« Kadhafi a fui au Vénézuéla ». Il y a une semaine, les médias occidentaux lançaient une enième campagne de mensonges visant non seulement à associer l’image des massacres en Lybie à celle du président vénézuélien, mais aussi, comme toujours, à occulter douze ans de transformations anti-néolibérales, participatives, menées par une démocratie de gauche.
En réalité dans sa première déclaration sur la Lybie faite à Telesur le 27 février le président Chavez s’est démarqué de ceux qui appuient aveuglément tout ce que fait Khadafi. Il a précisé qu’ « il n’approuvait ni n’applaudissait toute mesure prise à tout moment ». Il a en outre proposé officiellement ce lundi 28 février la création d’une commission internationale dans laquelle plusieurs pays pourront user de leurs bons offices de manière pacifique pour la solution du conflit lybien “sans besoin de recourir aux armes ni d’envahir” le pays arabe. Il a expliqué que le gouvernement vénézuélien a tenté de suivre « la ligne de la prudence » et qu’en tant que président démocratique il lançait un appel à la communauté internationale pour que « nous agissions politiquement, pour une solution pacifique, pour la paix dans l’ensemble du monde arabe et du Moyen Orient, en tout respect et pour que nous ne nous laissions pas entraîner par les tambours de guerre ».
Le président vénézuélien a souligné que comme lors de la guerre du Golfe et de l’invasion de l’Irak, un « réseau dense de mensonges a été tissé par divers médias internationaux ». « Le danger ne réside pas seulement dans une possible guerre civile, mais dans une invasion de la part des Etats-Unis qui ne serait qu’une catastrophe. Je suis certain que les Etats-Unis exagèrent et tordent les choses dans leur sens pour justifier une invasion de la Lybie (…) Ils ont déclaré qu’ils offraient tout leur appui aux forces d’opposition et qu’ils n’écartaient pas une option militaire. Le pétrole lybien les rend fous ». “Je suis certain que de nombreux gouvernements sont d’accord pour chercher une formule politique, au lieu d’envoyer des armes et des blindés contre le peuple lybien ». Ce rejet de l’invasion nord-américaine est partagé tant par les sympathisants que par les opposants à Khadafi comme a pu le constater sur place le correspondant de Telesur Reed Lindsay.
Enfin, Hugo Chavez a rejeté la position qui « d’un côté condamne la violence et de l’autre « se frotte les mains pour le pétrole ». « Je m’interroge, a-t-il poursuivi ce lundi : pourquoi n’entend-on pas les mêmes condamnations d’Israël qui continue à massacrer le peuple palestinien, je demande : qui condamne les Etats-Unis pour le million de morts en Iran, en Afghanistan et en Irak ?”.
Il est vrai que lorsqu’on compare la force des réseaux de critique des médias créés lors de l’invasion de l’Irak, l’impact actuel de la désinformation, surtout à gauche, montre l’affaiblissement du sens critique et combien « l’opinion publique » dépend de grands groupes propriétaires de la vision du monde.
On ne peut qu’espérer, au nom d’un nécessaire équilibre et d’un véritable pluralisme, que la gauche européenne porte enfin dans son programme de gouvernement, un plan de démocratisation et de déconcentration des médias au-delà du Web, comme le gouvernement argentin vient de le faire en promulguant une loi qui octroie 33 % des fréquences téléviséees au secteur privé, 33 % au secteur public et 33 % au secteur associatif.
La revolucion Vive, avec Telesur, Aporrea.org et Il Manifesto (Italie)
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