Cet article date du 7 février 2014 mais, dans un siècle, il sera toujours aussi neuf et édifiant.
On y voit comment, bien avant que Marine Le Pen s’y essaie avec encore un peu de timidité, les nazis allemands et les fascistes italiens dupaient le peuple par des programmes « inspirés par un amalgame entre des revendications populaires et un pillage de programmes progressistes ».
Attendons-nous à voir le FN (qui connaît ses classiques) aller toujours plus loin dans la démagogie attrape-gogos sous le regard extasié des médias sidérés par son « évolution » et dans le silence d’une certaine classe politique qui joue avec le feu.
LGS
On y voit comment, bien avant que Marine Le Pen s’y essaie avec encore un peu de timidité, les nazis allemands et les fascistes italiens dupaient le peuple par des programmes « inspirés par un amalgame entre des revendications populaires et un pillage de programmes progressistes ».
Attendons-nous à voir le FN (qui connaît ses classiques) aller toujours plus loin dans la démagogie attrape-gogos sous le regard extasié des médias sidérés par son « évolution » et dans le silence d’une certaine classe politique qui joue avec le feu.
LGS
Depuis sa naissance en Italie, puis partout et toujours, le fascisme avance masqué, profitant de la confusion, s’engouffrant dans les renoncements, les faiblesses et les divisions des progressistes.
Le fascisme prospère dans la confusion et la démagogie, le fascisme italien et nazi
Au fur et à mesure que les partis fascistes s’approchent du pouvoir (toujours en alliance avec la droite !) il leur faut donner des gages à leurs alliés et surtout à leurs soutiens, y compris financiers : le grand capital.
Ainsi les fascistes organisent la lutte contre les syndicats, contre la gauche et contre leur ennemi principal, le communisme. Bien souvent les programmes connaissent des modifications pour rassurer les « donneurs d’ordres et de fonds » et/ou s’adapter à l’air du temps.
En tous les cas pour arriver au pouvoir, pour sceller les alliances avec la droite classique, le fascisme jette le masque et se fait l’outil de politiques antisociales, antipopulaires d’une violence extrême non seulement dans la forme mais dans le fond : baisse des salaires et du niveau de vie en Allemagne même si le chômage est quasiment éradiqué grâce à la militarisation de l’économie en prévision de la guerre ou les grands travaux qui lui sont liées. Reste que les grandes entreprises privées restent les maîtres du jeu.
En Allemagne, comme en Italie, collusion fascisme/patronat.
L’industrie allemande est entre les mains du capital privé et celui-ci a tendance à se concentrer dans quelques grandes entreprises comme Thyssen, Krupp, Siemens, IG Farben. Ces grandes entreprises sont elles-mêmes encouragées par le gouvernement nazi à prendre la tête de cartels (regroupement d’entreprises afin d’éviter la concurrence). Ces grandes entreprises reçoivent de très importantes et très rentables commandes de l’État ; pendant la guerre elles demanderont et obtiendront d’employer la main d’œuvre esclave des prisonniers et déportés. L’association des patrons allemands (le RDI) dirigée par Krupp, membre du NSDAP, et donateur de fonds depuis 1930, décide de verser 0,5% de la masse salariale des entreprises allemandes au parti nazi… en signe de gratitude sans aucun doute. Karl Schmitt de l’assureur Allianz, Hjahlamar Schacht, président de la Reichsbank passe au ministère de l’économie, Wilhelm Kepler, de l’industrie chimique devient chargé des affaires économique de la Chancellerie…il est vrai qu’il assurait le contact entre la grande industrie et le NSDAP depuis 1932. Les syndicats sont dissous et le régime nazi crée le Front du Travail Allemand. Robert Ley son chef déclare : « Désormais l’ouvrier se tient aux côtés du patron ».
Les salaires sont bloqués mais un système de primes récompense la soumission des travailleurs. La mise au pas des ouvriers et des salariés méritait bien les 0,5% de la masse salariale pour Hitler et sa bande.
En Italie c’est la Confindustria, le patronat italien qui soutient et finance les fascistes qui attaquent les syndicats, les Maisons du peuple, les militants communistes et de gauche. Comme Hitler, Mussolini nomme le libéral Di Stefani de la Confindustria ministre du trésor. En 1924 le Pacte Vidoni entre le pouvoir fasciste et la Confindustria abolit les syndicats des travailleurs les remplaçant par ceux contrôlés par le fascisme. En 1926 les grèves sont déclarées hors la loi et les travailleurs non inscrits au parti fasciste ne peuvent être embauchés. De 1934 à 1943 la Confindustria fut présidée par le dignitaire fasciste Volpi, comte de Misurata,grand patron, ministre des Finances : l’osmose entre grand capital et fascistes est patent.
