Le blog d'un syndicaliste Paysan : Jean Claude Depoil/ RÉSISTER EST UN DEVOIR. SE SOUMETTRE UNE ERREUR ? NON ,UNE FAUTE IMPARDONNABLE/ Lutter contre l'argent roi qui détruit tout/ De Louise Michel: "Puisqu'il semble que tout coeur qui bat pour la liberté n'a droit qu'a un peu de plomb,j'en réclame ma part, moi!Si vous me laissez vivre ,je ne cesserai de réclamer vengeance...si vous n’êtes pas des lâches tuez moi!". Photo d'une "manif" paysanne FDSEA au Donjon dans les années 50
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jeudi 28 juillet 2011
La faim fait des milliers de morts en Afrique de l''Est mais ils s'en foutent...
Pire que des bêtes des être humains meurent de la sauvagerie de voyous en col blanc
La mort par centaines d'enfants tous les jours dans la corne Est de l"Afrique montre à quel point notre raisonnement mérite que l'on nous écoute, mais voila , quand il s'agit de balancer des bombes, les pays riches ne sont jamais en retard et hurlent comme des veaux sur les lenteurs le l'ONU , mais quand il s'agit de sauver des vies de la faim , alors là ils sont moins presser , l' économie qui les pousse à tuer pour vendre des armes , freine des quatre fers pour aider ces pays à sauver leur peuples : vous vouliez un exemple de la sauvagerie du capitalisme , vous l'avez.
La sécheresse qui sévit en Somalie et dans toute la corne de l(Afrique ne date pas d'hier mais de près d'un an , si au lieu d"avoir une OMC toute puissante , nous avions une FAO avec la même puissance , et qui ai la maîtrise des denrées alimentaires nous n'en serions pas là . l'ONU ce machin à fabriquer les guerres serait gérée par tous les pays sans droit de véto d'aucun pays , la FAO serait entrain de convoyer par pont aérien de quoi subvenir aux besoin des populations et non entrain de cautionner la boucherie de Libye et d'ailleurs .
Le monde peut nourrir ses populations même en cas d'accident climatique si le fric ne dirigeait pas tout .
DE nous allons vers la fin de ce système , les peuples relèvent la tête , cela pendra encore du temps , mais c'est inéluctable . Tôt ou tard les responsables de ces désastres se retrouveront devant un tribunal international , ce n'est pas une utopie , certes les sacrifices seront encore nombreux ,.mais voir ainsi des gens mourir pire que des chiens pendant que le que les mêmes affameurs balancent par milliers des bombes sur peuples innocents ne plus durer , nous pouvons avec nos mots , et plus si il le faut arrêter ce scandale sans nom , à une seule condition ;pendre conscience de notre force de peuple du monde et cela se fera !
DE nous allons vers la fin de ce système , les peuples relèvent la tête , cela pendra encore du temps , mais c'est inéluctable . Tôt ou tard les responsables de ces désastres se retrouveront devant un tribunal international , ce n'est pas une utopie , certes les sacrifices seront encore nombreux ,.mais voir ainsi des gens mourir pire que des chiens pendant que le que les mêmes affameurs balancent par milliers des bombes sur peuples innocents ne plus durer , nous pouvons avec nos mots , et plus si il le faut arrêter ce scandale sans nom , à une seule condition ;pendre conscience de notre force de peuple du monde et cela se fera !
Le paysan que je suis ne peut plus voir ces gens mourir de faim alors que nos marchandises sont dilapidées par une bande de spéculateurs sans foi ni loi c'est le pire des scénarios catastrophe et le tout organiser par des hommes certes riches mais des hommes quand même; donc c'est à nous d’arrêter ce massacre .
NON à la guerre , oui à une instance internationale démocratique , qui puissent se gendarmer et punir ces voyous en col blancs à commencer par ce FMI : fourmilière de parasites inutiles et dangereux pour la planète ; reconstruisons ensemble un monde humain....nous le" pouvons si nous le voulons
mardi 26 juillet 2011
Ainsi se construit la désinformation....mais courre courre : calomniez ,calomniez il en restera toujours quelques chose ,
Depuis des semaines, un nom revient assez souvent dans les articles consacrés par la grande presse française à la situation en Syrie : celui de Rami Abdel Rahmane. Et pour cause, il est l’un des principaux fournisseur de « nouvelles » des agences de presse et chaînes d’info occidentales - et arabes du Golfe – sur tout ce qui a trait à l’agitation en Syrie : les estimations du nombre de manifestants anti-Bachar – ces derniers temps le compteur est bloqué à « plusieurs centaines de milliers » – c’est lui ; le nombre des victimes – civiles, forcément civiles – des forces de l’ordre du régime, c’est lui.
La seule photo de cet énergumen sur la toile
dégotée par le grand soir
Lui et son « Observatoire syrien des droits de l’homme » qui a apparemment des yeux, ou des télescopes, dans tout le pays.
Ici Londres : un Syrien suédois parle pour les Syriens aux Occidentaux
Il est normal et même déontologique de s’intéresser à un si efficient personnage, fournisseur quasi-exclusif de toutes les statistiques relatives à la « révolution » syrienne.
D’abord, une première précision qui a son importance, l’Observatoire de R.A.Rahmane est basé à Londres, son directeur vivant, lui, en Suède. Celui-ci est – tiens ? – un expert en informatique, spécialisé dans la formation de jeunes internautes arabes d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, bref cette fantastique « génération Facebook » censée incarner – virtuellement – la révolution démocratique en terre d’Islam. Ecoutons sur ce point précis les claires explications de R.A. Rahmane : « J’essaie d’aider de jeunes Arabes en Europe et au Moyen-Orient à sortir de leur milieu socio-politique et culturel et à étendre leurs horizons et voir les choses sous un angle mondial » ; on peut même, en l’espèce, parler d’angle « mondialiste américain »
C’est en tout cas depuis Londres, par ailleurs QG européen des Frères musulmans, qu’émet l’Observatoire en question. Avec un gros succès médiatique, puisque l’OSDH s’est arrogé un quasi-monopole de l’ « information » sur la Syrie auprès d’une foultitude de médias. Il n’est que de recenser, en France simplement, les mentions – quasi-obligatoires – de son nom et de son sigle - dans le cours des articles du Monde, de Libération, du Figaro ou du Nouvel Observateur consacrés à la Syrie ces derniers mois. Autant de médias dits « sérieux » qui sont incapables de fournir des informations précises et un peu développées sur leur principal informateur !
C’est vrai que l’Observatoire ne facilite pas la tâche de ses « clients » car son site n’est rédigé qu’en arabe (on a quand même une date « occidentale » sur la page d’accueil). Il est pour le moins curieux qu’un site ayant vocation à informer le monde entier des turpitudes du régime baasiste ne dispose pas au moins d’une version en anglais, non ?
L’OSDH et son jeune patron ont bâti leur crédit sur le fait qu’ils puiseraient leurs informations directement en Syrie, grâce à un équipement très « pro » en téléphone portable ou I-pad, plus internet, performant et branché sur la Syrie 24 heures sur 24. De fait, on lui doit la diffusion d’une bonne part de ces « reportages de portables » sur les manifestations, manifestations dont il est impossible d’apprécier l’ampleur véritable, ou la localisation précise dans le temps et l’espace. Et, bien sûr, l’Observatoire a beaucoup fait pour exploiter le cadavre du malheureux Hamza, adolescent de Deraa tué par une balle perdue dans une manifestation en avril dernier, et dont le cadavre décomposé est devenu l’emblème de la cruauté du régime de Damas.
Essayons donc d’en savoir un peu plus. Selon le site « altermondialiste » ou gauchiste Infoguérilla qui a enquêté à travers la toile sur son cas, Rami Abdel Rahmane – ou Abdul Rahman – se présenterait comme un « journaliste indépendant » originaire d’Amman en Jordanie – où il a étudié, avant de travailler pour des agences de presse ou des médias du Proche-Orient dont le Jordanian Times. Il aurait aussi pigé pour Reuters TV, couvrant les événements de cette région.
Etabli depuis quelques temps en Suède, à Stockholm, Rami Abdel explique sur internet qu’il a notamment, dans ce pays, une activité de conférencier. A quel propos ? « Les médias d’information » . Il se définit aussi, bien sûr, comme journaliste, un journaliste qui a créé sa propre maison de production, dont les activités s’étendent de la radio à la télévision, en passant par la musique et les « médias sociaux » genre Facebook et Twitter. Parmi les clients de sa boîte, la radio d’Etat suédoise. Et c’est pour l’Institut suédois de Stockholm qu’il a réalisé ou co-réalisé des programmes de mise à niveau internet estampillés « Young Leaders Visitors Program (YLVP)« , conçus – là c’est Rami qui parle – « pour fournir aux participants – jeunes faiseurs d’opinion de Suède et de pays sélectionnés dans la région MENA (Proche-Orient et Afrique du Nord - (…) qui oeuvrent activement pour un changement social dans leurs contextes respectifs (…) des outils innovants pour façonner l’opinion publique dans les médias d’avant-garde« . Ces « outils innovants » étant, toujours selon Rami Abdel Rahmane, les fameux « médias sociaux » informatiques, « outils de changement positif. » Rami est vraiment débiteur de la Suède puisque c’est là qu’il a poursuivi ses études, présentant – à l’université d’Orebro – une thèse sur les services d’information sur internet au Proche-Orient.
On s’étonnera un peu plus, au passage, qu’un individu aussi actif – et branché nouvelles technologies - que Sami Abdel Rahmane soit aussi discret sur la toile : apparemment, la seule photo disponible de notre super-internaute démocrate, roi de Facebook et émir de Tweeter, est une capture d’écran de sa présentation de son programme YLVP (voir photo). En regard de l’immensité d’internet, c’est assez peu.
Déstabilisation – et désinformation – assistée par ordinateur
Bref, on l’aura compris, Rami Abdel Rahmane est, comme dirait ses amis et clients anglo-saxons, « the right man in the right place » pour faire la révolution, ou au moins la déstabilisation, à distance, en Syrie plutôt qu’en Arabie Saoudite – ou en Suède. A ce degré de limpidité, on peut parler de « complot à ciel ouvert » ! Sami Abdel Rahmane gagne sa vie en pratiquant la « déstabilisation assistée par ordinateur ».
Evidemment « démocrate », R.A. Rahmane se définit aussi comme conservateur. Et même, bien que résidant en Suède, comme conservateur jordanien, qui soutient « les réformes » engagés en principe par le roi Abdallah, confronté lui aussi à la contestation populaire, une contestation qui a la particularité de ne pas bénéficier des conseils de pro de Rami. La Jordanie étant, au passage, accusée par des responsables syriens d’être, dans le sillage des Saoudiens – dont la jeunesse ne bénéficie pas non plus, semble-t-il, de la formation YLVP – derrière les manifestants anti-Bachar les plus radicaux et les mieux organisés.
Encore une fois, on est pris d’un sentiment de vertige quand on mesure l’importance prise, dans le façonnage du regard international sur les événements de Syrie, par une officine dont ne sait presque rien et son patron dont on sait qu’il se voue officiellement à aider au « changement social » dans les pays arabo-musulmans qui déplaisent à Washington et ses alliés, et uniquement ceux-ci. Dans ces conditions, nos médias, par paresse, hâte ou bonne conscience idéologique se prêtent volontairement à une désinformation de grande échelle, et aux conséquences imprévisibles.
Guy Delorme
http://www.infosyrie.fr/decryptage/rami-abdel-rahamane-fourn...
Il est normal et même déontologique de s’intéresser à un si efficient personnage, fournisseur quasi-exclusif de toutes les statistiques relatives à la « révolution » syrienne.
