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jeudi 28 juillet 2016

Hubert Wulfranc,maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, :Soyons les derniers à pleurer, Soyons les derniers à être debout contre la barbarie, dans le respect de tous.



L'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin : "l’attitude du maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, nous a impressionnés par son émotion simple et tremblante, sans jamais se départir du sens de notre humanité, mais également par ses mots qui résument tout et résonneront longtemps en nous : « Soyons les derniers à pleurer, à être debout contre la barbarie, dans le respect de tous. » "
Le temps est maintenant venu d’affirmer les choses clairement, avec le mépris qui sied aux circonstances. Ceux qui continuent de surfer sur les drames, sur les peurs, sur la surenchère, sur les pires pulsions réactionnaires qui tentent d’atomiser toute idée d’intelligence intime et collective, sont indignes de la France. Oui, indignes de cette France dont ils n’ont que le nom à la bouche, la main sur le cœur, et dont ils trahissent l’esprit à chacune de leurs sorties médiatiques, quand s’exprime le vice appuyé sur le bras de la haine. Nous n’avons pas de mots assez durs pour qualifier les postures mortifères des Sarkozy et consorts, des Le Pen et de la fachosphère, et même de certains pseudo-journalistes, qui en oublient le sens premier de leurs responsabilités impérieuses par temps de crises successives. Tous ces braves gens agissent comme s’ils se tenaient à l’affût depuis toujours. Mais que proposent-ils, sinon une rupture bonapartiste ou pétainiste avec notre corpus républicain ? Leur modèle de société ressemble aux pompes funèbres. Ils sont des receleurs de la mort au profit de leurs succursales idéologiques.
Quel contraste éloquent, n’est-ce pas, avec l’attitude du maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, qui nous a impressionnés par son émotion simple et tremblante, sans jamais se départir du sens de notre humanité, mais également par ses mots qui résument tout et résonneront longtemps en nous : « Soyons les derniers à pleurer, à être debout contre la barbarie, dans le respect de tous. » Et puis il y a les autres, la masse des citoyens, desquels nous nous sentons si proches, eux qui refusent de céder à la peur et aux pièges tendus par les terroristes et leurs cliques d’idiots utiles constitués à droite et à son extrême. En son for intérieur, notre société – pourtant très abîmée – refuse la théorie morbide dite de la « guerre de civilisations ». Vaincre le terrorisme et vivre en sécurité ne réclame pas des coups de menton, des claquements de talons sécuritaires et des discours guerriers, mais plus de République, donc plus de droits, plus de justice, plus de démocratie, plus de culture et surtout plus d’égalité, notamment pour que les héritiers de l’immigration se sentent des citoyens à part entière.

mardi 26 juillet 2016

1758-1794. Il était la figure de proue de la Révolution, on lui a fait porter la responsabilité de la Terreur. Plus de deux siècles ont passé et justice ne lui a pas encore été rendue.Robespierre, incapable en son temps, en ces lieux et dans le cadre qui lui est imposé par l'histoire, d'une révolution bourgeoise, voit son rêve s'effondrer quand la révolution populaire se glace et quand ses ennemis triomphent.

