Monsieur le Préfet,
Après avoir pris connaissance du protocole sur l’utilisation de la paille dans le département, nous sommes évidemment d’accord avec une solidarité entre céréaliers et éleveurs. Mais du fait qu’un arrêté portant sur l’interdiction du broyage de la paille ne sera pas pris, nous ne signerons pas ce protocole.
Vous avez reçu une délégation de la FDSEA le 23 mai, au cours de laquelle, nous vous avions alors, proposé de prendre cet arrêté. Vous pensiez le faire à l’issue du comité SOS sécheresse du 27 mai. Nous pensons qu’une telle décision est la manière la plus efficace pour récupérer un maximum de paille dans le département. Nous avons l’expérience de la sécheresse de 2003 où certains céréaliers au mépris de la solidarité, broyaient leur paille, alors que des animaux crevaient de faim dans les prairies juste à coté.
Si l’arrêté n’est pas pris, trop de céréaliers broieront leur paille et inciteront leurs voisins qui n’avaient peut-être pas l’intention de faire de même. A ce moment là, il sera trop tard, les moissons vont se dérouler assez tôt dans un laps de temps assez court. C’est maintenant qu’il faut agir.
Quant à la susceptibilité des céréaliers qui risqueraient d’être choqués par une telle mesure et qui ne joueraient pas le jeu à la moisson en relevant la coupe de la moisson battue et en ne fauchant volontairement que les épis pour que la récolte de paille soit quasi nulle, je qualifierai alors, cela de chantage. Une telle attitude prouverait bien la mentalité individualiste de certains.
Un tarif avoisinant 25 € tonne est annoncé pour compenser le manque de restitution, c’est la raison pour laquelle le fait que vous preniez un arrêté ne pénaliserait en aucun cas les céréaliers.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, mes plus respectueuses salutations.
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