D’abord, une première précision qui a son importance, l’Observatoire de R.A.Rahmane est basé à Londres, son directeur vivant, lui, en Suède. Celui-ci est – tiens ? – un expert en informatique, spécialisé dans la formation de jeunes internautes arabes d’Afrique du Nord et du Proche-Orient, bref cette fantastique « génération Facebook » censée incarner – virtuellement – la révolution démocratique en terre d’Islam. Ecoutons sur ce point précis les claires explications de R.A. Rahmane : « J’essaie d’aider de jeunes Arabes en Europe et au Moyen-Orient à sortir de leur milieu socio-politique et culturel et à étendre leurs horizons et voir les choses sous un angle mondial » ; on peut même, en l’espèce, parler d’angle « mondialiste américain »
C’est en tout cas depuis Londres, par ailleurs QG européen des Frères musulmans, qu’émet l’Observatoire en question. Avec un gros succès médiatique, puisque l’OSDH s’est arrogé un quasi-monopole de l’ « information » sur la Syrie auprès d’une foultitude de médias. Il n’est que de recenser, en France simplement, les mentions – quasi-obligatoires – de son nom et de son sigle - dans le cours des articles du Monde, de Libération, du Figaro ou du Nouvel Observateur consacrés à la Syrie ces derniers mois. Autant de médias dits « sérieux » qui sont incapables de fournir des informations précises et un peu développées sur leur principal informateur !
C’est vrai que l’Observatoire ne facilite pas la tâche de ses « clients » car son site n’est rédigé qu’en arabe (on a quand même une date « occidentale » sur la page d’accueil). Il est pour le moins curieux qu’un site ayant vocation à informer le monde entier des turpitudes du régime baasiste ne dispose pas au moins d’une version en anglais, non ?
L’OSDH et son jeune patron ont bâti leur crédit sur le fait qu’ils puiseraient leurs informations directement en Syrie, grâce à un équipement très « pro » en téléphone portable ou I-pad, plus internet, performant et branché sur la Syrie 24 heures sur 24. De fait, on lui doit la diffusion d’une bonne part de ces « reportages de portables » sur les manifestations, manifestations dont il est impossible d’apprécier l’ampleur véritable, ou la localisation précise dans le temps et l’espace. Et, bien sûr, l’Observatoire a beaucoup fait pour exploiter le cadavre du malheureux Hamza, adolescent de Deraa tué par une balle perdue dans une manifestation en avril dernier, et dont le cadavre décomposé est devenu l’emblème de la cruauté du régime de Damas.
Essayons donc d’en savoir un peu plus. Selon le site « altermondialiste » ou gauchiste Infoguérilla qui a enquêté à travers la toile sur son cas, Rami Abdel Rahmane – ou Abdul Rahman – se présenterait comme un « journaliste indépendant » originaire d’Amman en Jordanie – où il a étudié, avant de travailler pour des agences de presse ou des médias du Proche-Orient dont le Jordanian Times. Il aurait aussi pigé pour Reuters TV, couvrant les événements de cette région.
Etabli depuis quelques temps en Suède, à Stockholm, Rami Abdel explique sur internet qu’il a notamment, dans ce pays, une activité de conférencier. A quel propos ? « Les médias d’information » . Il se définit aussi, bien sûr, comme journaliste, un journaliste qui a créé sa propre maison de production, dont les activités s’étendent de la radio à la télévision, en passant par la musique et les « médias sociaux » genre Facebook et Twitter. Parmi les clients de sa boîte, la radio d’Etat suédoise. Et c’est pour l’Institut suédois de Stockholm qu’il a réalisé ou co-réalisé des programmes de mise à niveau internet estampillés « Young Leaders Visitors Program (YLVP)« , conçus – là c’est Rami qui parle – « pour fournir aux participants – jeunes faiseurs d’opinion de Suède et de pays sélectionnés dans la région MENA (Proche-Orient et Afrique du Nord - (…) qui oeuvrent activement pour un changement social dans leurs contextes respectifs (…) des outils innovants pour façonner l’opinion publique dans les médias d’avant-garde« . Ces « outils innovants » étant, toujours selon Rami Abdel Rahmane, les fameux « médias sociaux » informatiques, « outils de changement positif. » Rami est vraiment débiteur de la Suède puisque c’est là qu’il a poursuivi ses études, présentant – à l’université d’Orebro – une thèse sur les services d’information sur internet au Proche-Orient.
On s’étonnera un peu plus, au passage, qu’un individu aussi actif – et branché nouvelles technologies - que Sami Abdel Rahmane soit aussi discret sur la toile : apparemment, la seule photo disponible de notre super-internaute démocrate, roi de Facebook et émir de Tweeter, est une capture d’écran de sa présentation de son programme YLVP (voir photo). En regard de l’immensité d’internet, c’est assez peu.
Déstabilisation – et désinformation – assistée par ordinateur
Bref, on l’aura compris, Rami Abdel Rahmane est, comme dirait ses amis et clients anglo-saxons, « the right man in the right place » pour faire la révolution, ou au moins la déstabilisation, à distance, en Syrie plutôt qu’en Arabie Saoudite – ou en Suède. A ce degré de limpidité, on peut parler de « complot à ciel ouvert » ! Sami Abdel Rahmane gagne sa vie en pratiquant la « déstabilisation assistée par ordinateur ».
Evidemment « démocrate », R.A. Rahmane se définit aussi comme conservateur. Et même, bien que résidant en Suède, comme conservateur jordanien, qui soutient « les réformes » engagés en principe par le roi Abdallah, confronté lui aussi à la contestation populaire, une contestation qui a la particularité de ne pas bénéficier des conseils de pro de Rami. La Jordanie étant, au passage, accusée par des responsables syriens d’être, dans le sillage des Saoudiens – dont la jeunesse ne bénéficie pas non plus, semble-t-il, de la formation YLVP – derrière les manifestants anti-Bachar les plus radicaux et les mieux organisés.
Encore une fois, on est pris d’un sentiment de vertige quand on mesure l’importance prise, dans le façonnage du regard international sur les événements de Syrie, par une officine dont ne sait presque rien et son patron dont on sait qu’il se voue officiellement à aider au « changement social » dans les pays arabo-musulmans qui déplaisent à Washington et ses alliés, et uniquement ceux-ci. Dans ces conditions, nos médias, par paresse, hâte ou bonne conscience idéologique se prêtent volontairement à une désinformation de grande échelle, et aux conséquences imprévisibles.
Guy Delorme
http://www.infosyrie.fr/decryptage/rami-abdel-rahamane-fourn...
Israël reste le seul pays raciste du moyen orient ,
Quand les Palestiniens auront résolu la question de leur représentation et quand la communauté israélienne aura révélé Israël pour ce qu’il est - c’est-à-dire le seul pays raciste du Moyen-Orient -, alors, politique et réalité pourront fusionner à nouveau.
Manifestation de soutien à la Palestine à Londres.
La vraie cause des maux de tête des diplomates israéliens.
La vraie cause des maux de tête des diplomates israéliens.
(Claudia Gabriela Marques Vieira/Flickr)
L’ambassadeur israélien en Espagne, Raphael Schutz, vient juste de terminer son mandat à Madrid. Dans une tribune publiée dans l’édition en hébreu de Ha’aretz, il résume ce qu’il qualifie de séjour très lugubre et semble véritablement soulagé d’en avoir fini.
Ce genre de lamentations semble actuellement être la lettre d’adieu type de tous les ambassadeurs israéliens en Europe occidentale. Avant Schutz, il y a eu l’ambassadeur israélien à Londres, Ron Prosor, qui, en route pour son nouveau poste aux Nations-Unies à New York, s’est énormément plaint, et sur le même ton, de son incapacité à s’exprimer sur les campus au Royaume-Uni et s’est lamenté à propos de l’atmosphère hostile en général. Et avant lui encore, l’ambassadeur à Dublin a exprimé un même soulagement au terme de son mandat en Irlande.
Ces trois râleurs étaient pathétiques, mais le dernier qui revient d’Espagne les bat tous. Comme ses collègues à Dublin et Londres, il a attribué son lamentable mandat à l’antisémitisme, celui des temps anciens et celui du pays. Ses deux amis des autres capitales sont restés très vagues sur les origines d’un nouvel antisémitisme car tant dans l’histoire de la Grande-Bretagne que dans celle d’Irlande, il est difficile de distinguer depuis le Moyen Age une quelconque période précise d’antisémitisme.
Mais l’ambassadeur à Madrid, sans la moindre hésitation, a rejeté la responsabilité de ses déboires et tourments sur l’Inquisition espagnole du XVe siècle. Ainsi, selon lui le peuple d’Espagne (son article était titré, Pourquoi les Espagnols nous haïssent) est anti-israélien soit parce qu’il est incapable d’assumer sa responsabilité dans l’Inquisition, soit parce qu’il y souscrit par d’autres moyens encore à notre époque.
Cette idée que les jeunes Espagnols doivent se voir imputer les atrocités perpétrées il y a plus de 500 ans, et non les politiques criminelles qui s’appliquent aujourd’hui, ou cette autre idée qu’il est possible de ressortir l’Inquisition espagnole comme unique explication au large soutien public à la cause palestinienne en Espagne, ne peuvent trotter que dans les têtes de ces diplomates israéliens désespérés qui ont, depuis longtemps, perdu la bataille de la moralité en Europe.
Mais cette nouvelle lamentation - et je suis convaincu qu’il y en aura d’autres à l’avenir - exprime quelque chose de plus important. La lutte de la société civile en soutien aux droits des Palestiniens dans les pays clés de l’Europe est un succès. Avec peu de ressources, dépendant parfois de l’action de très petits groupes d’individus engagés, et aidée dernièrement par son plus gros atout - l’actuel gouvernement d’Israël -, cette campagne a en effet rendu la vie quasiment infernale à tout diplomate israélien dans cette partie du monde.
De sorte que lorsque évaluons ce qui se profile à l’horizon, nous qui avons agi en Occident, nous avons le droit, un court instant, d’être satisfaits pour le bon travail que nous avons fait.
Ces trois ambassadeurs grincheux ne se trompent pas en sentant que ce n’est pas uniquement la politique israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées qui est dénoncée, mais que c’est aussi la nature excessivement raciste de l’État juif qui a galvanisé les citoyens de conscience et justes - beaucoup étant juifs d’ailleurs - autour de la campagne pour la paix et la justice en Palestine.
En dehors de la question de l’occupation et de la réalité quotidienne de l’oppression partout en Israël et en Palestine, on distingue plus clairement que la plus formidable leçon de l’histoire nous viendra finalement de Palestine : les régimes du Mal ne survivront pas indéfiniment, et la démocratie, l’égalité et la paix atteindront la Terre sainte, comme le reste du monde arabe.
Mais avant que cela n’arrive, nous devons nous-même nous sortir de cette emprise des politiciens sur nos vies. En particulier, nous ne devons pas nous laisser égarer par le jeu des politiciens au pouvoir. L’initiative de déclarer aux Nations-Unies la Palestine, sur 22 % de ce qu’elle représentait à l’origine, en tant qu’État indépendant est une mascarade, qu’elle réussisse ou non.
Un appel spontané palestinien pour que la communauté internationale reconnaisse la Palestine dans l’enclave de Cisjordanie avec seulement une partie du peuple palestinien à l’intérieur, peut éventuellement impressionner ce gouvernement israélien à direction Likoud, mais il ne constitue pas un moment déterminant dans le combat pour la libération de la Palestine. Soit ce sera un non-évènement, soit il fournira aux Israéliens un prétexte pour de nouvelles annexions et dépossessions. Il s’agit d’une manœuvre de plus dans le jeu des politiciens au pouvoir qui ne nous mène nulle part.
Quand les Palestiniens auront résolu la question de leur représentation et quand la communauté israélienne aura révélé Israël pour ce qu’il est - c’est-à-dire le seul pays raciste du Moyen-Orient -, alors, politique et réalité pourront fusionner à nouveau.
Et lentement et sûrement, nous serons en mesure de replacer les pièces et de former le puzzle de la réconciliation et de la vérité. Ceci doit se baser doublement sur la reconnaissance qu’une solution doit inclure tous les Palestiniens (dans les territoires occupés, en exil et en Israël) et sur la construction d’un régime nouveau pour l’ensemble du territoire de la Palestine historique, offrant égalité et prospérité à tous ceux qui y vivent actuellement ou qui en ont été expulsés par la force au cours des 63 années d’existence d’Israël.
Le malaise évident que ces trois diplomates ont ressenti et exprimé n’est pas dû à un quelconque mépris manifesté à leur égard dans les ministères ou gouvernements étrangers. Mais si de nombreux Européens peuvent rendre la vie malheureuse à ces diplomates, leurs gouvernements respectifs peuvent toujours voir les choses autrement.