1758-1794. Il était la figure de proue de la Révolution, on lui a fait porter la responsabilité de la Terreur. Plus de deux siècles ont passé et justice ne lui a pas encore été rendue.
Je n'ai pas écrit le Robespierre dont on m'avait passé commande. Est-ce une excuse que de rappeler qu'Albert Mathiez avait lui aussi bronché devant l'obstacle ? Cela dit, nous ne manquons pas de biographies qui se comptent par milliers. Mais l'un des personnages les plus éminents de la Révolution, comme de notre histoire, vient encore de se voir refuser l'attribution d'un nom de rue à Paris, la municipalité estimant que « sa personnalité n'est pas incontestable ». Dans les sondages, La Fayette caracole en tête ; plus bas, Danton et Robespierre dépassent 30 % de jugements favorables mais avec autant d'avis hostiles pour Robespierre...
C'est le produit d'une longue histoire biséculaire, quand les Thermidoriens, après sa chute, l'ont anathématisé, associant son image à celle de terreur et de dictature. Depuis lors, dans l'historiographie comme dans l'opinion, Robespierre a été dénoncé par les ennemis de la Révolution, mais aussi bien par Michelet, comme l'hypocrite mégalomane « pontife de l'être suprême », défendu par l'aile gauche républicaine, partagée cependant, quand, au début du XXe siècle, l'historien radical Alphonse Aulard et Albert Mathiez s'affrontaient par héros interposés, Danton contre Robespierre. Jaurès, pour sa part, avait tranché, écrivant qu'aux Jacobins, il serait allé s'asseoir au côté de Robespierre. Le combat n'a pas désarmé depuis lors. En 1988, j'étais encore sur la brèche délivrant à Arras mon discours « Pourquoi nous sommes encore robespierristes ». Je ne le reprendrai pas ici, même si je persiste et signe, en évoquant la carrière de mon héros. Maximilien Robespierre est né à Arras en 1758 d'une famille de bourgeoisie modeste, délaissée par le père après la mort de la mère. Ce fils aîné studieux, après de brillantes études au collège d'Harcourt, a été à Arras un avocat connu, plaidant des causes philanthropiques. Cela lui a valu d'être élu député du tiers état d'Arras aux états généraux.
A la Constituante, où certains affectent de se moquer de son sérieux, il s'impose par sa conviction. « Il ira loin, il croit tout ce qu'il dit » (Mirabeau). Engagé dans tous les combats démocratiques, il réclame le suffrage universel, prône l'abolition de l'esclavage, et soutient un projet d'abolition de la peine de mort. Sa rectitude et son ombrageuse honnêteté l'imposent comme « l'Incorruptible ». S'il a obtenu que les Constituants ne puissent pas être réélus, il ne s'efface pas sous la Législative. à la tribune des Jacobins, il bataille contre Brissot, de l'hiver au printemps 1792, dénonçant les périls d'une entrée en guerre. Il n'est pas homme des journées révolutionnaires, mais au lendemain du 10 août 1792, il se retrouve en tête de la députation de Paris à la Convention nationale. Un des leaders du parti montagnard, il est l'objet de violentes accusations à aspirer à la dictature, dont il se lave avec hauteur. Lors du procès du roi, il tranche : « Louis n'est pas un accusé, vous n'êtes pas des juges... vous avez un acte de providence nationale à exercer. »
La mise en place du gouvernement révolutionnaire après la chute de la Gironde le voit entrer au Comité de salut public le 27 juillet 1793, après Couthon et Saint-Just, constituant avec eux une sorte de triumvirat au sein de la direction collégiale de douze membres. Et certes, il assume un magistère personnel. Une dictature ? On l'a trop répété. Acceptant la Terreur comme recours nécessaire, Robespierre ne la sépare pas de la vertu, clef de voûte de la Cité, qu'il fait cautionner par la proclamation de la croyance à l'être suprême lors de la fête du 20 prairial an II, apothéose personnelle mais aussi annonce de sa chute. Après l'élimination des factions du printemps 1794, à droite Danton et les Indulgents, à gauche, Hébert et les « exagérés », comme avec la mise au pas du mouvement populaire, Robespierre est confronté, dans une France reconquise et victorieuse sur ses frontières, au départ de la Terreur dont on lui fait porter la responsabilité, comme aux intrigues et aux tensions grandissantes à la Convention, aux comités mêmes.
Il se replie dans l'isolement, ne revenant à l'Assemblée qu'à thermidor, pour dénoncer en termes trop vagues les ennemis de la Révolution : le complot ourdi contre lui le voit décrété d'arrestation, lui et ses amis, le 8 thermidor. Il n'a pas voulu s'appuyer sur la mobilisation des sections fidèles. Blessé d'un coup de pistolet, Robespierre, son frère et ses amis, Couthon, Saint-Just, Lebas, sont guillotinés le 9 thermidor, dans l'indifférence parfois hostile de la foule.
Ce bout de chemin fait ensemble nous permet-il de comprendre à la fois le rayonnement de cette figure de proue et sa disgrâce ? S'impose la grandeur de l'homme d'état, à nous comme à ses contemporains, même les plus hostiles. La clairvoyance de celui qui a indiqué la ligne juste face au péril de guerre en 1792, la conduite de la politique d'alliance avec le mouvement populaire, la gestion du gouvernement révolutionnaire en l'an II, entre périls et lutte des factions...
Une pensée se reflète dans sa continuité, l'affirmation de l'amour du peuple. Dès 1789, le défenseur du peuple osera affirmer : « Nous sommes les sans-culottes et la canaille. » D'entrée, aux côtés de tous les déshérités, les exclus, les juifs, les comédiens, les esclaves, les soldats et leur famille, il a avec intransigeance énoncé les principes d'une démocratie en réclamant le suffrage universel puis en se faisant le défenseur de la République. Le pacifiste universaliste de 1792 s'est retrouvé sans contradiction à la pointe du patriotisme intransigeant. L'Incorruptible s'est imposé ainsi à la Convention, comme aux masses populaires mobilisées.
Voilà bien une hagiographie, dira-t-on ? Certes non, et pas plus que mes prédécesseurs en robespierrisme, de Georges Lefebvre à Albert Soboul, je n'ai l'intention de justifier ou d'excuser. On a dit les limites de la vision sociale de Robespierre, qui sont celles de son projet de déclaration des droits en 1793. Un droit de propriété confirmé mais borné par le respect de la propriété d'autrui et par le droit à l'existence de tous : « Il faut que l'homme vive indépendant. » On a pu dénoncer son « système » justifiant dans les grands rapports de l'an II la Terreur comme indissociable de la Vertu, valeur clef de la Cité qu'il aspire à reconstruire. Assumant sa responsabilité, il a certes envoyé à la mort des représentants de l'Ancien Régime comme aussi ses adversaires et anciens amis, Danton, Desmoulins. Mais l'emballement de la Grande Terreur de l'été 1794, en prairial, n'est point de son fait. Pour sortir de la Terreur, son rêve s'est exprimé à travers ses grands rapports dans la proclamation célèbre qui conduit à la fête du 20 prairial an II : « Le peuple français reconnait l'existence de l'être suprême et d'immortalité de l'âme. » Plus qu'une mesure de circonstance pour frapper l'hébertisme déchristianisateur ou l'habillage d'un culte patriotique, ce projet reflète la conviction profonde de Maximilien, croyance en un dieu dont le temple est la nature, comme chez Jean-Jacques Rousseau. Point n'est question de contester leur dimension religieuse sans pour autant aller jusqu'à un Robespierre « mystique ». Pour moi, à la base, s'inscrit l'angoisse de Robespierre telle qu'elle monte en lui dans la solitude des derniers temps : « Les bons et les méchants disparaissent de ce monde... » mais ce ne peut être dans le néant. Pour que la vertu ait un sens, l'immortalité - cette « illusion » peut être est nécessaire - et l'être suprême aussi. « Fuite en avant dans la métaphysique » ? Après Georges Lefebvre et Albert Soboul, qui l'ont esquissée, cette formule laconique de Claude Mazauric peut être admise comme l'argumentaire auquel elle s'associe : face à ses contradictions, Robespierre, incapable en son temps, en ces lieux et dans le cadre qui lui est imposé par l'histoire, d'une révolution bourgeoise, voit son rêve s'effondrer quand la révolution populaire se glace et quand ses ennemis triomphent. Il ne lui reste plus qu'à s'en remettre, le 8 thermidor, à ses fidèles comme à nous : « Je vous laisse ma mémoire, elle vous sera chère et vous la défendrez. » Voila pourquoi nous sommes encore quelques robespierristes.
Michel Vovelle Professeur honoraire à la Sorbonne, historien spécialiste de la Révolution française

lundi 25 juillet 2016

Pepe Mujica." Le président et la motte de terre.” "Je me définirais comme une motte de terre montée sur pattes."


Pepe Mujica. La force de la cohérence

22.07.2016 - Paris - Mauricio Alvarez
Pepe Mujica. La force de la cohérence

Pepe Mujica (1) est un ancien fleuriste, guérillero, prisonnier et président de l’Uruguay, un petit pays d’Amérique latine de 3,3 millions d’habitants. Son franc parler, son mode de vie simple et ses critiques incessantes de la société de consommation et du modèle capitaliste ont fait de lui une star internationale.


