Le député de l’Aisne René Dosière s’est spécialisé dans la traque des dépenses de l’Elysée et du gouvernement. Il sort cette semaine un livre présentant le fruit de ses investigations. Et si on s’attendait à une facture salée de la présidence bling bling, le détail surprend tout de même.
A coup d'interventions à l'Assemblée et surtout de questions écrites très précises, il raconte ses enquêtes. L’une des plus emblématiques fut sa recherche du coût des Garden Party de l’Elysée du 14 juilllet. Il mettra ainsi près de quatre ans à obtenir le montant exact de celle de 2008, qui a coûté 475.523 euros pour 7050 invités. Au chapitre des augmentations nettes de dépense : le transport aérien. Pendant son quinquennat, le président était en avion en moyenne 24 heures par semaine. François Fillon utilise l'avion 674 heures en moyenne par an, soit le double de Dominique de Villepin lorsqu’il était à Matignon. Le record revient à l'ex-ministre de l'Education Xavier Darcos qui "a fait 158 voyages en six mois" en 2009.
Le budget consacré aux commandes de sondages a été multiplié par quatre depuis la présidence de Chirac (de 500 000 euros à 2,2 millions par an). Dans un autre registre, les forces de sécurité consacrées à la protection du président lors de ses déplacements ont presque triplé, pour arriver selon le député à 450 000 euros de frais de sécurité par tournée. Soit 600 000 euros pour 2 heures de serrage de mains en province a calculé le député.
M. Dosière s'est aussi amusé à calculer le coût de revient d'un ministre (coût total, avec la communication, déplacement, loyers, « train de vie » et conseillers compris) et parvient au chiffre de 17 millions d'euros par an. Un tiers de cette somme étant consacrée à la communication personnelle du ministre.
Des frais de bouche du président (12000 euros par jour, dimanche inclus), à la facture de l’avion présidentielle, Dosière détaille tout dans son ouvrage « L'Argent de l'État », qui sortira jeudi aux éditions du Seuil. Il y fait aussi quelques propositions pour plus de transparence, moins d’abus et une plus claire séparation entre dépenses publiques et frais privés.
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