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jeudi 27 septembre 2012

Espagne : Un patron de restaurant devenu héros national



Alberto Casillas, lors des manifestations d’hier soir à Madrid
Alberto Casillas est devenu un véritable héros national depuis la manifestation d’hier à Madrid. Cet homme, petit patron d’un restaurant de la capitale, est venu en aide aux manifestants alors que les forces de l’ordre les poursuivaient. S’exprimant dans les médias, Alberto Casillas a affirmé : “Je suis du PP, mais la police est allée trop loin hier.”
Alberto Casillas est devenu un véritable héros national (Photo prise le 26 Septembre 2012)
Source : Le Journal du Siècle

Pepe Mujica, le président de l’Uruguay, fait don de 90% de sonsalaire mensuel : Aller un petit effort Hollande ; tu vois c'est possible de vivre "normalement"


Pepe MujicaIssu d’une famille de fermiers et ancien guérillero des Tupamaros, le président de l’Uruguay, José Mujica, alias Pepe Mujica, n’a pas renié ses origines sociales et ses convictions d’homme du peuple. Malgré son accession au pouvoir en 2010, il continue de vivre dans le cadre buccolique de sa ferme de Rincón del Cerro avec sa femme, la sénatrice du Mouvement departicipation populaire, Lucia Topolanski, et leur chienne.
Mújica fait don de 90% de son salaire à des organismes d’aide sociale, à des ASBL, à son parti Frente Amplio ou encore à des ONG. Le président de l’Uruguay reçoit environ 250.000 pesos uruguayens par mois, soit 9.500 euros, pour sa charge de chef de l’Etat mais il ne perçoit réellement de ceux-ci que 20.000 pesos, ce qui équivaut à 760 euros.
Pepe Mujica n’a de cesse de répéter qu’avec cette somme, il peut aisément subsister et que c’est un impératif car d’autres Uruguayens vivent avec beaucoup moins. Pour ses déplacements officiels, pas de voitures de luxe, une simple Chevrolet Corsa fait l’affaire. Avant, à la fin de la dictature, Mújica, alors député, avait pour habitude de se déplacer en Vespa.
Pepe Mujica ne se soucie guère du protocole de la fonction présidentielle. Dernier exemple en date, sa sortie dans le quartier Paso de la Arena à la recherche d’un article pour sa salle de bains. Ce jour-là, le président, chaussé d’espadrilles et vêtu d’un training, fit son acquisition puis se joignit spontanément à l'invitation d’un groupe de jeunes du quartier, membres du club de football Huracán. De retour à sa ferme, protégée un cordon de police sommaire, Mujica reprit ses travaux de culture.
Selon sa dernière déclaration présentée au Conseil de Transparence et Ethique Publique, Mujica ne possède qu’une Volkswagen Fusca de 1987 estimée à 1.945 dollars. Il ne détient ni compte en banque ni dettes. La ferme est au nom de sa femme, la première dame Lucia Topolanski, qui fait elle aussi don d’une partie de son salaire.
Source : Lecciones de libertad

mercredi 26 septembre 2012

Guillaume VENERONI , en poésie appelle à une mobilisation consciente contre l'oligarchie au pouvoir / OYEZ BONNE GENS



    OYEZ BONNE GENS !!! 

Oyez, oyez bonne gens.

Réveillez-vous il est temps.

Au quatre coin du monde,

La colère monte et gronde.

Allons-nous encore longtemps,

Laisser faire tous ces puissants,

Qui foutent en l’air nos vies

Considérant qu’il suffit,

De nous laisser les restes

Sans le moindre complexe ?

Ça bouge dans tous les pays !

De l’Espagne à l’Italie,

Il souffle un vent de colère.

Qui crie, marre de la galère.

Tous ensembles à l’unisson,

Avec force et conviction

Rejetons cette misère.

Ils ne nous feront pas taire.

Nous ne leurs lâcheront rien,

A tous ces politiciens.



