Le blog d'un syndicaliste Paysan : Jean Claude Depoil/ RÉSISTER EST UN DEVOIR. SE SOUMETTRE UNE ERREUR ? NON ,UNE FAUTE IMPARDONNABLE/ Lutter contre l'argent roi qui détruit tout/ De Louise Michel: "Puisqu'il semble que tout coeur qui bat pour la liberté n'a droit qu'a un peu de plomb,j'en réclame ma part, moi!Si vous me laissez vivre ,je ne cesserai de réclamer vengeance...si vous n’êtes pas des lâches tuez moi!". Photo d'une "manif" paysanne FDSEA au Donjon dans les années 50
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dimanche 28 décembre 2014
samedi 27 décembre 2014
Lettre ouverte au maire d'Angoulême ( j'ai pris soin de lui envoyer ce message sur le site d' Amgoulème , rubrique : contacter le cabinet du maire )
Félicitation monsieur le maire
Monsieur le maire vraiment bravo , il faut remonter au régime de Vichy pour retrouver une telle haine des marginaux ; comment pouvez vous encore dormir tranquille après avoir barricader de la sorte les blancs publics ? Je suppose encore que vous êtes catholique pratiquant et que sans trembler vous prononcez les paroles évangélique .
Ha ! vraiment vous insultez par votre action "dite sécuritaire " le mot "Fraternité" pourtant écrit au fronton de votre mairie .
Que faudra t'il donc pour vous faire comprendre vous les défenseur de ce système que la solution passe par la redistribution des richesses et non par la répression aveugle pour protéger " votre bien " ; j'ai entendu votre adjoint à la sécurité , c'est à vomir .
Bravo monsieur pour la mise en place de cette politique d'extrême droite qui ressemble comme une soeur à celle qui était en vigueur sous l'occupation nazi
vendredi 26 décembre 2014
mardi 23 décembre 2014
Le racisme ordinaire ..../J'ai dû amputer une partie de mon identité, j'ai dû effacer ce prénom arabe de mes conversations. Dire Mustapha, c'est prendre le risque de voir votre interlocuteur refuser de vous parler./Que retiendra l'Histoire de notre période noire ou le racisme est entré dans la culture de base du populisme
Brice Hortefeux a trop d'humour. Je le sais, il m'a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l'immigration et de l'identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l'avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout dans cet hôtel particulier de la République. Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche : "Vous avez vos papiers ?"
Trois mois plus tard, lundi 7 juillet, jour de mes 29 ans. Je couvre le Tour de France. Je prépare un article sur ces gens qui peuplent le bord des routes. Sur le bitume mouillé près de Blain (Loire-Atlantique), je m'approche d'une famille surexcitée par le passage de la caravane, pour bavarder. "Je te parle pas, à toi", me jette un jeune homme, la vingtaine. A côté de moi, mon collègue Benoît Hopquin n'a aucun souci à discuter avec cette "France profonde". Il m'avouera plus tard que, lorsque nous nous sommes accrédités, une employée de l'organisation l'a appelé pour savoir si j'étais bien son... chauffeur.
Je pensais que ma "qualité" de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux "défauts" : être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman. Je croyais que ma carte de presse allait me protéger des "crochets" balancés par des gens obsédés par les origines et les apparences. Mais quels que soient le sujet, l'endroit, la population, les préjugés sont poisseux.
J'en parle souvent à mes collègues : ils peinent à me croire lorsque je leur décris cet "apartheid mental", lorsque je leur détaille les petites humiliations éprouvées quand je suis en reportage, ou dans la vie ordinaire. A quoi bon me présenter comme journaliste au Monde, on ne me croit pas. Certains n'hésitent pas à appeler le siège pour signaler qu'"un Mustapha se fait passer pour un journaliste du Monde !"
Ça fait bien longtemps que je ne prononce plus mon prénom lorsque je me présente au téléphone : c'est toujours "M. Kessous". Depuis 2001, depuis que je suis journaliste, à la rédaction de Lyon Capitale puis à celle du Monde, "M. Kessous", ça passe mieux : on n'imagine pas que le reporter est "rebeu". Le grand rabbin de Lyon, Richard Wertenschlag, m'avait avoué, en souriant : "Je croyais que vous étiez de notre communauté."
