Serge Garde |
Serge Fuster allias Casamayor |
Le terrorisme, parlons-en ! Il y a trois décennies, Casamayor, publiait un ouvrage prémonitoire: « …Et pour finir, le terrorisme » (Gallimard, 1983.)
Casamayor, Serge Fuster de son vrai nom, était magistrat, écrivain et chroniqueur au Monde. Il fut l’un de mes mentors.
Je le revois m’expliquer que le « terrorisme moderne » allait devenir une forme essentielle des relations internationales, car il était « plus économique que la guerre en hommes et en moyens, » pour peu qu’il soit relayé par une propagande présentée comme une information « objective. »
Casamayor insistait : « le terrorisme, c’est idéal. On peut tout faire, et même assassiner ses amis pour faire accuser ses ennemis… »
Quelques bombes médiatiques venaient d’exploser. Quinze jours après l’odieux attentat de la rue des Rosiers (une grenade lancée dans le restaurant Goldenberg, en août 1982, six morts 22 blessés), la cellule antiterroriste de l’Elysée arrêtait à Vincennes, trois « terroristes » irlandais qui passèrent neuf mois de détention avant d’être relâchés et innocentés : les preuves « accablantes » trouvées au domicile de l’un d’eux, avaient été déposées par… les gendarmes du capitaine Barril !
Plus tard, en août 1985, le « Rainbow Warrior » bateau de « Greenpeace » était sabordé dans un port de Nouvelle-Zélande. Une explosion qui a tua Fernando Pereira, photographe de l’ONG écologique. Le bateau allait appareiller vers l’atoll de Mururoa pour protester contre les essais nucléaires français. Un acte de terrorisme dans un pays allié, mené par un commando de l’armée française, malgré les dénégations du ministre de la Défense, Charles Hernu. Eh oui, il existe des terrorismes d’Etat !
Au lendemain du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, oui je repense à ce que me disait mon ami Casamayor : « en matière de terrorisme, tout est possible ! » Mon expérience professionnelle me permet d’ajouter prudemment: « tout est possible même la version officielle, même si elle est la moins probable… »
Il est tout de même regrettable que nos professionnels surentrainés du RAID et du GIGN n’arrivent jamais à neutraliser les « terroristes » sans les tuer. Même quand la vie d’otages n’est pas en jeu…
Les procès de ces criminels auraient pourtant pu nous en apprendre beaucoup sur les commanditaires des attentats barbares qu’ils ont commis.
Ces fanatiques sont si prévisibles, si manipulables dans l’excès… Des marionnettes, peut-être. Mais alors, qui tire les ficelles ? Et dans quel but ?
Serge Garde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les messages anonymes ne seront pas publier