Dans le cadre de cet article, j’ai choisi volontairement de ne pas refaire un bilan de son mandat présidentiel qui s’est terminé 1ᵉʳ mars 2015, mais de vous proposer une petite introduction de la vision du monde de cet homme qui défend des valeurs humanistes, avec beaucoup de détermination et de cohérence. Pour cela, j’ai décidé de vous partager deux courts extraits d’un documentaire diffusé sur la chaîne ARTE, intitulé : “Pepe Mujica. Le président et la motte de terre.”


Voici le premier passage, prélevé d’un entretien où José Mujica s’exprime sur l’importance de la sobriété et du travail de la terre dans sa vie :


Les mains, des outils de la pensée


“La vie a changé un peu, mais pour l’essentiel je reste le même. Ma vie est un peu plus compliquée, mais c’est comme tout, ça va passer.
Je me définirais comme une motte de terre montée sur pattes. J’ai vécu et je vis encore de la terre, mais je vis également pour la terre.
Chacun a besoin d’une marge de bonheur personnel, qu’on en soit conscient ou pas. J’essaie de me réserver du temps pour faire ce qui me plaît. C’est ma définition de la liberté humaine. Ma liberté à moi, je la trouve dans le travail de la terre.


Tout ce temps passé en prison m’a donné le temps de réfléchir. J’ai cherché à me connaître à moi-même et je n’en ai pas terminé.


La réalité est bien au-delà de l’idée que je m’en fais. La réalité est bien plus complexe, plus difficile encore. Pour moi, le travail physique aide à corriger les excès de l’intellectualisme. Sans lui, on a du mal à évaluer le niveau des difficultés auxquelles on va être confronté dans tout travail que l’on se propose de faire. En fait les mains sont des outils de la pensée. Les mains pensent.”


Le deuxième extrait, provient également d’un entretien, et s’intéresse aux effets pervers du capitalisme, notamment à son impact négatif sur les relations interpersonnelles et sur le bonheur des hommes :


L’éloge de la sobriété


“Quelqu’un dont le temps est totalement aliéné ne peut pas être heureux. Et c’est l’aberration des sociétés modernes. Tout le monde est pressé et court. Et quand on se réveille, la vie a passé!


Nous sommes dominés par une culture inhérente au capitalisme, qui veut continuer à faire des profits et à accumuler et qui, pour vivre dans ce capitalisme, exige que chacun de nous aliène toute sa vie en achetant et en gagnant de l’argent pour acheter davantage… Mais ça, c’est inhérent au capitalisme, pas au bonheur humain.


La grande richesse n’assure pas le bonheur. Il faut lutter pour vivre sobrement, avec le strict nécessaire. Ce n’est pas renoncer aux choses matérielles, mais ne pas se laisser réduire en esclavage par ces choses. Car au fond, les affects, ces choses qui nous émeuvent le plus, demandent à ce qu’on leur consacre du temps. Quiconque n’a pas le temps de cultiver ses affects peut difficilement être heureux. Et ça , ça ne s’achète pas.”


La crédibilité de Pepe Mujica repose principalement sur une profonde cohérence entre ses paroles et ses actes. Son style de vie très sobre permet à sa pensée de rayonner avec encore plus de force. Un type de leadership qui nous fait forcément penser, toute proportion gardée, à Mahatma Gandhi ou à Pierre Rabhi.


José Mujica, surnommé « Pepe Mujica », est un homme d’État uruguayen, né à Montevideo le 20 mai 1935. Il a été le 40ᵉ président de la République du 1ᵉʳ mars 2010 au 1ᵉʳ mars 2015. (Source Wikipedia)
source: http://www.pressenza.com/fr/2016/07/pepe-mujica-force-de-coherence/

samedi 23 juillet 2016

►Poutine "L'OTAN nous pousse vers un conflit nucléaire" !


