L'Empire symboliser par cette pyramide, tout est dit sur ce billet de un dollars |
«Si vis pacem, para bellum» « Si tu veux prépare la guerre » Végèce
Plus de cinq mois après «l´odyssée tunisienne» et « l´Iliade égyptienne », le monde occidental ne comprend pas pourquoi les autres pays arabes n´obéissent pas à leur stratégie de reshaping voulue par l´empire et mise en oeuvre par les vassaux. Souvenons-nous, tout remonte au Pnac américain qui voulait donner une nouvelle ambition pour un nouveau XXIe siècle américain. La chute des tours jumelles fut du pain bénit pour l´administration Bush. Le Satan de rechange tombait du ciel. Ce sera, après l´Empire du mal, démoli avec l´aide d´un certain Gorbatchev, mais pas seulement, on peut sans se tromper attribuer un mérite équivalent à Jean-Paul II avec son «N´ayez pas peur» qui a permis à un électricien des chantiers de Gdansk d´être prix Nobel et de mener avec Solidarnosc un combat qui a contribué aussi à l´effondrement du communisme. Sous l´ère Bush et dans l´euphorie de la démolition de la civilisation mésopotamienne (actuel Irak), l´administration Bush parle de Grand Moyen-Orient, le fameux Mepi (Middle East Partenership Initiative) qui devait, selon Condoleezza Rice accoucher dans la douleur. Changement de décor sous l’Administration Obama : les objectifs sont les mêmes mais la méthode diffère. Obama le va-t-en guerre se vit décerner le Nobel de la paix. Nous allons examiner le cas de deux pays : la Libye et la Syrie.
Les bavures impunies des Occidentaux en LibyKadhafi est toujours là et même plus solide que l´ennui malgré la perte de ses enfants. Sous prétexte de protéger les civils, l´Otan appliquant une résolution de l´ONU (1973) arrachée au forceps grâce, notamment à la Ligue arabe de Amr Moussa, la Libye se vit appliquer depuis trois mois un déluge journalier nocturne et diurne qui ne fait pas dans la dentelle avec ses frappes chirurgicales qui firent beaucoup de dégâts parmi les civils. «Les autorités libyennes accusent l´Otan d´avoir fait au moins neuf morts et dix-huit blessés, lors d´un raid aérien mené, dans la nuit de samedi à dimanche, sur le quartier populaire d´Al-Arada, à l´est de Tripoli. Des corps ont été retirés des décombres devant les correspondants de la presse internationale. «L´Otan regrette profondément toute perte de vie civile au cours de cette opération et serait extrêmement désolée si les conclusions de l´enquête sur cet incident révélaient qu´il s´agissait d´une arme de l´Otan», a ajouté le porte-parole».(1) L´Otan a reconnu deux «bavures» en Libye en l´espace de vingt-quatre heures, avec un bombardement qui a tué des civils à Tripoli et un autre contre des forces rebelles, à un moment où la légitimité de son intervention reste contestée et où elle stagne sur le terrain.
Nabila Ramdani décrit le revirement du scénario de l´aventure élyséenne de la Libye. Nous l´écoutons : «Selon toute vraisemblance, c´est un missile français qui aurait, par accident, tué neuf civils libyens, dont deux enfants, le 19 juin à Tripoli.» La correspondante du Guardian s´étonne que les médias hexagonaux n´aient pas relayé cette information. Il y a à peine plus de trois mois, Nicolas Sarkozy conviait la presse mondiale à l´Elysée pour annoncer le début de son offensive aérienne contre la Libye. Le Conseil de sécurité des Nations unies venait tout juste [le 17 mars] de voter la résolution 1973 et les dirigeants occidentaux, dont David Cameron et Hillary Clinton, s´étaient retrouvés à Paris pour peaufiner les détails des opérations militaires, mais plus rien n´arrêtait «Speedy Sarko». Entrant fièrement par une double porte dans un des salons grandioses de l´Elysée, le président français avait déclaré aux journalistes, avec un rictus déterminé, qu´en «ce moment même (voix forte, torse bombé et menton levé), les as français pulvérisaient les chars et les soldats de Kadhafi sur une vague route perdue à l´ouest de Benghazi. (...)» (2)
« A écouter Sarkozy, on aurait pu croire qu´il parlait du général Philippe Leclerc et de sa 2e DB, fer de lance de la libération de Paris en 1944 (...)Autant d´allusions que la presse française buvait comme du petit lait, impatiente d´assister à une aventure militaire brutale mais rapide qui aboutirait au renversement d´un tyran et l´empêcherait de «tuer son propre peuple». (...) Aujourd´hui, cette même presse hexagonale se fait étrangement silencieuse alors que, selon toute hypothèse, ce serait un missile français qui aurait frappé un pâté de maisons à Tripoli [le 19 juin aux petites heures de la matinée], tuant au moins neuf civils, dont de jeunes enfants, et en blessant des dizaines d´autres. Le lendemain de cette attaque meurtrière, pas un mot dans la presse française, à la télévision ou à la radio, sur les éventuels responsables.»(2)
Le coût de cette expédition punitive
Le front de la croisade pétrolière antiKadhafi donne des signes d´effritement : le quotidien The Guardian affiche les questions qui taraudent les alliés : celle de la légitimité et celle du coût de leur intervention en Libye. Trois mois après le début des frappes aériennes, le 19 mars, l´Otan a accusé, entre samedi 18 et dimanche 19 juin, deux bavures en l´espace de vingt-quatre heures. (...) «Les chefs d´état-major de l´air comme de la marine [français] tirent (...) la sonnette d´alarme», affirme Le Parisien.