Que ce soit le désespoir financier et les pressions extérieures israélienne et américaine qui ont conduit la Grèce à collaborer contre la Flottille de la Liberté pour Gaza, ou la force de l’intimidation qui a fait taire même les journaux progressistes comme The Guardian en Occident, Israël est toujours sûr de son immunité en dépit de la misère de ses diplomates.
Ilan Pappe est professeur d’histoire et directeur du Centre européen pour les études sur la Palestine à l’université d’Exeter. Son dernier livre, Out of the Frame : The Struggle for Academic Freedom in Israel est publié chez Pluto Press, 2010).
source info palestine
lundi 25 juillet 2011
Les USA un pays de liberté ; Mon oeil!!!!!!
Les États-Unis ont interdit le transit aérien d’un avion de ligne de la Compagnie Aeroméxico vers l’Europe à cause de la présence à bord de l’intellectuelle indigéniste Raquel Gutiérrez qui s’est vue obligée de descendre de l’avion sans qu’aucune explication rationnelle ne lui soit donnée.
Le gouvernement des États-Unis a obligé les autorités aéronautiques du Mexique à suspendre un vol à destination de Rome, (Italie), simplement pour empêcher le voyage d’une citoyenne mexicaine vers cette ville où elle avait des engagements universitaires. Cet évènement non seulement a causé un lourd préjudice économique et professionnel à la compagnie aérienne concernée - Aeroméxico - et aux autres passagers, mais il a violé de façon éhontée les droits civiques de la citoyenne « visée » par les organismes de sécurité nord-américains qui ont enfreint ses droits en lui interdisant le survol du territoire des États-Unis qui est pourtant la route obligée pour se rendre en Europe.
Cet incident inouï s’est produit au cours de la nuit du mercredi 20 juillet lorsque fut communiquée au vol 033 d’Aéromexico, à destination de Barcelone, (avec correspondance pour Rome), l’interdiction de survoler l’espace aérien nord-américain parce que se trouvait à bord une passagère « fichée » par la CIA : la sociologue Raquel Gutiérrez Aguilar, universitaire qui a vécu en Bolivie plus de 20 ans et qui a participé à la lutte des peuples indigènes qui aujourd’hui construisent leur propre État sur ce territoire multinational andin-amazonien.
Les contrôleurs aériens des États-Unis ont contraint l’avion d’Aéroméxico à se poser à Monterrey où Raquel Gutiérrez a été sortie de l’avion et à qui il fut expliqué que le gouvernement nord-américain s’opposait à ce qu’elle vole au-dessus du territoire des Etats-Unis.
« Lorsque je suis arrivée à la porte de l’avion avec tout mon bagage à main, il y avait des policiers de la Police Fédérale Mexicaine et deux ou trois fonctionnaires d’Aeroméxico ; ils m’ont demandé une fois encore de décliner mon identité et de descendre de l’avion. Je leur ai dit que je ne descendrais pas tant qu’ils ne m’auraient pas expliqué ce qui se passait. Ils m’ont répondu que le gouvernement des États-Unis avait refusé le transit de l’avion pour la seule raison que je me trouvais à bord » a déclaré Raquel Gutiérrez en personne à la presse et cette déclaration a causé, en Bolivie, une stupeur et une indignation unanime.
L’universitaire mexicaine ne se rendait absolument pas aux États-Unis ; elle ne devait même pas y faire une brève escale et elle ne voyageait pas non plus à bord d’un avion des États-Unis. Dans sa lettre de protestation Raquel Gutierrez informe qu’elle voyageait depuis Mexico DF à destination de Barcelone dans un avion de la compagnie mexicaine Aeroméxico et qu’à Barcelone il était prévu qu’elle prenne un vol d’Alitalia à destination de Rome.
Il est surprenant et inquiétant que les autorités des États-Unis aient eu connaissance par avance des identités des passagers des vols habituels d’Aeroméxico et d’Alitalia et il est plus déconcertant encore que le gouvernement des États-Unis ait causé en toute impunité un tort économique considérable à la compagnie mexicaine en l’obligeant à se dérouter et à modifier un itinéraire transcontinental seulement parce qu’il a pris fantaisie à la CIA d’interdire que Raquel Gutiérrez survole le territoire des États-Unis en tant que passagère banale d’un vol commercial ordinaire.
Wilson García Mérida
Rebelión : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=132849
Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir
Note personnelle du traducteur :
Rappelons qu’un fait semblable est survenu à l’encontre du journaliste Hernando Calvo Ospina, en avril 2009, lorsque le Boeing 737 du vol 438 d’Air France a été détourné sur ordre des Etats-Unis.
Cf :
http://www.legrandsoir.info/L-homme-qui-fait-trembler-les-US...
et…
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20090424.BIB3348/l-...
Question subsidiaire : Quand les États « libres » et « indépendants » du monde « libre », occidental ou non, se décideront-ils à appliquer cette même interdiction de leur espace aérien aux avions des États-Unis lorsque se trouvera à bord tout citoyen des États-Unis qui déplaira à la nation concernée : agent de la CIA déguisé en diplomate - militaire criminel et comploteur - ambassadeur qui enfreint son statut diplomatique - agent de la CIA sous couverture de faux membre d’ONG - trafiquant - marchand d’armes - prédateur de Wall Street - militaire agresseur en Afghanistan, Irak… - assassin de cibles civiles en territoire étranger sans déclaration de guerre (Pakistan, Libye, Grenade, Bolivie, etc.) - assassin de Ben Laden, Che Guevara, Patrice Lumumba…, sans procès ni preuves juridiques de culpabilité - complices et protecteurs de terroristes notoires : Orlando Bosch, Luis Posada Carriles… - journalistes menteurs et espions à la Murdoch - financiers escrocs à la Madoff, etc. - ??? jusqu’à obtention de l’abolition totale et définitive de ces atteintes inacceptables aux règlements internationaux de la part des Etats-Unis.
Via le Grand Soir
Le gouvernement des États-Unis a obligé les autorités aéronautiques du Mexique à suspendre un vol à destination de Rome, (Italie), simplement pour empêcher le voyage d’une citoyenne mexicaine vers cette ville où elle avait des engagements universitaires. Cet évènement non seulement a causé un lourd préjudice économique et professionnel à la compagnie aérienne concernée - Aeroméxico - et aux autres passagers, mais il a violé de façon éhontée les droits civiques de la citoyenne « visée » par les organismes de sécurité nord-américains qui ont enfreint ses droits en lui interdisant le survol du territoire des États-Unis qui est pourtant la route obligée pour se rendre en Europe.
Cet incident inouï s’est produit au cours de la nuit du mercredi 20 juillet lorsque fut communiquée au vol 033 d’Aéromexico, à destination de Barcelone, (avec correspondance pour Rome), l’interdiction de survoler l’espace aérien nord-américain parce que se trouvait à bord une passagère « fichée » par la CIA : la sociologue Raquel Gutiérrez Aguilar, universitaire qui a vécu en Bolivie plus de 20 ans et qui a participé à la lutte des peuples indigènes qui aujourd’hui construisent leur propre État sur ce territoire multinational andin-amazonien.
Les contrôleurs aériens des États-Unis ont contraint l’avion d’Aéroméxico à se poser à Monterrey où Raquel Gutiérrez a été sortie de l’avion et à qui il fut expliqué que le gouvernement nord-américain s’opposait à ce qu’elle vole au-dessus du territoire des Etats-Unis.
« Lorsque je suis arrivée à la porte de l’avion avec tout mon bagage à main, il y avait des policiers de la Police Fédérale Mexicaine et deux ou trois fonctionnaires d’Aeroméxico ; ils m’ont demandé une fois encore de décliner mon identité et de descendre de l’avion. Je leur ai dit que je ne descendrais pas tant qu’ils ne m’auraient pas expliqué ce qui se passait. Ils m’ont répondu que le gouvernement des États-Unis avait refusé le transit de l’avion pour la seule raison que je me trouvais à bord » a déclaré Raquel Gutiérrez en personne à la presse et cette déclaration a causé, en Bolivie, une stupeur et une indignation unanime.
L’universitaire mexicaine ne se rendait absolument pas aux États-Unis ; elle ne devait même pas y faire une brève escale et elle ne voyageait pas non plus à bord d’un avion des États-Unis. Dans sa lettre de protestation Raquel Gutierrez informe qu’elle voyageait depuis Mexico DF à destination de Barcelone dans un avion de la compagnie mexicaine Aeroméxico et qu’à Barcelone il était prévu qu’elle prenne un vol d’Alitalia à destination de Rome.
Il est surprenant et inquiétant que les autorités des États-Unis aient eu connaissance par avance des identités des passagers des vols habituels d’Aeroméxico et d’Alitalia et il est plus déconcertant encore que le gouvernement des États-Unis ait causé en toute impunité un tort économique considérable à la compagnie mexicaine en l’obligeant à se dérouter et à modifier un itinéraire transcontinental seulement parce qu’il a pris fantaisie à la CIA d’interdire que Raquel Gutiérrez survole le territoire des États-Unis en tant que passagère banale d’un vol commercial ordinaire.
Wilson García Mérida
Rebelión : http://www.rebelion.org/noticia.php?id=132849
Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir
Note personnelle du traducteur :
Rappelons qu’un fait semblable est survenu à l’encontre du journaliste Hernando Calvo Ospina, en avril 2009, lorsque le Boeing 737 du vol 438 d’Air France a été détourné sur ordre des Etats-Unis.
Cf :
http://www.legrandsoir.info/L-homme-qui-fait-trembler-les-US...
et…
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20090424.BIB3348/l-...
Question subsidiaire : Quand les États « libres » et « indépendants » du monde « libre », occidental ou non, se décideront-ils à appliquer cette même interdiction de leur espace aérien aux avions des États-Unis lorsque se trouvera à bord tout citoyen des États-Unis qui déplaira à la nation concernée : agent de la CIA déguisé en diplomate - militaire criminel et comploteur - ambassadeur qui enfreint son statut diplomatique - agent de la CIA sous couverture de faux membre d’ONG - trafiquant - marchand d’armes - prédateur de Wall Street - militaire agresseur en Afghanistan, Irak… - assassin de cibles civiles en territoire étranger sans déclaration de guerre (Pakistan, Libye, Grenade, Bolivie, etc.) - assassin de Ben Laden, Che Guevara, Patrice Lumumba…, sans procès ni preuves juridiques de culpabilité - complices et protecteurs de terroristes notoires : Orlando Bosch, Luis Posada Carriles… - journalistes menteurs et espions à la Murdoch - financiers escrocs à la Madoff, etc. - ??? jusqu’à obtention de l’abolition totale et définitive de ces atteintes inacceptables aux règlements internationaux de la part des Etats-Unis.
Via le Grand Soir
dimanche 24 juillet 2011
voici une analyse sans concession de Daniel Schneidermann (arrêt sur image ) et la façon éhontée de mentir à l'antenne ; j'ajoute que l'on peut aujourd'hui légitiment se poser la question pourquoi soutient t'on autant l’extrême droite?
Finalement, il n'est même plus nécessaire de les inviter sur le plateau d'Arrêt sur images, les journalistes de télé, et de s'évertuer à déjouer leur redoutable rhétorique. Ils se dévoilent seuls, avec ce nouveau jouet qui s'appelle Twitter. Je parle plus précisément des journalistes de France 2 qui, vendredi soir, ont réussi l'exploit journalistique d'ouvrir le 20 Heures sur le Tour de France, plutôt que sur les épouvantables attentats d'Oslo.
Mis en cause sur Twitter, notamment par Gilles Klein et Guy Birenbaum, deux d'entre eux, Amaury Guibert et Olivier Siou, tous deux sous-chefs de quelque chose à France 2, s'escriment depuis hier soir à justifier leur exploit, sur un ton qui me rappelle les meilleures heures d'Arrêt sur images, version télé. Ils le font en public, en déployant leurs arguments dans un désordre révélateur.
Argument massue, que répètent Guibert et Siou: s'ils n'ont pas ouvert leur 20 Heures sur la Norvège, c'est parce que "l'audience est bien meilleure à 20 h 15". Ci-dessous, leurs deux réponses.
