Alain Juppé : Guilad et Salah.
Nous n’avons vraiment pas été les derniers à nous féliciter que le Ministre des Affaires étrangères, M. Alain Juppé, reçoivent la famille de Salah Hamouri à Jérusalem. Nous avons noté qu’il était intervenu sans succès auprès des autorités israéliennes pour demander leur « clémence » pour Salah. Les choses sont donc claires pour nous. Mais nous avons aussi noté une contradiction non-négligeable dans ses propos que nous ne pouvons taire.
Les parents de Guilad Shalit viennent de décider d’un procès « étonnant » à Paris, juste après avoir rencontré le ministre à Jérusalem, sous l’emprise de bien mauvais conseils puisque Guilad Shalit est non seulement un prisonnier de guerre mais aussi un Français engagé, et ceci volontairement, dans une Force d’occupation tandis que la France n’est pas en guerre avec les Palestiniens. Or le Ministre a lancé en direction des Palestiniens qui ont signé un pacte de réconciliation que la libération de Guilad Shalit serait une preuve de leur « bonne volonté ».
Il y a une forte contradiction dans ces deux approches. Si Guilad Shalit doit absolument bénéficier de son statut de « prisonnier militaire » », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et nous le déplorons, mais sa libération n’est pas liée à un geste unilatéral des Palestiniens, contrairement à ce qu’affirme le Ministre. Elle est clairement liée à un échange des prisonniers, ce qui était d’ailleurs sur le point d’aboutir avant la venue de Netanyahu aux affaires. C’est ce dernier qui possède principalement entre ses mains la clé de sa libération.
Dans un courrier récent Alain Juppé a reconnu que l’emprisonnement de Salah Hamouri n’était corroboré par « aucune preuves ». Il est donc bien innocent. Sa libération, après plus de 6 ans injustement passé en prison, ne procède donc pas du tout de la « clémence » mais du droit. Un droit à faire respecter et dont l’application doit être exigée avec force plutôt que de se résigner à la situation actuelle.
De sorte que, d’un côté, on ne peut pas demander aux Palestiniens la libération de Shalit, prisonnier militaire dont nous souhaitons aussi la libération, et, d’un autre côté, ne pas exiger fortement auprès des Israéliens la libération pure et simple de Salah, victime d’un arbitraire absolu et reconnu. Quelque chose « cloche » dans cette approche. On a compris où et en quoi. C’est pourquoi, tout en reconnaissant les « avancées » constatées, nous ne pouvons que dire au Ministre qu’il doit exiger la libération pure et simple de Salah !
Nous attendons des actes clairs en cette direction pour qu’il soit tout à fait en cohérence. A propos de Guilad Shalit il a lancé : « La France est entièrement mobilisée et déterminée à faire tout son possible ». Le CRIF, toujours aussi délicat, applaudit des deux mains tout en lançant que le cas de Salah et de Guilad ne sont pas comparable et de suggérer avec force que Salah doit rester en prison car il « a été jugé pour complicité d’attentat ». Ce qui est totalement faux. Nous tenons le jugement en hébreu à leur disposition. En vérité, à la différence du CRIF, nous voulons quant à nous que les deux soient libérés. Le prisonnier de guerre capturé en uniforme et le civil innocent.
Nous, nous ne portons pas la haine, l’injustice et le mensonge en bandoulière.
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