Le masque social de la fascisation
Dimitrov insiste sur ce masque social du fascisme :
« Le fascisme, c’est le pouvoir du capital financier lui-même. C’est l’organisation de la répression terroriste contre la classe ouvrière et la partie révolutionnaire de la paysannerie et des intellectuels. Le fascisme en politique extérieure, c’est le chauvinisme sous sa forme la plus grossière, cultivant une haine bestiale contre les autres peuples. Il est nécessaire de souligner avec une vigueur particulière ce véritable caractère du fascisme parce que le masque de la démagogie sociale a permis au fascisme d’entraîner à sa suite, dans une série de pays, les masses de la petite bourgeoisie désaxée par la crise, et même certaines parties des couches les plus arriérées du prolétariat, qui n’auraient jamais suivi le fascisme si elles avaient compris son caractère de classe réel, sa véritable nature. »
En 1926 Gramsci déclare :
« Sur le plan économique, le fascisme agit comme l’instrument d’une oligarchie industrielle et agraire visant à concentrer entre les mains du capital le contrôle de toutes les richesses du pays. »
La réalité de la politique économique et sociale du fascisme : l’ultra capitalisme
Concrètement voilà ce que cela donne : une politique d’inspiration libérale que Thatcher, Reagan, Sarkozy ou Hollande ne désavoueraient pas.
En 1922 Mussolini déclare : « Il faut en finir avec l’État ferroviaire, avec l’État postier, avec l’État assureur. »
En 1923 il ajoute : « Je pense que l’État doit renoncer à ses fonctions économiques et surtout à celles qui s’exercent par des monopoles, parce qu’en cette matière l’État est incompétent ».
L’État fasciste transfère ainsi au privé plusieurs monopoles : celui sur les allumettes est cédé à un Consortium des fabricants d’allumettes ; en 1925, l’État se désengage du secteur des téléphones, et renonce aussi à l’exécution de certains travaux publics. Une loi de 1912 avait créé un Institut d’État pour les assurances mais Mussolini transfère l’assurance-vie, le plus juteux, aux assureurs privés par la loi du 19 avril 1923. Les municipalités socialistes s’étaient engagées dans l’économie ; Mussolini ordonne qu’on « ralentisse le rythme de la municipalisation ». Les régies prospères sont ainsi transférées au privé. Alberto de Stefani accorde aussi un grand nombre d’exonérations fiscales. Le gouvernement supprime en 1922 l’obligation d’enregistrer les valeurs, qui rendait plus difficile l’évasion fiscale vis-à-vis de l’impôt sur le revenu. La commission d’enquête sur les « profiteurs » de guerre est dissoute par décret en 1922. Une loi abolit l’impôt sur l’héritage. L’impôt sur le capital, créé en 1920, est vidé de sa substance, au moyen de rachats partiels et d’arrangements à l’amiable avec le fisc. La loi de février 1925 supprime l’impôt complémentaire sur les valeurs mobilières. Un décret-loi de 1927 institue des dégrèvements fiscaux afin de favoriser les fusions en Sociétés anonymes L’impôt de 10 % sur le capital investi dans la banque et l’industrie est aboli ; l’impôt sur les administrateurs et directeurs de sociétés anonymes est réduit de moitié ; le capital étranger est exonéré de tout impôt ; enfin, l’impôt sur les articles de luxe est aboli. Cette politique de réduction des dépenses de l’État et l’amélioration de la fiscalité des riches donne entière satisfaction à la Confindustria. Et si vous trouvez d’étranges échos dans l’actualité, ce n’est pas le fruit du hasard.
La stratégie du choc fasciste
Hier encore Pinochet après avoir renversé le gouvernement de l’Unité Populaire en 1973, instaure au Chili une dictature ultra-libérale, s’appuyant sur les économistes étasuniens comme Milton Friedman de l’école de Chicago et des économistes chiliens formés par l’Université de Chicago ou au Chili même par l’Université pontificale catholique du Chili, les Chicago boys. Là encore les mêmes recettes : coupes drastiques dans les budgets sociaux et le programme de privatisations massives provoquent une hausse importante des inégalités. Si les classes aisées ont ainsi bénéficié de l’expansion économique, ce fut moins le cas des classes populaires. Ainsi, entre 1974 et 1989 les revenus des 10 % des ménages chiliens les plus riches ont augmenté 28 fois plus vite que les 10% des ménages les plus pauvres.