J'ai dû amputer une partie de mon identité, j'ai dû effacer ce prénom arabe de mes conversations. Dire Mustapha, c'est prendre le risque de voir votre interlocuteur refuser de vous parler. Je me dis parfois que je suis parano, que je me trompe. Mais ça s'est si souvent produit...
A mon arrivée au journal, en juillet 2004, je pars pour l'île de la Barthelasse, près d'Avignon, couvrir un fait divers. Un gamin a été assassiné à la hachette par un Marocain. Je me retrouve devant la maison où s'est déroulé le drame, je frappe à la porte, et le cousin, la cinquantaine, qui a tenté de réanimer l'enfant en sang, me regarde froidement en me lançant : "J'aime pas les Arabes." Finalement, il me reçoit chez lui.
On pensait que le meurtrier s'était enfui de l'hôpital psychiatrique de l'endroit : j'appelle la direction, j'ai en ligne la responsable : "Bonjour, je suis M. Kessous du journal Le Monde..." Elle me dit être contente de me recevoir. Une fois sur place, la secrétaire lui signale ma présence. Une femme avec des béquilles me passe devant, je lui ouvre la porte, elle me dévisage sans me dire bonjour ni merci. "Il est où le journaliste du Monde ?", lance-t-elle. Juste derrière vous, Madame : je me présente. J'ai alors cru que cette directrice allait s'évanouir. Toujours pas de bonjour. "Vous avez votre carte de presse ?, me demande-t-elle. Vous avez une carte d'identité ?" "La prochaine fois, Madame, demandez qu'on vous faxe l'état civil, on gagnera du temps", riposté-je. Je suis parti, évidemment énervé, forcément désarmé, avant de me faire arrêter plus loin par la police qui croyait avoir... trouvé le suspect.
Quand le journal me demande de couvrir la révolte des banlieues en 2005, un membre du club Averroès, censé promouvoir la diversité, accuse Le Monde d'embaucher des fixeurs, ces guides que les journalistes paient dans les zones de guerre. Je suis seulement l'alibi d'un titre "donneur de leçons". L'Arabe de service, comme je l'ai si souvent entendu dire. Sur la Toile, des sites d'extrême droite pestent contre "l'immonde" quotidien de référence qui a recruté un "bougnoule " pour parler des cités.
Et pourtant, s'ils savaient à quel point la banlieue m'était étrangère. J'ai grandi dans un vétuste appartement au coeur des beaux quartiers de Lyon. En 1977, débarquant d'Algérie, ma mère avait eu l'intuition qu'il fallait vivre au centre-ville et non pas à l'extérieur pour espérer s'en sortir : nous étions parmi les rares Maghrébins du quartier Ainay. Pour que la réussite soit de mon côté, j'ai demandé à être éduqué dans une école catholique : j'ai vécu l'enfer ! "Retourne dans ton pays", "T'es pas chez toi ici", étaient les phrases chéries de certains professeurs et élèves.
Le 21 décembre 2007, je termine une session de perfectionnement dans une école de journalisme. Lors de l'oral qui clôt cette formation, le jury, composé de professionnels, me pose de drôles de questions : "Etes-vous musulman ? Que pensez-vous de la nomination d'Harry Roselmack ? Si vous êtes au Monde, c'est parce qu'il leur fallait un Arabe ?"
A plusieurs reprises, arrivant pour suivre un procès pour le journal, je me suis vu demander : "Vous êtes le prévenu ?" par l'huissier ou le gendarme en faction devant la porte du tribunal.
Le quotidien du journaliste ressemble tant à celui du citoyen. Depuis plusieurs mois, je cherche un appartement. Ces jours derniers, je contacte un propriétaire et tombe sur une dame à la voix pétillante : "Je m'appelle Françoise et vous ?" "Je suis M. Kessous ", lui répondis-je en usant de mon esquive habituelle. "Et votre prénom ?", enchaîne-t-elle. Je crois qu'elle n'a pas dû faire attention à mon silence. Je n'ai pas osé le lui fournir. Je me suis dit que, si je le lui donnais, ça serait foutu, qu'elle me dirait que l'appartement avait déjà été pris. C'est arrivé si souvent. Je n'ai pas le choix. J'hésite, je bégaye : "Euhhhhh... Mus... Mustapha."