►Poutine "L'OTAN nous pousse vers un conflit nucléaire" !
Le président russe Vladimir Poutine parle aux journalistes des agences de presse du monde, lors de la deuxième journée (le 17 juin) de St. Petersburg International Economic Forum de la Russie (de SPIEF).
Si la situation actuelle se poursuit, le résultat pourrait être un conflit nucléaire dévastateur. Washington a versé cinq milliards de dollars en Ukraine dans le but d'éventuellement l'instigateur d'un coup sur le seuil de la Russie. Washington et l'OTAN soutiennent les forces proxy sur le terrain pour tuer et chasser ceux qui demandent l'autonomie du régime fantoche des États-Unis à Kiev.
Des centaines de milliers ont fui à travers la frontière en Russie.
Washington accuse Moscou d'envahir l'Ukraine, d'avoir eu une main dans l'attentat d'un avion de ligne commercial et de «l'invasion de l'Ukraine sur la base aucune preuve (On a assisté à la Manipulation par les médias qui font partie de la machine de relations publiques de Washington).
En conséquence de cette «agression» russe, Washington a détérioré des sanctions à Moscou.
Le but ultime est de dé-lier l'économie européenne de la Russie et d'affaiblir l'économie dépendante de l'énergie de la Russie en lui refusant les marchés d'exportation. Le but ultime est d'assurer aussi l'Europe reste intégré à / dépendant de Washington, pas moins par l'intermédiaire du Partenariat pour le commerce et l'investissement transatlantique (TTIP) et à long terme par l'intermédiaire de gaz des États-Unis et le pétrole du Moyen-Orient (vendu en dollars, augmentant ainsi la force de la monnaie sur laquelle l'hégémonie mondiale des États-Unis repose) .
Les grands médias traditionnels dans l'Ouest répètent bêtement les accusations portées contre Moscou comme un fait, en dépit de Washington ayant concocté des preuves ou inventé des prétextes sans fondement
. Comme avec l'Irak, la Libye, l'Afghanistan et d'autres «interventions» qui ont laissé une traînée de mort et la dévastation dans leur sillage, le rôle des médias occidentaux est d'agir comme porte parole pour les politiques officielles et les guerres des États-Unis
La réalité est que les Etats-Unis ont environ 800 bases militaires dans plus de 100 pays et le personnel militaire dans près de 150 pays. les dépenses de son armée américaine NAINS ce que le reste du monde passe ensemble. Il dépense plus en Chine par un rapport de 6:
1. Que disent les grands médias à ce sujet? Que les Etats-Unis soit une «force pour le bien» et constitue «gendarme du monde» - pas un empire qui s'impose militairement.
Dans les années 1980, les guerres de Washington, escadrons de la mort et des opérations secrètes étaient responsables de six millions de décès dans le tiers monde «en développement» .
Un chiffre mis à jour suggère que ce chiffre est plus proche de dix million.En rompant les précédents accords conclus avec la Russie / l'URSS, au cours des deux dernières décennies, les États-Unis et de l'OTAN a évolué en Europe de l'Est et continue à encercler la Russie et installer des systèmes de missiles visant à lui. Ils ont également entouré l'Iran avec des bases militaires. Il déstabilise le Pakistan et «intervienne» dans les pays à travers l'Afrique pour affaiblir le commerce et d'investissement et de l'influence chinoise. Elle entend éventuellement militairement 'pivot' vers l'Asie pour encercler la Chine.
Le plan de jeu de Washington pour la Russie est de détruire est en état de fonctionnement ou d'affaiblir de façon permanente de sorte qu'il soumet à l'hégémonie américaine.
Alors que les médias traditionnels dans l'Ouest a entrepris de faire revivre la mentalité de la guerre froide et de diaboliser la Russie, Washington estime qu'il peut réellement gagner un conflit nucléaire avec la Russie.
Elle ne concerne les armes nucléaires comme un dernier recours, mais une partie d'un théâtre conventionnel de la guerre et est prêt à les utiliser pour des frappes préventives
Washington accuse la Russie de violer la souveraineté territoriale de l'Ukraine, tandis que les Etats-Unis et son armée, de mercenaires et de services de renseignements à l'intérieur Ukraine.
Ils agitent les troupes en Pologne, en se livrant à des «jeux de guerre à la Russie et a poussé à travers un acte« anti-agression russe »qui dépeint la Russie comme un agresseur afin de donner à l'Ukraine membres de facto de l'OTAN et le soutien militaire .
Washington avance que la Russie commence à saper l'hégémonie du dollar par le commerce du pétrole et du gaz et de produits en roubles et d'autres monnaies.
L'histoire montre que chaque fois qu'un pays menace le dollar, les Etats-Unis ne restent pas les bras croisés
Malheureusement , le public occidental croient les mensonges nourris pour eux.
Il en résulte que les médias ne sont qu''une extension du bras de propagande de Washington.
Le PNAC, sous le prétexte d'une certaine «guerre contre le terrorisme» bidon, est en partie construite sur la crédulité, l'opinion publique est attisé par des explosions émotionnelles des politiciens et des médias.
Si Poutine réagit d'une certaine manière, il est intéressant de se demander ce que la réponse des États-Unis serait si la Russie avait mis ses missiles au Canada près de la frontière des États-Unis, avait déstabilisé le Mexique et parlait de mettre des missiles là aussi. Pour couronner le tout, imaginez si la Russie appliquaient des sanctions sur les États-Unis pour l'ensemble de cette «agression».

lundi 18 juillet 2016

Des tours du World Trade Center à l'attentat de Nice c'est la même logique ..

Le terrorisme n'est l'oeuvre que de l'occident , l'oeuvre des possédants , l'oeuvre de l'impérialisme , il est le miroir de l'extrême droite pour ne pas dire son faire valoir , la droite pue encore plus de la gueule , la deuxième droite (PS) fait le sale travail ! 
Mais arrêtez de tirer sur les arabes , quand  j'entend arabes , bougnoule ou bicot , j'entend Youpin , juif , étoile jaune ; oui nous en sommes arriver là . 
Le Fhaine en bave de jouissance c'est proprement dégueulasse , les victimes de Nice auront été tué deux fois .
Hollande , Vals ont une responsabilité écrasante , Mais toute la droite a les mains pleines de sang avec la guerre de Libye , tous, de l'extrême droite au PS sont les valets du grand capital qui pousse à radicaliser les tensions avec le monde arabo-musulman dans le seul but de récupérer pétrole, gaz et minerais divers et les attentats ne servent qu'à çà !
La preuve , regardez avec quelle violence ils ont réprimés les manifestations et criminaliser la CGT avec la droite et l'extrême droite qui piaffaient d'impatience voulant encore plus de répression .
Oui c'est la guerre contre le peuple du travail , et tous les peuples . Des tours du World Trade Center à l'attentat de Nice c'est la même logique ... et ce sont les pauvres qui paient

Depoil Jean Claude

vendredi 15 juillet 2016

J'hurle ma douleur pour toutes ces familles endeuillées dont demain ne ressemblera plus jamais à hier..

Attendez je crois qu'il faut arrèter de nous prendre pour des cons cet acte de guerre à Nice ne fait que de démontrer une fois de plus la monstruosité de toutes les guerres Gaza , Bagdad ,La Syrie , Paris , Nice des milliers de morts pour faire vivre ce régime ignoble basé sur le fric et les croyances à la con ,
J'hurle ma douleur pour toutes ces familles endeuillées dont demain ne ressemblera plus jamais à hier..
Pas un dérapage pendant l'Euro ? 
L'état d'urgence violent envers les manifestants et la CGT mais pas pour empêcher la mort de plus de 80 innocents ?
Arrêtez de nous raconter vos conneries bande de salauds vous n'êtes pas là pour protéger le peuple mais pour entretenir la peur et permettre la pire des politiques sauvages envers les plus faibles ; Daech votre produit , votre outil , votre alibi , il devrait être détruit depuis longtemps si vous en aviez la volonté , le sang qui coule à Nice est de la même couleur qu'ailleurs dans le monde il sort des mêmes corps innocents , c'est toujours le peuple qui pleure ses morts , et toujours le peuple qui subit vos politiques sanglantes de la peur .
Nous aurons droit à toutes leurs litanies dégoulinantes "émotions "calculées .
LEs peuples seront donc toujours la chair à canon de leur délires ?Assez de sang , assez de larmes Et si demain on s'en prenaient AUX VRAIS RESPONSABLES .
JE suis triste, écœuré , scandalisé , et en rage contre tous ces politicars à la solde de cette machine à tuer , pour le fric le pétrole et tout le reste .Tant que Daech vous est utile il continuera à tuer
Ce matin vous avez encore plus de sang sur les mains , mais vous n’arrêterez pas le peuple d'exiger sa noble et légitime revendication pour un monde juste en paix , un monde HUMAIN 

.NICE c'est l'attentat de TROP.
 JC Depoil

mercredi 6 juillet 2016

Par un tour de passe passe Valls cache 99%de son patrimoine de 2 millions d'Euros , on s'étonne après de son action réactionnaire à Matignon .....


