Une enquête que va révéler en exclusivitéMarianne dans son numéro de demain risque de faire beaucoup de bruit. En effet, l'hebdomadaire s'appuie sur le journaliste Frédéric Martel et ses conclusions pour avancer les "magouilles" de la Première Dame de France à travers sa Fondation. Carla Bruni-Sarkozy aurait usé de son influence pour récolter des fonds à destination d'entreprises dirigées par ses amis. D'autre part, le journaliste s'interroge sur l'opacité de sa Fondation et de son fonctionnement.
En 2009, la chanteuse et épouse du chef de l'État crée sa Fondation dont la vocation est de "faciliter l’accès à l’éducation, à la culture et aux pratiques artistiques pour les publics vulnérables". Si au départ Carla Bruni-Sarkozy souhaite lutter contre l'illettrisme, elle va très vite se lancer dans un autre combat : celui de la recherche pour le Sida, maladie qui a emporté son frère aîné. Nommée ambassadrice par les Nations Unies, au titre du Fonds mondial de lutte contre le sida, d’ONU-sida et de l’Unicef, la Première Dame se serait servi de sa Fondation, selon le journaliste Frédéric Martel, pour récupérer des sommes à destination de ses proches collaborateurs. "3,5 millions de dollars ont été versés par le Fonds mondial de lutte contre le sida, en marge de la légalité, et sans appel d’offre, à la demande de la Première Dame, à plusieurs sociétés d’un de ses amis", explique le journaliste.
Conflit d'intérêts
Le principal bénéficiaire de ces millions serait le musicien et chef d'entreprise Julien Civange. Celui-ci est, selon Marianne, le principal conseiller de Carla Bruni-Sarkozy, mais également présent dans l’organigramme de sa fondation et possède un bureau à l’Élysée. Il fut aussi le témoin du couple présidentiel lors de son mariage. Il intervient au niveau de la Fondation par le biais de ses activités en communication et création de sites internet. Dans son enquête, Frédéric Martel explique que Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le Sida, confirme que c’est "Carla Bruni [qui lui a] personnellement dit qu’elle avait totalement confiance en Julien Civange auquel elle avait délégué le dossier du sida. Elle [lui] a demandé de passer par lui pour tout ce qui concernait le sida ; c’est avec lui, et à sa demande, qu’[il a] traité". Le médecin ajoute : "On a donc signé les différents contrats que Civange m’a apportés pour le site de la fondation de Carla Bruni, pour des agences de communication dont Mars Browsers, ou pour différentes opérations, dont le projet Born Hiv Free".
D'autre part, le journaliste met en lumière le fonctionnement opaque de la Fondation qui n'a selon lui "de fondation que le nom". "En réalité, elle n’a aucune existence juridique réelle et n’a pas de personnalité morale. Elle est hébergée et abritée par la Fondation de France, son statut est donc qualifié comme étant sous l’égide de la Fondation de France. De ce fait, elle n’aurait ni comptabilité propre, ni compte en banque, ni secrétariat juridique, l’intégralité de ces fonctions étant assurée par l’institution qui l’héberge.[...] La Fondation n’a pas non plus de conseil d’administration, ni de bureau, et elle ne tient aucune assemblée générale."
Nicolas Sarkozy serait intervenu ?
Marianne affirme également que Carla Bruni-Sarkozy dispose d'étranges conseillers : "Outre Julien Civange, la Première Dame dispose de plusieurs conseillers dont le statut, l’employeur et les missions ne sont pas clairs. La plupart ont un bureau à l’Élysée sans qu’il soit possible de savoir qui les rémunère."
Selon l'hebdomadaire, l'attribution douteuse des marchés par le biais de la Fondation Carla Bruni-Sarkozy aurait eu des conséquences au plus haut niveau des institutions. Marianne assure que l'affaire, "révélée au conseil d’administration du Fonds mondial [contre le Sida] à Accra, au Ghana, fin novembre 2011", "vient de coûter sa place à un ambassadeur français, le professeur Patrice Debré, qui vient d’être démissionné par Sarkozy". Le directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine, a également été officiellement écarté et l'arrêt de ses fonctions prendra effet après les Présidentielles 2012. Il a été démis de ses fonctions par Hillary Clinton mais selon Frédéric Martel, Nicolas Sarkozy aurait fait pression sur Washington.
Source : la dépèche .fr
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