écoeurer par le dépravation du gigantisme qu'exhibent quelques uns . Ils ont du mal à comprendre nos difficultés quand des millions d'€ de matériel fondent sur Paris alors que la majorité d'entre eux en travaillant dur ne peuvent pas atteindre ou dépasser les 1000€ par mois . Comment peuvent t'ils s'imaginer que beaucoup d'entre nous ont ou aurons recours au revenu de solidarité active , combien d'entre nous redoutent le facteur sans oser l 'avouer , j'ai été élu dans le syndicalisme en 1976 , jamais je n'ai connu telle détresse , jusqu'où faut il remonter pour retrouver une telle crise , 1929 ? Peut être mais à cette époque les choses étaient complètement différentes . Nos anciens avaient leur fermiers généraux sur le dos , nous avons les banques les quels sont les mieux ? En tout cas la misère a bel et bien atteint nos campagnes et nos paysans .Certains semblent attendre que le fruit soit mur pour prendre la place , notre seul moyen de se soutenir reste la solidarité à tous les sens du terme .
Oui , nous allons riposter , d'abord avons nous le choix !
La FDSEA est consciente des responsabilités qui sont celles d'un
syndicalisme revendicatif .Nous ne nous laisserons pas endormir
par des débats stériles , qui portent sur la forme en évitant
soigneusement le fond , et le fond du problème ce sont les prix ,
les politiques des structures , et à très court terme la survie de nos exploitations par des mesure politiques audacieuses à la hauteur réelle du marasme et du désespoir paysan.
J'entend parler d'élection afin de savoir qui va être reconnu , mais par qui! Ce n'est pas quand le feu est dans la baraque qu'il faut changer une tuile ! On voudrait amuser la galerie pour cacher l'essentiel que l'on s'y prendrait pas autrement!
Ne laissons plus la spéculation décider à notre place , nous avons
nos valeurs , elles n'ont pas changé, d'autres syndicats peuvent
avec nous , créer un front revendicatif , j'entendait, il y a peu une responsable de mouvement social dire « il faut désarmer les
spéculateurs », c'est possible si les luttes convergent vers le même idéal , une politique agricole , mais je peux dire une politique sociale toute entière tournée vers l'être humain , tout l'être humain dans un environnement protéger afin de ne pas avoir honte de l'héritage laisser aux générations futures.
D'un point de vue concret , nous ne pouvons plus supporter que le dossier agricole reste gérer par l'OMC , c'est à l'ONU de gérer ce dossier , c'est devenu un secteur essentiel , comment pouvons nous admettre de voir mourir des millions d'enfants tous les ans sans plus d'émotion que s'il s'agissait de bêtes , le genre humains est'il devenu à ce point immonde qu'il laisse faire !
Il y a de quoi s'insurger de toutes ces injustices dont nous ne
voulons à aucun prix être complices . Voir ces queues d'exclus qui s'allongent devant les portes des associations caritatives parce qu'il ne peuvent s'acheter les produits qui nous bradons à des prix ridicules , au milieu se forment des fortunes -le patron de Danone s'est adjugé en 2009 deux millions quatre cent milles euros d'appointements pendant que ses producteurs de lait font faillite, et au bout de la filière ,ils sont des millions à ne y avoir accès , la misère se lit sur les visages , ne laissons pas cette image devenir banale.
C'est pourquoi jamais , le rôle de notre syndicat n'a été aussi
important , primordial, les gens nous attendent , ne les décevons
pas en déviant de notre objectif , des manoeuvres de bas étages
menées par des responsables de salon n'auront pas raison de la
lutte syndicale qui s'engage pour la survie du monde rural.
Je l'ai écrit plus haut , battons nous contre l'insoutenable , le
quotidien est déjà devenu humainement invivable.

