C’était le 1er mai 1962, en fin de matinée, à In Ekker. Ce jour là, la France procéda à un essai nucléaire souterrain, en présence de militaires et de civils, professionnels et appelés, qui se trouvaient dans le désert du Hoggar en Algérie, dans le secteur de tir de cette bombe baptisée Béryl. Des officiels, comme le ministre des Armées Pierre Mesmer et celui de la recherche Gaston Palewski, avaient fait le déplacement ! Mais aux honneurs et aux félicitations succédèrent très vite la peur, la débandade, le chaos.
A cette date, la France avait déjà réalisé quatre essais atmosphériques à Reggane, en 1960, sur la base d’expérimentation nucléaire du Sahara, et un autre, souterrain, sous la montagne d'In Ekker, le 7 novembre 1961.
De 1960 à 1996, la France procéda à 210 essais nucléaires, au Sahara algérien et dans le Hoggar, puis en Polynésie à partir de 1966. Depuis, au nom d’une France à la recherche de son indépendance nucléaire et d’une politique étrangère autonome, on sait à quels dangers furent exposés les hommes sur place et les conséquences qui en découlèrent pour l’environnement.
La Montagne In Ekker dans le Hoggar en Algérie LOUIS BULIDON©RADIO FRANCE
Selon les rapports officiels, 150.000 personnes, civils et militaires, furent potentiellement touchées par les essais. Des associations d’anciens se sont constituées, et des procès ont été intentés pour faire reconnaître les responsabilités en haut lieu, mais la difficulté de faire aboutir des demandes d’indemnisation semble montrer que le sujet est encore sensible aujourd’hui. La vérité officielle resterait donc à livrer.
Pour comprendre ce qui s’est passé ce jour là, à In Ekker, et le long parcours de ces irradiés jusqu’à aujourd’hui, nous vous proposons, en direct du studio 167 de France Culture, un débat avec les deux auteurs d’un livre paru à l’automne dernier et intitulé Les irradiés de Béryl. L’essai nucléaire français non contrôlé édité par Thaddée, Louis Bulidon, ingénieur chimiste, témoin du drame et Raymond Sené, docteur es sciences physiques, physicien nucléaire, envoyé sur les lieux six jours plus tard.
Une émission émaillée d’archives de l’INA et d’extraits d’un entretien mené par la reporter Catherine de Coppet auprès de Pierre Leroy, alors jeune appelé de vingt ans.
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