Manuel Valls a caché 99% des parts d’une SCI détenant un actif de près de 2 millions d’euros, en les mettant au nom de sa femme. La déclaration d’intérêts de Manuel Valls le faisait apparaître comme un ministre endetté sans réel patrimoine. Or, il n’en est rien. Dans sa déclaration de patrimoine, Manuel Valls ne déclarait que 93 000 euros d’actifs, après déduction de ses dettes et emprunts. Valls déclarait être le propriétaire de 2 appartements: un 88 m² à Evry, et un 44 m² à Paris dans le 11ème arrondissement. D’après le premier ministre, c’est dans ce studio de 44 m² qu’il habite avec son épouse, la violoniste Anne Gravoin…
Mais Manuel Valls a plus d’un tour dans son sac ! Le premier ministre est en effet marié sous le régime de la séparation de biens et ne possède qu’1 seule part de la SCI Homère qui détient l’appartement du 11ème arrondissement, les 99 autres parts appartenant à sa femme. La SCI Homère ne possède pas seulement le petit studio dans lequel Valls et son épouse sont censés vivre, mais 16 lots de copropriété, pour un total de 210 à 250m². Ces lots de copropriété sont valorisés entre 1,6 et 2 millions d’euros.
Le descriptif des lots sur le plan de cadastre est édifiant: 4 chambres, 5 salles d’eau, 7 pièces de séjour, 5 cuisines et 2 terrasses… rien que ça ! Le « petit studio » dans lequel vit Manuel Valls ressemble à s’y méprendre à un énorme appartement 11 pièces, au minimum.
Manuel Valls a ainsi caché 99% des parts d’une SCI détenant un actif de près de 2 millions d’euros, en les mettant au nom de sa femme pour ne pas avoir à en déclarer le montant ou l’existence. Si Manuel Valls et Anne Gravoin divorçaient, le régime de la séparation de biens obligerait à rechercher l’origine des fonds ayant servi à l’acquisition des biens détenus en indivision. Il serait ainsi intéressant de savoir si Anne Gravoin a bien payé 99% des mensualités de l’emprunt de la SCI et 99% de l’apport initial avec ses cachets de violoniste, ou bien s’il ne s’agit là que d’un tour de passe-passe évitant à Manuel Valls de passer pour un muli-millionnaire…

LA LIBERTE EST EN LONGUES VACANCES.

LA LIBERTE EST EN LONGUES VACANCES.
La proclamation "des droits de l'homme", si chère à notre histoire, n'est plus qu'une façade.
En ce début de mois de Juillet il fallait montrer que rien n'est fini. Nous avons manifesté. Et j'en suis fier ! MAIS
Mais les amis de l'étranger ou de province ou qui ont été dans l'impossibilité de venir ne peuvent mesurer se qui se joue d’infamie. Dans une franche dictature une manifestation est interdite, simplement interdite. En France c'est plus fielleux, mais tout aussi méprisant du peuple à la citoyenneté déniée. Je vous raconte comment cela se passe, ce que j'ai vécu.
Le rendez-vous était place d'Italie. Je prends le train, puis le métro, comme tout "Parisien". La ligne de métro est arrêtée 5 STATIONS AVANT LA PLACE D'ITALIE. J'étais sur la ligne 5, à partir de la gare du nord, d'autres lignes ont semble t il été concernées. C'est dégueulasse et sans raison, 5 stations ça fait un bout. MAIS CE N'EST PAS FINI. Arrivé à Bastille, le chemin le plus court est fermé (rien ne peut le justifier, la manif n'était pas encore partie). Détour par Opéra, puis le pont d'Austerlitz est également bloqué ne laissant passer qu'une petite partie de ceux qui se présentaient... Des kilomètres pour atteindre la manif ! Certains n'y sont pas parvenus, ou à l'extrême fin comme des amies de St Denis.
DÉGUEULASSE. INFÂME.
Tout est fait pour avilir les manifestants, jusqu'à l'obligation d’ôter les autocollants pour pouvoir sortir de la manif, sans doute pour raison "de sécurité" ! Et le copain de SUD m'expliquant avoir été "nassé" pendant 1 heure à Denfert .... LIBERTÉ, J’ÉCRIS TON NOM.
Rappelez moi qui est au pouvoir ? Le Parti Socialiste ? Au second tour, j'ai voté pour eux par dégout de l'autre club dit "de droite". Je vous jure que c'est fini ! Ce qui se passe maintenant est odieux. Pour notre avenir il faut effacer ce parti. Ce ne sont plus que des notables en mal de postes électifs, et bien quelque soit le camp en face, même si c'est le plus pourri, je le préfèrerai au 2d tour.
Pour l'avenir de notre pays, éliminons ce PS qui a osé ces forfaitures.
Serge Grossvak

lundi 4 juillet 2016

Rémi Fraisse n'aurait t'il pas été simplement assassiné dans la nuit du 24 au 26 octobre 2014 ?

