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dimanche 1 janvier 2012

Non "elle n'est pas morte " La Commune


Elle n'est pas morte

On l'a tuée à coups de chassepot, 
À coups de mitrailleuse 
Et roulée avec son drapeau 
Dans la terre argileuse. 
Et la tourbe des bourreaux gras 
Se croyait la plus forte. 
    Refrain Tout ça n'empêche pas Nicolas Qu' la Commune n'est pas morte. Tout ça n'empêche pas Nicolas Qu' la Commune n'est pas morte ! 
Comme faucheurs rasant un pré, 
Comme on abat des pommes, 
Les Versaillais ont massacré 
Pour le moins cent mille hommes. 
Et les cent mille assassinats, 
Voyez ce que ça rapporte. 
On a bien fusillé Varlin, 
Flourens, Duval, Millière, 
Ferré, Rigault, Tony Moilin, 
Gavé le cimetière. 
On croyait lui couper les bras 
Et lui vider l'aorte. 

Ils ont fait acte de bandits, 
Comptant sur le silence. 
Achevez les blessés dans leur lit, 
Dans leur lit d'ambulance 
Et le sang inondant les draps 
Ruisselait sous la porte. 

Les journalistes policiers, 
Marchands de calomnies, 
Ont répandu sur nos charniers 
Leurs flots d'ignominie. 
Les Maxim' Ducamp, les Dumas 
Ont vomi leur eau-forte. 

C'est la hache de Damoclès 
Qui plane sur leurs têtes. 
À l'enterrement de Vallès
Ils en étaient tout bêtes 
Fait est qu'on était un fier tas 
À lui servir d'escorte 
    C' qui prouve en tous cas Nicolas, Qu'la Commune n'est pas morte. C' qui prouve en tous cas Nicolas, Qu'la Commune n'est pas morte ! 
Bref tout ça prouve au combattant 
Qu' Marianne a la peau brune, 
Du chien dans l' ventre et qu'il est temps 
D'crier vive la Commune ! 
Et ça prouve à tous les Judas 
Qu'si ça marche de la sorte 
    Ils sentiront dans peu nom de Dieu, Qu'la Commune n'est pas morte. Ils sentiront dans peu nom de Dieu, Qu'la Commune n'est pas morte ! 

Paroles : Eugène Pottier (1816-1887).

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