Commentant la dernière « initiative » française pour la reprise du processus de paix moribond, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a cherché à se montrer voulu plus futé.
« J’ai clairement fait entendre au ministre des Affaires étrangères français que le Hamas devait accepter les principes du Quartet. Si un vent nouveau souffle de chez le Hamas, que cela se démontre par la libération de Gildad Shalit », et le Premier ministre d’ajouter, « Si (Abbas) a vraiment des bonnes relations avec le Hamas, qu’il fasse pression sur lui pour qu’il libère Gilad. »
Presque en toute innocence, Netanyahu ignore le fait qu’Israël détient jusqu’à six mille prisonniers palestiniens, des politiques et des résistants, dont beaucoup sont à croupir dans des conditions cruelles dans les cachots et les camps de concentration israéliens depuis des décennies.
Par conséquent, son exigence pour que le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, fasse pression sur le Hamas pour la libération d’un soldat d’une unité combattante, lequel soldat a probablement sur les mains le sang de nombreux enfants palestiniens, cette exigence dépasse les bornes de la simple décence morale. Pour reprendre les termes du professeur Noam Chomsky, ça va au-delà du culot.
En outre, et alors qu’Israël a rejeté chaque initiative de paix depuis le plan Rogers de 1969-70 (plan de règlement par étapes grâce à des négociations indirectes) Netanyahu est, toute honte bue, en train d’exiger que le Hamas accepte les principes du Quartet qui demandent la reconnaissance unilatérale, par le mouvement islamique palestinien, de ce nazisme style israélien (parce qu’Israël exprime et incarne le nazisme juif, ne serait-ce qu’à cause que cet État abominable est fondé sur le racisme, le nettoyage ethnique et le vol de territoires).
Eh oui, cette demande est si éhontée et si injuste, jusque dans l’obscénité, que même le plus stupide et le plus malléable des dirigeants palestiniens l’a rejetée d’emblée.
Même les dirigeants du Fatah, dont on pensait que beaucoup marchaient au doigt et à l’œil avec Israël, affirment maintenant que leur organisation n’a pas reconnu, ne reconnaît pas, et ne reconnaîtra jamais Israël, tant qu’Israël refuse de mettre fin à son occupation de la Palestine.
Donc, Netanyahu et les autres dirigeants sionistes doivent comprendre qu’une reconnaissance véritable par les Palestiniens de cette identité qui rappelle le nazisme ne se matérialisera jamais, surtout si Israël continue sa politique de lebensraum (*) au détriment de son voisin.
En réalité, il est vain de continuer à parler de paix avec Israël étant donné le refus de principe de toute paix par cet État fasciste. Après tout, continuer d’entretenir la paix avec cette entité agressive, arrogante et belliqueuse se révèle être un gigantesque exercice d’auto-illusion et déception.
Ce jour, 6 juin, marque le 44è anniversaire de l’occupation de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est. Cela signifie qu’Israël a eu 44 ans pour faire la paix avec ses voisins. Mais au lieu de faire des efforts sincères pour la paix et de répondre positivement aux ouvertures palestiniennes et arabes, dont une proposition de reconnaître Israël et mettre fin à l’état de belligérance, Israël a continué de voler toujours plus de territoires arabes, de construire toujours plus de colonies pour les éléments juifs les plus fanatiques qui proposent aux non-juifs de choisir entre l’extermination physique, l’asservissement comme porteurs d’eau et coupeurs de bois, ou l’expulsion collective.
Pendant ce temps, le même Israël qui ne cesse de discourir sur son « désir ardent » de paix a continué et avec la même vigueur, de faire tous les efforts imaginables et à prendre toutes les mesures imaginables pour tuer toutes les perspectives imaginables de paix, en transférant des centaines de milliers de ses terroristes religieux qui rappellent les nazis et enseignent dans leurs synagogues que la vie d’un goy (terme péjoratif pour Gentil ou non-juif) n’a aucune inviolabilité ni aucune valeur, et qu’un juif peut tuer un Palestinien sans le moindre scrupule.
Pour troubler le monde et justifier son vol méthodique de la terre palestinienne, Israël ne cesse de prétendre que les territoires occupés de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est sont des territoires disputés et non occupés. Bien, mais alors dans ce cas, comment concilier cette affirmation mensongère avec la boulimie et le découpage incessants et effrénés par Israël du territoire soi-disant disputé ?
La vérité, c’est qu’il y a un gouffre d’une hypocrisie obscène et de malhonnêteté entre ce qu’Israël prétend et ce qu’il fait sur le terrain.
Israël prétend vouloir la paix, mais il ne perd aucune occasion pour décapiter chaque chance qui se présente pour la paix.
Israël prétend vouloir être reconnu par ses victimes, mais chaque action et comportement israéliens empêche et interdit cette reconnaissance d’une entité qui pratique l’assassinat et le vol et le mensonge, comme modus operandi.
Israël voudrait que le monde entier soutienne sans réserve ni hésitation son projet territorial délirant, et ne fasse preuve d’aucune réserve ni hésitation notamment en évoquant le droit international, sauf à ce que les canons de l’ « antisémitisme » ne tirent leurs salves infernales.
En bref, Israël sioniste propose aux peuples d’Occident cette alternative : ou vous vous métamorphosez de vous-mêmes en prostituées politiques en soutenant Israël, comme le Congrès et le Sénat américains, ou nous vous présentons comme des antisémites.
(*) Le Lebensraum (de l’allemand, der Raum, l’espace et das Leben, la vie) ou « espace vital », est un concept géopolitique créé par les milieux impérialistes allemands et popularisé par le nazisme. Lié au darwinisme social, il renvoie à l’idée de territoire suffisant pour, dans un premier temps, assurer la survie d’un peuple et, dans un deuxième temps, favoriser sa croissance via la conquête.
Forgée par Friedrich Ratzel (1844-1904), cette idée a été l’une des principales justifications théoriques de la politique expansionniste de l’Allemagne nazie, en particulier sur le front de l’Est.
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