Guillaume VENERON

voici le coup de gueule de Paul Jorion ;ce matin suite aux violence policière d'hier à Madrid , cet économiste plutot réservé n'ésite plus à appeler un chat un chat ,


Je suis en train de regarder en direct ce qui se passe en ce moment à Madrid et voici ce que j’ai à dire : Messieurs et Mesdames les idéologues, les vendeurs de salades et de boniments, d’austérité parce que « les salaires sont trop élevés, vu la compétitivité », de « vous avez vécu au-dessus de vos moyens », votre responsabilité est très lourde dans ce qui est en train de se passer et qui va encore se passer du fait de votre incurie et surtout, de votre inféodation à l’argent que vous mettez par-dessus tout, par-dessus ce qui nous fait humains.

samedi 22 septembre 2012

Manouchian Michel.lettre à,son épouse juste avant d'être exécuté , puisse cette lettre rappeler à tous la frgilité de la liberté , celle qui est largement entamée par la dictature actuelle du fric..


Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,


Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.


Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.



Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.




Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.




Manouchian Michel."

vendredi 21 septembre 2012

OGM ,l'avis pertinent d'un camarade qui n'est ni attaché à la production ni à la distribution , mais qui .... réfléchit : Daniel Levieux


MOGM

Oh les Gros Menteurs !

Les OGM ne sont guère qu'un révélateur supplémentaire de l'infamie capitaliste.
Ils ont déjà frappé depuis longtemps, dans la population française au moins. Trois grandes populations à risque sont repérables :
1. les professionnels du profit, qui prient sans répit les dieux du capital au temple de la bourse, jouent l'inflation de leur fortune contre la vie des hommes et de la planète. 
Peu leur importe que l'espérance de vie recule (cf. le virage "heureux" de la Russie qui s'est "débarrassé du communisme" pour développer l'analphabétisme, les inégalités et la misère raccourcissant de l'espérance de vie), ils considèrent qu'au-delà de l'âge raisonnable jusqu'auquel le consommateur taxable est plus générateur de profit que de coût, l'intérêt de le conserver s'amenuise. 
Peu leur importe, de la même façon, que nombre de maladies chroniques inexplicables par un surcroîtdes menaces virales ou bactériennes pourrissent la vie de millions d'enfants, de femmes et d'hommes, les marchands de potions et réparateurs d'humains en tous genres ne manquent pas d'aplomb pour s'assurer les débouchés nécessaires aux soins des victimes de leur propre industrie qui les rend malades et les casse au travail, les OGM auraient aussi cette double vertu cardinale d'interdire aux humains de maîtriser la production de leur alimentation et de les empoisonner à la fois... nouveau marché ouvert à l'horizon, celui de la poudre de perlin-pimpim à vendre en contre poison... Toute ressemblance avec les marchés de l'obésité, du cholestérol, des allergies (et j'en passe !) serait-elle vraiment pure coïncidence ?
2. les professionnels des médias qui font dans le culte du présent et ne sont plus guère capables d'autre chose que d'afficher les dépêches d'agences sans analyse ni commentaire disent à qui veut l'entendre que les OGM sont bien incontournables puisque notre agriculture se montre maintenant incapable de fournir la nourriture nécessaire à nos animaux de boucheries et à nos volailles. Que diantre, un hexagone qui s'étend sur un millier de kilomètres du nord au sud et d'est en ouest en milieu tempéré serait-il à ce point déglingué qu'il ne soit plus capable d'assurer sa propre subsistance ? Le soja OGM américain, le colza OGM américain, le maïs OGM américain ou l'huile de palme sont-ils à ce point indispensables à notre survie ? Et, si jamais c'était le cas, ne peut-on pas s'intéresser aux causes du phénomène, à ses tenants et aboutissants ? Il y a là j'en suis sûr un formidable travail pour les journalistes. J'en connait un au moins, Gérard Le Puill, mais ses propos ne sont guère relayés. Accessoirement les investigateurs peuvent pousser leur curiosité du côté des maîtres financiers des médias qui depuis des décennies en ont fait les OGM intoxiquant les cervelles. Télé commerciale et fast-food, même combat !
3. les professionnels du pouvoir politique, intermittents du spectacle qui l'accaparent avec l'intention de mourir sur scène sont aussi victimes bien consentantes des OGM dans le grand cirque écolo. Fiche verte par-ci pour un dossier de marché, Grenelle de l'environnement par-là, chantier TGV mis au repos par un petit triton... l'intention écolo aurait donc bien infiltré tous les grands mondes jusqu'à l'éolienne du jardin particulier ou le vert des panneaux du toit... Quant au respect des belles promesses affichées sourire photo le jour d'avant par les signataires du marché ou du contrat, que devient-il le jour d'après quand quelques clandestins se gavent les poumons dans la fumée noire des engins de la sous-traitance, quand les marchands s'évaporent dans les faillites ? Dans le domaine des OGM comme dans d'autres qui touchent à la sphère de l'environnement, de la vie des hommes et de la santé du monde, les pouvoirs politiques se gardent bien de porter le fer là où il faut. Interdire la culture, et tolérer le commerce d'importation... La duplicité est bien là érigée en principe de morale publique. Depuis des décennies les politiques publiques en matière agricole n'avaient pour but que l'anesthésie préalable à l'euthanasie. Créer assez d'injustice dans un système qui fait se disputer ceux qui quêtent l'aumône plutôt que s'unir et s'entraider ceux dont les intérêts se croisent est bien la recette commune de la marmite française européenne ou planétaire. Ils tendent ainsi le drap vert du champ opératoire pour cacher aux victimes l'oeuvre de leurs bourreaux.