C’est un processus similaire de pillage qui s’était produit quelques années plutôt avec le régime de Suharto en Indonésie.
Que nous proposent fascistes, extrémistes de droite, fascistoïdes divers et variés ? Bien entendu ils ratissent large mais ce qui frappe c’est toujours la tentative de « triangulation », c’est-à-dire de récupération des thématiques progressistes. Et de brouillage des repères idéologiques. Ces gens sont des faussaires et des falsificateurs.
Les fascistes aujourd’hui
Ainsi un de ces groupes parle de « Troisième voie », pendant que les petites frappes de ce groupuscule cognent sur les communistes, les antifascistes, les homosexuels, les « étrangers »… Un autre mêle, sur la page d’accueil de son site, les portraits de Castro ou Chavez avec Poutine et Ahmadinejad : récupération, confusion, négation du caractère de classe du positionnement politique, ce groupe tente de cacher (fort mal) un antisémitisme et un anticommunisme digne de Der Stürmer de Streicher. D’autres encore cachent derrière un discours antisystème, leurs obsessions racistes et leurs magouilles financières, sans parler des complotistes qui ne voient que conspirations partout. Les boucs-émissaires (Illuminatis, Francs-maçons, service secrets, voire la Couronne britannique…) remplaçant et niant la lutte des classes et même la simple réalité des faits.
Les imposteurs : Soral, FN, Dieudonné & Cie : le fascisme avance toujours masqué
Soral, Dieudonné, Le Pen, Ayoub, Meyssan… Tous ces gens sont les ennemis mortels des ouvriers, des classes populaires, des jeunes et de la nation républicaine. Ils sont les outils de la classe dirigeante pour briser le mouvement ouvrier, démocratique et patriote, pour diviser et empoisonner le peuple.
Mais il ne faut pas oublier ceux qui permettent à ces groupes de prospérer : la droite chaque jour plus extrême, et la fausse gauche, dont les politiques au service du grand capital préparent le terrain aux fascistes et extrémistes de droite. Ce sont ceux qui « à gauche » ou à droite ont entretenu l’idée que Staline = Hitler en criminalisant le communisme car, en agissant ainsi, ces individus, journalistes, politiques, flics de la pensée, ont relativisé et réhabilité le fascisme. Puisque les vainqueurs de Stalingrad ne valaient pas mieux que les hordes nazies-fascistes, puisque les « totalitarismes » se valent, comment l’antifascisme qui fut le cœur du combat des communistes et du mouvement ouvrier, des Résistants antifascistes, peut-il avoir la moindre validité ? Ces gens par cynisme, par anticommunisme, par intérêt de classe, ce sont comportés et se comportent comme des fourriers du fascisme.
Reprendre une lutte antifascisme efficace en construisant un front antifasciste, populaire, patriotique et progressiste.
Et que dire de ceux qui abandonnent à l’extrême-droite et au fascisme les symboles révolutionnaires que sont le drapeau tricolore, la Marseillaise, la République ! Ceux qui confondent le supranationalisme capitaliste avec l’internationalisme prolétarien ! Ceux qui sont incapables de voir la nécessité de combattre les opérations de diversion antipopulaire et antinationale du MEDEF et des Identitaires régionalistes comme les « bonnets rouges » ? Eux aussi préparent le terrain aux fascistes.
Seule une stratégie de Front antifasciste, populaire, patriotique et progressiste - comme le propose le PRCF - peut briser la vague brune, stratégie appuyée sur la volonté populaire des 4 sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, quand notre peuple en décidera.
Antoine Manessis (membre de la direction du PRCF
Le fascisme prospère dans la confusion et la démagogie, le fascisme italien et nazi
Prenons quelques exemples :
Programme des Faisceaux italiens de combat, 1919 (extraits) :- Le suffrage universel à scrutin de listes régionales avec une représentation proportionnelle et le droit de vote pour les femmes.Programme du Parti national-socialiste des travailleurs d’Allemagne (Nazi), 1920 (extraits) :
- La promulgation d’une loi d’État qui donne à tous les travailleurs une journée légale de 8 heures de travail.
- Un salaire minimum.
- La participation des représentants des travailleurs au fonctionnement technique des entreprises.
- Retraite pour les vieux travailleurs à 55 ans.
