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dimanche 15 décembre 2013

Le charcutage cantonal nouvel enjeu , le PS travaille à tuer le PCF et comme un bon "chrétien "tend la joue droite pendant le parti de gauche ayant profiter de l'estrade communiste , largue les amarres ....


La réforme des modes de scrutin votée en mai implique un redécoupage des cantons. Le gouvernement a rendu sa première copie. Dans les départements, elle n’emporte pas l’unanimité des élus. Certains doutent de son impartialité.
C’est toujours un travail sensible et il n’est jamais dénué de soupçons. Le gouvernement prépare en ce moment le découpage électoral des nouveaux cantons pour les prochaines élections départementales (le nouveau nom des élections cantonales). Si le résultat définitif de ces travaux doit, selon la loi, être bouclé avant la fin du mois de mars 2014, les projets de décrets du gouvernement sont arrivés dans les préfectures pour être présentés aux conseils généraux. Ces derniers ont alors six semaines pour rendre un avis… consultatif. Et, selon les premiers échos, il sera plutôt négatif.
En 2015, il faudra voter pour un binôme paritaire
Ce redécoupage a été rendu nécessaire par la loi votée le 17 mai dernier, réformant en profondeur le mode de scrutin. Fini les conseillers généraux à l’ancienne, élus sur leurs cantons comme les députés le sont sur leur circonscription. En 2015, il faudra voter pour un binôme paritaire (un homme-une femme) dans des cantons deux fois plus grands, le nombre de ces derniers étant divisé par deux pour un nombre total d’élus inchangé. Au second tour, les membres du binôme ayant recueilli le plus de voix deviendront tous deux conseillers départementaux. Cette réforme avait en soi suscité de très nombreuses oppositions lors de son examen parlementaire, notamment de la part des communistes qui lui reprochaient de mettre en danger le pluralisme, faute de faire le choix d’instaurer le scrutin proportionnel : sur un nouveau canton seront désormais élus deux conseillers de la même sensibilité alors que, dans la configuration actuelle, sur le même territoire découpé en deux cantons pouvaient coexister deux conseillers de couleurs politiques différentes.
Ciseaux
Le pluralisme : la question se pose à nouveau en ce moment sensible du redécoupage. Comme toujours, celui qui tient les ciseaux – le ministère de l’Intérieur – n’échappe pas aux soupçons de les utiliser à son avantage. Pour s’en prémunir, le gouvernement avait posé des règles: «La délimitation des nouvelles circonscriptions cantonales se fera essentiellement sur des bases démographiques », écrivait la Place Beauvau, en réponse à une question écrite du sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin. Mais il ajoutait aussi que «la réalité des territoires fera également l’objet d’une réelle prise en compte».
Le rééquilibrage démographique est indéniablement une nécessité. Dans le Finistère, par exemple, on compte un conseiller général pour 871 habitants dans le canton d’Ouessant, contre un pour 32 168 dans celui de Saint-Renan, soit un rapport de 1 à 40. Le nouveau découpage prévoit de limiter cet écart entre les cantons d’un même département à plus ou moins 20 % par rapport à une moyenne départementale. Un rapport plus acceptable, mais qui laisse encore la possibilité d’écarts importants : dans les Hauts-de-Seine par exemple, la population, d’un canton à l’autre, varie de 55 970 à 79 579 habitants.
Des cartes parfois étranges
Un rééquilibrage qui pose aussi problème aux élus ruraux : pour représenter un nombre équivalent de citoyens, les zones rurales étant moins densément peuplées, leurs cantons recouvrent un territoire beaucoup plus grand et englobent un nombre élevé de communes (132 par exemple pour celui de Bagnères-de-Luchon, en Haute-Garonne, quand certains cantons urbains ne représentent que le tiers d’une ville). Avec une conséquence : les territoires ruraux sont largement moins représentés que les villes dans les hémicycles départementaux.
Vient enfin la question sensible : ce redécoupage est-il vierge de toute intention politique ? La question se pose devant des cartes parfois étranges : des communes ou des intercommunalités découpées en morceaux répartis entre différents cantons, des cantons ruraux fusionnés avec d’autres urbains… Récemment, Olivier Lebrun, maire UMP de Viroflay, dans les Yvelines, notait que le gouvernement « a pris soin de ne pas regrouper des conseillers généraux socialistes entre eux ». Contacté hier, le ministère de l’Intérieur n’avait « pas encore les éléments pour répondre » à nos questions.
Ce que prévoit la loi. Dans chaque département, la loi prévoit que le nombre de cantons sera divisé par deux, arrondi à l’unité impaire supérieure. Il faudra au minimum 13 cantons dans les départements comptant plus de 150 000 habitants et 17 s’ils en comptent plus de 500 000. Après avoir reçu l’avis des conseils généraux, le gouvernement transmettra ses projets de décrets au Conseil d’État avant de les publier en mars 2014. Les premières élections départementales, qui succèdent aux cantonales, se tiendront en 2015.

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