Mis en cause sur Twitter, notamment par Gilles Klein et Guy Birenbaum, deux d'entre eux, Amaury Guibert et Olivier Siou, tous deux sous-chefs de quelque chose à France 2, s'escriment depuis hier soir à justifier leur exploit, sur un ton qui me rappelle les meilleures heures d'Arrêt sur images, version télé. Ils le font en public, en déployant leurs arguments dans un désordre révélateur.
Argument massue, que répètent Guibert et Siou: s'ils n'ont pas ouvert leur 20 Heures sur la Norvège, c'est parce que "l'audience est bien meilleure à 20 h 15". Ci-dessous, leurs deux réponses.
Lumineux ! France 2 a donc fait le choix de sacrifier le sujet sur le Tour de France, en l'envoyant dans les premières secondes du 20 Heures, pour réserver la meilleure place, la plus noble, aux attentats d'Oslo. Comme nous étions bêtes ! Nous n'avions rien compris. Nous pensions stupidement que le 20 Heures offrait la première place à l'information la plus importante. Rectificatif à transmettre d'urgence à Hervé Ghesquière, notre invité de cette semaine, qui, huit ans après, se souvient encore avec amertume d'une sienne enquête sur la prison irakienne d'Abou Ghraïb, diffusée à 13 heures 20 ( si vous ne l'avez pas encore vue, notre émission de cette semaine, regardez-la d'urgencepour voir un vrai journaliste). Les Guibert et Siou de l'époque, j'imagine, n'avaient pas dû manquer de lui objecter qu'il n'est pas de meilleure heure que 13 heures 20. Mais allez savoir pourquoi, il ne semble pas les avoir crus.
Autre argument: à 20 Heures vendredi soir, on ne connaissait pas encore le véritable bilan (91 morts). On n'en était encore "qu'à" deux morts. Imparable ! Deux morts dans l'immeuble du gouvernement norvégien soufflé par un attentat, dans la calme ville d'Oslo, ne valent pas l'épisode du jour du Tour de France. A retenir.
Il serait si simple de dire la vérité. La vérité peut-être bête: notre montage d'images EVN sur Oslo n'était pas prêt à 20 Heures, on a donc attendu 20 Heures 10. Ou bien: France 2 est co-producteur du Tour de France, et pour une fois que le maillot jaune change, on était obligés de passer le sujet en premier. Mais non. Mentons mentons, défendons défendons. Ah, ce "tweet clash" (ça s'appelle comme ça. Je m'y mets lentement, mais je m'y mets) me rajeunit. Le nombre de grands aînés de Guibert et Siou que j'ai vus ainsi, face à moi, pris dans l'engrenage de la grande machine, s'évertuant à défendre l'indéfendable !
Il serait si simple de dire la vérité. La vérité peut-être bête: notre montage d'images EVN sur Oslo n'était pas prêt à 20 Heures, on a donc attendu 20 Heures 10. Ou bien: France 2 est co-producteur du Tour de France, et pour une fois que le maillot jaune change, on était obligés de passer le sujet en premier. Mais non. Mentons mentons, défendons défendons. Ah, ce "tweet clash" (ça s'appelle comme ça. Je m'y mets lentement, mais je m'y mets) me rajeunit. Le nombre de grands aînés de Guibert et Siou que j'ai vus ainsi, face à moi, pris dans l'engrenage de la grande machine, s'évertuant à défendre l'indéfendable !
Et pour clore la discussion, aujourd'hui comme hier, le coup du mépris: nous, dans les grrrandes chaînes, on bosse. On informe la France. On ne reste pas "assis sur notre chaise à critiquer". Ci-contre, version Tweeter 2011, par Amaury Guibert |
"PAS UNE BILLE" SUR LE FONDAMENTALISME CHRÉTIEN
Autre argument des deux compères de France 2 (je vous laisse retrouver ces tweets sur leur compte): ils tapent sur TF1, qui, elle, s'est plantée vendredi soir, en diffusant un montage sur les menaces d'Al Qaida contre la Norvège. Sous-entendu: et ceux d'en face, hein ? Eux, ils l'ont bien ouvert sur la Norvège, leur journal, mais en fonçant dans une fausse piste. Alors, les mauvais coucheurs, vous préférez quoi ?
Guibert et Siou soulèvent là un sujet intéressant. Il y avait deux manières de désinformer, vendredi soir. D'abord, en plaquant sur cet événement une grille idéologique pré-établie: les responsables d'actes aussi sanglants ne pouvaient être que des islamistes (on appellera ça le plantage style Libé). De nombreux médias internationaux ont immédiatement ouvert leurs colonnes et leurs micros aux "experts" patentés en terrorisme, lesquels ont immédiatement désigné Al Qaida. Ou bien, en faisant entrer au forceps cette catastrophe inattendue dans une hiérarchie de l'information pré-établie. On appellera ça le plantage France 2, ou le plantage Figaro. En partant en week-end, Mougeotte avait sans doute laissé ses consignes: faîtes la Une sur Sarkozy et l'Europe. Et on ne dérange pas le chef en week-end. Sacré Mougeotte ! Sacré Figaro ! Ils ont bien besoin de notre aide. On y reviendra.
Guibert et Siou soulèvent là un sujet intéressant. Il y avait deux manières de désinformer, vendredi soir. D'abord, en plaquant sur cet événement une grille idéologique pré-établie: les responsables d'actes aussi sanglants ne pouvaient être que des islamistes (on appellera ça le plantage style Libé). De nombreux médias internationaux ont immédiatement ouvert leurs colonnes et leurs micros aux "experts" patentés en terrorisme, lesquels ont immédiatement désigné Al Qaida. Ou bien, en faisant entrer au forceps cette catastrophe inattendue dans une hiérarchie de l'information pré-établie. On appellera ça le plantage France 2, ou le plantage Figaro. En partant en week-end, Mougeotte avait sans doute laissé ses consignes: faîtes la Une sur Sarkozy et l'Europe. Et on ne dérange pas le chef en week-end. Sacré Mougeotte ! Sacré Figaro ! Ils ont bien besoin de notre aide. On y reviendra.
Ces deux modes de désinformation sont-ils exclusifs l'un de l'autre ? Un média peut-il décider de sous-traiter les attentats d'Oslo parce qu'ils ne "cadrent pas", idéologiquement, avec les schémas dominants ? Restons prudents: rien ne permet de dire le contraire. Rien ne permet d'affirmer que France 2 aurait accordé une meilleure place aux attentats, s'ils avaient été clairement, de manière indiscutable, revendiqués par Al Qaida.
Rien, sauf cet étrange Tweet de ce matin d'Olivier Siou, qui ne semble pas vouloir accorder foi aux premiers éléments de personnalité de l'auteur présumé des attentats. "Pas une bille" pour rattacher Breivik au "fondamentalisme chrétien", écrit Siou. "Pas une bille", vraiment ? Même pas ça, ni ça ? Comme Siou, soyons prudents (pardon). On verra bien. |
Soumission aux grilles politico-idéologiques, contre soumission à l'audience: deux manières de désinformer. Rien ne change jamais ? Eh non. Sauf que là, le débat se déroule à ciel ouvert. En tout cas, pour les internautes.
Par Daniel Schneidermann le 23/07/2011
Libye – Pour qui se prend le repris de justice Alain Juppé ? Quand on demande à un peuple ou à un pouvoir d'être exemplaire , la première convenance est de l'être lui même!
« Avant de grimper au cocotier, assure-toi d’avoir la culotte propre » comme le dit le proverbe africain. La Libye est un pays souverain et indépendant. Il ne s’agit pas ici de défendre Kadhafi mais de dire mon indignation.
Ce n’est point de la diffamation puisque Juppé a un vaste champ de ruines judiciaire devant lui. S’il le souhaite, nous pouvons nous retrouver devant les tribunaux. Ce serait très intéressant pour que je lui dise en face tout le mal qu’il fait à la France avec ses déclarations à l’emporte pièce. Nos alopécies se verront comparées sans doute. Tout d’abord, on peut parler de « prise illégale d’intérêts » avec l’affaire honteuse de l’appartement de son fils Laurent et des travaux à la charge du contribuable de son propre appartement de 189 m² dévoilée par le Canard Enchaîné en 1995. Et que dire des emplois fictifs de Paris ? Passons.
Un séjour de ré-oxygénation au Québec ne délivre pas un certificat de virginité politique et ne garantit encore moins un gage de probité morale. Visiblement, Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères l’a oublié. Il est temps qu’il ravale son arrogance sur la Libye. Sur Mouammar Kadhafi. Qui est-il ? De quel droit se permet-il d’annoncer que la condition actuelle est le départ de Kadhafi ? Après avoir changé mille fois de versions, qui est-il pour s’impliquer dans la future démocratie libyenne ? Dans quelle démocratie au monde est-il permis d’éliminer un candidat ? En Afrique sans doute comme ce fut le cas du président ivoirien actuel Alassane Dramane Ouatarra victime du concept abscons de l’ivoirité.
J’ai failli m’étrangler en écoutant ce matin Alain Juppé sur LCI. Sans vergogne, jusqu’à la lie, l’homme, avec les salmigondis les plus insipides, déclare que: « Le cessez-le-feu passe par l’engagement formel et clair de Kadhafi à renoncer à ses responsabilités civiles et militaires ». Au nom de quoi ? Au nom de quel principe démocratique ? Au nom de quelle jurisprudence ? Qui est-il pour juger ce qui est bien ou mauvais pour les Libyens ? Qui l’a mandaté ?
Quel étalage du suprématisme blanc ! C’est insupportable. Nous sommes en plein délire. Il est en plein délire. La vérité c’est que, alors qu’il fallait simplement protéger Benghazi sous des allégations frauduleuses, on constate avec amertume que le but était Mouammar Kadhafi. L’étourdissant silence des Africains est encore plus ridicule que jamais…Alain Juppé, ministre d’un pays tiers, soit-il la grande puissance française, parle de l’avenir de la Libye. Quelle ineptie !
Ce même Juppé peut-il demander au président chinois de quitter le pouvoir ou d’engager militairement la France en Chine pour réclamer l’indépendance du tibet ? Peut-il demander aux Russes de libérer la Tchétchénie ? La réalité c’est que, si Kadhafi reste au pouvoir, la France perdra tous ses contrats pétroliers et gaziers. La France en Libye ne défend par les intérêts de la France et des Français, mais ceux de l’oligarchie pétrolière, des amis. Point. Le reste n’est que verbiage vaseux. La France est décidément un drôle de pays sous Sarkozy. Juppé, tais-toi !
Allain Jules
Allain Jules
Voici une aure illustration de ce qu'est la manipulation de l'opinion:la création du mythe du massacre de la place Tienanmen.
LGS : les câbles de Wikileaks parfois n’intéressent pas les média... A la fin de cet article, un lien vers un autre article (en anglais) de Gregory Clark, ancien diplomate australien, publié récemment par Japan Daily qui est encore plus précis sur la création du mythe du massacre de la place Tienanmen.
Combien de fois a-t-il été dit que les Etats-Unis sont une société « ouverte » et que les media y sont « libres » ?
D’habitude ces affirmations sont faites quand on critique d’autres pays de n’être pas « ouverts », en particulier pour des pays qui ne suivent pas l’agenda de Washington.
Il ne fait aucun doute que celui qui vit aux Etats-Unis et dépend des moyens de l’information commerciale, retenus comme « libres » et « ouverts », croit que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, peut-être des milliers » d’étudiants sur la Place Tienanmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les media du pays (USA, NdT).
Mais il s’agit d’un mythe. Et le gouvernement sait que c’est un mythe. Et tous les principaux media le savent. Mais refusent de corriger leurs comptes-rendus du fait de l’hostilité fondamentale de la classe dominante impérialiste des Usa.
Sur quoi fondons-nous cette affirmation ? Sur diverses sources.
La plus récente est une livraison, par Wikileaks, de câbles expédiés par l’ambassade étasunienne à Pékin au Département d’Etat en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.
En second lieu, sur une affirmation de novembre 1989 par le chef du bureau du New York Times à Pékin, affirmation qui n’a jamais été rapportée ensuite par quelque journal que ce soit.
