C'est une grande première en France. Un ancien président de la République condamné. Jacques Chirac a écopé jeudi de deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris, qui remonte au début des années 1990, quand il était maire de la capitale.
Jacques Chirac, qui était absent tout au long de son procès pour raison de santé, était également absent lors de la lecture du jugement. Sa fille adoptive Anh Dao Traxel assistait, en revanche, à l'audience. Le chef de l'Etat encourait dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.
Malgré la relaxe générale réclamée par le parquet, seuls deux des neuf autres prévenus dans cette affaire ont été relaxés : l'ancien directeur de cabinet Michel Roussin, et Pierre Boué, un proche des milieux sportifs. Les autres prévenus ont été reconnus coupables. Une dispense de peine a été accordée à l'ex-secrétaire général de FO Marc Blondel, les autres écopant de peines comprises entre deux et quatre mois de prison avec sursis.
Le tribunal correctionnel de Paris avait au préalable déclaré irrecevable la constitution de partie civile de l'association anti-corruption Anticor qui avait seule porté la contradiction face à la défense. La principale victime, la ville de Paris, avait renoncé à se porter partie civile au procès, ayant été indemnisée par l'UMP et M. Chirac.
Les emplois en cause ont été rémunérés par la mairie de Paris de 1990 à 1995. Jacques Chirac - qui était à l'époque maire de Paris, président du RPR et préparait la présidentielle de 1995 - était soupçonné d'avoir mis les deniers municipaux au service de ses ambitions électorales et des intérêts de son parti. L'ancien président a toujours récusé les faits qui lui étaient reprochés. Il avait affirmé "n'avoir commis aucune faute pénale ou morale", dans une déclaration lue au procès par l'un de ses avocats.
Par Alexandra GUILLET le 15 décembre 2011 à 10:32
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