Les déclarations ridicules de Yanez-Barnuevo
• Malgré tous les problèmes économiques et sociaux que traverse l’Espagne, y compris la répression policière contre ses citoyens, ce secrétaire d’État aux Affaires étrangères et ibéro-américaines a préféré détourner l’attention sur Cuba où, d’après lui, la situation des droits de l’Homme reste « préoccupante »
Oscar Sanchez Serra
IL ressort d’une dépêche de l’agence espagnole EFE datée du 15 juin à Madrid que le secrétaire d’État aux Affaires étrangères et ibéro-américaines, Juan Antonio Yanez-Barnuevo, s’est plaint du manque de respect des droits de l’Homme à Cuba où, d’après lui, la situation en la matière reste « préoccupante ».
Il est à la fois surprenant et ridicule qu’un représentant de la diplomatie d’un pays confronté à une grave crise économique et sociale puisse tenir ce genre de propos, qui constituent une ingérence dans les affaires cubaines pour s’attirer les bonnes grâces de l’empire, de la droite, et heurter la sensibilité d’un peuple héroïque comme le peuple cubain qui, depuis plus d’un demi siècle, est en butte aux attaques et aux campagnes visant à discréditer son projet révolutionnaire.
D’après cette même agence, ces déclarations ont été formulées devant la Commission des Affaires étrangères du Congrès des députés.
Elles permettent de confirmer une fois de plus qu’il n’existe pas de différences marquantes entre ceux qui, sous l’étiquette de « socialiste », sont en totale connivence avec la rhétorique anticubaine et la ligne aznariste du Parti populaire.
Que de verbiage de la part de Yanez-Barnuevo! Vivrait-il sur une autre galaxie ?
Ce « socialiste » devrait faire preuve d’un peu plus de respect pour le peuple espagnol. Mieux vaudrait qu’il fasse part au Congrès de sa préoccupation pour ce qui se passe dans son propre pays, où de nombreux citoyens sont loin de jouir de leurs droits fondamentaux.
Comment qualifier les charges brutales de la police contre les manifestants « indignés » descendus par milliers dans les rues de villes comme Madrid et Barcelone pour protester pacifiquement contre le manque d’avenir, de justice et de sécurité, et exiger une réponse aux nombreux problèmes qui frappent aujourd’hui leur société, aggravés par les coupes budgétaires dans les dépenses publiques de santé et d’éducation, entre autres ?
Cette répression a déjà fait des centaines de blessés.
Pourquoi Yanez-Barnuevo ne s’inquiète-t-il pas de l’aggravation du chômage dans son pays qui frappe plus de 20% de la population active, ce qui représente le chiffre impressionnant de 4,5 millions de ses concitoyens, si l’on en croit les médias espagnols ?
Il devrait se préoccuper et s’occuper du nombre d’universitaires chômeurs et des jeunes sans emploi, qui sont deux fois plus nombreux que dans le reste des pays de l’Union européenne. En Espagne le chômage touche plus de 43% de la jeunesse en âge de travailler ; huit millions de ses concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté ; et il existe 1,3 million de foyers où personne n’a de travail fixe.
Ce monsieur considéré comme le numéro 2 de la diplomatie espagnole n’est-il pas mal à l’aise de constater qu’un enfant espagnol sur quatre est exposé au risque de pauvreté ?
Plusieurs organisations internationales ont dénoncé à la grave situation en Espagne de la traite des femmes et des mineurs originaires de l’Europe de l’Est et d’Afrique subsaharienne, victimes des réseaux internationaux de prostitution.
Yanez-Barnuevo n’est pas d’une vertu virginale, loin s’en faut, pour oser donner des recettes à Cuba, avec tous les graves problèmes que connaît aujourd’hui l’Espagne. Toute personne sensée et honnête ne peut nier que le gouvernement espagnol est loin de constituer un exemple en matière de droits de l’Homme et des libertés fondamentales
De : Granma
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les messages anonymes ne seront pas publier