Tant que la loi de la République (soumise à celle du marché !) tolérera la spéculation sur la récolte du blé pas encore semé sur les marchés à terme qui fait briller le céréalier en costume de trader... 
Tant que la loi et l'usage toléreront que l'éleveur ne soient plus qu'un petit rouage grinçant coincé, obligé par ses engagements contractuels en amont et en aval avec le grand monde de l'agroalimentaire... 


  • La petite minorité des grands privilégiés de la fortune faite du sang des vivants continuera de voir s'ouvrir les portes du paradis... fiscal et de la vie de château.
  • La poignée de ses serviteurs aussi veules que zélés séchera au purgatoire oubliant que les chiens de garde du capital n'ont droit qu'au confort de quelques niches... certes fiscales, mais à l'écart du château.
  • La grande masse de l'humanité devrait-elle pour autant se résoudre à l'enfer d'une vie de soumission et de désespérance sur tous les continents ? Chair à canon des guerres d'antan ou porte-flingues des guerres des autres, crève-la-faim d'aujourd'hui, assoiffés de demain, les hommes n'auraient-ils d'autre choix que de subir les lois du fric ou du marché de leur terre à leur table ?



S'il ne fallait qu'une bonne raison pour condamner ce monde et anéantir le capitalisme le refus de la "marchandisation du vivant" devrait suffire. 
N'est-ce pas même la première condition nécessaire ?

Les OGM ne sont là qu'un des épisodes du long feuilleton du combat de l'humanité pour sa (sur)vie et sa liberté. 





Pour s'en convaincre, et s'il en était besoin, la lecture de la quarantaine de pages de la petite brochure de propagande communiste à destination des paysans écrite en 1927 par Ernest Montusès forgerait bien la même conviction.




Source:

jeudi 20 septembre 2012

L'austérité institué en traité , entre dans les constitutions , ainsi les peuples foncent à leur mort plus surement qu'avec un fusil sur la tempe...