- Le Remplacement de l’armée permanente par une milice nationale avec de courtes périodes d’instruction et dans un but purement défensif.
- Nationalisation de toutes les fabriques d’armes et de munitions.
- Politique extérieure nationale tendant à valoriser, dans une émulation pacifique des peuples civilisés, la Nation italienne dans le monde.
- Impôt extraordinaire sur le capital, fort et massif, ayant le caractère d’une vraie
EXPROPRIATION PARTIELLE de toutes les richesses.
- La confiscation de tous les biens des congrégations religieuses et l’abolition de toutes les menses épiscopales qui constituent un énorme passif pour la Nation et un privilège pour peu de privilégiés.
- Révision de tous les marchés de guerre avec prélèvement de 85 % sur les bénéfices
« La suppression du revenu des oisifs et de ceux qui ont la vie facile, la suppression de l’esclavage de l’intérêt.Comme on peut le voir les programmes fascistes sont inspirés par un amalgame entre des revendications populaires et un pillage de programmes progressistes, même s’ils ne mettent pas franchement en cause le capitalisme. Le marxisme, le communisme, le socialisme restent les ennemis à abattre. Mais pour y parvenir il faut une base de masse, il faut acquérir une audience de masse y compris dans les milieux populaires. Comme on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre, les fascistes reprennent des revendications populaires qu’ils intègrent à leurs programmes. Sans jamais avoir l’intention de réaliser ne serait-ce que le début d’une de ces réformes sociales.
Considérant les énormes sacrifices de sang et d’argent que toute guerre exige du peuple, l’enrichissement personnel par la guerre doit être stigmatisé comme un crime contre le peuple. Nous demandons donc la confiscation de tous les bénéfices de guerre, sans exception.
Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd’hui à des trusts. Nous exigeons une participation aux bénéfices des grandes entreprises.
Nous exigeons une augmentation substantielle des pensions des retraités.
Nous exigeons une réforme agraire adaptée à nos besoins nationaux, la promulgation d’une loi permettant l’expropriation, sans indemnité, de terrains à des fins d’utilité publique – la suppression de l’imposition sur les terrains et l’arrêt de toute spéculation foncière, l’interdiction du travail de l’enfant. »
Au fur et à mesure que les partis fascistes s’approchent du pouvoir (toujours en alliance avec la droite !) il leur faut donner des gages à leurs alliés et surtout à leurs soutiens, y compris financiers : le grand capital.
Ainsi les fascistes organisent la lutte contre les syndicats, contre la gauche et contre leur ennemi principal, le communisme. Bien souvent les programmes connaissent des modifications pour rassurer les « donneurs d’ordres et de fonds » et/ou s’adapter à l’air du temps.
En tous les cas pour arriver au pouvoir, pour sceller les alliances avec la droite classique, le fascisme jette le masque et se fait l’outil de politiques antisociales, antipopulaires d’une violence extrême non seulement dans la forme mais dans le fond : baisse des salaires et du niveau de vie en Allemagne même si le chômage est quasiment éradiqué grâce à la militarisation de l’économie en prévision de la guerre ou les grands travaux qui lui sont liées. Reste que les grandes entreprises privées restent les maîtres du jeu.
En Allemagne, comme en Italie, collusion fascisme/patronat.
L’industrie allemande est entre les mains du capital privé et celui-ci a tendance à se concentrer dans quelques grandes entreprises comme Thyssen, Krupp, Siemens, IG Farben. Ces grandes entreprises sont elles-mêmes encouragées par le gouvernement nazi à prendre la tête de cartels (regroupement d’entreprises afin d’éviter la concurrence). Ces grandes entreprises reçoivent de très importantes et très rentables commandes de l’État ; pendant la guerre elles demanderont et obtiendront d’employer la main d’œuvre esclave des prisonniers et déportés. L’association des patrons allemands (le RDI) dirigée par Krupp, membre du NSDAP, et donateur de fonds depuis 1930, décide de verser 0,5% de la masse salariale des entreprises allemandes au parti nazi… en signe de gratitude sans aucun doute. Karl Schmitt de l’assureur Allianz, Hjahlamar Schacht, président de la Reichsbank passe au ministère de l’économie, Wilhelm Kepler, de l’industrie chimique devient chargé des affaires économique de la Chancellerie…il est vrai qu’il assurait le contact entre la grande industrie et le NSDAP depuis 1932. Les syndicats sont dissous et le régime nazi crée le Front du Travail Allemand. Robert Ley son chef déclare : « Désormais l’ouvrier se tient aux côtés du patron ».