«Si la guerre se prolonge encore plus que de raison, ils auront rapidement des problèmes de ressources humaines´ et de régénération des forces et du matériel», relaie le journal, qui chiffre le coût de l´opération en Libye pour la France à plus de 87 millions d´euros en trois mois. (...) Le coût de l´intervention pourrait s´établir entre 400 millions de livres et 1 milliard de livres. Aux Etats-Unis, le coût des bombardements apparaît clairement dans un rapport de la Maison-Blanche publié par le New York Times : le 30 septembre 2011, il devrait s´élever à 1,1 milliard de dollars. Le Congrès fustige le président Barack Obama, qui était passé outre l´avis des parlementaires pour intervenir militairement en Libye. Le chef de l´Etat américain aurait même «ignoré l´opinion des plus hauts avocats au Pentagone et au ministère de la Justice lorsqu´il a décidé qu´il pouvait légalement poursuivre la participation américaine à la guerre aérienne en Libye».(3)
Certains analystes militaires précisent que les missiles air-sol français Scalp, peut-être à l´origine de ce drame, coûteraient jusqu´à 800.000 euros chacun. Cela n´empêche pas la fuite en avant : des hélicoptères de combat sous commandement Otan ont été utilisés pour la première fois le 4 juin. Le missile états-unien à conduite laser Hellfire, que les Tigre et Apache lancent à 8 km de l´objectif, quand ils ne sont pas encore en vue. Utilisé en Libye aussi par les avions télécommandés états-uniens Predator/ Reaper, il a une tête à fragmentation ou thermobarique. Cette dernière, en explosant, crée un vide d´air qui provoque la mort par asphyxie de toute personne se trouvant dans la zone, même si elle est à l´intérieur d´édifices ou de refuges. En utilisant des hélicoptères d´attaque, l´Otan, non seulement intensifie l´offensive aérienne, mais prépare le terrain au débarquement de troupes.(4)
La réalité de la croisade humanitairo-pétrolière
On est en droit de se demander quels sotn les motifs de l’attaque de la Libye « programmée » sx moix avant son déclenchement sur le terrain ? Pourtant ce pays a réussi à donner à ses citoyens le plus niveau de vie après ceux du Golfe. Les indicateurs de l’IDH placent la Libye dans les pays ayant fait beaucoup dans le domaine de l’éducation et la santé. Ce n’est donc pas une révolte du pain. Est-ce parce que Kadhafi s’engage dans des programmes africains qui évincent les anciennes puissances coloniales , comme l’affaire de la mise en place de satellites lancés pour le compte des pays africains. Est-ce à cause de la tente plantée dans le périmère sanctuarisé de l’Elysée et dans la foulée le refus des mirages et rafales que la Libye expérimente tous les jours de force à son corps défendant dans la foilée des 10.000 bombardements qui ont détruit la société civile libyenne pour longtemps ? Ou est en définitive, l’addiction au pétrole qui fait que les pays occidentaux se ruent sur le maillon faible pour s’assurer au rabais des sources d’approvisionnement pérennes ? Ou est ce tout cela en même temps. La voix de l’Union africaine inaudible ne cesse de dénoncer l’ingérence et prône l’alternance que les deux pays auraient pu accepter, n’etait ce les interférences néfastes des vat-en guerre de l’Otan.