L'austérité , mais dans le calme
 De Frédéric Lordon


Le « jeu de la mauviette » (chicken game) est un jeu de con : deux voitures se précipitent l’une vers l’autre, le premier conducteur qui dévie de la ligne pour éviter la collision est la « mauviette ». Il existe cependant une version « Fureur de vivre » plus stupide encore : les deux voitures parallèles fonçant vers un précipice, le dernier qui s’éjecte de la voiture pour ne pas faire le grand saut a gagné. On notera que dans cette version-là, les deux voitures sont perdues à coup sûr et le cas échéant un conducteur (ou deux) avec – death without a cause.
C’est à cette merveille d’intelligence que la zone euro semble avoir décidé de s’adonner depuis trois ans – en tout cas jusqu’à la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) du 6 septembre. Les pays en détresse n’ont même pas à appuyer sur l’accélérateur, ils roulent tout seuls vers l’abîme et à tombeau ouvert. A leur côté, la BCE, qui peut les sauver, roule en parallèle mais en les regardant sans rien faire tant qu’elle n’aura pas la certitude que les « assistés » s’engagent irrévocablement dans un programme d’austérité – c’est-à-dire à souffrir mort et passion… A ce compte-là, les pays en difficulté entraînent toute la zone euro dans l’effondrement, le seul moyen qu’aient trouvé les institutions européennes de les « aider » les tuant plus sûrement. La BCE quant à elle ne bouge pas, tétanisée par les querelles byzantines de définition de son mandat, et prête à n’intervenir inconditionnellement qu’au tout dernier moment – c’est-à-dire trop tard. Pendant ce temps le bord du gouffre se rapproche gaillardement…

L’aléa moral ou le symptôme 
de la Désunion européenne

« Aléa moral » est le nom technique donné à la méfiance interne qui ravage une Europe méritant chaque jour un peu moins le nom d’Union – à supposer qu’elle ait jamais pu le revendiquer. Car la dissociation est partout : entre les Etats, entre les institutions – et puis aussi, plus grave, entre les peuples (Allemands contre Grecs, Grecs contre Allemands, Finlandais ayant soupé de l’Europe et des Européens, extrêmes droites un peu partout… L’Europe demandait à être jugée à l’aune de la paix et de l’amitié entre les peuples, nous y sommes…) En tout cas, voilà maintenant les Etats dominants prisonniers du piège qu’ils ont eux-mêmes armé : l’Allemagne et ses affidés, s’appuyant sur la contrainte des marchés obligataires, mais autant de leur propres penchants, imposent à toute la zone euro des politiques d’austérité dont on pouvait savoir dès 2010 qu’elles iraient infailliblement à l’échec – c’est d’ailleurs cette catastrophe annoncée qui s’actualise comme au ralenti depuis deux ans, portée par l’implacable tempo de la macroéconomie.
Alignée sur l’Allemagne (à quelques détails près), la BCE ne redoute rien tant que les Etats aidés ne s’abandonnent à une molle langueur et cessent leurs « efforts » de « réforme » sitôt qu’on les aura allégés d’un peu de pression. Faire pression : voilà le maître-mot, l’obsession des Etats dominants et des institutions européennes à l’encontre des Etats en difficulté ; les maintenir sous pression, oui sous une saine pression, seul moyen de leur faire faire enfin un peu de « réforme » ; c’est pourquoi à la pression des marchés obligataires qui coupent l’accès au refinancement des Etats, on ajoutera la pression auxiliaire du secours européen refusé ou atermoyé, pour que, bien pris à la gorge, les « assistés » n’aient plus d’autre solution que de se jeter dans les pattes de la conditionnalité – et alors tout y passe : effectifs et rémunérations de la fonction publique, équarrissage de la protection sociale, notamment des retraites, déréglementations inespérées (des professions protégées, du marché du travail), privatisations à gogo, un régal. Il ferait beau voir dans ces conditions que la BCE intervienne tant soit peu en avance, au risque que les intéressés retrouvant un peu d’air n’aient plus le goût de l’apnée volontaire.
Mais voilà où la gestion malavisée de l’aléa moral rejoint – rejoignait ? – lechicken game (à la con) : 1) la BCE refuse d’intervenir car il n’y a, par construction, aucune conditionnalité accompagnant son action : la banque centrale ne noue pas de relation avec des Etats mais s’adresse à l’open market ou bien aux banques ; 2) plus la BCE tente de maintenir son bras de fer, plus les Etats fragiles se rapprochent du point de bail-out, c’est-à-dire du passage par la case FESF (le Fonds européen de stabilité financière [1])… précisément là où la BCE veut les envoyer, puisque le FESF, lui, dispose des armes de la conditionnalité ; or 3) si le FESF a su absorber les sauvetages grecs, irlandais et portugais, il en irait tout autrement si l’Espagne et l’Italie se présentaient au guichet ; 4) la BCE voit se rapprocher le bord du précipice mais ne veut pas sauter de la voiture en premier, elle attend le point de catastrophe, celui où tout explose pour de bon puisque tant qu’on n’y est pas totalement, il reste, par définition, une possibilité que les assistés potentiels s’avouent des assistés réels – et, réduits à toquer à la porte du FESF, se laissent saisir par la conditionnalité.
Evidemment, tout aurait été plus facile, et pour tout le monde, si la BCE était intervenue dès le départ pour racheter les dettes souveraines et éviter les envolées absurdes de taux qui ont précipité certains Etats dans des situations impossibles. Mais pour la BCE, bien d’accord en cela avec l’Allemagne, « plus facile », c’est toujours « trop facile ».