Les salaires sont bloqués mais un système de primes récompense la soumission des travailleurs. La mise au pas des ouvriers et des salariés méritait bien les 0,5% de la masse salariale pour Hitler et sa bande.
En Italie c’est la Confindustria, le patronat italien qui soutient et finance les fascistes qui attaquent les syndicats, les Maisons du peuple, les militants communistes et de gauche. Comme Hitler, Mussolini nomme le libéral Di Stefani de la Confindustria ministre du trésor. En 1924 le Pacte Vidoni entre le pouvoir fasciste et la Confindustria abolit les syndicats des travailleurs les remplaçant par ceux contrôlés par le fascisme. En 1926 les grèves sont déclarées hors la loi et les travailleurs non inscrits au parti fasciste ne peuvent être embauchés. De 1934 à 1943 la Confindustria fut présidée par le dignitaire fasciste Volpi, comte de Misurata,grand patron, ministre des Finances : l’osmose entre grand capital et fascistes est patent.
Le masque social de la fascisation
Dimitrov insiste sur ce masque social du fascisme :
« Le fascisme, c’est le pouvoir du capital financier lui-même. C’est l’organisation de la répression terroriste contre la classe ouvrière et la partie révolutionnaire de la paysannerie et des intellectuels. Le fascisme en politique extérieure, c’est le chauvinisme sous sa forme la plus grossière, cultivant une haine bestiale contre les autres peuples. Il est nécessaire de souligner avec une vigueur particulière ce véritable caractère du fascisme parce que le masque de la démagogie sociale a permis au fascisme d’entraîner à sa suite, dans une série de pays, les masses de la petite bourgeoisie désaxée par la crise, et même certaines parties des couches les plus arriérées du prolétariat, qui n’auraient jamais suivi le fascisme si elles avaient compris son caractère de classe réel, sa véritable nature. »
En 1926 Gramsci déclare :
« Sur le plan économique, le fascisme agit comme l’instrument d’une oligarchie industrielle et agraire visant à concentrer entre les mains du capital le contrôle de toutes les richesses du pays. »
La réalité de la politique économique et sociale du fascisme : l’ultra capitalisme
Concrètement voilà ce que cela donne : une politique d’inspiration libérale que Thatcher, Reagan, Sarkozy ou Hollande ne désavoueraient pas.
En 1922 Mussolini déclare : « Il faut en finir avec l’État ferroviaire, avec l’État postier, avec l’État assureur. »
En 1923 il ajoute : « Je pense que l’État doit renoncer à ses fonctions économiques et surtout à celles qui s’exercent par des monopoles, parce qu’en cette matière l’État est incompétent ».
L’État fasciste transfère ainsi au privé plusieurs monopoles : celui sur les allumettes est cédé à un Consortium des fabricants d’allumettes ; en 1925, l’État se désengage du secteur des téléphones, et renonce aussi à l’exécution de certains travaux publics. Une loi de 1912 avait créé un Institut d’État pour les assurances mais Mussolini transfère l’assurance-vie, le plus juteux, aux assureurs privés par la loi du 19 avril 1923. Les municipalités socialistes s’étaient engagées dans l’économie ; Mussolini ordonne qu’on « ralentisse le rythme de la municipalisation ». Les régies prospères sont ainsi transférées au privé. Alberto de Stefani accorde aussi un grand nombre d’exonérations fiscales. Le gouvernement supprime en 1922 l’obligation d’enregistrer les valeurs, qui rendait plus difficile l’évasion fiscale vis-à-vis de l’impôt sur le revenu. La commission d’enquête sur les « profiteurs » de guerre est dissoute par décret en 1922. Une loi abolit l’impôt sur l’héritage. L’impôt sur le capital, créé en 1920, est vidé de sa substance, au moyen de rachats partiels et d’arrangements à l’amiable avec le fisc. La loi de février 1925 supprime l’impôt complémentaire sur les valeurs mobilières. Un décret-loi de 1927 institue des dégrèvements fiscaux afin de favoriser les fusions en Sociétés anonymes L’impôt de 10 % sur le capital investi dans la banque et l’industrie est aboli ; l’impôt sur les administrateurs et directeurs de sociétés anonymes est réduit de moitié ; le capital étranger est exonéré de tout impôt ; enfin, l’impôt sur les articles de luxe est aboli. Cette politique de réduction des dépenses de l’État et l’amélioration de la fiscalité des riches donne entière satisfaction à la Confindustria. Et si vous trouvez d’étranges échos dans l’actualité, ce n’est pas le fruit du hasard.