Et en troisième lieu, sur le compte-rendu des événements par le gouvernement chinois même, corroboré par les deux premiers.
Un seul des plus grands media occidentaux a publié les câbles de Wikileaks. C’est le Telegraph de Londres, du 4 juin de cette année (2011, NdT), exactement 22 ans après que le gouvernement chinois ait mobilisé les troupes à Pékin.
Deux câbles datés du 7 juillet 1989 - plus d’un mois après les combats - référaient ce qui suit : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent Place Tienanmen : il a vu les militaires entrer sur la place et n’a noté aucun feu massif sur la foule, même si l’on entendait des tirs sporadiques. Il a dit qu’une grande partie des troupes entrées sur la place n’était en effet armée que d’instruments anti-émeute : des matraques et des barres en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés »
Un câble suivant affirmait : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent sur la place Tienanmen : même si l’on entendait des tirs sporadiques, il a dit qu’excepté quelques coups contre des étudiants, il n’y a eu aucun feu massif sur la foule d’étudiants à côté du monument ».
On se souviendra que le Chili de l’époque était gouverné par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat de droite, violent, anti-socialiste, soutenu par les Usa, et que des centaines de représentants de la gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » cité ne pouvait pas être considéré comme un ami de la Chine.
Pas un journal, pas une télévision ou une station de radio étasunienne n’a rapporté ni commenté ces câbles délivrés par Wikileaks, ni sur l’histoire que le Telegraph a écrite. Comme s’ils étaient tombés dans un abîme sans fond.
Est-ce parce que les media pensent que le rapport n’est pas crédible ? Non, certainement pas.
Ils savaient la vérité dès 1989. Le New York Times sait que c’est crédible. Leur chef du bureau de l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un ample article intitulé « China Update : How the Hardliners Won » [1], publié dans le Magazine du Sunday Times le 12 novembre 1989, cinq mois après les présumés massacres de la place.
A la fin justement de ce long article, qui se voulait fournir une vision de l’intérieur du débat interne du groupe dirigeant du Parti Communiste Chinois, Kristof affirmait catégoriquement : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni la version officielle ni de nombreuses versions étrangères ne sont du tout correctes. Il n’y a eu aucun massacre sur la Place Tienanmen, par exemple, même s’il y a eu une quantité de personnes tuées ailleurs ».
Même si l’article de Kristof était âprement critique à l’égard de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait eu « aucun massacre sur la Place Tienanmen » suscita immédiatement des cris de protestation de la part des détracteurs de la Chine aux Usa, comme le reflète la rubrique courrier du Times.
Y a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a pas eu de massacre d’étudiants désarmés sur la place. Ceci a été une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour la contre-révolution.
Le tournant vers une économie de marché sous Deng Xiaoping a éloigné de nombreux travailleurs. Il y a aussi eu un élément contre-révolutionnaire qui a essayé de tirer profit du mécontentement populaire pour restaurer complètement le capitalisme.
Les impérialistes espéraient que les batailles à Pékin auraient fait tomber le Parti Communiste Chinois, et détruit l’économie planifiée -de la même façon que ce qui allait arriver deux ans plus tard en Union Soviétique. Ils voulaient que la Chine s’ « ouvrît », non pas à la vérité mais au saccage de la propriété populaire par des banques et des corporations impérialistes.
Après de nombreuses hésitations au sommet, l’armée a été mobilisée et la révolte écrasée. La Chine n’a pas été démantelée comme l’Union Soviétique ; son économie n’a pas implosé ni les niveaux de vie subi un déclin. Au contraire, salaires et conditions sociales se sont améliorés à un moment où en tout autre endroit les travailleurs ont subi de graves pertes sous l’effet d’une grave crise économique capitaliste.
Malgré de profondes concessions au capitalisme, à l’extérieur et à l’intérieur, la Chine continue à avoir une économie planifiée fondée sur de fortes infrastructures de propriété de l’Etat.
Workers World, 29 juin 2011.
http://www.workers.org/2011/world/tiananmen_0707/
Traduit par M-A. Patrizio de la version italienne réalisée par Domenico Losurdo :
http://domenicolosurdo.blogspot.com/2011/07/in-italiano-larticolo-sui-fatti-di.html
Deirdre Griswold (http://en.wikipedia.org/wiki/Deirdre_Griswold ) a été candidate à la présidence des Etats-Unis pour le WWP (Workers World Party) en 1980, et s’est occupé pendant plusieurs décennies du journal étasunienWorkers World.
L’article original Tiananmen Square ‘massacre’ was a myth a été signalé, entre autres, sur le blog de D. Losurdo, le 3 juillet dernier (« Une lecture alternative des faits de Place Tienanmen ») ; le blog Nuova Libertalia l’a signalé aussi en joignant une image de la première page du Corriere della Sera intitulée : « Tués par milliers, la mort du rêve chinois ».
Comme, étrangement, il semble que personne n’ait pensé à le traduire en italien (ni en français, NdT), je propose ci-après ma traduction, ne fût-ce que pour fournir l’énième, éclatante, démonstration de combien il est facile de manipuler les masses ou comment un mensonge répété des milliers de fois devient une vérité.
Domenico Losurdo, 20 juillet 2011.
EN COMPLEMENT :
Black info and media gullibility : creation of the Tiananmen myth par Gregory Clark (ancien diplomate australien) publié par Japan Times http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/eo20110701gc.html (en anglais) le 1er juillet 2011
D’habitude ces affirmations sont faites quand on critique d’autres pays de n’être pas « ouverts », en particulier pour des pays qui ne suivent pas l’agenda de Washington.
Il ne fait aucun doute que celui qui vit aux Etats-Unis et dépend des moyens de l’information commerciale, retenus comme « libres » et « ouverts », croit que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, peut-être des milliers » d’étudiants sur la Place Tienanmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les media du pays (USA, NdT).
Mais il s’agit d’un mythe. Et le gouvernement sait que c’est un mythe. Et tous les principaux media le savent. Mais refusent de corriger leurs comptes-rendus du fait de l’hostilité fondamentale de la classe dominante impérialiste des Usa.
Sur quoi fondons-nous cette affirmation ? Sur diverses sources.
La plus récente est une livraison, par Wikileaks, de câbles expédiés par l’ambassade étasunienne à Pékin au Département d’Etat en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.
En second lieu, sur une affirmation de novembre 1989 par le chef du bureau du New York Times à Pékin, affirmation qui n’a jamais été rapportée ensuite par quelque journal que ce soit.
Et en troisième lieu, sur le compte-rendu des événements par le gouvernement chinois même, corroboré par les deux premiers.
Un seul des plus grands media occidentaux a publié les câbles de Wikileaks. C’est le Telegraph de Londres, du 4 juin de cette année (2011, NdT), exactement 22 ans après que le gouvernement chinois ait mobilisé les troupes à Pékin.
Deux câbles datés du 7 juillet 1989 - plus d’un mois après les combats - référaient ce qui suit : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent Place Tienanmen : il a vu les militaires entrer sur la place et n’a noté aucun feu massif sur la foule, même si l’on entendait des tirs sporadiques. Il a dit qu’une grande partie des troupes entrées sur la place n’était en effet armée que d’instruments anti-émeute : des matraques et des barres en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés »
Un câble suivant affirmait : « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats qui entrent sur la place Tienanmen : même si l’on entendait des tirs sporadiques, il a dit qu’excepté quelques coups contre des étudiants, il n’y a eu aucun feu massif sur la foule d’étudiants à côté du monument ».
On se souviendra que le Chili de l’époque était gouverné par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat de droite, violent, anti-socialiste, soutenu par les Usa, et que des centaines de représentants de la gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » cité ne pouvait pas être considéré comme un ami de la Chine.
Pas un journal, pas une télévision ou une station de radio étasunienne n’a rapporté ni commenté ces câbles délivrés par Wikileaks, ni sur l’histoire que le Telegraph a écrite. Comme s’ils étaient tombés dans un abîme sans fond.
Est-ce parce que les media pensent que le rapport n’est pas crédible ? Non, certainement pas.
Ils savaient la vérité dès 1989. Le New York Times sait que c’est crédible. Leur chef du bureau de l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un ample article intitulé « China Update : How the Hardliners Won » [1], publié dans le Magazine du Sunday Times le 12 novembre 1989, cinq mois après les présumés massacres de la place.
A la fin justement de ce long article, qui se voulait fournir une vision de l’intérieur du débat interne du groupe dirigeant du Parti Communiste Chinois, Kristof affirmait catégoriquement : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni la version officielle ni de nombreuses versions étrangères ne sont du tout correctes. Il n’y a eu aucun massacre sur la Place Tienanmen, par exemple, même s’il y a eu une quantité de personnes tuées ailleurs ».
Même si l’article de Kristof était âprement critique à l’égard de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait eu « aucun massacre sur la Place Tienanmen » suscita immédiatement des cris de protestation de la part des détracteurs de la Chine aux Usa, comme le reflète la rubrique courrier du Times.
Y a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a pas eu de massacre d’étudiants désarmés sur la place. Ceci a été une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour la contre-révolution.
Le tournant vers une économie de marché sous Deng Xiaoping a éloigné de nombreux travailleurs. Il y a aussi eu un élément contre-révolutionnaire qui a essayé de tirer profit du mécontentement populaire pour restaurer complètement le capitalisme.
Les impérialistes espéraient que les batailles à Pékin auraient fait tomber le Parti Communiste Chinois, et détruit l’économie planifiée -de la même façon que ce qui allait arriver deux ans plus tard en Union Soviétique. Ils voulaient que la Chine s’ « ouvrît », non pas à la vérité mais au saccage de la propriété populaire par des banques et des corporations impérialistes.
Après de nombreuses hésitations au sommet, l’armée a été mobilisée et la révolte écrasée. La Chine n’a pas été démantelée comme l’Union Soviétique ; son économie n’a pas implosé ni les niveaux de vie subi un déclin. Au contraire, salaires et conditions sociales se sont améliorés à un moment où en tout autre endroit les travailleurs ont subi de graves pertes sous l’effet d’une grave crise économique capitaliste.
Malgré de profondes concessions au capitalisme, à l’extérieur et à l’intérieur, la Chine continue à avoir une économie planifiée fondée sur de fortes infrastructures de propriété de l’Etat.
Workers World, 29 juin 2011.
http://www.workers.org/2011/world/tiananmen_0707/
Traduit par M-A. Patrizio de la version italienne réalisée par Domenico Losurdo :
http://domenicolosurdo.blogspot.com/2011/07/in-italiano-larticolo-sui-fatti-di.html
Deirdre Griswold (http://en.wikipedia.org/wiki/Deirdre_Griswold ) a été candidate à la présidence des Etats-Unis pour le WWP (Workers World Party) en 1980, et s’est occupé pendant plusieurs décennies du journal étasunienWorkers World.
L’article original Tiananmen Square ‘massacre’ was a myth a été signalé, entre autres, sur le blog de D. Losurdo, le 3 juillet dernier (« Une lecture alternative des faits de Place Tienanmen ») ; le blog Nuova Libertalia l’a signalé aussi en joignant une image de la première page du Corriere della Sera intitulée : « Tués par milliers, la mort du rêve chinois ».
Comme, étrangement, il semble que personne n’ait pensé à le traduire en italien (ni en français, NdT), je propose ci-après ma traduction, ne fût-ce que pour fournir l’énième, éclatante, démonstration de combien il est facile de manipuler les masses ou comment un mensonge répété des milliers de fois devient une vérité.
Domenico Losurdo, 20 juillet 2011.
EN COMPLEMENT :
Black info and media gullibility : creation of the Tiananmen myth par Gregory Clark (ancien diplomate australien) publié par Japan Times http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/eo20110701gc.html (en anglais) le 1er juillet 2011
La guerre mondiale 3eme acte est elle déclarée?
Tout comme les révoltes populaires du Maghreb et du Moyen-Orient, les mouvements citoyens d’Europe et du monde, la crise financière, la crise monétaire, la crise du nucléaire, la crise de la dette et les crises politiques, économiques et sociales se chevauchent, se superposent, se lient et se délient, elles nous livrent les éléments de réponse à notre question : nous sommes en guerre mondiale.