La BCE : survivre aussi

Comme on l’a fait remarquer dès le début, le jeu idiot a pour désagréable propriété de menacer jusqu’à l’intégrité du « gagnant ». La chose n’a pas échappé à la BCE qui s’est trouvée mise sous tension croissante à mesure de ses propres refus. Car abandonner les pays en difficulté, sous prétexte de les forcer à la vertu macroéconomique (en les contraignant à l’ajustement structurel), a eu pour unique résultat de répandre la pourriture dans la zone euro au point où l’existence même de la monnaie unique s’est trouvée mise en jeu. Qui eût cru il y a encore cinq ans que les dirigeants européens auraient à se fendre de déclarations solennelles pour jurer que « l’euro est irréversible » et que « tout sera fait pour qu’il en soit ainsi » ? Comme pour la vertu de la femme de César, il est à craindre qu’il ne soit trop tard quand la question est simplement posée. Or la BCE veut bien jouer au chicken game mais pas jusqu’au bout tout de même puisque, mine de rien, avec la survie de l’euro, il y va… de la sienne propre ! Plus d’euro, plus de BCE : c’est un argument que même la BCE comprend.
Et qui lui donne à penser. Davantage qu’à l’Allemagne, en passant, à propos de laquelle on pourrait assez facilement construire une rationalité d’abandon de la monnaie unique et de retour au mark – certes beaucoup d’exportations perdues à la clé, mais au moins le respect enfin garanti à nouveau des sacro-saints principes de la politique monétaire ; on propose d’ailleurs à ce sujet la conjecture suivante : si l’Allemagne se trouve un jour en situation de devoir faire un choix exclusif entre l’euro et ses principes, elle choisira ces derniers (c’est-à-dire un néo-deutschmark).
La BCE en revanche n’a à choisir qu’entre l’être et le néant… Or, comme toute institution – comme toute chose – elle aspire à persévérer dans son être. C’est pourquoi elle se trouve à gérer des compromis extraordinairement délicats entre 1) son désir de survie, 2) ses principes constitutifs, et 3) ses puissances tutélaires – essentiellement l’Allemagne. Il lui faut donc trouver l’étroit passage qui lui permettrait de sauver l’euro (et elle avec…) (objectif 1) ; tout en accordant le moins possible aux Etats en difficulté, mais un peu quand même, car à simplement prolonger la stratégie de ces dernières années, tout finira au chaos (objectif 2) ; accorder « un peu », donc, mais pas trop au risque que ce soit toujours trop pour l’Allemagne (objectif 3) qui, par Bundesbank interposée dit non à tout (et elle peut se le permettre sans risquer de cesser d’exister).
On en était là lorsque Mario Draghi a choisi de faire un pas plus résolu du côté de sa survie – c’était le 26 juillet et la déclaration qu’il était prêt à fairetout ce qu’il faudra pour sauver l’euro, « believe me », a suffisamment frappé les esprits. Il aura fallu tout de même un bon mois pour que la BCE joigne le geste à la parole et se décide, le 6 septembre, à annoncer un programme d’intervention illimité sur les marchés secondaires des titres souverains attaqués (dit OMT pour Outright Money Transaction). De cette sortie, promise à des effets retentissants et cette fois plus durables que le programme LTRO [2] en direction des banques, le commentariat européiste s’empresse déjà de chanter qu’elle a sauvé l’euro – Eric Le Boucher dans un élan de bonheur à la limite de l’humidité ne s’exclame-t-il pas : « Que de bonnes nouvelles venues d’Europe ! » [3] Du point de vue des populations malheureusement il y a matière à se demander ce qu’il faut vraiment penser de la « bonne nouvelle » et si, pourtant longtemps appelée, cette intervention de la BCE n’est pas en fait la pire des solutions : celle qui stabilise le système tout en maintenant intacts ses catastrophiques fonctionnements internes.