Au départ, je me rendais seul dans les agences immobilières. Et pour moi - comme par hasard - il n'y avait pas grand-chose de disponible. Quand des propriétaires me donnent un rendez-vous pour visiter leur appartement, quelle surprise en voyant "M. Kessous" ! Certains m'ont à peine fait visiter les lieux, arguant qu'ils étaient soudainement pressés. J'ai demandé de l'aide à une amie, une grande et belle blonde. Claire se présente comme ma compagne depuis cet été et fait les visites avec moi : nous racontons que nous allons prendre l'appartement à deux. Visiblement, ça rassure.
En tout cas plus que ces vigiles qui se sentent obligés de me suivre dès que je pose un pied dans une boutique ou que ce vendeur d'une grande marque qui ne m'a pas ouvert la porte du magasin. A Marseille, avec deux amis (un Blanc et un Arabe) - producteurs du groupe de rap IAM -, un employé d'un restaurant a refusé de nous servir...
La nuit, l'exclusion est encore plus humiliante et enrageante, surtout quand ce sont des Noirs et des Arabes qui vous refoulent à l'entrée d'une boîte ou d'un bar. Il y a quatre mois, j'ai voulu amener ma soeur fêter ses 40 ans dans un lieu parisien "tendance". Le videur nous a interdit l'entrée : "Je te connais pas !" Il aurait pourtant pu se souvenir de ma tête : j'étais déjà venu plusieurs fois ces dernières semaines, mais avec Dida Diafat, un acteur - dont je faisais le portrait pour Le Monde - et son ami, le chanteur Pascal Obispo.
Fin 2003, je porte plainte contre une discothèque lyonnaise pour discrimination. Je me présente avec une amie, une "Française". Le portier nous assène le rituel "Désolé, y a trop de monde." Deux minutes plus tard, un groupe de quinze personnes - que des Blancs - entre. Je veux des explications. "Dégage !", m'expédie le videur. La plainte sera classée sans suite. J'appellerai Xavier Richaud, le procureur de la République de Lyon, qui me racontera qu'il n'y avait pas assez d'"éléments suffisants".
Que dire des taxis qui après minuit passent sans s'arrêter ? Que dire de la police ? Combien de fois m'a-t-elle contrôlé - y compris avec ma mère, qui a plus de 60 ans -, plaqué contre le capot de la voiture en plein centre-ville, fouillé jusque dans les chaussettes, ceinturé lors d'une vente aux enchères, menotté à une manifestation ? Je ne compte plus les fois où des agents ont exigé mes papiers, mais pas ceux de la fille qui m'accompagnait : elle était blonde.
En 2004, une nuit à Lyon avec une amie, deux policiers nous croisent : "T'as vu le cul qu'elle a !", lance l'un d'eux. "C'est quoi votre problème ?" rétorqué-je. Un des agents sort sa matraque et me dit en la caressant : "Il veut quoi le garçon ?" Le lendemain, j'en ai parlé avec Yves Guillot, le préfet délégué à la police : il m'a demandé si j'avais noté la plaque de leur voiture. Non...
En 2007, la brigade anticriminalité, la BAC, m'arrête sur les quais du Rhône à Lyon : j'étais sur un Vélo'v. On me demande si j'ai le ticket, si je ne l'ai pas volé. L'autre jour, je me gare en scooter sur le trottoir devant Le Monde. Je vois débouler une voiture, phares allumés : des policiers, mains sur leurs armes, m'arrêtent. Je leur dis que je travaille là. Troublés, ils me demandent ma carte de presse, mais pas mon permis.
Des histoires comme celles-là, j'en aurais tant d'autres à raconter. On dit de moi que je suis d'origine étrangère, un beur, une racaille, un islamiste, un délinquant, un sauvageon, un "beurgeois", un enfant issu de l'immigration... Mais jamais un Français, Français tout court.