Paul Jorion ne mâche pas ses mots , c'est un papier à méditer


L’instinct de survie des peuples

Auteur : Paul Jorion | Classé dans : EconomieEuropeMonde financierQuestions essentielles
Ce texte est un « article presslib’ » (*)
Un système sain présente en général une très grande capacité à supporter la présence de parasites. Mais si ceux-ci pullulent alors, passé un certain seuil dans l’affaiblissement, leur présence peut tuer l’animal. La mort de l’hôte n’est pas dans l’intérêt du parasite mais comme il ne sait rien faire d’autre que d’être ce qu’il est selon sa nature, il n’interrompt pas son effort, provoquant la perte de son hôte ainsi que la sienne propre.
On en a eu l’illustration en 2009 : alors que l’économie était toujours dans les derniers dessous, le secteur bancaire, sauvé par les aides étatiques, retrouvait la santé et dispensait à nouveau ses largesses à ses dirigeants et à ses employés les plus talentueux dans l’accumulation du profit. Largesses qui ne trahissaient pas la folie, mais ne faisaient que refléter la proportion colossale dans laquelle ce secteur parvenait à nouveau à détourner vers lui la richesse. Quand les politiques proposèrent de plafonner les bonus, ils choisirent d’ignorer que ces primes indécentes n’étaient que des commissions relativement modestes sur des sommes elles à proprement parler pharamineuses. Quand des velléités apparurent de taxer ces profits monstrueux, les financiers firent immédiatement savoir que toute charge ponctionnée sur leurs opérations serait automatiquement répercutée par eux sur leurs clients. Vu l’impunité de principe dont ils bénéficient, cela aurait sûrement été le cas.
Au cours des semaines récentes, le travail d’investigation des régulateurs et les bureaux des procureurs d’États américains a mis toujours davantage en lumière le rôle joué par la simple cupidité dans le déclenchement de la crise. L’économie étant devenue au fil des années l’otage du secteur financier – et ceci, d’intention délibérée, par choix idéologique – s’effondra dans son sillage. Les États se précipitèrent alors au secours de ce secteur financier, en raison du risque systémique que son écroulement faisait courir. Mais en se refusant à opérer dans les activités financières un tri entre celles utiles à l’économie (ce que Lord Adair Turner, président de la FSA, le régulateur des marchés britanniques appelle les transactions « socialement utiles ») et celles dont la seule fonction est de siphonner une partie de la richesse vers les plus grosses fortunes. Les États ayant épuisé leurs ressources, imposent ce qu’ils appellent l’« austérité » ou (pourquoi se gêneraient-ils ?) la « rigueur », c’est-à-dire se tournent vers les classes populaires et les classes moyennes en exigeant d’elles par un impôt non-progressif et en opérant des coupes sombres dans les mesures de protection sociale en place, de rembourser les sommes manquantes.
La logique en marche est implacable : une évolution a eu lieu, d’une situation où le parasitisme de la finance était relativement tolérable à une autre où il a cessé de l’être. Les États, et les organismes supranationaux peut-être encore davantage, au lieu de tenter d’exterminer le parasite, se tournent au contraire vers l’animal et exigent de lui un effort supplémentaire. Comme c’est de sa propre survie qu’il s’agit désormais, la réaction de celui-ci est prévisible.
Imbécillité profonde des États, encouragée par les « vérités » charlatanesques de la « science » économique, ou complicité caractérisée avec les ennemis de leurs peuples ? Au point où l’on en est arrivé, la distinction a cessé d’être pertinente. Facteur aggravant : ces mêmes États ne manqueront pas de considérer que les sursauts des peuples, réaction saine de leur instinct de survie, sont excessifs et les condamneront, sans penser à leurs erreurs et à leur propre responsabilité dans l’aggravation de la crise.
Un retour à la progressivité de l’impôt est souhaitable. Pourrait-elle seulement être réinstaurée – ce qui paraît peu probable vu le pouvoir historique de l’argent à prévenir un tel rééquilibrage – qu’elle ne parviendrait encore qu’à figer la concentration de la richesse dans son état présent. Or cette concentration est telle aujourd’hui qu’aucune économie ne peut plus fonctionner dans son cadre : les ressources font à ce point défaut là où elles sont requises comme avances dans la production des marchandises ou comme soutien à la consommation des ménages, que le montant des intérêts versés compris dans le prix de tout produit ou service rend celui-ci excessif. Il faudra donc remédier à la concentration des richesses telle qu’elle existe dans son état présent. C’est seulement après qu’une certaine redistribution aura été opérée qu’une imposition progressive pourra s’assurer que le processus de concentration ne reprenne une nouvelle fois son cours mortifère. Bien sûr, ceux qui ont accumulé des fortunes colossales s’affirmeront spoliés (le mot « liberté » sera sans aucun doute galvaudé par eux une fois encore) et prétendront que la possession de ces sommes leur est indispensable pour être ceux qu’ils sont à leurs propres yeux. La réponse qu’il faudra leur opposer est que l’image qu’ils se font d’eux-mêmes importe peu puisque leur fonction est claire désormais : ils se contentent de pomper le sang de leur hôte. Quant à celui-ci, la dégradation généralisée du capitalisme l’a acculé à faire un choix entre sa propre survie et celle des parasites qui l’infestent. Et ce choix, il l’a fait.
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

FDSEA en congrés le 19 mai

Le 19 mai à St Menoux la FDSEA 03 tiendra son congrès  , sur fond ce crise historique ; nos débats porteront essentiellement sur les coups subit par les paysans due essentiellement  à l'abandon de prix rémunérateurs en livrant nos exploitations à la spéculation par une politique de primes et un déménagement du territoire : une politique  libérale française européenne et mondiale au nom de l'argent roi . 
Cette année un rapport et un titre ,long  peut être , mais qui reprend la gravité et la complexité de la crise que nous vivons , avec comme objectif : malgré nos malheurs ne pas couper de la société.

FACE A UN ULTRA-LIBÉRALISME   DÉBRIDÉ , MAINTENONS UNE AGRICULTURE FAMILIALE  ET  PAYSANNE.

CONTRE LE POUVOIR DE L' ARGENT :UN SYNDICALISME COMBATIF ET SOLIDAIRE.

CONTRE LA MALNUTRITION,REPOUSSONS L IDÉE D'UNE NOURRITURE A DEUX VITESSES:POUR CELA ,DES PAYSANS DEBOUT ,NOMBREUX SUR TOUT LE TERRITOIRE.

FACE A UNE CRISE  , INÉDITE ET CRUELLE UNISSONS NOS FORCES POUR SAUVER NOTRE MONDE RURAL.

CONTRE LES COUPS PORTES A NOS EXPLOITATIONS :RIPOSTONS