Coup de théâtre ! Eric Besson se rallie à Hollande
Coup de théâtre à quelques heures du premier tour de l'élection présidentielle. Éric Besson, ministre de l’Industrie, vient d'annoncer cette nuit sa démission du gouvernement afin d'apporter son soutien à François Hollande.
Coup de théâtre à quelques heures du premier tour de l'élection présidentielle. Alors que la côte de Nicolas Sarkozy est au plus bas dans les sondages d'opinion, un nouveau coup sévère vient d'être porté à la campagne du candidat UMP.
Dans une interview accordée à Libération, Éric Besson, ministre de l’Industrie, vient d'annoncer cette nuit sa « démission du gouvernement afin d'apporter son soutien à François Hollande. »
Dans une interview accordée à Libération, Éric Besson, ministre de l’Industrie, vient d'annoncer cette nuit sa « démission du gouvernement afin d'apporter son soutien à François Hollande. »
FAIRE TOMBER LE MASQUE
Interrogé par Nicolas Demorand, directeur de publication deLibération, M.Besson a déclaré vouloir « faire tomber le masque d'ignominie porté depuis cinq ans » en révélant au grand jour son « rôle d'agent infiltré au sein du gouvernement de Nicolas Sarkozy. »
Membre de l'équipe de campagne de Ségolène Royal en 2007, Éric Besson avait démissionné de son mandat de secrétaire national à l'économie du PS puis rejoint Nicolas Sarkozy peu avant le premier tour de la précédente élection présidentielle. Un acte qualifié à l'époque de "traîtrise".
« Croyez-moi, en 2007, sans en parler à personne, j'ai décidé seul degagner les rangs de l'adversaire », a confié M.Besson. « J'ai considéré que tout était perdu avec Ségolène, mais je me refusais à laisser la France entre les mains d'un fou dangereux, un maboul complètement cintré qui voulait saigner les pauvres pour goinfrer les riches. Je suis vraiment de gauche, moi, monsieur ! »
« Croyez-moi, en 2007, sans en parler à personne, j'ai décidé seul degagner les rangs de l'adversaire », a confié M.Besson. « J'ai considéré que tout était perdu avec Ségolène, mais je me refusais à laisser la France entre les mains d'un fou dangereux, un maboul complètement cintré qui voulait saigner les pauvres pour goinfrer les riches. Je suis vraiment de gauche, moi, monsieur ! »
DES CHIFFRES FAUX
Pressé de s'expliquer sur son zèle à la tête du ministère de l’Identité nationale et de l'UMP, Éric Besson a ensuite lâché une bombe politique. « Que ce soit à la Prospection, à l'Industrie ou à l'Immigration j'ai systématiquement contrevenu aux ordres du malfaisant Nicolas Sarkozy en présentant des chiffres faux, systématiquement faux ! »
L’ex-ministre a rejeté l’accusation de sabotage de l’action gouvernementale en plaidant avec emphase pour son « sens de la dignité et son respect pour la valeur de tous les individus fondée sur la capacité de tout citoyen à déterminer entre le bien et le mal. »
Puis d'ajouter qu'en admirateur du cinéma de Louis Malle, il lui était « évidemment impossible d'être le salaud de l'histoire, un traître. De séparer des familles et d'éparpiller des destins. J'ai trop aimé le film "Au revoir les enfants" pour laisser faire ces horreurs. Non, je ne suis pas un traître, croyez-moi sur parole », a particulièrement insisté M.Besson avant d'ajouter qu'il était toujours de gauche et qu'il ne demandait rien en échange de son ralliement, « sinon un poste de secrétaire d'Etat, de préférence dans un ministère avec vue sur la Seine. »
Interrogé sur son modus operandi, Éric Besson a confié que ses cabinets successifs « ont organisé des réseaux d'exfiltration des familles de sans-papiers avec le concours discret de RESF et de la Ligue des Droits de l'Homme. Des préfets, proprement écoeurés par le projet politique de l'abominable Sarkozy, nous ont spontanément apporté leur concours et depuis cinq ans, à la barbe du pouvoir, plus aucun enfant n'a été raflé à la sortie de son école. »
DES RÉACTIONS EN MASSE
Réagissant sur Europe1 Nathalie Kosciusko Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a provoqué l'effroi par des propos particulièrement maladroits, « si le président est réélu, les traîtres et les mauvais Français seront tous pendus à des crocs de boucher ! »
Le candidat du Modem François Bayrou, à la recherche d'un second souffle dans les sondages, a déclaré que « si tout cela s'avérait véridique, alors M.Besson pouvait légitiment retrouver sa place au seinde la République et intégré son équipe de campagne en vue d'un large rassemblement au centre. »
Jean Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, n'a pas commenté les déclarations d'Éric Besson mais s'en est pris avec virulence au candidat Sarkozy : « Ces fascistes parfumés, ces vermines, ces rats qui quittent le navire payent leurs dix ans de politiques néolibérales destructrices. Bientôt l'UMP sera aussi insignifiant que le parti des chasseurs. Nous leur ferons les poches ! We are dangerous ! »
Interrogé sur RTL François Hollande, prochain président de République, a estimé que le « destin de traître » d'Eric Besson le suivrait toute sa vie.
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