Les pays arabes à l’heure de la révolution
Tout commence à Sidi Bouzid, petite ville au sud de la Tunisie. Le 17 décembre 2010 (date désormais historique), Mohamed Bouazizi s’immole par le feu. Son geste marque le début d’une révolte populaire qui emportera le régime Ben Ali. A côté de cela, des soulèvements se produisent en Algérie, Jordanie, Libye, Soudan et bien sur Egypte qui connait actuellement une révolution.
Lors de la grande manifestation du 14 janvier, à Tunis, la jeunesse exige le départ de Ben Ali. AFP/Fethi Belaid
Quelle a été la cause du soulèvement des pays Arabes ?
Précarité, chômage et vie chère, ces 3 ingrédients lorsqu’ils se produisent en même temps produisent un effet explosif. Ils constituent le terreau d’un soulèvement populaire, cela ne suffit évidemment pas. La répression et l’absence de libertés ajoute à cela une pression qui ne demande qu’à s’échapper. L’étincelle maintenant, l’étincelle malheureusement mais celle à l’origine de l’embrasement, c’est le désespoir. Les immolations sont devenues un moyen d’exprimer son désespoir et sa révolte. On dénombre au moins 26 tentatives d’immolation en moins d’un mois, 8 d’entre elles ayant conduit à la mort. Ces immolations se sont produit dans 8 pays différents ce qui montre l’ampleur de la pauvreté dans les pays concernés ; Tunisie, Algérie, Maroc, Egypte, Mauritanie, Soudan, Arabie-Saoudite et Yemen. L’Algérie a payé le plus lourd tribu avec 10 tentatives.
Les dictatures tentent de faire baisser la pression..
Pour éviter ces soulèvements, les régimes tentent de se prémunir des ingrédients détonateurs en procédant à la baisse des prix des produits de première nécessité. En Algérie, ce sont les émeutes de l’huile et du sucre ; il est parvenu à éteindre le premier brasier mais n’est pas venu à bout de la contestation qui progressivement se politisent. Les marchent pour la fin de l’état d’urgence et le départ de Bouteflika s’y multiplient, le 12 février prochain, une grande marche est organisée et pourrait pourquoi pas conduire au même soulèvement qu’en Égypte. Une partie de la population est en tout cas déterminé à en finir avec lui. En Jordanie et Libye, les régimes ont procédé à la baisse des prix des produits alimentaires de première nécessité.. sans grande conséquence. Les manifestations s’y multiplient et se politisent pour en finir avec les régimes répressifs.
Vers l’embrasement général ? Les révolutions vont-elles continuer à se succéder ? Les soulèvements pourraient continuer à s’étendre mais sans pour autant aboutir au renversement des régimes. On l’a vu par exemple avec l’Iran, l’armée est un facteur très important pour aboutir à la chute d’un régime. De plus, l’éducation des populations doit être suffisante pour qu’ils prennent conscience de leur oppression et exigent la chute de la dictature. Une chose est sûre, les peuples prennent confiance en eux et se transmettent l’idée de la révolte. A qui le tour ?
Raphaël Rezvanpour
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