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lundi 16 janvier 2012

Pourquoi la visite d’Ahmadinejad énerve tant Washington ; L'Amérique du Sud nous donne une leçon d'ici peu ces pays sauront nous dire que la solution n''est pas le capitalisme ,

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L’alliance des pays latino-américains et de Téhéran ne menace pas la sécurité des Etats-Unis, assure le quotidien mexicain de gauche la Jornada. Si la tournée latino-américaine du président iranien Mahmoud Ahmadinejad (du 8 au 13 janvier) dérange, c’est parce que ces Etats expriment leur indépendance vis-à-vis de l’impérialisme américain.
En accueillant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et l’Equateur ignorent superbement la mise en garde des Etats-Unis qui avaient déclaré le 6 janvier, via la porte-parole du Département d’Etat, Victoria Nuland, que les pays de la région devraient "s’abstenir de resserrer leurs liens" avec la République islamique. L’hostilité de la Maison Blanche et de ses alliés régionaux - en particulier la Colombie et le Mexique - envers Téhéran n’est cependant pas liée à la question des droits de l’homme, dont la situation est aussi critiquable en Iran qu’aux Etats-Unis, en Colombie ou au Mexique. Apparemment, elle ne se fonde pas non plus sur les affirmations selon lesquelles ce pays soutiendrait des actions terroristes.
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Non, la vraie raison n’est autre que la détermination de la République islamique à exercer son indépendance dans tous les domaines, notamment le développement de technologie nucléaire pouvant avoir des applications militaires. Même si l’Iran avait effectivement l’intention de se doter de l’arme atomique, comme on l’en accuse, une telle attitude, quoique lamentable et alarmante du point de vue de la prolifération nucléaire, serait la conséquence naturelle de l’ingérence militaire américaine au Moyen-Orient et de la complaisance vis-à-vis d’Israël, que les Occidentaux ont laissé se doter d’un arsenal nucléaire, sans que personne aux Etats-Unis ni en Europe ne fasse rien pour l’en empêcher.
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Par ailleurs, le rapprochement entre l’Iran et plusieurs Etats latino-américains progressistes s’avère logique et positif. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le Venezuela, compte tenu des similitudes évidentes entre les deux pays. L’un et l’autre sont exportateurs de pétrole, déterminés à promouvoir leurs propres technologies, et surtout harcelés par une puissance impériale qui ne se résigne pas à la perte historique de deux Etats sur lesquels, d’une manière ou d’une autre, elle exerçait sa mainmise politique. Jusqu’à présent, les Etats-Unis et leurs alliés continentaux ont agité en vain l’épouvantail d’un "axe du mal" entre Téhéran et Caracas, censé promouvoir le terrorisme dans la région et à terme déstabiliser les Etats-Unis.
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Pourtant, il est clair que les républiques islamique et bolivarienne ont pour seul objectif de passer des accords de coopération dans le domaine pétrolier, technologique et militaire. Ce qui est tout à fait légitime. On pourrait en dire autant des relations de l’Iran avec Cuba, le Nicaragua et l’Equateur. Il s’agit de liens de collaboration entre Etats souverains, qui ne nuisent en rien à la sécurité de Washington. Le malaise de la superpuissance face à la visite d’Ahmadinejad sur le continent américain s’explique donc par une double rupture régionale : celle survenue dans le Golfe persique après la révolution islamique de 1979, et celle qu’a connu l’Amérique latine avec l’Argentine des Kirchner [Néstor et Cristina], le Brésil de Lula et de Dilma Rousseff, la Bolivie d’Evo Morales, l’Equateur de Rafael Correa, le Venezuela d’Hugo Chávez. Ces gouvernements ont décidé de mettre résolument en pratique le principe de souveraineté et ont entrepris un réalignement régional sans précédent, qui vise à l’intégration latino-américaine et au dépassement de la misère et des inégalités sociales.
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