Xavier Bertrand . En mars 2012, son cabinet serait intervenu pour bloquer l'envoi d'une lettre relevant les irrégularités du plan de licenciements préparé par Unilever...
L’Etat, qui s’est toujours dit impuissant pour empêcher la fermeture de l’usine de Fralib, à Gémenos au nord de Marseille, a-t-il au contraire favorisé cette fermeture? C’est ce qu’indiquent en tout cas de nouveaux éléments publiés ce lundi par le Parisien.
Le quotidien s’est procuré les retranscriptions de conversations entre des agents de l’Etat et des salariés de Fralib, qui occupent leur usine de thé «Eléphant» depuis plus de 700 jours pour lutter contre sa fermeture. Ces conversations datent de mars 2012. On y apprend que le cabinet du ministre du Travail d’alors,Xavier Bertrand, serait directement intervenu dans le dossier pour favoriser la mise en place du plan social d’Unilever, propriétaire de l’usine.
>> Des extraits des conversations en question sont consultables par ici
En mars 2012, la troisième version du plan social –les deux précédentes ont été retoquées en justice- finit d’être examiné par la Direccte (Direction régionale de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). Celle-ci a une nouvelle fois relevé plusieurs irrégularités dans le plan de licenciements, révèle le Parisien, et s’apprête à envoyer sa «lettre d’observation» à la justice. Mais celle-ci n’est jamais partie: le cabinet du ministre serait directement intervenu pour «donner consigne à l’administration de fermer les yeux sur l’ultime version du plan d’Unilever», finalement «validé le 20 avril par la justice», écrit le Parisien.
Contacté par le quotidien, l’ancien ministre dément toute intervention de son cabinet dans cette affaire. Ce qui n’empêchera sans doute pas les salariés de Fralib d’aborder le sujet vendredi prochain, lors de leur rencontre prévue à l’Elysée avec François Hollande.
Nicolas Bégasse
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