Procès-verbal d’intérêt général
Introduction
Les guerres ont évolué au fil des siècles, tant en termes de forme, de nature et d’essence qu’en fonction des cadres politiques, sociaux, économiques, spirituels et culturels qui ont été leurs théâtres. Face à cette évolution relative et complexe, on pourrait très bien décider de porter notre regard à travers une vision spatio-temporelle plus globale et envisager de réfléchir les guerres du 21è siècle à travers celles du passé dans ce qu’elles ont d’inédit. Si chaque guerre a son génome unique à décoder, dès lors que l’on se penche sur les contextes philosophiques et géopolitiques de sa naissance, on est en droit de se poser les questions suivantes : en quoi les guerres du 21è siècle sont-elles particulières ? Quels sont les rapports qu’entretiennent leurs formes, leurs natures et leurs essences respectives avec leurs prédécesseurs ? Ces interrogations semblent présager de vastes chantiers de réflexion, n’est-ce-pas ? Pourtant, je reste absolument convaincu qu’en tant que citoyen contribuant à la réalisation d’une conscience collective, nous avons la capacité et les outils nécessaires que pour répondre à ce genre de questions, sans devoir pour autant s’arguer de décennies de recherches, d’études ou de connivences académiques, car telle est en partie l’essence même de cette conscience collective.
Définitions
Premièrement et afin de désamorcer toute accusation de sophisme ou de scoopisme, je vous propose d’initier cette lecture par les définitions :
Guerre :
1. lutte armée entre plusieurs pays, peuples.
2. conflit sans affrontement armé.
3. synonyme : stratégie
Mondial :
1. relatif au monde entier.
2. synonyme : international, universel.
Utopie :
1. construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal.
2. projet dont la réalisation est impossible.
3. du grec, ou, non et topos, lieu (un lieu qui n’existe pas, un non-lieu).
De leur sens propre à leur sens figuré, leur sens composé ouvre la porte à bien d’autres pistes de réflexions que la simple première impression. Vous aurez compris qu’il s’agit ici d’un conflit de stratégies internationales, armées et non armées, dont les objets et les enjeux sont confrontés à leur miroir, réel ou utopique. En cela la question que le titre suppose est une ouverture du champ des possibles, une expression qui se dédouane de fait de la responsabilité de l’affirmation, mais qui n’en demeure pas moins une façon entière et directe d’orienter et de situer le propos. En un mot, donner un grand coup de botte dans la fourmilière.
La guerre mondiale : réalité ou utopie ?
Sur base des définitions précitées, penchons-nous sur les principales guerres actuellement en cours. En ce qui concerne les interventions militaires en Afghanistan, en Irak et plus récemment en Libye, il est établi aujourd’hui que les intervenants sont en majorité les mêmes à chaque fois : les Etats-Unis, des gouvernements Européens, l’OTAN, qui rappelons n’a qu’une personnalité juridique relative et est à ce titre intouchable, le Conseil de Sécurité de l’ONU, les grandes multinationales… certaines détruisent, d’autres reconstruisent ou exploitent les ressources nouvellement acquises. Qu’on qualifie ces guerres de préventives, humanitaires, chirurgicales, propres ou de croisades contre l’axe du mal et le terrorisme mondial ne change rien, une guerre est une guerre, nier ou réfuter son caractère international serait absurde. Les croisements, les interdépendances des différentes formes de crises qui les provoquent ou leurs succèdent en sont les expressions les plus visibles. Tout comme les révoltes populaires du Maghreb et du Moyen-Orient, les mouvements citoyens d’Europe et du monde, la crise financière, la crise monétaire, la crise du nucléaire, la crise de la dette et les crises politiques, économiques et sociales se chevauchent, se superposent, se lient et se délient, elles nous livrent les éléments de réponse à notre question : nous sommes en guerre mondiale. Indubitablement.
Paradoxalement, le fait que cette guerre se déroule physiquement ailleurs ne fait pas d’elle une utopie pour autant, car elle existe belle et bien en nous, contre nous et donc chez nous. La distance entre les limites de notre entendement et les lieux où se déroule cette guerre mondiale nous donne la fausse impression que nous ne sommes pas en guerre, notre intégrité physique et nos avoirs n’étant pas directement remis en cause. Il est à noter que le rôle de médiation que jouent les grandes agences de presse internationales (Reuters, AFP, Bloomberg,…) et les acteurs médiatiques de masse est primordial pour que cette « distance » puisse exister et perdurer. Ils sont donc à ce titre responsables, au-delà de notre accès relatif au libre-arbitre, de l’opacité de cet immense prisme déformant qui sévit entre la réalité et nous, consommateurs d’information. L’étendue de leurs pouvoirs et des armes qu’ils possèdent n’étant plus à prouver, ils ont toute leur place dans la liste des protagonistes de cette guerre mondiale. Sans oublier que toutes ces ingérences militaires et de facto mortelles concourent à ce que les flux migratoires vers l’Europe s’intensifient. Ce qui à travers le filtre dont je viens de faire état est très mal perçu par le citoyen occidental lambda, qui considère presque légitime - au sens légal - de nier toute responsabilité et d’affirmer en bonne conscience qu’il n’a pas à assumer la misère du monde et que ces gens n’ont qu’à se débrouiller autrement et résoudre leurs propres problèmes. La distance dont je fais état est donc non seulement géographique mais elle est aussi sur le plan de la conscience. Les causes dont sont directement responsables les instigateurs de ces guerres, représentants élus au suffrage universel par le peuple je le rappelle, ne sont donc de fait pas imputables aux citoyens européens. La fracture démocratique est indiscutable car elle a atteint le domaine de la conscience. En fait la situation perdure car la majorité ne sait pas ce qui se passe réellement. Ils ne sont conscients que de ce qu’ils regardent au JT ou lisent dans la presse traditionnelle, aujourd’hui détenue par des intérêts privés dont des fabricants d’armes ou de béton.
Ce que la constatation de cette guerre mondiale soulève dépasse de loin le stade de cas isolés qui additionnés, seraient son essence. Il s’agit bien d’une guerre dont les dimensions sont à l’échelle de ce qu’elle révèle. Les peuples aliénés ont une patience limitée, aucun contrôle sur des hommes ne peut perdurer indéfiniment, la nature humaine est ainsi faite. Un des problèmes fondamentaux qui jaillit est celui de la représentativité des protagonistes. Les personnes que nous avons élues ont décidé, en notre nom, de s’engager dans une guerre mondiale. Mais comme le territoire Européen n’est pas attaqué militairement, on parlera d’abstraction de la guerre pour ses habitants. En fait, la réalité de l’Européen moyen n’a pas radicalement changé et n’a pas encore été affectée de manière suffisamment conséquente par la guerre, bien que les régimes grecs et autres semblent en manifester des symptômes de plus en plus édifiants. Pour ne citer qu’un cas récent et proches de nous, je vous invite à lire ce billet illustrant de manière évidente la fracture qui existe aujourd’hui entre notre pseudo état de droit et la légitimité constitutionnelle d’un citoyen lambda à la liberté la plus essentielle de s’exprimer. Comme un écho à ce malaise profond et de plus en plus difficile à ignorer, comme le discours du Roi Albert II à l’occasion de la Fête Nationale Belge en témoigne.
Ce à quoi nous assistons n’est donc ni plus ni moins qu’une cassure, un effondrement du fondement même de nos régimes dit démocratiques articulés sur la représentativité du pouvoir politique. Un vide sans fond entre des régimes à tendances oligarchiques calquées sur les tristes exemples du siècle dernier et une génération de citoyens qui se projettent dans le brouillard de son devenir. Ce ne sont pas la France, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne qui font la guerre, ce sont une toute petite partie de la population, issus de l’ensemble des représentants eux-mêmes légalement issus des urnes. A noter qu’aucune décision militaire n’a jamais fait l’objet d’une quelconque consultation populaire. Que ce soit le sang des victimes afghanes, irakiennes ou libyennes ou notre conception du monde qui coule au moment où j’écris ces mots, tous les indicateurs révèlent que nous sommes à la fin d’un cycle. Un nouvel ordre mondial est sur le point de naître, il est en gestation depuis longtemps. Mais il m’apparaît évident que l’utérus de notre histoire contient deux candidats à l’existence, deux visions différentes de l’humanité et de son salut, l’une collective et l’autre sélective. La seule inconnue réside dans la forme, la nature et l’essence de celle qui s’imposera.
Protagonistes
Afin de mieux cerner les origines et les mobiles, je vous propose d’articuler la liste des protagonistes sur base de leur volonté belliqueuse et à fortiori sur base de l’effectivité et du pouvoir de leur armement, que ce dernier soit militaire, politique, économique, commercial ou financier. En effet, il me semble relever du sens commun que la faculté et la capacité à mener une guerre est déterminante pour en discerner les tenants et les aboutissants.
Armés :
1. les médias
2. les marchés financiers.
3. les grandes multinationales.
4. les spéculateurs.
5. les agences de notations financières.
6. les institutions et les organisations internationales.
7. les gouvernements nationaux.
8. les gouvernements supranationaux.
Non armés :
1. l’ensemble des citoyens de la planète, en un mot, l’humanité (dont font aussi partie les huit groupes d’acteurs précités).
Enjeux
La faillite des banques, la chute des gouvernements, le démantèlement des institutions corrompues ? Pour tenter d’identifier les enjeux de la guerre mondiale, commençons par nous demander qui l’a déclenchée et pour quelles raisons. Ce que l’on peut affirmer c’est que les instigateurs du conflit ne peuvent se trouver que du côté des protagonistes armés, volontaires et actifs, et non des protagonistes non armés, non volontaires et passifs. Cette première étape dans la réflexion nous permet de réduire le champ des analyses. Bien qu’il faille préciser qu’au sein même des protagonistes armés et non armés existent des éléments respectivement passifs et actifs. Comme les pays émergeant par exemple. Ils sont de par leurs positions de poids sur l’échiquier mondial, des protagonistes relativement passifs au niveau militaire, certes, mais néanmoins armés sur les autres plans.
Nous sommes donc, comme toujours dans le tout est possible, mais nous sommes à présent conscients que la seule façon d’aller de l’avant intelligemment consiste à permettre à la vision collective, égalitaire et horizontale de la gestion des pouvoirs d’une société aujourd’hui mondialisée de se réaliser, se rendre compte et prendre conscience de sa réalité. C’est le combat des idées universelles dont je faisais état dans ma précédente publication “Réforme, révolution ou réalisation” où je tente de brosser le portrait des différents modes de changement sociétal.
Car la réalisation de l’humanité n’est possible que si une prise de conscience citoyenne collective suffisante voit le jour. Radicaliser cette analyse en l’étendant à l’utopie d’une prise de conscience générale n’a de fait aucune issue dès lors que l’on accepte la réalité d’une relativité de la conscience. La démarche, l’approche, la conceptualisation du monde varie d’une civilisation à l’autre, d’une ethnie à l’autre, d’un groupe d’individu à l’autre. Ce en quoi la réalisation m’apparaît comme une issue probable est cette lame de fond qui s’étend partout dans le monde, parallèlement catalysée par le développement des outils technologiques, qui eux-mêmes tendent à donner une forme plus horizontale à cette prise de conscience.
Parmi les populations de la planète et leur multitude de modes de fonctionnement, les réseaux virtuels sont donc l’expression vivante, réelle d’un changement de l’humanité vers plus de partage et donc une meilleure coordination à terme des consciences. La distance qui nous sépare de la réalité pourrait en être en partie comblée par l’exploitation des outils virtuels. Sans pour autant basculer dans l’absolutisme de la technologie. Comme pour tout, il s’agira de tendre vers l’équilibre en permanence. Ce qui veut dire qu’en-deçà de son essence, cette prise de conscience collective que certains perçoivent comme une utopie a déjà une effectivité. Elle existe déjà sur le plan matériel et technique. Pourtant, il ne suffit pas d’un clic pour passer le pas dans les cerveaux et les âmes des hommes. Il y a clairement un décalage entre la réalité matérielle, philosophique, géopolitique, environnementale et la conscience humaine, qui ne peut que se réduire au fil du temps, naturellement. L’ultime question est de savoir si le temps est avec nous ou contre nous ?
