Le jour de la commémoration de la Nakba par les Palestiniens, plusieurs d’entre eux ont été assassinés et des dizaines d’autres blessés dans la bande de Gaza, sur les hauteurs du Golan, à Ras Maroun au Liban ainsi qu’en Cisjordanie.
Les forces israéliennes d’occupation sont responsables de plusieurs morts et de dizaines de blessés dans la bande de Gaza, les hauteurs du Golan, Ras Maroun à la frontière libanaise et en Cisjordanie, aloes que les Palestiniens marquaient la Journée de la Nakba.
La « Nakba » est le terme par lequel les Palestiniens se référent à la fondation de 1948 de l’Etat sioniste, moment où 700 000 Palestiniens ont été chassés de leur patrie suite à la déclaration d’indépendance d’Israël.
Au moins un Palestinien a été tué et 80 autres blessés dans le nord de la bande de Gaza lorsque les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur une marche d’au moins 1000 personnes qui se dirigeait vers le passage d’Erez entre la bande de Gaza et Israël.
Un groupe de Palestiniens, dont des enfants, manifestant à l’occasion de la « Nakba » ont été pris pour cible par l’armée israélienne après avoir traversé un poste de contrôle du Hamas et en entrant dans ce qu’Israël appelle une « zone tampon » - une zone vide entre les points de contrôle où les soldats israéliens tirent à vue sur toute personne qui s’y trouve, a rapporté Nicole Johnston d’Al Jazeera depuis la ville de Gaza dimanche.
« Nous apprenons à l’instant qu’une personne a été tuée et 80 autres ont été blessées », a dit Johnston.
« Il y a environ 500 à 600 jeunes palestiniens qui se sont rassemblés au point de passage d’Erez. Ils n’ont pas pour habitude de marcher jusqu’à la frontière. Il y a eu des tirs intermittents venant du côté israélien durant les deux dernières heures. »
« Le Hamas nous a demandé d’abandonner la place. Ils tentent d’éloigner les gens de la frontière israélienne. Ils disent qu’avoir vu tant de gens venir jusqu’à la frontière indique un changement dans la région. »
Au sud de Tel-Aviv, un Israélien a été tué et 17 ont été blessés lorsqu’un chauffeur arabe israélien a percuté avec son camion un certain nombre de véhicules sur une des routes principales de la ville. Il est difficile de savoir si cet accident est lié aux assassinats commis par les forces israéliennes d’occupation ces derniers jours...
Affrontements en Cisjordanie
Une des manifestations les plus marquantes a eu lieu près du camp de réfugiés de Qalandiya et de point de contrôle du même nom, le principal checkpoint entre la Cisjordanie et Israël, où environ 100 manifestants ont défilé, rapporte Nisreen El-Shamayleh Al Jazeera depuis Ramallah.
Certaines blessures ont été provoquées par des bombes lacrymogènes tirées sur les manifestants, nous dit El-Shamayleh.
De petits affrontements ont été signalés dans différents quartiers de Jérusalem-Est et dans les villes en Cisjordanie, entre des Palestiniens jetant des pierres et les forces israéliennes d’occupation.
Au moins 20 arrestations [enlèvements] ont eu lieu dans le quartier de Jérusalem-Est d’Issawiyah, alors que les Palestiniens lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur la police israélienne des frontières.
Au moins 70 personnes ont été kidnappées à Jérusalem-Est pendant les manifestations de la Nakba qui ont commencé ce vendredi, deux jours avant l’anniversaire du 15 mai.
Les tensions ont augmenté d’un cran un jour plus tôt après qu’un jeune garçon âgé de 17 ans, ait été assassiné par balles durant les affrontements de vendredi à Silwan, un autre quartier de Jérusalem-Est.
« Palestiniens assassinés »
Pendant ce temps, la télévision d’Etat syrienne a indiqué que les forces israéliennes ont assassiné quatre citoyens syriens qui avaient pris part à une manifestation anti-israélienne ce dimanche du côté syrien du plateau du Golan sous occupation.
La radio de l’armée israélienne a dit plus tôt que des dizaines de manifestants ont été blessés ou tués lorsque les réfugiés palestiniens du côté syrien de la frontière du Golan ont tenté de franchir la barrière de la frontière.
Il y a également des informations disant que les tirs israéliens ont tué jusqu’à 10 personnes et blessé des dizaines d’autres dans la ville libanaise de Ras Maroun, à la frontière sud avec Israël.
Matthew Cassel, un journaliste dans la ville, a déclaré à Al Jazeera qu’il a vu au moins deux morts parmi les réfugiés palestiniens.
« Des dizaines de milliers de réfugiés ont défilé à la clôture de la frontière pour réclamer leur droit de retourner [dans leur patrie] et ils ont été accueillis par les tirs des soldats israéliens, » a-t-il dit.
« Beaucoup ont été tués. Je ne sais pas combien, mais j’ai vu de mes propres yeux un certain nombre de gens évanouis, des blessés, et au moins deux morts. »
« Maintenant, l’armée libanaise a pris place, les gens sont en cours de repartir en arrière vers la montagne pour échapper à l’armée. »
« Mettre fin au projet sioniste »
Plus tôt ce dimanche, Ismail Haniyeh, Premier ministre du Hamas dans Gaza, a réitéré l’appel de groupe à la fin du projet sioniste en Palestine.
S’adressant aux fidèles musulmans dans la ville de Gaza dimanche, Haniyeh a déclaré que les Palestiniens ont marqué cette année la ’Nakba’ avec le grand espoir de mettre un terme au projet sioniste en Palestine. »
« Pour atteindre nos objectifs dans la libération de notre terre occupée, nous devrons avoir une véritable direction, » a dit Haniyeh, en se félicitant de l’unité récente avec son rival, le Fatah, l’organisation politique qui contrôle la Cisjordanie sous la direction de Mahmoud Abbas.
Pendant ce temps, une sirène longue de 63 secondes sonnait midi en commémoration du 63e anniversaire de la Nakba.
Plus de 760 000 Palestiniens devenus des réfugiés - aujourd’hui estimés à 4,7 millions avec leurs descendants - ont été chassés de leur patrie lors du conflit qui a suivi la création d’Israël.
Beaucoup ont trouvé refuge dans les pays voisins du Liban, de Jordanie, d’Egypte et ailleurs. Un grand nombre d’entre eux continuent à vivre dans des camps de réfugiés.
Quant aux 160 000 Palestiniens restés dans ce qui est maintenant le territoire israélien et qui sont connus sous le nom d’Arabes israéliens, ils sont aujourd’hui près de 1,3 million personnes, soit environ 20 pour cent de la population d’Israël.
15 mai 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
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