Le juge d’instruction de Bordeaux s’intéresse de trop près à mes amis Eric et Nicolas, parce que les présidentielles s’approchent ? Hum, hum… Nous n’avons pas le dossier, mais nous avons quand même de quoi poser des questions.
Liliane est l'héritière de L'Oréal. Donc plein de sous. Liliane, héritière, s’intéressait certes au business, mais elle ne dirigeait pas elle-même, aussi elle s’est entourée d’excellents conseillers. Des hommes de confiance.
Autre petit problème. Liliane, du fait de l’avancée de l’âge, souffre de troubles neurologiques dégénératifs de la mémoire. Les experts médicaux ont situé l’entrée clinique dans l’état de démence en 2006 : «démence mixte» et «maladie d'Alzheimer à un stade modérément sévère avec un processus dégénératif cérébral lent ». Ce qui a amené à des mises en examen pour abus de faiblesse, s’agissant de généreux dons d’argent faits depuis cette date.
Nouvel épisode en 2007. Une année riche… d’évènements.
L'ex-comptable de Liliane, Claire, a expliqué au juge qu'elle avait connaissance d'un financement illégal en espèces de la campagne de Nicolas en 2007, et elle parle de 150 000 euros. Le genre de retraits qui laisse des traces sur les comptes, des souvenirs au banquier, et un juge dit connaître le nom de témoins. Claire explique que l’argent était remis par Patrice à Eric, qui était le trésorier de la campagne de 2007 de Nicolas.
Après les élections, Eric a été nommé par Nicolas ministre du Budget. Il est resté trésorier de l’UMP, et Patrice faisait partie du premier cercle des donateurs de l’UMP (Je dois vous préciser que Patrice est accro au débat d’idées).
En 2007 encore, Florence, l’épouse d’Eric, a été embauchée par Patrice comme gestionnaire de fortune de Liliane, avec 200.000 euros annuels de salaires. En 2008, Eric a remis la Légion d'honneur à Patrice, mais c’était sûrement sans s'en rendre compte.
A cette époque, la fille de Liliane, lassée de voir cette cour, a engagé des procédures pour faire constater qu’une mesure de protection sous le contrôle d’un juge des tutelles était nécessaire, et elle demandait que les bénéficiaires de dons soient poursuivis pour abus de faiblesse. Ah, ah, bien fâcheux… Mais les preuves étaient-elles suffisantes ?
Là entre en scène le majordome, témoin de bien des choses croquignolesques, et qui avait décidé d’enregistrer ces scènes non courantes de la vie. Entre autres, on note que l’Elysée semblait manifester une grande confiance dans les efforts de Philippe le procureur, qui ne croyait pas trop à l’affaire.
Oui, mais paf ! L’enquête de Philippe a été annulée, et Philippe a été mis en examen pour avoir surveillé de trop près les journalistes qui s’intéressait à l’affaire.
Le dossier a été transféré au tribunal de Bordeaux, et les trois juges d’instruction semblent eux prendre l’affaire très au sérieux, avec de nombreux actes et des mises en examen. Ils ont même fait saisir les comptes de la campagne de Nicolas de 2007, et on a vu s’ouvrir un nouveau volet du dossier pour « trafic d'influences et financement politique illégal ».
Mardi, la Cour de cassation a dit que les enregistrements du majordome étaient des données de fait, dont les juges devaient apprécier la valeur et la portée. Le lendemain, les juges ont fait délivrer une convocation en vue d’une éventuelle mise en examen d’Eric.
Les 150 000 euros, ce n’était pas pour Eric, mais pour une activité politique. Laquelle, et de qui ? Suspens terrible… Si les résultats confirment les sondages, Nicolas devrait être libéré de sa charge au mois de mai, et je pense qu’il peut s’attendre à un petit voyage à Bordeaux.
Et tant qu’il serait à Bordeaux, Nicolas pourrait en profiter pour faire une pause à l’Ecole Nationale de la Magistrature. En toute amitié, je lui propose une conférence sur thème : « Pourquoi je voulais supprimer le juge d’instruction ». Je pense que ça serait intéressant.
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