Mustapha Kessous
Un conseil signé Thomas Sankara : « l’ennemi n’est pas souvent celui qui te fait face, ça c’est l’adversaire. L’ennemi c’est celui qui est derrière toi, un couteau dans le dos. »
N’étant plus un perdreau de l’année et pouvant afficher une petite expérience, je me permets de vous prévenir : « méfiez-vous », comme le chantait Jean Ferrat, « les flics sont partout ». J’ajoute que dans le panier crabalesque, on trouve les anciens révolutionnaires reconvertis dans les affaires et passés avec armes et bagages au service des médias patronaux, les ex-maoïstes et castristes hystériques d’hier, aujourd’hui retraités cacochymes, les défroqués du PS et du PC, les fouilleurs de poubelles de la CGT, les jeune prétendument guevaristes des Buttes Chaumont.
Bref, tous les aigris souvent reconvertis en revanchards et les nouveaux nés de la lutte contre le capitalisme qui hantent les médias et dispensent leur méthode (la seule bonne) pour transformer la société. Tous, un jour ou l’autre, ont ou vont collaborer avec ceux qu’ils vomissent actuellement. Et alors ?
Un conseil signé Thomas Sankara : « l’ennemi n’est pas souvent celui qui te fait face, ça c’est l’adversaire. L’ennemi c’est celui qui est derrière toi, un couteau dans le dos. »
José Fort
L’alliance sur la base de l’anticommunisme primaire… minable…
L’alliance sur la base de l’anticommunisme primaire… minable…
Ils s’y sont tous mis de l’UMP aux « écologistes » pour prendre Villejuif la Rouge… mais non contents de cet exploit il leur faut effacer le passé de cette ville rouge et de l’un de ses enfants… Georges Marchais était une force de la nature et l’affronter tenait de l’exploit, mais il était dénué de véritable rancune si la bonne foi était mutuelle et si cela ne nuisait pas au parti qu’il avait en charge. J’ai toujours respecté la manière dont il était proche des exploités, des pauvres, des faibles, la manière dont il prétendait leur faire un rempart de sa force. J’aimais aussi la tendresse qu’il éprouvait pour Aragon, la manière dont il a assuré au vieil homme une aide discrète et amicale jusqu’au bout. Alors quand je vois ces gens oser effacer son nom, j’ai l’impression d’un temps qui se désagrège un peu plus dans la haine et le déshonneur… Ils n’auraient pas osé l’affronter vivant, ils crachent sur sa tombe…
C’était un homme superbement intelligent et un travailleur acharné, il était bon, attentif à la misère, respectueux des militants… Que cette bande de nains de toutes obédiences, ce ramassis de minables veuille effacer son nom de la mémoire de sa ville est une infamie, ils ne l’atteignent pas, il se rendent aujourd’hui un peu plus crasseux… Il semble qu’ils aient pris cette décision dans la foulée d’un renforcement de la police, tout un programme… Comme j’aurais aimé qu’il soit là et dresse sa haute silhouette, les toise de son regard bleu pour qu’ils se taisent, parce qu’ils l’auraient fermé, c’est sûr…
Je pourrais dire et tant dire en particulier comme ce chêne fut foudroyé, sa faiblesse était le cœur… Je n’ai qu’un regret que certains de ses camarades si serviles devant lui, le flattant dans ses travers, ne l’aient pas assez défendu, assez honoré sa mémoire, ce qui permet aussi à ces gens-là de se conduire aussi mal…
Peut-être faut-il faire oublier ce qui est dit de toute part encore aujourd’hui : s’il y avait un Georges Marchais, ils n’oseraient pas se conduire contre nous comme ils le font…
Danielle Bleitrach
La stratégie de la peur en Grèce orchestrée par la droite et les forces du capital mise en échec ... pour l'instant la démocratie résiste
Par Vangelis Goulas (coordinateulr de la Section Syriza-Paris) et Vassiliki Papadaki. "Conscient du danger d'un échec au premier tour de l'élection présidentielle, et craignant surtout le verdict populaire sur sa politique d'austérité dictée par la « troïka », le gouvernement grec a eu la mauvaise idée d'utiliser pour protéger son avenir politique l'arme de la peur."
