Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand sont formels, la mise en place d’une TVA sociale est dans l’intérêt de notre pays et des emplois. Le message du Medef a été reçu cinq sur cinq ; pour Laurence Parisot la baisse des cotisations patronales profitera aux entreprises qui auront ainsi une plus grande marge de manœuvre. Cette mesure, accouplée à une autre mesure du patronat, baptisée «accords compétitivité-emploi » qui permettrait aux entreprises d’imposer à leurs salariés d’échanger temporairement des baisses de salaires contre une préservation de l’emploi, porte un nouveau coup au monde du travail. Ces mesures vont faire passer 50 à 80 milliards supplémentaires de la poche des travailleurs à celle des actionnaires. En un peu moins de vingt 20 ans ce sera donc au total prés de 300 milliards d’euro qui seront volés annuellement aux salariés !
Comment en est-on arrivé à cette situation ? Nous nous laissons détrousser sans réagir, les peurs quotidiennes distillées chaque jour à travers les médias nous ont complètement lobotomisé et livré pieds et poing liés au patronat et à ses actionnaires. Pourtant ce qui coûte cher au travail, ce ne sont pas les salaires de ceux qui produisent les richesses, mais les dividendes que les actionnaires prélèvent sur notre labeur, «le capital, c’est du travail volé !». Dans une économie capitaliste, le plus sûr moyen d’augmenter les profits est de diminuer les salaires. Alors qu’il faudrait partager le travail et les richesses ! Que font les classes populaires, que font les travailleurs, que font les laissés pour compte ?
80 milliards d’exonération de cotisations patronales génèrent 80 milliards de profits en plus pour les actionnaires, et 80 milliards en moins pour les travailleurs. La TVA est de plus l’impôt le plus injuste, puisque qu’en proportion, moins on est riche, plus il représente une part importante du budget d’un ménage ! Quant à l’effet anti délocalisation, si les baisses de cotisations sociales avaient permis de sauver ou de créer des emplois, cela se saurait ! Depuis 30 ans les gouvernements de droite comme de gauche appliquent cette mesure, sans aucune efficacité. Avec cette TVA sociale, N.Sarkozy continue son job, il travaille pour 5 % de la population française, les très riches. Et en cinq ans il a été au delà de toute leur espérance ! S’il repasse…
Un salarié perçoit un salaire net chaque mois, mais ce qui rétribue son travail c’est le salaire brut, c’est à dire un salaire socialisé qui permet entre autre de payer l’assurance maladie, la formation, les allocations familiales, le chômage, les retraites, la maternité… Le patronat appelle cette partie du salaire une charge alors que c’est notre protection sociale ! Cette part du salaire représente aujourd’hui 400 milliards d’euros L’instauration de la TVA « sociale » est destinée à remplacer cette partie du salaire payée par les employeurs par un impôt indirect payé pour l’essentiel par les salariés. Accepter cette TVA sociale, c’est accepter une diminution importante des salaires et à terme la destruction de toute notre protection sociale. Les retraites chapeaux, les stocks options et les parachutes dorés ajoutés aux dividendes des actionnaires ne sont-elles pas les vraies charges des entreprises ?
L’objectif est donc d’en finir avec le salaire socialisé. La protection sociale se réduirait comme une peau de chagrin et seul un filet de sécurité minimum subsisterait pour les plus pauvres. C’est le but des mesures déjà bien entamées : franchises médicales, tarif unique pour les hôpitaux publics et privés, désindexation des retraites par rapport à l’inflation, prestations sous conditions de ressources, fin programmée des allocations familiales… ?
Ce pouvoir, toujours prêt à dénoncer l’impôt pour les plus riches, n’hésite pas une seconde à l’augmenter quand il s’agit de faire payer les salariés, les retraités et les chômeurs. C’est-à-dire taxer les classes populaires et exonérer le patronat de toute responsabilité dans le financement de la protection sociale.
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