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samedi 27 septembre 2014

Mort de celui qui a participé a casser les acquits du CNR et du mouvement social de la libération /Disparition d’André Bergeron et manipulation médiatique

Ça ne va pas plaire à certains mais bon, on ne va pas se mentir...
Décidément les médias manipulent, occultent sans cesse. Par exemple à propos de la mort d’André Bergeron, un des fondateurs de FO. L’occasion leur était donnée de raconter avec objectivité la naissance de FO et ses conséquences sur le mouvement ouvrier et la première casse de nos acquis.
Qu’ai-je entendu : « Bergeron, un des créateurs de FO était partisan d’un "syndicalisme indépendant", indépendant des patrons et de toute politique ». Voilà comment ils résument l’histoire... aucun mot sur la naissance de FO et son pourquoi. Alors racontons. Nous sommes en 1947, nous venons de vivre (45-47) une période de conquis sociaux extraordinaires dans le sillage du CNR avec les ministres communistes (Sécu, statuts et avancées de toutes sortes, nationalisations, services publics). Il fallait évidemment briser cette formidable invention sociale, d’autant plus que la guerre froide pointait son nez. Comment ? Et bien en divisant le mouvement ouvrier. Et d’où va venir cette inspiration à la scission ?... des USA évidemment. Inspirée de Bruxelles par Irving Brown, le 18 décembre 1947, décision est prise par Jouhaux, Bothereau, Delamarre... de démissionner du bureau confédéral de la CGT.
Le 13 avril 1948, ils organisent le congrès constitutif d’une nouvelle Confédération. La « CGT-Force ouvrière » est née. La scission est consommée... La responsabilité directe des syndicats américains dans la scission sera plus tard attestée par Georges Meany, nouveau secrétaire de l’AFL (American Federation of Labour). En 1953, lors d’un "Club de la Presse" à Washington, l’homme déclarera en substance aux journalistes ébahis : « Il n’y a pas de forces plus importantes aux USA que les Fédérations syndicales américaines. Oui, nous avons un grand rôle à jouer à l’étranger. Tout aussi important, sinon plus, parce que nous pouvons nous permettre de le révéler maintenant, c’est avec l’argent des ouvriers de Détroit et d’ailleurs qu’il m’a été possible d’opérer la scission, très importante pour nous, de la CGT, en créant le syndicat FO ». Dans une interview au Los Angeles Times en 1964, Thomas Braden confirmera, quant à lui, que la CIA, dont il fut l’un des dirigeants, avait également largement contribué au financement de FO.
Les conséquences seront terribles pour le mouvement social : division ouvrière, obstacles aux nouvelles conquêtes sociales, affaiblissement de la CGT, reprise en main des patrons après leur période noire de la Libération, facilitation de toute la casse des conquis. Juste un exemple : la Sécu.
En 1967, par ses ordonnances, De Gaulle casse le principal acquis de la Libération en instaurant dans les CA des caisses de Sécu le paritarisme. Sous Ambroise Croizat : 3/4 des sièges étaient aux ouvriers, 1/4 aux patrons. Avec De Gaulle ce sera, outre la suppression des élections, le rapport 50-50, Il suffira désormais d’un syndicat minoritaire (FO par exemple...) pour faire pencher la balance vers une gestion patronale et commencer le détricotage de l’œuvre du CNR et notre Sécu... Voilà, c’était juste pour rétablir un peu de vérité historique.
Michel Etiévent

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