L'élection du candidat choisi par le Premier ministre grec, Antonis Samaras, paraît compromise malgré ses efforts pour recruter des alliés de tout bord.
Photo : Louisa Gouliamaki/AFP
Mercredi 17 décembre s'est tenu au Parlement grec le premier tour de l'élection présidentielle. Une élection dont l'issue, malgré le rôle purement honorifique attribué par la constitution grecque au Président de la démocratie, peut déterminer l'avenir politique grec et provoquer un changement du rapport de forces au sein de l'Europe. Car l'enjeu de cette élection a changé de nature pour deux raisons: par l'usage, d'abord, qu'a voulu en faire le premier ministre grec, Antonis Samaras, en l'utilisant comme une arme pour extorquer le vote d'une nouvelle série de mesures d'austérité, mais aussi par la maladresse de ses soutiens européens qui emportés par l'hybris de leur pouvoir ont bafoué encore une fois les règles élémentaires de la démocratie.
L'espoir d'une victoire politique pour continuer sans entraves la politique de l'austérité
Le 8 décembre, après la décision de l'Eurogroupe de prolonger de deux mois son programme de « sauvetage », le gouvernement grec a décidé, pour tenter sa survie politique, de raccourcir de deux mois le mandat du Président actuel, Karolos Papoulias, et d'avancer au 17 décembre le premier tour de scrutin pour l’élection du président de la République.
La décision de la coalition gouvernementale Samaras-Venizelos, probablement prise en accord avec la troïka, avait également comme objectif de cacher les nouvelles mesures imposées par cette dernière et d'extorquer le vote des députés par chantage. Toutefois, incertain sur l'issue de son initiative, le gouvernement grec s'est assigné un troisième
objectif: celui d'éviter à tout prix l'expression libre et démocratique du peuple grec par le recours aux urnes prévu par la Constitution si la majorité requise des trois-cinquièmes (180 voix) n'est pas atteinte au troisième tour. En effet, la majorité actuelle ne possédant que 155 voix, l'élection du candidat choisi par M. Samaras paraît compromise malgré ses efforts pour recruter des alliés de tout bord.
Conscient de ce danger, et craignant surtout le verdict populaire sur sa politique d'austérité dictée par la « troïka », le gouvernement grec a eu la mauvaise idée d'utiliser pour protéger son avenir politique l'arme de la peur. A. Samaras, a donné le signal à ses troupes en laissant tout d'abord insidieusement circuler une fuite selon laquelle il aurait dit "si SYRIZA passe, il ne restera plus un euro dans les banques". Son fidèle ancien ministre – repêché chez l'extrême droite à l'occasion d'un autre suffrage – A. Georgiadis, a déclaré aussitôt son intention de «sortir son argent de Grèce si le gouvernement tombait". Le ton a continué à monter les jours suivants avec la mobilisation de tous les «personnages familiers» de M. Juncker. Ainsi, l'ex ministres des Finances et actuel gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, au mépris du principe de la neutralité auquel le soumet son statut actuel, a déclaré quelques jours avant le premier tour du scrutin:"Au cours de ces derniers jours, la crise a pris des dimensions préoccupantes, la liquidité sur les marchés financiers décroît à un rythme rapide (...) et le risque de dégâts irréparables pour l'économie grecque est très élevé". La frénésie gouvernementale a atteint son paroxysme avec les déclarations de la porte parole du gouvernement, S. Voultepsi: «Nous avons été avertis par les agences de notation internationales que l'annonce d'élections nationales sera considéré comme un événement de crédit pour le pays.» Jusqu'où peuvent ils arriver? Jusqu'à la mise en scène d'un bank run, à l'aide des entrepreneurs sympathisants comme le craint le Président de SYRIZA, Alexis Tsipras?
