Il y a quelques semaines des journaux étalaient les prétendues préférences de vote des agriculteurs, à l’occasion des élections présidentielles. Il serait bien plus intéressant d’informer les agriculteurs sur les prises de position des uns et des autres.
Ainsi, coup sur coup, le Parlement européen, avec l’accord de tous les groupes politiques à l’exception de celui de Jean-Luc Mélenchon, la gauche unitaire européenne, vient de voter trois textes négatifs pour les petits et moyens agriculteurs.
D’abord ce qui a été baptisé le « paquet lait ». Il s’agissait de la première législation agricole d’envergure depuis la mise en œuvre du traité de Lisbonne qui permet au Parlement européen d’être co-législateur avec le Conseil européen. La majorité du Parlement européen aurait pu, à cette occasion, écouter les producteurs de lait. Il ne l’a pas fait. Au contraire ! Celui-ci acte définitivement la fin des quotas laitiers et la fin du système d’un prix minimum, au profit de la liberté de production, combinée à la soumission du prix à la production à la volonté de la dizaine de multinationales du lait qui sévissent en Europe, au travers d’un système de contrat de livraison. C’est la voie ouverte à la loi de la jungle où les plus gros producteurs écrasent et éliminent les petits, qui ne peuvent supporter des abaissements permanents des prix à la production. Cette concentration, avec de grandes unités de production, est contraire à l’environnement et à un aménagement harmonieux du territoire. Le groupe de Jean-Luc Mélenchon a voté contre.
L’autre mauvais coup, au moment où tant de bruit est fait autour de la défense de nos productions nationales, est l’acceptation d’un accord de libre-échange avec le Maroc. Celui-ci aura pour conséquence une mise en concurrence entre nos producteurs de fruits et légumes et ceux du Maroc. Autrement dit, c’est un coup de poignard pour l’emploi agricole, le niveau des rémunérations des paysans ici, pendant que ceux du Maroc seront encore plus exploités. Le groupe de Jean-Luc Mélenchon a voté contre.
Voici une preuve selon laquelle il n’y a aucune fatalité aux difficultés. La vie dans les exploitations agricoles dépend de choix politiques.
Dernier exemple : le jeudi 15 mars dernier, le Parlement européen votait un drôle de compromis. Il est présenté comme un texte visant à mettre un terme à la guerre commerciale sur « le bœuf aux hormones américain ». En vérité, il s’agit plutôt d’une capitulation de l’Union européenne face aux exigences nord-américaines qui vont nous exporter plus de viande bovine, au moins 45 000 tonnes d’ici quelques années. Seuls les députés du groupe de Jean-Luc Mélenchon ont voté contre.
Voilà trois exemples qui, s’ils sont connus, doivent faire réfléchir les agriculteurs avant d’aller voter. La même ligne de fracture existe au sujet de la prochaine réforme de la Politique agricole commune, livrant encore plus nos exploitations familiales au vent mauvais de l’ultralibéralisme destructeur.
Ces faits montrent que les vrais défenseurs des petits et moyens agriculteurs et des consommateurs sont au Front de Gauche. C’est donc bien le vote utile pour soi. Utile pour se défendre et changer.
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