Que s’est-il réellement passé dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, à Sivens (Tarn), lors de la mort de Rémi Fraisse ? À la lumière du dossier d’instruction et de nombreux témoignages,Reporterre révèle les faits. Ils contredisent la version officielle. Une équipe fantôme de gendarmes a agi cette nuit-là. Et n’avait pas pour seul but de défendre la zone.
Sur la mort de Rémi Fraisse, on croyait avoir tout lu. Voici le récit qui s’est imposé : le weekend des 25 et 26 octobre 2014, à Sivens, le rassemblement festif contre le projet de barrage dégénère. Les forces de l’ordre ont pour mission de défendre une « base de vie », sur le site même où le barrage est prévu. Sur cette base sont habituellement rangés les engins de chantier, mais cette nuit-là, il n’y en a aucun. Les heurts avec les manifestants s’étirent dans la nuit. À 1h45 du matin, une grenade offensive est lancée par les forces de l’ordre et tue, sur le coup, le jeune homme.
Plus d’un an et demi après le drame, l’enquête judiciaire, confiée aux juges toulousaines Anissa Oumohand et Élodie Billot, est toujours en instruction. Cette enquête a nourri un dossier de plusieurs milliers de pages. Or, Reporterre y a eu accès, et depuis des mois, en épluche les pièces en détail. On y trouve notamment une centaine d’auditions de gendarmes et de comptes-rendus techniques, que nous avons décortiqués, confrontés et mis en perspective avec les témoignages de manifestants et d’autres sources que nous avons interrogées.
Une fois le jargon militaire traduit et le dispositif déchiffré, on constate qu’apparaissent des contradictions manifestes, mais aussi des révélations : l’existence d’un cinquième peloton de gendarmes mobiles, jusqu’ici caché par la version officielle de l’action du dispositif de maintien de l’ordre dans la nuit du 25 au 26 octobre.
Reprenons tout dans le détail : non pas la version officielle jusqu’ici diffusée, mais celle que révèlent les auditions des gendarmes.

Plus la soirée avance, plus les contradictions s’enchaînent dans les auditions

L’escadron de gendarmes mobiles 28/2 de La Réole est déployé à minuit, à l’endroit où se sont déroulés de violents affrontements durant l’après-midi du samedi. Dans la soirée, jusqu’à minuit, tout a été calme. A minuit, les 72 militaires de l’escadron se positionnent sur le flanc nord, à l’arrière et à l’intérieur de la « base vie ». C’est un espace grillagé, où sont normalement garées les machines de chantier. Les gendarmes font d’abord face à des manifestants calmes. Des brasiers sont allumés, les opposants se rapprochent. Puis, la tension monte, selon le gendarme chargé de filmer ce soir-là, qui commente à haute voix les événements : « Les sommations viennent d’être faites (...) Les cailloux commencent à pleuvoir sur les véhicules », indique la retranscription des vidéos réalisée par les enquêteurs. Les affrontements vont durer plus de quatre heures.
À minuit cinquante, toujours selon ces mêmes vidéos, le capitaine J., chef de l’escadron, s’écrie :« Pour lndia : tu te replies (...). On joue l’apaisement pour l’instant et on maintiendra le personnel tant que le 5e peloton n’est pas arrivé au niveau des véhicules. »
« Cinquième peloton » : d’où sort-il ? À cette époque, un escadron de gendarmerie mobile déployé pour le maintien de l’ordre est normalement divisé en quatre pelotons de marche (dénommés India, Alpha, Bravo et Charlie) [1]. Ces pelotons sont chacun divisés en deux groupes, 1 et 2. L’escadron comporte de surcroît un peloton de commandement qui, lui, n’est jamais considéré comme un cinquième peloton. Quel est donc le cinquième peloton dont parle le capitaine J. ?
La réponse ne se trouve nulle part dans le dossier d’instruction de l’« affaire Rémi Fraisse ». Plus étrange encore, cette mention du cinquième peloton n’est pas reprise dans la retranscription de la vidéo réalisée ultérieurement par l’IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale). Ainsi, après recoupement de l’ensemble des auditions, ce cinquième peloton reste impossible à identifier au moment le plus intense des heurts.
Or, par ailleurs, un groupe de gendarmes apparaissant dans le dispositif déployé ce soir-là, le groupe Charlie 2, est particulièrement difficile à localiser. Il est composé de cinq militaires, quatre jeunes recrues alors âgées de 22 à 27 ans, et de l ’adjudant-chef C., plus expérimenté. Ce chef affirme dans son audition avoir placé son groupe « à l’arrière droit » de la zone de chantier. Problème : les gendarmes S. et B., membres de Charlie 2, indiquent, quant à eux, avoir « pris position sur la gauche du dispositif, face aux manifestants ». C’est-à-dire de l’autre côté. Les militaires des autres groupes ne sont pas plus clairs et ne parviennent pas à dire précisément où sont leurs collègues de Charlie 2. Et pour cause, plus la soirée avance, plus les contradictions s’enchaînent dans les auditions : déroulé imprécis, peu de détails, flou sur les actions menées, jusqu’à l’impossibilité totale de localiser le groupe Charlie 2 à partir d’une heure du matin.
Qui est cette équipe fantôme ? Charlie 2 ou le cinquième peloton ? Nous ne le savons pas. Mais il y avait bien ce soir-là un groupe de gendarmes hors de la « base vie » qui agissait de manière dissimulée. C’est ce que confirment les témoignages de manifestants.