La décision de la coalition gouvernementale Samaras-Venizelos, probablement prise en accord avec la troïka, avait également comme objectif de cacher les nouvelles mesures imposées par cette dernière et d'extorquer le vote des députés par chantage. Toutefois, incertain sur l'issue de son initiative, le gouvernement grec s'est assigné un troisième
objectif: celui d'éviter à tout prix l'expression libre et démocratique du peuple grec par le recours aux urnes prévu par la Constitution si la majorité requise des trois-cinquièmes (180 voix) n'est pas atteinte au troisième tour. En effet, la majorité actuelle ne possédant que 155 voix, l'élection du candidat choisi par M. Samaras paraît compromise malgré ses efforts pour recruter des alliés de tout bord.
Conscient de ce danger, et craignant surtout le verdict populaire sur sa politique d'austérité dictée par la « troïka », le gouvernement grec a eu la mauvaise idée d'utiliser pour protéger son avenir politique l'arme de la peur. A. Samaras, a donné le signal à ses troupes en laissant tout d'abord insidieusement circuler une fuite selon laquelle il aurait dit "si SYRIZA passe, il ne restera plus un euro dans les banques". Son fidèle ancien ministre – repêché chez l'extrême droite à l'occasion d'un autre suffrage – A. Georgiadis, a déclaré aussitôt son intention de «sortir son argent de Grèce si le gouvernement tombait". Le ton a continué à monter les jours suivants avec la mobilisation de tous les «personnages familiers» de M. Juncker. Ainsi, l'ex ministres des Finances et actuel gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, au mépris du principe de la neutralité auquel le soumet son statut actuel, a déclaré quelques jours avant le premier tour du scrutin:"Au cours de ces derniers jours, la crise a pris des dimensions préoccupantes, la liquidité sur les marchés financiers décroît à un rythme rapide (...) et le risque de dégâts irréparables pour l'économie grecque est très élevé". La frénésie gouvernementale a atteint son paroxysme avec les déclarations de la porte parole du gouvernement, S. Voultepsi: «Nous avons été avertis par les agences de notation internationales que l'annonce d'élections nationales sera considéré comme un événement de crédit pour le pays.» Jusqu'où peuvent ils arriver? Jusqu'à la mise en scène d'un bank run, à l'aide des entrepreneurs sympathisants comme le craint le Président de SYRIZA, Alexis Tsipras?
L'inadmissible assistance extérieure à la propagande de la peur
Plus grave encore est de constater que cette propagande de la peur qui atteint directement le peuple grec dans le droit démocratique fondamental, dans le libre exercice de son droit de vote, a été menée avec l'aide étrangère. Les déclarations de Juncker, l'arrivée en Grèce de Moscovici ont suffisamment instillé dans les esprits les germes de cette propagande délétère pour que même les titres des articles de la presse française se fassent le relais de cette soi-disant nécessité pour l'UE de soutenir un gouvernement présenté comme le dernier rempart de la démocratie devant le spectre du « péril rouge ». «L’UE soutient le gouvernement à la veille d’une présidentielle à risque» titrait Libération il y a quelques jours. Le même titre était partagé par L'Express. « L'UE veut éviter l'arrivée de la gauche radicale au pouvoir en Grèce» affichait le lendemain Le Monde.
Mais la stratégie de la peur s'est effondrée
Le premier tour du scrutin présidentiel au parlement grec a été marqué par une défaite politique pour Samaras avec 160 votes "oui", 135 "présents" qui ont refusé d'accorder leur vote, et 5 députés absents, alors même que le gouvernement espérait 166 votes en faveur de son candidat. Les députés grecs conscients du véritable enjeu du scrutin, ont refusé de cautionner la poursuite de la politique d'austérité et de céder au chantage de la peur. « La démocratie ne cède pas au chantage, la décision viendra du peuple. L'alarmisme de ces derniers jours n'a pas porté les fruits qu'espérait le gouvernement de M.Samaras. La stratégie de la peur s'est effondrée » a déclaré après l'annonce des résultats du premier tour A. Tsipras. Quant à M. Samaras, il a déclaré qu'aux deux prochains tours les députés devront prendre en compte le fait que « les conditions sont difficiles et que le pays ne doit pas entrer dans de nouvelles aventures ».
