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jeudi 6 mai 2010

A la suite de l'incendie d'une banque en Grèce

Un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.

"Je me sens dans une obligation envers mes collègues qui sont décédé si injustement aujourd’hui à parler et à dire quelques vérités objectives. J’envoie ce message à tous les médias. Toute personne qui possède encore une certaine conscience devra le publier. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu du gouvernement."
Dans cette lettre, l’employé déclare que "les pompiers n’ont jamais délivré la licence d’exploitation de l’immeuble", que "le bâtiment en question n’a pas de mécanismes de sécurité incendie" correspondant à sa taille (gicleurs au plafond, issues de secours, tuyaux d’incendie). "Il y a seulement quelques extincteurs portatifs qui, bien entendu, ne peuvent en rien aider à combattre un feu important dans un bâtiment construit avec des normes de sécurité depuis longtemps dépassées. La direction utilise également le coût élevé de ces exercices comme prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel."
Il souligne aussi qu’aucun membre du personnel n’a été formé au risque d’incendie, qu’il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation. "Les seules sessions de formation qui ont eu lieu à la Marfin Bank ont été sur des scénarios concernant l’action terroriste et en particulier la planification de l’évacuation des "grosses têtes" de leurs bureaux dans une telle situation."
Absence de local incendie, matériaux inflammables (papiers, plastiques, fils, mobilier…). « Aucun membre de la sécurité n’avait la moindre connaissance sur les premiers secours à donner ou comment éteindre un feu. »
Par ailleurs, « la direction de la banque a formellement interdit aux salariés de s’absenter aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé constamment eux-mêmes très tôt ce matin - tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement restait fermé pendant la journée. “Ceux qui partent aujourd’hui, ne viennent pas au travail demain”, a été une menace constante. La direction leur a même fermé leur accès à Internet afin d’empêcher les salariés de communiquer avec le monde extérieur. »
La lettre dit aussi qu’ au cours des derniers jours qui ont précédé la grève générale, la direction n’a cessé de terroriser les employés en utilisant oralement l’“offre” suivante : ou vous venez travailler, ou vous êtes virés.
« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqués. Vous êtes
responsables de ce qui s’est passé aujourd’hui, et dans n’importe quel Etat de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de
télévision) vous auriez déjà été arrêtés pour les actions ci-dessus. Mes collègues ont perdu la vie
aujourd’hui par préméditation : la préméditation de la Marfin Bank et de M. Vgenopoulos en personne qui a explicitement déclaré que quiconque ne venait travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !], n’avait pas à se déranger le lendemain [où ils seraient renvoyés]. »
Signé : un employé de la Marfin Bank

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