Un rapport rédigé par des personnalités indépendantes montre la manipulation des médias et l´ambiguité du CNT infiltré par Al Qaîda. Ce rapport estime que les Occidentaux sont trop indulgents avec le Conseil national de transition, dont certains membres seraient des extrémistes. (...) L´arrivée sur le terrain d´hélicoptères britanniques puis français n´a pas vraiment changé la donne. (...) Sont mis en cause, notamment des combattants du Gicl, le Groupe islamique des combattants libyens, un mouvement lié à Al Qaîda. «La région qui va de Benghazi à Tobrouk, en passant par Derna, représente l´une des plus grandes concentrations de terroristes du monde, avec un combattant envoyé en Irak pour 1000 à 1500 habitants», racontent-ils. Les auteurs rappellent également que, depuis qu´à Benghazi les arsenaux ont été pillés, «les services de renseignement sont très inquiets sur le devenir des armes pillées par les insurgés dans les arsenaux libyens. En particulier des missiles sol-air portables de type SAM-7». Pour le directeur du Centre français de recherche sur le Renseignement, Eric Denécé, l´un des auteurs du rapport, cette impression est due «à la désinformation pratiquée par les médias sur place». Un autre des auteurs, Yves Bonnet, ancien député et directeur de la DST a, sur RFI, reproché à des médias comme Al Jazeera d´avoir menti, en annonçant, notamment que Kadhafi bombardait sa population à Tripoli. Il estime «qu´accuser un dirigeant politique de bombarder sa propre population c´est une accusation extrêmement grave, surtout quand la justification de l´intervention internationale c´est la protection des populations civiles» ».(5)
« Eric Denécé explique «qu´ils ne sont pas du tout pour Kadhafi, qu´ils sont bien conscients que c´est un despote», mais qu´il faut avoir conscience de certaines réalités, notamment que «c´est une guerre du pétrole» et que «plusieurs acteurs internationaux, comme l´Arabie Saoudite et le Qatar, verraient d´un bon oeil l´instauration d´une monarchie pétrolière en Cyrénaïque». Une autre des auteurs, Saïda Benhabyles, ancienne ministre de la Solidarité algérienne, va plus loin. Elle a déclaré qu´elle estimait que le conflit libyen était monté de toutes pièces. «Les forces de l´Otan tuent les civils, les enfants, les femmes, des simples citoyens et tirent sur tout ce qui bouge. Nous avons vu des images horribles, même les hôpitaux n´ont pas échappé à cette alliance militaire».(5)
Qu´en est-il de la situation en Syrie?
Nous n´arrêtons pas d´être saturé ad nauseam par une information partiale et partielle des médias occidentaux et même d´Al Jazeera qui a perdu définitivement le peu de crédibilité qu´elle avait au point que quelques rédacteurs importants ont démissionné pour protester pour la chape de plomb imposée par un émir qui se prend pour un redresseur de torts du fait que son pays renferme beaucoup de gaz.
Le même scénario de manipulation se manipulation de l’inforamtion et surtout d’ingérence déroule en Syrie. Pourtant, la Syrie ne renferme pas de richesse en pétrole. La raison est autre, c´est la position éminemment stratégique de ce pays. Pays qui dérange le consensus ambiant d´une reddition en rase campagne de tous les potentats arabes devant l´arrogance d´Israël. Le professeur Elias Zahlaoui, prêtre syrien analysant la situation dans une lettre à Monsieur Juppé-ignorée par les médias aux ordres- écrit : «Prêtre arabe de Syrie, je viens d´apprendre à l´instant votre déclaration aux États-Unis, touchant la légitimité de notre Président de la République. (...) Vous n´êtes pas censé ignorer que la légitimité d´un Président de République, dépend du consensus de son peuple uniquement, et non de l´arbitraire d´une puissance quelconque. (...) porte-parole grisé de certains maîtres du monde actuel, vous croyez pouvoir décider à volonté du sort des autres pays, dont la Syrie. Laissez-moi vous dire, au nom des millions de victimes que l´Occident a écrasés depuis des siècles, qu´il est grand temps de cesser de jouer les monstres à face humaine, et de piétiner tous les droits des autres peuples, au point de détruire leur existence même, comme vous vous êtes plu à le refaire depuis des décennies, en Irak, en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, dans toute l´Afrique, notamment en Lybie.»(6)