Mais on sait qu'en attendant les prochains tours le gouvernement grec et les pouvoirs financiers qui le soutiennent ne vont pas attendre stoïquement le retournement de l'intention de vote des parlementaires. Les coulisses du pouvoir se mobilisent déjà en pensant à une autre candidature qui pourrait fédérer les députés du centre gauche tout en leur offrant un alibi idéologique pour ne pas les exposer très ouvertement à l'opinion publique. Déjà, avant l'ouverture du scrutin du premier tour; le nom de Mme Damanaki circulait comme candidature probable pour le troisième tour. Selon certains scénarios, la présentation de cette candidature pourrait être accompagnée d'un projet de création d'un gouvernement «à but spécifique» et de la promesse d'élections législatives pour la fin de l'année 2015, afin de permettre l'accomplissement du programme d'austérité dicté par la troïka et de sauvegarder les intérêts des bailleurs de fonds.
Ces scénarios déjà rejetés par SYRIZA peuvent cependant se heurter aussi au refus de A. Samaras et de E. Venizelos qui ne désirent pas forcement renoncer à leur pouvoir personnel.
Quoi qu'il en soit, tous les moyens seront utilisés afin d'éviter le « danger » des élections législatives et le « défaut du pays ».
Mais on sait qu'en attendant les prochains tours le gouvernement grec et les pouvoirs financiers qui le soutiennent ne vont pas attendre stoïquement le retournement de l'intention de vote des parlementaires. Les coulisses du pouvoir se mobilisent déjà en pensant à une autre candidature qui pourrait fédérer les députés du centre gauche tout en leur offrant un alibi idéologique pour ne pas les exposer très ouvertement à l'opinion publique. Déjà, avant l'ouverture du scrutin du premier tour; le nom de Mme Damanaki circulait comme candidature probable pour le troisième tour. Selon certains scénarios, la présentation de cette candidature pourrait être accompagnée d'un projet de création d'un gouvernement «à but spécifique» et de la promesse d'élections législatives pour la fin de l'année 2015, afin de permettre l'accomplissement du programme d'austérité dicté par la troïka et de sauvegarder les intérêts des bailleurs de fonds.
Ces scénarios déjà rejetés par SYRIZA peuvent cependant se heurter aussi au refus de A. Samaras et de E. Venizelos qui ne désirent pas forcement renoncer à leur pouvoir personnel.
Quoi qu'il en soit, tous les moyens seront utilisés afin d'éviter le « danger » des élections législatives et le « défaut du pays ».
En rejetant ces arguments de façade, SYRIZA prône en revanche le recours immédiat aux urnes.
Car le peuple exsangue ne peut pas endurer les maux d'une longue période préélectorale qui par ailleurs ne vise que l'accomplissement d'une politique à ses dépends. Un nouveau départ est nécessaire. Pour la Grèce mais aussi pour le reste de l'Europe. « Celui de la solidarité et de la justice sociale et non pas celui de l’exténuation des sociétés par les programmes d’austérité. Le danger de récession qui menace l’Europe et par ricochet l’économie mondiale fait de ce changement immédiat de la politique de notre pays par un gouvernement de SYRIZA une nécessité pour le salut social de notre pays et un sujet d’émulation pour l’Europe. Nous, nous sommes prêts à négocier et nous multiplions les contacts pour l’élaboration de plans communs et d’associations collaboratives au sein de l’Europe, pendant que le gouvernement Samaras se contente de préserver uniquement son alliance avec le gouvernement allemand et de se soumettre aux décisions des créanciers.
Voilà donc deux approches différentes qui posent le dilemme suivant: Une négociation européenne avec un gouvernement SYRIZA ou la contre-signature de toutes les décisions des créanciers concernant la Grèce par le gouvernement Samaras? SYRIZA ou Nouvelle Démocratie ? » (1)
Voilà donc deux approches différentes qui posent le dilemme suivant: Une négociation européenne avec un gouvernement SYRIZA ou la contre-signature de toutes les décisions des créanciers concernant la Grèce par le gouvernement Samaras? SYRIZA ou Nouvelle Démocratie ? » (1)
(1) Extrait du discours de Thessalonique d'Alexis Tsipras
Vangelis Goulas (coordinateur de la Section Syriza-Paris) et Vassiliki Papadaki