Michel Chossudovsky
Samedi 24 Septembre 2011
« Il n'y a pas de lendemain » dans le cadre d'une rébellion d'Al-Qaïda financée par l'OTAN.
Alors qu'un gouvernement rebelle « prodémocratique » a été établi, le pays a été détruit.
Alors qu'un gouvernement rebelle « prodémocratique » a été établi, le pays a été détruit.
Avec la propagande de guerre en toile de fond, les réussites économiques et sociales de la Libye des trente dernières années ont été brutalement ruinées:
La Jamahiriya arabe libyenne a un niveau de vie élevé et un solide apport calorique quotidien de 3144 par habitant. Le pays a fait des progrès sur le plan de la santé publique et depuis 1980, le taux de mortalité infantile a chuté de 70 à 19 sur mille naissances vivantes. L'espérance de vie est passée de 61 à 74 ans durant la même période. (FAO, Rome, Libya, Country Profile )
Selon des secteurs de la « gauche progressiste » ayant endossé le mandat de la responsabilité de protéger de l'OTAN, « l'ambiance en Libye, particulièrement à Tripoli, est celui d'un sentiment d'euphorie, partout. Les gens sont incroyablement excités à l'idée de repartir à zéro. Il y a vraiment une sensation derenaissance, une impression que leurs vie recommencent. (DemocracyNow.org, 14, septembre 2011. C’est l’auteur qui souligne.)
On présente simplement les rebelles comme des « libérateurs ». Le rôle principal des terroristes affiliés à Al-Qaïda dans les rangs des rebelles n'est pas mentionné.
On présente simplement les rebelles comme des « libérateurs ». Le rôle principal des terroristes affiliés à Al-Qaïda dans les rangs des rebelles n'est pas mentionné.
« Recommencer à zéro » dans la foulée de la destruction? La peur et le désespoir social, les innombrables décès et les atrocités sont amplement documentés dans les médias indépendants.
Il n'y a pas d'euphorie. Il s'est produit un renversement historique dans le développement économique et social du pays. Les réalisations ont été effacées.
L'invasion et l'occupation de l'OTAN signalent la « renaissance » désastreuse du niveau de vie libyen. Voici la vérité interdite et inexprimée : un pays entier a été déstabilisé et détruit, son peuple a été mené à une extrême pauvreté.
Dès le départ, le but des bombardements de l'OTAN consistait à anéantir le niveau de vie, les infrastructures sanitaires, les écoles, les hôpitaux et le réseau de distribution d'eau du pays, pour ensuite « reconstruire » avec l'aide des donateurs et créanciers gouvernés par le FMI et la Banque mondiale.
Les diktats du « marché libre » sont une condition préalable à l'instauration d'une « dictature démocratique » à l'occidentale.
Il y a eu environ 9 mille sorties de frappe, des dizaines de milliers de frappes sur des cibles civiles, incluant des zones résidentielles, des édifices gouvernementaux, des installations électrogènes et d'approvisionnement d'eau. (Voir Communiqué de l’OTAN, 5 septembre 2011. 8140 sorties de frappe du 31 mars au 5 septembre 2011.)
Un pays en entier a été bombardé avec l'artillerie la plus sophistiquée qui soit, y compris des munitions à revêtement d'uranium.
Un pays en entier a été bombardé avec l'artillerie la plus sophistiquée qui soit, y compris des munitions à revêtement d'uranium.
Déjà en août, l'UNICEF annonçait que le bombardement intensif des infrastructures hydrauliques libyennes par l'OTAN « pourrait se transformer en une crise sanitaire sans précédent ». (Christian Balslev-Olesen du bureau de l’UNICEF en Libye, août 2011.)
Entre-temps, les investisseurs et donateurs se sont positionnés. « La guerre, c'est bon pour les affaires. » L'OTAN, le Pentagone et les institutions financières internationales (IFI) établies à Washington collaborent étroitement. Ce qui a été détruit par l'OTAN sera reconstruit et financé par les créanciers externes de la Libye, chapeautés par le « consensus de Washington » :
« On a spécifiquement demandé à la Banque [mondiale] d'examiner les besoins de réparation et de restauration des services dans les secteurs de l'eau, de l'énergie et du transport[bombardés par l'OTAN] et, en coopération avec le Fonds monétaire international, d'appuyer la préparation du budget [mesures d'austérité] et d'aider à remettre le secteur bancaire sur pied [la banque centrale libyenne a été l'un des premiers édifices gouvernementaux à être bombardés]. La création d'emplois pour les jeunes Libyens a été ajoutée aux besoins urgents auxquels le pays est confronté. » (Aide de la Banque mondiale à la Libye en vue de sa reconstruction et de la fourniture de services essentiels à ses citoyens C’est l’auteur qui souligne.)
Les réussites de la Libye sur le plan du développement
Peu importe l'opinion que l'on peut avoir de Mouammar Kadhafi, le gouvernement libyen postcolonial a joué un rôle clé dans l'élimination de la pauvreté et le développement des infrastructures sanitaires et d'enseignement. Selon la journaliste italienne Yvonne de Vito :
« Contrairement aux autres pays ayant connu une révolution, la Libye est considérée comme la Suisse du continent africain. Elle est très riche et l'éducation est gratuite, les soins de santé sont gratuits et les conditions pour les femmes sont bien meilleures que dans d'autres pays arabes. » (Russia Today, 25 août 2011.)
Ces développements contrastent drastiquement avec ce que la plupart des pays du tiers-monde ont été en mesure d'« accomplir » dans le cadre d'une « démocratie » et d'une « gouvernance » à l'occidentale, et le contexte d'un traditionnel programme d'ajustement culturel (PAS) du FMI et de la Banque mondiale.
Système de santé public
Avant l'« intervention humanitaire » de l'OTAN, le système de santé public en Libye était le meilleur d'Afrique. « Tous les citoyens ont [avaient] accès gratuitement aux soins de santé publics. En Afrique du nord, le pays affiche les plus hauts taux d'alphabétisation et d'inscriptions aux collèges et universités. Le gouvernement augmente [augmentait] substantiellement le budget du développement pour les services de santé. (WHO Libya Country Brief ).
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a confirmé que la dénutrition était en-deçà de 5 % avec un apport calorique quotidien de 3144. (Les données de la FAO relatives à l’apport calorique indiquent la disponibilité plutôt que la consommation.)
La Jamahiriya arabe libyenne fournissait à ses citoyens ce qui est refusé à bien des Étasuniens : des services de santé gratuits et une éducation gratuite, comme le confirment les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’UNESCO.
Selon l’OMS, l’espérance de vie à la naissance était de 72,3 ans (2009), l’une des plus élevées des pays en développement.
Le taux de mortalité infantile des moins de 5 ans pour 1000 naissances vivantes a chuté, passant de 71 en 1991 à 14 en 2009. (WHO Libya Country Brief ).
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