Une stabilisation pour le pire

A l’évidence le programme OMT a pour finalité de contrôler les taux d’intérêt souverains et d’éviter les embardées que leur imposent les paniques spéculatives autoréalisatrices. Mais sur quelles échéances et pour viser quelle valeur-consigne ? Seules les maturités entre un an et trois ans seront soulagées, manière de dire que les taux de refinancement souverains redeviendront humains pour un petit moyen terme seulement – il ne s’agirait pas que les Etats s’imaginent pouvoir sécuriser de la ressource financière bon marché à dix ans… Des taux « humains » mais de combien au juste ? Cela, on ne le saura pas. La BCE a refusé d’indiquer des valeurs-cibles auxquelles ramener les taux d’intérêt, une autre façon de maintenir le rapport de force dans la gestion de l’aléa moral puisque les Etats ne pourront jamais jouir d’avance d’un coût de ressource garanti, et que la BCE se réserve la latitude de les menacer de nouveau si jamais ils ne se tenaient pas à carreau – soit repartir pour une manche de chicken game…
Disons également que cette incertitude a sa part de vertu quand elle s’exerce en direction des marchés financiers qui, ne connaissant pas les cibles de la BCE, se sentiront toujours exposés au risque de l’avoir dépassée et de se faire « taper » par une intervention blitz. Ceci mis à part, la BCE fait donc tout pour garder les Etats fautifs « dans sa main » – et pour avoir la possibilité de serrer à la moindre incartade. Elle fait même davantage encore puisque les interventions OMT ne se feront qu’à la condition d’expédier le pays bénéficiaire dans les pattes du FESF, c’est-à-dire de la Troïka et de ses humanistes. Comble presque esthétique de l’empapaoutage, du fait même du programme OMT on verra peut-être certains pays passer par la case « conditionnalité » mais sans toucher les euros du FESF ! – puisque la BCE « les aide déjà »…
Si l’on n’avait en tête la longue permanence de l’Allemagne dans ses obsessions monétaristes, on finirait presque par se demander quelle aberration a retenu si longtemps la BCE de jouer ce coup en fait assez efficace. Assez efficace, il l’est car il a la propriété d’opérer la pire des stabilisations possibles, la stabilisation du « système » seul, entendre par là l’attelage mi-conflictuel mi-complice des marchés et des politiques européennes orthodoxes – les populations n’entrent pas dans cette définition du système. Présumant que, même si elle ne le dit pas, la BCE doit avoir une petite idée des taux plafonds, la finance va cesser de s’emballer et revenir au calme ; de leur côté, persuadés que ces taux plafonds seront fixés suffisamment haut pour ne pas rendre la vie trop facile aux Etats bénéficiaires, le cartel orthodoxe est bien assuré que l’agenda néolibéral de l’austérité reste d’une inaltérable actualité.
Nous voilà donc entrés dans ce qu’on pourrait appeler un régime d’austérité sub-atroce, en fait le pire de tous, en tout cas du point de vue du « hors système » – les populations. Sub-, car à l’évidence, à objectif de déficit équivalent, la restriction est un peu moindre avec des taux d’intérêt de 4 % que de 7-8 % (ou plus). Mais -atroce toujours car, tout autant d’évidence, les programmes d’ajustement structurel ne connaîtront pas le moindre ralentissement significatif. Il devrait donc être bien clair que les contradictions profondes des politiques économiques européennes demeureront, parfaitement inentamées : la coordination des restrictions nationales continuera de produire sans coup férir la récession régionale. Mais dans un environnement financier (temporairement) déshystérisé par les stabilisateurs du programme OMT.