Un groupe hors-zone

Vers une heure du matin, Marc s’approche au plus près des gendarmes. Cet opposant de longue date au projet de barrage se trouve en face de la « base vie » défendue par les gendarmes : il est sur le terrain que le chantier des dernières semaines a transformé en une dalle d’argile. Depuis ce glacis, Marc voit deux véhicules, roulant « feux éteints » vers la rivière, le Tescou, traverser la zone humide. Là, « des gendarmes à pied traversent le Tescou et s’installent juste en face de nous. Je dirais qu’ils étaient huit, ils sont arrivés en petits groupes », déclare Marc aux juges d’instruction lors de son audition en février 2016. Sur le dessin ci-dessus, ils sont représentés comme « équipe fantôme ».
Cette position hors de la zone de vie est niée fermement par les militaires : « C’est impossible », affirme le maréchal des logis J, lors de son audition, quand les juges d’instruction lui demandent si un groupe se trouvait en-dehors de la zone de vie. Pourtant, cette équipe est attestée par d’autres manifestants. Ainsi Christian, que Reporterre a déjà rencontré, affirmait déjà, quelques heures après les faits, que des gendarmes étaient présents sur la gauche de la zone de vie. « Ils étaient sept ou huit, positionnés avec les boucliers devant et des lanceurs de LBD [lanceurs de balle de défense] derrière. Ils étaient protégés derrière une souche d’arbre. Ils essayaient d’avancer », précise Christian.
Ces gendarmes sortent de l’ombre avant d’être de nouveau avalés par l’obscurité. Et ce, à plusieurs reprises. Élisa (prénom modifié), une manifestante, a observé leurs mouvements : « Ils se cachaient, et quand on s’approchait, ils ressortaient. Ils nous attaquaient en passant le fossé. Ils étaient bien en dehors de la zone de vie », déclare-t-elle à Reporterre. Près de cette équipe fantôme, et au coin de grillage où sont retranchés d’autres gendarmes, Élisa remarque « une personne qui levait les mains, juste au bord du fossé. Elle est restée un petit moment dans cette position », assure-t-elle aux juges d’instruction en février 2016. Les militaires alors « ont commencé à tirer plus près de nous », poursuit-elle. Selon des témoignages concordants, le noir est complet lorsque des explosions retentissent. Rémi Fraisse, touché dans le dos par une grenade, tombe à terre, à proximité du fossé, et meurt sur le coup. Élisa, elle, ne voit plus la personne aux mains levées. Il est 1h45 du matin.
Quelques instants auparavant, une grenade offensive de type OF-F1 a été lancée dans cette direction depuis la zone de vie grillagée par le maréchal des logis J. Il est le chef de Charlie 1, et est le seul de son groupe habilité à utiliser cette arme. Très vite, les militaires qui l’accompagnent voient une « forme sombre » au sol, et ils le signalent à leur hiérarchie. C’est le moment où, dans le récit des gendarmes, Charlie 2 réapparaît. Il aurait reçu l’ordre de renforcer Charlie 1. Et alors que personne n’a encore formellement identifié un corps, l’adjudant C. de Charlie 2 affirme dans son audition : « Je suis intervenu à la radio pour confirmer qu’il s’agissait bien d’une personne. Je voyais son visage tourné vers nous, il avait les pieds en direction du ruisseau et la tête dirigée vers le portail. » Comment, alors que Charlie 2 arrive en appui de Charlie 1 et découvre la situation, peut-il être plus précis que les témoins de Charlie 1 eux-mêmes ? Cette précision est surprenante. Sauf si Charlie 2 était sur le terrain même, « aux premières loges ».
Mais à l’instant de la mort de Rémi Fraisse, le maréchal des logis J., dernier à lancer une grenade selon les gendarmes, ne fait pas de lien de cause à effet entre son geste et la personne à terre. Il estime même avoir lancé « plus à droite ». Ses coéquipiers de Charlie 1, eux, entendent l’explosion, mais déclarent « ne pas voir l’endroit où la grenade tombe ». Ce qui est en revanche certain, c’est que Rémi s’écroule après plusieurs explosions de grenades. Les témoins, proches ou lointains, sont unanimes sur ce point : « Ils nous ont canardé, on a entendu trois grenades explosives à ce moment », dit Christian. Il est alors à quelques mètres du jeune homme tombé à terre et le voit ensuite « être traîné comme un chien par les gendarmes ». Nicolas (prénom changé), posté sur une butte qui domine la scène d’affrontement, déclare de son côté entendre« trois explosions certaines » aux enquêteurs. Des déflagrations en rafale également attestées par Élisa : « À ce moment-là, il y avait 3 ou 4 grenades », affirme-t-elle.

Une autre grenade qui aurait pu tuer

Parmi les nombreuses munitions utilisées par les forces de l’ordre, 23 grenades offensives auraient été lancées, cette nuit-là, à Sivens. On peut se demander si l’équipe fantôme en a utilisé. En tout cas, l’une de ces 23 grenades a causé la mort de Rémi Fraisse. Une autre aurait pu tuer Mélody (prénom modifié), une quinzaine de minutes seulement avant le décès de Rémi. Voici son histoire. Contactée par Reporterre, la jeune manifestante relate que, choquée par la violence des gendarmes, elle se plante face à eux. « Je lève les mains pour montrer que je n’ai pas de caillou. Je disais : "Arrêtez de tirer à hauteur humaine." Et là, je n’ai rien compris, j’ai volé et je me suis retrouvée au sol. J’étais complètement tétanisée. J’ai vraiment cru que j’étais en train de mourir. »Elle décrit « quelque chose qui explose à côté de moi, avec un bruit hyper puissant », un détail caractéristique des grenades offensives. La jeune femme raconte qu’elle est alors tirée brutalement par des gendarmes qui l’entraînent à l’intérieur de leur position et découvrent que c’est une jeune femme, avant de la frapper au visage.
Son récit est sensiblement différent de celui des gendarmes qui, eux, font état d’une « mission de secours » d’une manifestante « tombée suite à tir de LBD » puis « soignée ». Présentée à 1h28 du matin comme une « personne interpellée... expulsée à l’arrière du dispositif » dans la retranscription des vidéos, Mélody est finalement relâchée, durant la nuit, sans explication. Le commandant des opérations explique dans son audition l’avoir laissée partir car « nous n’avions pas d’OPJ avec nous ». Pourtant, dès 1h20, un OPJ (officier de police judiciaire), seul habilité à procéder à des arrestations, est sur place. Il réalise vite qu’il vient « pour prendre des mesures de garde à vue concernant des opposants qui auraient été interpellés », dit-il aux enquêteurs.
Les gendarmes spécialisés dans l’interpellation jouent un rôle confus ce soir-là. Il s’agit du PSIGlocal (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Cette unité, équivalent militaire de la BAC (Brigade anticriminalité), était habituée à la ZAD de Sivens, et a d’ailleurs été responsable de plusieurs cas de violence les semaines précédentes. Des pelotons du PSIG sont présents ce weekend. L’un d’eux est censé être engagé à Sivens jusqu’à minuit, mais rien dans le dossier d’instruction n’indique qu’il quitte alors la zone. Un autre disparaît complètement des radars jusqu’à l’arrivée des enquêteurs sur place, une heure après la mort de Rémi Fraisse. Là encore, lePSIG aurait-il pu jouer le rôle d’équipe fantôme, comme Charlie 2 ou un cinquième peloton ? La question reste ouverte mais il est clair que les autorités ont tenté de masquer l’existence ce soir-là d’un petit groupe de gendarmes agissant en dehors de la « base vie ».