Conclusions
La politique actuelle s’apparente plus à la cacophonie d’une agence de communication dont la finalité première est de tenter d’influencer le cours des marchés privés, alors que sur les plans de la nature et de l’essence, nous sommes donc à des années lumières de la gestion des affaires publiques, dans une situation complexe, globale et fatidique. La voie sans issue dans laquelle le système monétaire international nous plonge en s’entêtant à baser notre économie sur un accroissement exponentiel des dettes des états souverains n’aura pour conséquences qu’une austérité accrue, une augmentation des contrôles et donc une diminution des libertés individuelles et collectives. Sans compter l’expansion de la pensée unique au niveau des partis politiques, notamment français pour ne citer qu’eux, preuve en est l’affirmation récente du soutien du PS dans la poursuite de l’intervention militaire unilatérale et meurtrière en Libye, alors qu’il y a quelques jours encore plus d’un million de citoyens libyens se sont mobiliser dans les rues de Tripoli pour manifester leur soutien au régime de Khadafi, ce qui nous propulse d’un coup dans une toute autre facette de la réalité.
La guerre de la dette et la crise de la zone Euro ne sont que la surface émergée de l’iceberg. Le 12 juillet, La Tribune titrait son édition papier : "L’Europe craque, les marchés plongent". Une semaine plus tard, les élans salvateurs des grandes puissances sont parvenus, dans une illumination providentielle, à poser une rustine qui peut-être, espèrent-t-ils, tiendra jusqu’aux prochaines élections. On nous annonce la création d’un Fond Européen de Stabilité Financière (FESF) et on occulte la réalité en communiquant que les banquiers vont passer à la caisse et qu’ils ont sauvé la Grèce de la faillite apocalyptique alors que dans les faits, leurs contributions ne sont que minimes proportionnellement aux exigences imposées aux citoyens et à fortiori à la collectivité. Cette dissolution du politique est à l’image de l’impuissance qui règne et du manque frappant de remettre en cause les fondamentaux. A aucun moment, les banques et les représentants politiques n’ont ici de compte à rendre. Nous naviguons à vue, de remaniement en réformes d’opérette. Le scénario-catastrophe qui se dessine en filigrane est à la hauteur de l’inhumanité des protagonistes de cette guerre abstraite, inconsciente et incomprise.
Par ailleurs, d’innombrables lueurs d’espoir semblent pointer leur nez aux quatre coins de ce champ de bataille universel. Qu’ils refusent de payer le prix de la dette qu’on leur impose comme les Argentins, qu’ils arrivent à réaliser la rédaction d’une Constitution citoyenne en Islande, qu’ils se mobilisent par centaines de milliers dans les rues d’Athènes et sur le place Syntagma, qu’ils aient mis leur vie en jeu pour faire tomber les symboles des dictatures tunisiennes et égyptiennes, qu’ils aient eu le courage de crier leur vérité et leur liberté dans les rues du Maroc et de toute l’Europe. Je pense que nous pouvons gagner cette guerre, que nous avons les moyens de remporter cette troisième guerre mondiale et de réaliser une nouvelle civilisation avec d’autres conceptions du monde et d’autres fondements. Il ne peut en être autrement, j’en suis intimement convaincu. La balle est dans le camp de la conscience et c’est l’humanité de chaque être humain qui est historiquement mise à l’épreuve.
Post-scriptum
En guise d’illustration et aussi pour souligner le fait que la philosophie est de moins en moins présente dans la société d’aujourd’hui, je vous propose de visionner ces deux vidéos. La première expose schématiquement la philosophie politique d’un philosophe de l’antiquité grecque, Aristote et la seconde transporte un des discours du philosophe français Michel Foucault autour de l’idée du corps utopique.
En ce qui concerne la crise nucléaire en cours, Arnie Gundersen nous fait régulièrement part de ses constatations d’expert.
Badi BALTAZAR
www.lebuvardbavard.com
Introduction
Les guerres ont évolué au fil des siècles, tant en termes de forme, de nature et d’essence qu’en fonction des cadres politiques, sociaux, économiques, spirituels et culturels qui ont été leurs théâtres. Face à cette évolution relative et complexe, on pourrait très bien décider de porter notre regard à travers une vision spatio-temporelle plus globale et envisager de réfléchir les guerres du 21è siècle à travers celles du passé dans ce qu’elles ont d’inédit. Si chaque guerre a son génome unique à décoder, dès lors que l’on se penche sur les contextes philosophiques et géopolitiques de sa naissance, on est en droit de se poser les questions suivantes : en quoi les guerres du 21è siècle sont-elles particulières ? Quels sont les rapports qu’entretiennent leurs formes, leurs natures et leurs essences respectives avec leurs prédécesseurs ? Ces interrogations semblent présager de vastes chantiers de réflexion, n’est-ce-pas ? Pourtant, je reste absolument convaincu qu’en tant que citoyen contribuant à la réalisation d’une conscience collective, nous avons la capacité et les outils nécessaires que pour répondre à ce genre de questions, sans devoir pour autant s’arguer de décennies de recherches, d’études ou de connivences académiques, car telle est en partie l’essence même de cette conscience collective.
Définitions
Premièrement et afin de désamorcer toute accusation de sophisme ou de scoopisme, je vous propose d’initier cette lecture par les définitions :
Guerre :
1. lutte armée entre plusieurs pays, peuples.
2. conflit sans affrontement armé.
3. synonyme : stratégie
Mondial :
1. relatif au monde entier.
2. synonyme : international, universel.
Utopie :
1. construction imaginaire et rigoureuse d’une société, qui constitue par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre-idéal.
2. projet dont la réalisation est impossible.
3. du grec, ou, non et topos, lieu (un lieu qui n’existe pas, un non-lieu).
De leur sens propre à leur sens figuré, leur sens composé ouvre la porte à bien d’autres pistes de réflexions que la simple première impression. Vous aurez compris qu’il s’agit ici d’un conflit de stratégies internationales, armées et non armées, dont les objets et les enjeux sont confrontés à leur miroir, réel ou utopique. En cela la question que le titre suppose est une ouverture du champ des possibles, une expression qui se dédouane de fait de la responsabilité de l’affirmation, mais qui n’en demeure pas moins une façon entière et directe d’orienter et de situer le propos. En un mot, donner un grand coup de botte dans la fourmilière.
La guerre mondiale : réalité ou utopie ?
Sur base des définitions précitées, penchons-nous sur les principales guerres actuellement en cours. En ce qui concerne les interventions militaires en Afghanistan, en Irak et plus récemment en Libye, il est établi aujourd’hui que les intervenants sont en majorité les mêmes à chaque fois : les Etats-Unis, des gouvernements Européens, l’OTAN, qui rappelons n’a qu’une personnalité juridique relative et est à ce titre intouchable, le Conseil de Sécurité de l’ONU, les grandes multinationales… certaines détruisent, d’autres reconstruisent ou exploitent les ressources nouvellement acquises. Qu’on qualifie ces guerres de préventives, humanitaires, chirurgicales, propres ou de croisades contre l’axe du mal et le terrorisme mondial ne change rien, une guerre est une guerre, nier ou réfuter son caractère international serait absurde. Les croisements, les interdépendances des différentes formes de crises qui les provoquent ou leurs succèdent en sont les expressions les plus visibles. Tout comme les révoltes populaires du Maghreb et du Moyen-Orient, les mouvements citoyens d’Europe et du monde, la crise financière, la crise monétaire, la crise du nucléaire, la crise de la dette et les crises politiques, économiques et sociales se chevauchent, se superposent, se lient et se délient, elles nous livrent les éléments de réponse à notre question : nous sommes en guerre mondiale. Indubitablement.
Paradoxalement, le fait que cette guerre se déroule physiquement ailleurs ne fait pas d’elle une utopie pour autant, car elle existe belle et bien en nous, contre nous et donc chez nous. La distance entre les limites de notre entendement et les lieux où se déroule cette guerre mondiale nous donne la fausse impression que nous ne sommes pas en guerre, notre intégrité physique et nos avoirs n’étant pas directement remis en cause. Il est à noter que le rôle de médiation que jouent les grandes agences de presse internationales (Reuters, AFP, Bloomberg,…) et les acteurs médiatiques de masse est primordial pour que cette « distance » puisse exister et perdurer. Ils sont donc à ce titre responsables, au-delà de notre accès relatif au libre-arbitre, de l’opacité de cet immense prisme déformant qui sévit entre la réalité et nous, consommateurs d’information. L’étendue de leurs pouvoirs et des armes qu’ils possèdent n’étant plus à prouver, ils ont toute leur place dans la liste des protagonistes de cette guerre mondiale. Sans oublier que toutes ces ingérences militaires et de facto mortelles concourent à ce que les flux migratoires vers l’Europe s’intensifient. Ce qui à travers le filtre dont je viens de faire état est très mal perçu par le citoyen occidental lambda, qui considère presque légitime - au sens légal - de nier toute responsabilité et d’affirmer en bonne conscience qu’il n’a pas à assumer la misère du monde et que ces gens n’ont qu’à se débrouiller autrement et résoudre leurs propres problèmes. La distance dont je fais état est donc non seulement géographique mais elle est aussi sur le plan de la conscience. Les causes dont sont directement responsables les instigateurs de ces guerres, représentants élus au suffrage universel par le peuple je le rappelle, ne sont donc de fait pas imputables aux citoyens européens. La fracture démocratique est indiscutable car elle a atteint le domaine de la conscience. En fait la situation perdure car la majorité ne sait pas ce qui se passe réellement. Ils ne sont conscients que de ce qu’ils regardent au JT ou lisent dans la presse traditionnelle, aujourd’hui détenue par des intérêts privés dont des fabricants d’armes ou de béton.
Ce que la constatation de cette guerre mondiale soulève dépasse de loin le stade de cas isolés qui additionnés, seraient son essence. Il s’agit bien d’une guerre dont les dimensions sont à l’échelle de ce qu’elle révèle. Les peuples aliénés ont une patience limitée, aucun contrôle sur des hommes ne peut perdurer indéfiniment, la nature humaine est ainsi faite. Un des problèmes fondamentaux qui jaillit est celui de la représentativité des protagonistes. Les personnes que nous avons élues ont décidé, en notre nom, de s’engager dans une guerre mondiale. Mais comme le territoire Européen n’est pas attaqué militairement, on parlera d’abstraction de la guerre pour ses habitants. En fait, la réalité de l’Européen moyen n’a pas radicalement changé et n’a pas encore été affectée de manière suffisamment conséquente par la guerre, bien que les régimes grecs et autres semblent en manifester des symptômes de plus en plus édifiants. Pour ne citer qu’un cas récent et proches de nous, je vous invite à lire ce billet illustrant de manière évidente la fracture qui existe aujourd’hui entre notre pseudo état de droit et la légitimité constitutionnelle d’un citoyen lambda à la liberté la plus essentielle de s’exprimer. Comme un écho à ce malaise profond et de plus en plus difficile à ignorer, comme le discours du Roi Albert II à l’occasion de la Fête Nationale Belge en témoigne.
Ce à quoi nous assistons n’est donc ni plus ni moins qu’une cassure, un effondrement du fondement même de nos régimes dit démocratiques articulés sur la représentativité du pouvoir politique. Un vide sans fond entre des régimes à tendances oligarchiques calquées sur les tristes exemples du siècle dernier et une génération de citoyens qui se projettent dans le brouillard de son devenir. Ce ne sont pas la France, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne qui font la guerre, ce sont une toute petite partie de la population, issus de l’ensemble des représentants eux-mêmes légalement issus des urnes. A noter qu’aucune décision militaire n’a jamais fait l’objet d’une quelconque consultation populaire. Que ce soit le sang des victimes afghanes, irakiennes ou libyennes ou notre conception du monde qui coule au moment où j’écris ces mots, tous les indicateurs révèlent que nous sommes à la fin d’un cycle. Un nouvel ordre mondial est sur le point de naître, il est en gestation depuis longtemps. Mais il m’apparaît évident que l’utérus de notre histoire contient deux candidats à l’existence, deux visions différentes de l’humanité et de son salut, l’une collective et l’autre sélective. La seule inconnue réside dans la forme, la nature et l’essence de celle qui s’imposera.