Non plus l’austérité, mais l’austérité dans le calme…

Combien de temps en durera l’effet sédatif, nul ne peut le dire avec certitude. Mais, avec une bonne probabilité, suffisamment longtemps pour désamorcer la dynamique d’explosion de l’euro telle qu’elle menaçait de devenir critique depuis cet été. Voilà donc le splendide résultat que va produire, un temps, l’intervention de la BCE : en lieu et place de l’austérité tout court, l’austérité dans le calme – dans le calme des marchés bien sûr. Dans ce petit moyen terme, les populations, qui n’avaient plus pour elles que les espérances paradoxales du pire, c’est-à-dire la perspective d’en finir avec leurs souffrances par l’effondrement endogène de la construction monétaire européenne, les populations, donc, vont replonger de plus belle dans l’ajustement structurel sans même le secours des contradictions européennes, temporairement contenues par la BCE, et dont la divergence constituait la seule manière de mettre un terme à leurs épreuves. Car c’est à cela qu’en étaient réduits les peuples européens : à attendre le soulagement de l’explosion générale ! radieuse perspective politique, on en conviendra. Même cette issue de désespoir est désormais fermée…
En tout cas pour quelque temps. Il est bien certain en effet que, pendant la période de stabilisation, la macroéconomie continue de faire son œuvre, et la restriction d’engendrer implacablement la récession. Même sachant la BCE dévouée à se charger de titres souverains, les marchés obligataires recommenceront à tiquer de voir les déficits se réduire aussi lentement, c’est-à-dire les ratios de dette continuer d’exploser, les objectifs troïkesques indéfiniment différés, etc. A ce moment là, de nouveau, il faudra inventer quelque chose, et le cartel orthodoxe se trouvera reconduit à ses contradictions fondamentales : car, sauf à être un patch de plus, le « quelque chose » en question supposera de détendre l’une des contraintes constitutives du cartel, soit, au minimum, jeter à la rivière les principes « allemands » pour adopter des politiques macroéconomiques enfin contracycliques et « neutraliser » d’une manière ou d’une autre le fléau des marchés obligataires, pour laisser à ces politiques le temps de faire leur travail dans le calme.
Pour l’heure, nous voilà dans cette épaisse mouscaille où la BCE a sorti le scotch extra-large pour empêcher l’euro de s’effondrer en pièces façon 2CV de Bourvil dans Le Corniaud (« elle va marcher beaucoup moins bien forcément »), où Hollande pense avoir honoré ses promesses en ramenant des cacahuètes de croissance d’un sommet bruxellois, se croit par là autorisé à faire ratifier hors de toute consultation populaire le traité concocté par son prédécesseur, et nourrit par là même le grief très bien fondé de l’indifférenciation UMPS, pour ouvrir des boulevards à la « différence » FN, et où, pour finir, le colmatage de fortune de la BCE laisse l’austérité pour seul horizon, avec d’autant moins d’appel qu’elle est maintenant présentée comme la contrepartie naturelle de cette insigne faveur…
En un raccourci politique saisissant qui dit tout de l’abîme creusé entre elles, l’oligarchie européiste reprend espoir au moment précis où les populations sont jetées au tréfonds du désespoir.
C’est pourquoi il va bientôt falloir passer à autre chose [4].

lundi 10 septembre 2012

Mentir , ou ne pas tenir ses promesses ? Pour Hollande se sera et l'un et l'autre!