La stratégie du choc fasciste
Hier encore Pinochet après avoir renversé le gouvernement de l’Unité Populaire en 1973, instaure au Chili une dictature ultra-libérale, s’appuyant sur les économistes étasuniens comme Milton Friedman de l’école de Chicago et des économistes chiliens formés par l’Université de Chicago ou au Chili même par l’Université pontificale catholique du Chili, les Chicago boys. Là encore les mêmes recettes : coupes drastiques dans les budgets sociaux et le programme de privatisations massives provoquent une hausse importante des inégalités. Si les classes aisées ont ainsi bénéficié de l’expansion économique, ce fut moins le cas des classes populaires. Ainsi, entre 1974 et 1989 les revenus des 10 % des ménages chiliens les plus riches ont augmenté 28 fois plus vite que les 10% des ménages les plus pauvres.
C’est un processus similaire de pillage qui s’était produit quelques années plutôt avec le régime de Suharto en Indonésie.
Que nous proposent fascistes, extrémistes de droite, fascistoïdes divers et variés ? Bien entendu ils ratissent large mais ce qui frappe c’est toujours la tentative de « triangulation », c’est-à-dire de récupération des thématiques progressistes. Et de brouillage des repères idéologiques. Ces gens sont des faussaires et des falsificateurs.
Les fascistes aujourd’hui
Ainsi un de ces groupes parle de « Troisième voie », pendant que les petites frappes de ce groupuscule cognent sur les communistes, les antifascistes, les homosexuels, les « étrangers »… Un autre mêle, sur la page d’accueil de son site, les portraits de Castro ou Chavez avec Poutine et Ahmadinejad : récupération, confusion, négation du caractère de classe du positionnement politique, ce groupe tente de cacher (fort mal) un antisémitisme et un anticommunisme digne de Der Stürmer de Streicher. D’autres encore cachent derrière un discours antisystème, leurs obsessions racistes et leurs magouilles financières, sans parler des complotistes qui ne voient que conspirations partout. Les boucs-émissaires (Illuminatis, Francs-maçons, service secrets, voire la Couronne britannique…) remplaçant et niant la lutte des classes et même la simple réalité des faits.
Les imposteurs : Soral, FN, Dieudonné & Cie : le fascisme avance toujours masqué
Soral, Dieudonné, Le Pen, Ayoub, Meyssan… Tous ces gens sont les ennemis mortels des ouvriers, des classes populaires, des jeunes et de la nation républicaine. Ils sont les outils de la classe dirigeante pour briser le mouvement ouvrier, démocratique et patriote, pour diviser et empoisonner le peuple.
Mais il ne faut pas oublier ceux qui permettent à ces groupes de prospérer : la droite chaque jour plus extrême, et la fausse gauche, dont les politiques au service du grand capital préparent le terrain aux fascistes et extrémistes de droite. Ce sont ceux qui « à gauche » ou à droite ont entretenu l’idée que Staline = Hitler en criminalisant le communisme car, en agissant ainsi, ces individus, journalistes, politiques, flics de la pensée, ont relativisé et réhabilité le fascisme. Puisque les vainqueurs de Stalingrad ne valaient pas mieux que les hordes nazies-fascistes, puisque les « totalitarismes » se valent, comment l’antifascisme qui fut le cœur du combat des communistes et du mouvement ouvrier, des Résistants antifascistes, peut-il avoir la moindre validité ? Ces gens par cynisme, par anticommunisme, par intérêt de classe, ce sont comportés et se comportent comme des fourriers du fascisme.
Reprendre une lutte antifascisme efficace en construisant un front antifasciste, populaire, patriotique et progressiste.
Et que dire de ceux qui abandonnent à l’extrême-droite et au fascisme les symboles révolutionnaires que sont le drapeau tricolore, la Marseillaise, la République ! Ceux qui confondent le supranationalisme capitaliste avec l’internationalisme prolétarien ! Ceux qui sont incapables de voir la nécessité de combattre les opérations de diversion antipopulaire et antinationale du MEDEF et des Identitaires régionalistes comme les « bonnets rouges » ? Eux aussi préparent le terrain aux fascistes.
Seule une stratégie de Front antifasciste, populaire, patriotique et progressiste - comme le propose le PRCF - peut briser la vague brune, stratégie appuyée sur la volonté populaire des 4 sorties : de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, quand notre peuple en décidera.
Antoine Manessis (membre de la direction du PRCF
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