Allant plus loin, Le prêtre syrien donne les causes de la déstabilisation : «Pour en revenir à la Syrie, oubliez-vous que le but dernier de toutes les manoeuvres politiques, diplomatiques et séditieuses, menées contre la Syrie, depuis plus de deux mois, a été insolemment dévoilé par la conseillère au Pentagone, Michèle Flournoy? D´ailleurs, elle était tellement assurée de la réussite prochaine du complot mené contre la Syrie, qu´elle avait publiquement déclaré que la Syrie retrouverait tout son calme, le jour où elle romprait avec l´Iran et le Hezbollah, et signerait un traité de paix avec Israël! (...) Mais si, en tant que ministre de cette France du général de Gaulle, vous pouvez tourner allègrement le dos, et pour des raisons piteuses, à cet honneur historique, laissez-moi vous dire, en tant que simple citoyen syrien, que la Syrie n´acceptera jamais de tourner le dos au devoir vital de défendre son existence propre, d´abord contre l´occupation israélienne, ensuite contre le danger mortel que constitue le Sionisme, pour toute la nation arabe. (...) Mais dès qu´il s´agit d´Israël, tous les pays occidentaux sans exception, des plus «grands» aux plus «petits», les États-Unis en tête, deviennent rien moins que des néants. (...) Et Israël est resté fidèle à lui-même : tueur, voleur, guerrier, féroce, arrogant, raciste, expansionniste et exterminateur. Pourtant, les juifs ont toujours été bien traités en pays arabes et musulmans. Leurs historiens sont assez honnêtes pour le reconnaître. (...) Comment justifiez-vous le support inconditionnel qu´elle apporte à un pays qui se veut uniquement juif? Pour finir, laissez-moi, en prêtre catholique, vous présenter mes condoléances pour l´Église de France, qui me semble bel et bien morte, pour avoir gardé si longtemps un silence criminel, face aux désastres incessants que ne cesse de commettre l´Occident, au niveau du Monde arabe et musulman, dans le seul but de permettre à Israël de vivre! Monsieur le Ministre, un peu plus d´honnêteté et de dignité!»(6)
L´une des caractéristiques du conflit occidentalo-libyen c´est que ce n´est pas une promenade de santé pour les humanitaires occidentaux.» Il est vrai qu´ils pensent toujours se faire payer «sur l´occupant» comme au bon temps des aventures coloniales c´est-à-dire sur l´argent libyen dans leur banque mais quand? Car le conflit risque de s´enliser. Quand Kadhafi parlait de se battre zenga, zenga, dar, dar...ce n´était pas des paroles en l´air. On peut lui accorder crédit d´avoir résisté et de ne pas s´être sauvé comme Ben Ali. Il n´empêche, c´est un dictateur qui aurait dû passer la main depuis longtemps.
On dit que les potentats arabes ne quittent le pouvoir que par l´éradication darwinienne ou par l´émeute. Burhan Ghalioun avait raison d´écrire que «ces vingt dernières années, les pouvoirs arabes ont progressé dans le domaine des libertés et régressé dans celui de l´alternance. Ils se sont résignés à accepter les effets de la révolution de l´information Internet, télévisions satellitaires. Ils ont dû, malgré eux, s´insérer dans la mondialisation de la communication et tolérer une expression démocratique désormais techniquement impossible à étouffer. Mais en matière d´alternance, il y a eu une véritable régression car on a assisté à une «patrimonialisation» du pouvoir.(...) L´ouverture de la communication et au marché mondial a conduit Ben Ali et Moubarak, et leurs clans, à une prédation massive. Contrôle politique et enrichissement illégal ont été confondus. Non seulement ils ne voulaient pas d´alternance du pouvoir, mais ils considéraient l´Etat comme leur «chose», comme faisant partie de leur patrimoine personnel et qu´ils pouvaient donc léguer à leurs enfants. Une sorte de «monarchisation» des Républiques a eu lieu».(7)
Nous pensons que la citation de Végèce peut s´appliquer de la façon suivante. «Si tu veux gagner les élections, déclenche une guerre.» Cette citation s´applique sans un pli à la situation des leaders occidentaux actuels. Quand on est fort, tout est permis, il n´y a pas de loi, seule la force prime le droit. Il est évident que le printemps arabe –encore une certitude de la doxa occidentale- passera du désenchantement au quotidien à un désespoir qu’il sera de plus en plus difficile à résorber. Ce début XXI e siècle est décidément porteur de tous les dangers pour les Arabes qui posent à n’ne point douter problème à l’Occident
1.Accusée d´avoir tué des civils, l´Otan ouvre une enquête Le Monde du 19.06.2011
2.Nabila Ramdani : Silence : nos missiles tuent en Libye The Guardian 21.06.2011
3.Flora Genoux : La presse s´interroge sur l´intervention en Libye. Le Monde 20.06.2011
4.Manlio Dinucci http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in
edicola/manip2n1/20110605/manip2pg/°02/ma-nip2pz/304396/
5.Quentin.http://www.liberation.fr/monde/ 01012344653-doutes-autour-de-la-guerre-en-libye
6.Elias Zahlaoui http://www.palestine-solidarite.org/lettre.Elias_Zahlaoui.210611.htm
7.Ghassan Salamé : Où vont les révolutions arabes? Nouvel-Obs. 2 juin 2011
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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