Pascale Pascariello a été violemment prise à partie par le service d'ordre de Serge Dassault, candidat UMP, après une question posée à ce dernier dans une réunion publique à Corbeil-Essonnes. En dépit de menaces et de pressions, l'intégralité de la séquence a été diffusée sur France Inter. Extrait sur RadioActu.
Ecouter l'extrait de "Là-bas si j'y suis"
C'est une scène inouïe qui s'est déroulée le 8 février dernier à Corbeil-Essonnes. Dans le cadre des prochaines élections municipales, Pascale Pascariello, l'une des journalistes de l'émission "Là-bas si j'y suis" présentée par Daniel Mermetet diffusée sur France Inter, réalisait un reportage sur les élections à Corbeil-Essonnes.Cette ville est le fief de Serge Dassault, candidat UMP à sa propre succession. La journaliste de France Inter assistait à un meeting public donné à la Bourse du Travail par Serge Dassault. A la fin de ce meeting, Pascal Pascariello a interrogé Serge Dassault, notamment sur la perquisition en novembre 2007 du juge Renaud Van Ruymbeke à la mairie de Corbeil-Essonnes, dans le cadre d'une information judiciaire sur des soupçons d'abus de bien sociaux, ainsi que sur les conditions de la vente d'un terrain à Bouygues.
Pascale Pascariello a alors été huée par l'assistance, tandis qu'elle estviolemment prise à partie par les gros bras du service d'ordre de Serge Dassault. Choquée, la journaliste a toutefois laissé tourner son magnétophone et a enregistré l'intégralité de la séquence, d'une violence incontestable. "Je pense que j'ai dû dire le mot qu'il ne fallait pas. J'ai vu des hommes assez musclés en costume m'entourer. Avant, ils se tenaient aux côtés de Serge Dassault ou gardaient les portes. J'ai été bousculée. Certains habitants, pas des jeunes, d'ailleurs, m'ont aussi agrippée. Je me suis accroupie. J'ai eu peur de prendre un coup. Je ne comprenais pas s'ils voulaient me sortir ou me retenir à l'intérieur. C'était très violent", a expliqué Pascal Pascariello, dans un témoignage rapporté par nos confrères de Rue89.com.
Pendant le déroulement de ces incidents, aucun des élus présents sur l'estrade, dont Serge Dassault, n'est intervenu pour mettre un terme à la bousculade. "Serge Dassault a laissé ses hommes de main et des habitants me prendre à partie très violemment, sans rien dire. Je croyais qu'un maire devait assurer la sécurité de ses habitants", a ajouté Pascale Pascariello. Daniel Mermet (photo ci-contre) a par ailleurs expliqué sur l'antenne de France Inter qu'il a été contacté par Serge Dassault pour vérifier l'identité de la journaliste, et pour le dissuader de relater l'incident en le menaçant de poursuites judiciaires. En dépit de ces pressions, Daniel Mermet a choisi de diffuser cette séquence, qui témoigne de la brutalité inacceptable dont a été victime une journaliste, de la part du service d'ordre du candidat. Des violences indignes d'un grand pays démocratique comme la France, dans lequel la liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux. Cette séquence a été diffusée ce jeudi 6 mars entre 15h et 16h dans l'émission "Là-Bas si j'y suis". Extrait à écouter ci-dessus.
Thibault Leroi pour RadioActu
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