Interpeller - et pas seulement défendre

La question des interpellations est essentielle. Car, à Sivens, ce weekend-là, le premier motif de la présence policière paraissait clair : éviter à tout prix que l’afflux de manifestants empêche la reprise des travaux du barrage le lundi matin. Il n’est pas question pour le gouvernement de laisser s’installer un deuxième Notre-Dame-des-Landes. Les gendarmes doivent tenir une « zone de vie »vide qui devient un symbole et un élément stratégique. Pour cela, il faut empêcher les incursions de toutes parts. Mais alors, pourquoi dissimuler, sur place, une équipe fantôme, et pourquoi, par la suite, tenter d’en effacer les traces dans le dossier d’instruction ? Y-a-t-il un objectif inavouable qu’ont tenté de cacher les forces de l’ordre ?
La réponse, les gendarmes peuvent la donner. Plus tôt dans la journée, le commandant de la gendarmerie du Tarn recevait un texto : « On est attendu sur les interpellations. » Il est envoyé par le directeur général de la Gendarmerie nationale. Celui-ci est sous les ordres directs du ministère de l’Intérieur. Telle semble la raison d’être de l’équipe fantôme : pour pouvoir interpeller des individus, il est plus aisé de contourner le dispositif grillagé et de se poster dans l’obscurité, hors de la base de vie, pour arrêter des manifestants isolés et/ou ciblés. Cette tactique de « discrétion dans l’exécution de certaines missions », avec « actions ciblées sur les meneurs » et « arrestations », est préconisée dans un manuel de formation de gendarmerie que Reporterre s’est procuré.
Ce mode opératoire est confirmé par une source proche de la gendarmerie que nous avons interrogée : « Si une équipe n’est pas localisable et qu’un officier de police judiciaire est sur place, c’est qu’il y a une volonté d’interpeller », estime-t-elle, avant de préciser que plusieurs personnes recherchées, dont certaines de nationalités étrangères, avaient été « repérées » à Sivens. On serait bien loin de la simple mission de protection de la « base vie » du chantier avancée par l’ensemble des militaires.
Mais ce qui n’était pas prévu cette nuit-là, c’est la présence de Rémi Fraisse à quelques mètres seulement de l’équipe fantôme. Il reçoit une ou plusieurs grenades offensives lancées depuis l’intérieur et/ou de l’extérieur de la zone de vie et meurt sur le coup.
Deux heures après son décès, les gendarmes reçoivent enfin l’ordre de « décrocher ». Soudain, un rideau opaque de gaz lacrymogène s’abat sur le lieu des affrontements. Les fourgons s’évanouissent dans la nuit. Les manifestants prennent possession de la « base vie » sans se douter du drame qui vient de se jouer.
Au petit matin, la préfecture du Tarn annonce, dans un communiqué laconique : « Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d’un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens », en omettant de mentionner le contexte d’affrontements pourtant déjà connu des autorités. Une tentative maladroite de minimiser la gravité des faits. Elle n’est que la première d’une longue série de manœuvres pour étouffer l’affaire.

vendredi 1 juillet 2016

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MAIRE DE STAINS Soutenir Marwan Barghouti, c’est soutenir la paix et la justice ! Le Préfet débouté, le Droit affirmé !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU MAIRE DE STAINS
Soutenir Marwan Barghouti, c’est soutenir la paix et la justice !
Le Préfet débouté, le Droit affirmé !

Après une première victoire éclatante du classement sans suite de la plainte déposée par le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) contre le Maire de Stains pour « apologie publique d’un acte terroriste », le Tribunal Administratif de Montreuil vient de notifier le jugement et rejeté le référé du Préfet au sujet du retrait de la banderole en hommage à Marwan Barghouti, le Mandela palestinien, apposée sur le fronton de la mairie depuis 2009.
Le Maire et la ville de Stains se félicitent de cette décision de justice. L’Etat de Droit a triomphé ! La tentation d’un procès à caractère politique est balayée par l’expression d’une justice indépendante. L’intégralité des accusations du Préfet, notamment ses conclusions tardives, est jugée irrecevable.
Aux pressions incessantes qui tentent de museler, aux amalgames honteux qui tentent de déstabiliser, nous répondons par le droit et pour l’autodétermination des peuples !
À l’absence d’intérêt local, nous défendons la nécessité de promouvoir les droits humains, comme vecteur d’émancipation et de progrès. Le droit à la dignité concerne tous les peuples, y compris les prisonniers politiques, et implique chaque citoyen !
Au principe de non-respect de la neutralité du service public, nous retenons le principe du droit à l’engagement solidaire ! On ne saurait faire respecter la neutralité sans dénoncer les injustices et les perpétuelles violations du droit international.
Au principe de trouble à l’ordre public, nous dénonçons toutes ces inégalités sociales, ces injustices de toutes sortes et le mépris du droit qui sont sources de troubles et de déstabilisation !
De même que dénoncer l’apartheid n’était pas du racisme anti-afrikaner, la critique d’un gouvernement d’extrême droite israélien qui mène une politique coloniale barbare, n’est pas de l’antisémitisme !
Qui sème le trouble à l’ordre public ? Un Etat qui méprise de très nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU et des conventions de Genève ? Ou celles et ceux qui portent la défense des valeurs universelles de paix, de fraternité ?
L’ONU qui s’est prononcée depuis 1967 pour la création d’un Etat palestinien saurait-elle être taxée de terroriste ? Et toutes ces personnalités du monde entier, dont Jimmy Carter, Desmond Tutu et de nombreux prix Nobel pour la Paix sauraient-elles être taxées de terroristes parce qu’elles font campagne pour la libération du résistant Marwan Barghouti ?