Les câbles diplomatiques des États-Unis publiés récemment par WikiLeaks mettent en évidence le rôle actif de la diplomatie états-unienne dans le soutien du franquisme à la suite des dernières exécutions de septembre 1975. C’est le résultat du travail réalisé par le site d’information Naiz dont la totalité sera révélée tout au long de la semaine.
“Quoi qu’on puisse penser du gouvernement de Franco, les actions doivent s’orienter vers l’objectif d’aider la transition politique souhaitée et inévitable, au lieu de provoquer des crises qui déstabiliseraient et feraient le jeu des extrémistes.” Ces paroles sont de Henry Kissinger, secrétaire d’État des États-Unis (prix Nobel de la paix en 1973), retranscrites dans un câble diplomatique d’octobre 1975, peu après l’exécution des militants d’ETA Txiki, Otaegi et de trois militants du Frap (organisation antifranquiste).
Juan Paredes Manot “Txiki” et Ángel Otaegi Etxeberria étaient des militants d’ETA politico-militaire – ETA (pm). Ils avaient été condamnés à mort et exécuté le 27 septembre 1975, fusillés. Dernières exécutions du régime franquiste, peu avant le décès du dictateur, elles avaient soulevé une vague de protestations contre le gouvernement espagnol à l’intérieur, mais aussi hors du pays, tant au niveau officiel que populaire.
“Ce message [celui révélé par Naiz, ndlr] révèle l’attitude des États-Unis vis-à-vis du franquisme, qu’il a soutenu jusqu’aux derniers instants dans le but de garantir une transition pacifique et ordonnée”, commente le journaliste de Naiz. Les documents analysés par ce média prouveraient que les États-Unis ont même exercé des pressions sur des pays comme le Mexique qui, à la suite desdites exécutions, avait suggéré de suspendre la participation de l’État espagnol dans les instances onusiennes.
Situation délicate
Le câble diplomatique en question est adressé au représentant des États-Unis à l’ONU. Il lui fournit les arguments nécessaires pour convaincre le président mexicain de l’époque, Luis Echeverria. Les ambassades madrilène et parisienne avaient prévenu au préalable de la délicate situation dans laquelle se trouvait l’État espagnol à la suite des exécutions. L’État, mais aussi le projet de transition dans lequel le prince Juan Carlos jouerait un rôle central.
“La situation met Juan Carlos dans une situation impossible. Lui-même ne peut se dissocier des actions de Franco sans mettre en péril l’accord pour sa succession et son silence égratigne son image à l’intérieur et à l’extérieur de l’Espagne”, alerte un message de l’ambassade états-unienne à Paris.
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