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lundi 20 février 2012

Les français en manque d'utopie mais empêtrés dans un réelle crise sociale et financière pour des dettes souveraines virtuelles.



Il parait que le français moyen est prêt à voter Le Pen ! Soit, mais s’est-il rendu compte que le FN n’est jamais là pour le défendre, ni dans les médias, ni dans la rue ! Lors des manifs pour les retraites par exemple, pas un néo-nazi à l’horizon, ni de tracts d’ailleurs, seulela voix de Marine qui demandait au gouvernement de remettre au travail la populace : on ne badine pas avec les intérêts du capital !
Lors de ce vaste mouvement populaire, si certains ne sont pas descendus dans la rue, c’est qu’ils comptaient sur les autres. Certes, il est resté un gout d’inachevé, notamment lorsque  les raffineurs occupaient les dépôts, et qu’il était sans doute possible de passer la vitesse supérieure. C’est vrai qu’une grève générale ne se décrète pas, mais certains ont sans doute eu peur que le mouvement ne leur échappe et compromette leurs projets antérieurs.
Le français ne fait plus confiance à la classe politique, dépecé par la droite, abandonné par la gauche, le français n’ose plus défendre ses droits et le FN en profite pour  détourner sa rage et son désespoir sur l’étranger, sur l’immigré. Alors le français se dit «  Le Pen, c’est bien, on a jamais essayé, ça peut pas être pire que » … ah les inconscients ! L’ouvrier ne rêve-t-il plus que de milices et de frontières ?
Je pense sincèrement que le français moyen, proche du smic et abruti de fatigue la journée, rentre chez lui et pare au plus pressé, les enfants, les courses … télé le soir, au lit et rebelote le lendemain. Les prêts bancaires, conso, voiture, maison … tout le monde est tenu par la peau des c….. Mais alors que reste t-il comme investissement à mettre au service du collectif ? Le club de sport, l’amicale du coin, …etc. bref les loisirs. Ceux-ci permettent par un investissement personnel plus ou moins conséquent d’obtenir des satisfactions immédiates et d’avoir l’impression d’exister. Puis après le weekend, ou les vacances, c’est reparti, l’abrutissement refait son travail de sape….
Nous vivons dans une société façonnée depuis 30 ans par les « élites » économiques, financières, médiatiques et politiques de notre pays dont la spéculation, la complaisance, le copinage, l’affairisme et le sexe en sont la base. La propagande sans cesse rabâchée depuis 30 ans a fini par faire accepter, du moins en apparence, à la population la médiocrité de sa vie par rapport à celle des « élites ». Heureusement qu’il y a des riches pour nous faire travailler, nous n’avons plus les moyens d’entretenir les pauvres, les caisses sont vides…la lobotomisation des esprits avant la domestication définitive du peuple français est sur de bonnes rails !
Si une force à gauche du PS et de ses alliés faisait un bon score en 2012, on peut espérer que le Français moyen, pas si abruti que çà finalement, sauf s’il est raciste, et là on n’y peut rien, voit dans cette force une possibilité de s’identifier. Cela explique pourquoi je voterai la gauche que l’on appelle extrême. Je pense que c’est le seul moyen de redonner l’espoir au précaire, au salarié mal payé et exploité, au petit artisan, au petit commerçant, au paysan … bref aux modestes.
Le français va gentiment attendre les élections avec un scrutin à plus de 30% d’abstentionnistes (les plus pauvres), et en attendant il va accepter une fois de plus les attaques sociales sur sa vie et celle de ses enfants, en espérant que cela aille mieux après les élections. En fait il vaudrait mieux ne pas penser, et faire comme mes collègues de travail ou mes voisins de palier : ne pas s’occuper de politique ;le problème c’est que dans tous les cas la politique s’occupe de nous…fermer les yeux  et  accepter la soumission, ce n’est pas pour moi.
Ecrit par Yan HAMAR

Une Réponse ............ lucide

  1. Tout a été fait pour détourner les Français de la politique. Et, du reste, l’apparent attentisme de ces derniers n’est peut-être pas de l’indifférence ou ce fameux individualisme tant mis en avant.
    La société est en totale mutation. On est passé d’une société largement ouvrière à une société marquée et traumatisée par le chômage avec, et c’est loin d’être négligeable, un espace rural déserté, soumis à la concurrence des agricultures étrangères. Le tissu social a subi des modifications en profondeur. La mise en place des technologies informatisées et automatisées a transformé les lieux de travail, lesquels se sont dépeuplés. Les salariés, quel que soit leur activité, ont davantage de rapport avec un écran qu’avec des collègues.
    La rue est toujours plus l’affaire de véhicules en nombre croissant, de pollution, de stationnement et de bouchons. La rue est de moins en moins un espace convivial, elle est un lieu pour passants pressés.
    A un niveau supérieur, le célibat et le recul du mariage ou de la vie à deux fabriquent une solitude massivement partagée et la pratique collective du divorce plonge les familles dans l’homoparentalité. Les personnes âgées vivent plus longtemps, mais seules et fragilisées. Le seul lieu de rendez-vous, c’est la télé…
    La télé a subi une orientation recherchée et obtenue : l’émission triviale, facile, bêtement ludique, qui incline à la passivité, à la perméabilité. Télé réalité, variétés, séries, essentiellement US, infos tronquées et manipulées. Le soir, après une journée de travail souvent abêtissant, l’aire de repos est cette émission de télé lourde et glauque dans laquelle se vautrent des millions de téléspectateurs.
    Il y avait un parti, le PCF, qui cultivait la solidarité et la pratiquait. C’était les réunions, le porte à porte, les tracts à la porte des usines, des bureaux, des lieux de travail, la vente de la presse, sinon qotidienne, du moins hebdomadaire. Les gens rencontraient les gens, discutaient, échangeaient. Il y avait des actions communes : manifestations, meetings, débats, fêtes, permanences pour parler des difficultés et les surmonter. Tout un peuple militant tissait un maillage humain vivant, chaleureux et solidaire.
    Désormais, c’est l’inquiétude, voire l’angoisse, du crédit, du chômage, des impayés, d’être jeté à la rue. C’est toujours les fins de mois, les difficultés à vivre, à s’en sortir, à exister. Seule la réalité des villes surpeuplées, des campagnes désertées, la solitude, le rêve et la fuite par M6, TF1, la médiocrité, l’imbécillité. Le sport tient lieu de diversion. Tout y passe : les blessures, les transferts, la vie intime des joueurs. On fait dans le people et l’événement : chanteurs, acteurs, personnalités. Est-elle enceinte? C’est dans la presse. Est-il trompé? Aussi. On a fabriqué des « fans », des millions de gens seuls qui croient vibrer par procuration.
    Et c’est l’air malin qu’on proclame : « Tous pourris! » ou « Je ne fais pas de politique, tous les mêmes! », ce qui est, pour une bonne part, la stricte réalité.
    Et c’est ainsi qu’on bombarde, occupe, tue dans des pays entiers. L’Irak, la Libye, la Côte d’Ivoire, la Syrie, peut-être ou alors l’Iran. Dans une sorte d’indifférence générale qui fait de notre monde un univers froid. C’est ainsi qu’on enchaîne les Grecs, les Espagnols, les Portugais, les Italiens et les… Français. De prétendues dettes, de réels plans d’austérité, des drames et des tragédies.
    Mais l’attentisme, c’est une façon d’absorber, d’intérioriser, d’assimiler et de comprendre. Dessous, s’opère le mécanisme intellectuel, la prise de conscience. La colère sourd, la colère gronde. Et gare à la revanche quand tous les peuples s’y mettront…

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