LES CHOIX QU’ON VEUT TENIR SECRETS

Par Paul Jorion


Comment faire pour ne pas avoir l’air d’avoir carrément menti durant sa campagne électorale ? C’est un problème qui se pose à certains dirigeants politiques parvenus au pouvoir. Heureusement pas à tous.
M. François Hollande avait affirmé à l’époque, qu’il serait question avec lui de croissance et non d’austérité. Une clause de croissance, au montant purement symbolique, fut donc accrochée au plan « Merkozy », qui fut par ailleurs simplement entériné.
L’imposition de 75% des revenus au-dessus du seuil des un million d’euros, est une mesure dont la formulation est claire et donc plus difficile à vider de tout contenu. Mais, comme il nous est donné de voir ces jours-ci, c’est loin d’être impossible.
Un moyen simple aurait été de faire passer le seuil à deux millions d’euros pour un ménage, mais ce moyen-là d’émasculation a, pour le moment en tout cas, été écarté. Un autre moyen consiste à faire de la mesure, une mesure provisoire. De ce côté-là, c’est réglé : deux ans maximum. Un autre moyen d’émasculation est d’additionner toutes les formes de taxation. Là aussi, c’est fait : impôts sur le revenu, CSG-CRDS seront défalqués des 75%. Mais le plus fier moyen de réduire la mesure à néant est d’en exonérer les revenus du capital. Et là aussi : c’est fait !
Le travail, c’est dégoûtant, et les revenus du travail sont une honte pour la nation. Il est donc normal de décourager autant que faire se peut par l’imposition, et le travail, et les revenus qu’on en tire. Les revenus tirés du capital sont eux le fleuron de la richesse d’une nation et, étant en grande partie le produit du travail de quelqu’un d’autre, il est essentiel de ne pas y toucher. Sans compter le capital lui-même, dont il ne faut à aucun prix corriger la répartition au sein de la nation, étant le fruit de la propriété privée et de la sainte émulation que celle-ci engendre. Le gouvernement de M. Ayrault a eu le courage, pour ne pas dire l’audace, de tenir compte de tout ceci.
L’imposition de 75% des revenus au-dessus du seuil des un million d’euros est donc d’ores et déjà retombée au niveau qui lui était probablement promis : celui du purement symbolique. Le Président français a d’ailleurs tenu à le souligner dans son entretien d’hier soir : « Il s’agit de donner l’exemple, pas de dégager des recettes supplémentaires ». Ouf ! on avait eu peur !
Les économistes du XVIIIe siècle étaient de grossiers merles qui parlaient de « classes laborieuses » et de « classes oisives », attirant ainsi l’attention sur le fait que les « classes oisives » se fichent du fait qu’on les impose sur leur labeur puisqu’elles en font le moins possible. Chaque type de société fait un choix entre « classes laborieuses » et « classes oisives ». Se proclamer « de Gauche » et garder secret le choix qui a été fait en réalité, ne change rien à l’affaire.

dimanche 9 septembre 2012

Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde, sans ni loi sauf la soif du fric ...

   Dans plusieurs décennies  ,quand les enfants de nos enfants regarderont  ce qu'ils appellent aujourd'hui " la crise",  ils constateront que la plus immense escroquerie jamais vue au niveau mondiale s'est mise en place sur le dos des peuples .

 Le capitalisme montre son visage le plus hideux , le plus monstrueux , le plus criminel , et pourtant le régime continue , et continue au point que tous les gouvernements se prostituent , la France ne déroge pas  à la règle  , le gouvernement socialiste à tout pouvoir pour stopper cela , tout pouvoir quoi qu'ils disent , mais non ce sera le peuple qui  sera sucé , exploité , et la misère ira grandissante tant que ce même peuple reprenne ces bastilles  au fondations dites en or , c'est possible , souhaitable même obligatoire si l'on ne veut pas que l'humanité sombre dans un long hiver dont l'issue réelle n'est même pas connu , mais certainement pire que la déflagration de plusieurs bombes atomiques ,
J'entend déjà certains penser que je suis fou ou près à me  suicider , mais non c'est la société qui se détruit  elle même tout simplement parce que le peuple a tellement peur de ce qui se produit qu 'il joue à l"autruche " et pendant ce temps là le monstre continue son infame et terrifiante oeuvre , jusqu'à quand laisseront nous faire......