Protagonistes
Afin de mieux cerner les origines et les mobiles, je vous propose d’articuler la liste des protagonistes sur base de leur volonté belliqueuse et à fortiori sur base de l’effectivité et du pouvoir de leur armement, que ce dernier soit militaire, politique, économique, commercial ou financier. En effet, il me semble relever du sens commun que la faculté et la capacité à mener une guerre est déterminante pour en discerner les tenants et les aboutissants.
Armés :
1. les médias
2. les marchés financiers.
3. les grandes multinationales.
4. les spéculateurs.
5. les agences de notations financières.
6. les institutions et les organisations internationales.
7. les gouvernements nationaux.
8. les gouvernements supranationaux.
Non armés :
1. l’ensemble des citoyens de la planète, en un mot, l’humanité (dont font aussi partie les huit groupes d’acteurs précités).
Enjeux
La faillite des banques, la chute des gouvernements, le démantèlement des institutions corrompues ? Pour tenter d’identifier les enjeux de la guerre mondiale, commençons par nous demander qui l’a déclenchée et pour quelles raisons. Ce que l’on peut affirmer c’est que les instigateurs du conflit ne peuvent se trouver que du côté des protagonistes armés, volontaires et actifs, et non des protagonistes non armés, non volontaires et passifs. Cette première étape dans la réflexion nous permet de réduire le champ des analyses. Bien qu’il faille préciser qu’au sein même des protagonistes armés et non armés existent des éléments respectivement passifs et actifs. Comme les pays émergeant par exemple. Ils sont de par leurs positions de poids sur l’échiquier mondial, des protagonistes relativement passifs au niveau militaire, certes, mais néanmoins armés sur les autres plans.
Nous sommes donc, comme toujours dans le tout est possible, mais nous sommes à présent conscients que la seule façon d’aller de l’avant intelligemment consiste à permettre à la vision collective, égalitaire et horizontale de la gestion des pouvoirs d’une société aujourd’hui mondialisée de se réaliser, se rendre compte et prendre conscience de sa réalité. C’est le combat des idées universelles dont je faisais état dans ma précédente publication “Réforme, révolution ou réalisation” où je tente de brosser le portrait des différents modes de changement sociétal.
Car la réalisation de l’humanité n’est possible que si une prise de conscience citoyenne collective suffisante voit le jour. Radicaliser cette analyse en l’étendant à l’utopie d’une prise de conscience générale n’a de fait aucune issue dès lors que l’on accepte la réalité d’une relativité de la conscience. La démarche, l’approche, la conceptualisation du monde varie d’une civilisation à l’autre, d’une ethnie à l’autre, d’un groupe d’individu à l’autre. Ce en quoi la réalisation m’apparaît comme une issue probable est cette lame de fond qui s’étend partout dans le monde, parallèlement catalysée par le développement des outils technologiques, qui eux-mêmes tendent à donner une forme plus horizontale à cette prise de conscience.
Parmi les populations de la planète et leur multitude de modes de fonctionnement, les réseaux virtuels sont donc l’expression vivante, réelle d’un changement de l’humanité vers plus de partage et donc une meilleure coordination à terme des consciences. La distance qui nous sépare de la réalité pourrait en être en partie comblée par l’exploitation des outils virtuels. Sans pour autant basculer dans l’absolutisme de la technologie. Comme pour tout, il s’agira de tendre vers l’équilibre en permanence. Ce qui veut dire qu’en-deçà de son essence, cette prise de conscience collective que certains perçoivent comme une utopie a déjà une effectivité. Elle existe déjà sur le plan matériel et technique. Pourtant, il ne suffit pas d’un clic pour passer le pas dans les cerveaux et les âmes des hommes. Il y a clairement un décalage entre la réalité matérielle, philosophique, géopolitique, environnementale et la conscience humaine, qui ne peut que se réduire au fil du temps, naturellement. L’ultime question est de savoir si le temps est avec nous ou contre nous ?
Conclusions
La politique actuelle s’apparente plus à la cacophonie d’une agence de communication dont la finalité première est de tenter d’influencer le cours des marchés privés, alors que sur les plans de la nature et de l’essence, nous sommes donc à des années lumières de la gestion des affaires publiques, dans une situation complexe, globale et fatidique. La voie sans issue dans laquelle le système monétaire international nous plonge en s’entêtant à baser notre économie sur un accroissement exponentiel des dettes des états souverains n’aura pour conséquences qu’une austérité accrue, une augmentation des contrôles et donc une diminution des libertés individuelles et collectives. Sans compter l’expansion de la pensée unique au niveau des partis politiques, notamment français pour ne citer qu’eux, preuve en est l’affirmation récente du soutien du PS dans la poursuite de l’intervention militaire unilatérale et meurtrière en Libye, alors qu’il y a quelques jours encore plus d’un million de citoyens libyens se sont mobiliser dans les rues de Tripoli pour manifester leur soutien au régime de Khadafi, ce qui nous propulse d’un coup dans une toute autre facette de la réalité.
La guerre de la dette et la crise de la zone Euro ne sont que la surface émergée de l’iceberg. Le 12 juillet, La Tribune titrait son édition papier : "L’Europe craque, les marchés plongent". Une semaine plus tard, les élans salvateurs des grandes puissances sont parvenus, dans une illumination providentielle, à poser une rustine qui peut-être, espèrent-t-ils, tiendra jusqu’aux prochaines élections. On nous annonce la création d’un Fond Européen de Stabilité Financière (FESF) et on occulte la réalité en communiquant que les banquiers vont passer à la caisse et qu’ils ont sauvé la Grèce de la faillite apocalyptique alors que dans les faits, leurs contributions ne sont que minimes proportionnellement aux exigences imposées aux citoyens et à fortiori à la collectivité. Cette dissolution du politique est à l’image de l’impuissance qui règne et du manque frappant de remettre en cause les fondamentaux. A aucun moment, les banques et les représentants politiques n’ont ici de compte à rendre. Nous naviguons à vue, de remaniement en réformes d’opérette. Le scénario-catastrophe qui se dessine en filigrane est à la hauteur de l’inhumanité des protagonistes de cette guerre abstraite, inconsciente et incomprise.
Par ailleurs, d’innombrables lueurs d’espoir semblent pointer leur nez aux quatre coins de ce champ de bataille universel. Qu’ils refusent de payer le prix de la dette qu’on leur impose comme les Argentins, qu’ils arrivent à réaliser la rédaction d’une Constitution citoyenne en Islande, qu’ils se mobilisent par centaines de milliers dans les rues d’Athènes et sur le place Syntagma, qu’ils aient mis leur vie en jeu pour faire tomber les symboles des dictatures tunisiennes et égyptiennes, qu’ils aient eu le courage de crier leur vérité et leur liberté dans les rues du Maroc et de toute l’Europe. Je pense que nous pouvons gagner cette guerre, que nous avons les moyens de remporter cette troisième guerre mondiale et de réaliser une nouvelle civilisation avec d’autres conceptions du monde et d’autres fondements. Il ne peut en être autrement, j’en suis intimement convaincu. La balle est dans le camp de la conscience et c’est l’humanité de chaque être humain qui est historiquement mise à l’épreuve.
Post-scriptum
En guise d’illustration et aussi pour souligner le fait que la philosophie est de moins en moins présente dans la société d’aujourd’hui, je vous propose de visionner ces deux vidéos. La première expose schématiquement la philosophie politique d’un philosophe de l’antiquité grecque, Aristote et la seconde transporte un des discours du philosophe français Michel Foucault autour de l’idée du corps utopique.
En ce qui concerne la crise nucléaire en cours, Arnie Gundersen nous fait régulièrement part de ses constatations d’expert.
Badi BALTAZAR
www.lebuvardbavard.com
LA Norvège claque la porte de la coalition, qui a fait quoi?
A qui profite le crime ?
Attentats contre la Norvège qui se retire de la Coalition
La gare italienne de Bologne, le 2 août 1980, après l’attentat aveugle (85 innocents assassinés) commis par l’extrême droite, pour le compte de services secrets italiens et américains
Les attentats du 22 juillet 2011 plongent les norvégiens dans une profonde incompréhension : « Nous sommes un petit pays, nous sommes pacifistes, pourquoi s’en prendre à la Norvège ? »
Les norvégiens ont raison : La Norvège a été déclarée le pays le plus en paix du monde en 2007 par le Global Peace Index. Elle est aussi classée première sur l’indice de développement humain. Le prix Nobel de la Paix et les accords d’Olso démontrent accessoirement qu’on se rend plus en Norvège pour y faire la paix que la guerre.
Plus récemment, constatant les crimes commis par l’OTAN contre la population libyenne [1], la Norvège a annoncé qu’elle se retirait de cette funeste coalition. Ce retrait est en cours et doit être achevé avant le 1er août. Voilà la dernière fois que la Norvège a fait parler d’elle sur la scène internationale.
Et si c’était ce refus de participer à une guerre injustifiable et ce penchant naturel pour la paix qui était reproché à la pacifique Norvège ? Dans un monde qui ne semble plus savoir comment vivre en paix, l’empêcheur de guerroyer n’est t-il pas le baudet de la fable « Les animaux malades de la peste » ? Si on ajoute que le gouvernement norvégien a consulté par deux fois son peuple qui, par deux fois, a décliné l’invitation de rentrer dans l’Union européenne, et que ce gouvernement a respecté la volonté populaire, il est indéniable que la Norvège importune certainement plus les visées des mondialisateurs occidentaux que n’importe qui dans le tiers-monde... Ce qui n’empêchera pas la propagande de présenter comme coupable soit un groupuscule islamiste radical, soit un chrétien intégriste, sans qu’aucun "journaliste" ne se pose ces simples questions :
A qui profite le crime ?
Pourquoi frapper ce pays pacifique pour des mobiles si peu convaincants ?
- Qui a pu armer ce criminel qui peut n’être qu’un simple exécutant ?
Quel lien établir entre ces drames et la sortie de la Norvège de la coalition anti-libyenne ?
Quelles conséquences pour le gouvernement norvégien et les élections de septembre ?
Ce matin, un groupe salafiste était le responsable désigné par la presse étatsunienne, ce soir la seule version autorisée serait qu’un déséquilibré d’extrême-droite aurait agi seul, si incroyable que ce soit. La seule hypothèse interdite serait d’oser imaginer que ceux qui profitent du crime pourraient l’avoir commis ou commandité.
23 juillet 2011
Notes
Au moment où les combats semblent s’enliser entre les troupes fidèles à Kadhafi et les rebelles libyens, l’Otan vient de commettre une série de bavures ce week-end, et la Norvège a annoncé son retrait progressif des opérations menées sur le ciel libyen.
L’Alliance Atlantique a essuyé de virulentes critiques au lendemain d’un raid qui a fait, dans la nuit de samedi à dimanche, 15 morts et 3 blessés, tous des civils. « Un site militaire de missiles était la cible prévue de frappes aériennes à Tripoli la nuit dernière. Toutefois, il s’avère qu’une arme n’a pas frappé la cible prévue et qu’il peut y avoir eu une erreur dans le système qui peut avoir fait un certain nombre de victimes civiles », a reconnu pour la première fois l’Otan, incombant la bavure à une erreur technique.
Une autre bavure avait fait, 24 heures plus tôt, des victimes au sein des forces rebelles. Du pain bénit pour le régime libyen, à un moment où l’intervention de l’Otan est de plus en plus critiquée par l’opinion publique internationale. Le ministre de l’Information libyen Moussa Ibrahim a aussitôt répliqué, accusant l’Otan de commettre « des actes barbares » en visant « délibérément des civils », et ajoute « C’est une autre nuit de tuerie, de terreur et d’horreur, causée par l’Otan ».
L’Otan a essayé tant bien que mal de se justifier, en déclarant à travers la voix du chef des opérations, le général canadien Charles Bouchard, que chaque attaque est « préparée et exécutée avec un grand soin pour éviter des victimes civiles ». Mais face au tollé suscité par la bavure, l’organisation politico-militaire a bien fini par présenter ses excuses, et « regrette la perte de vies de civils innocents », selon un communiqué du même général Bouchard.
L’Italie sur le sillage de la Norvège.
Premier coup dur pour l’Alliance Atlantique, la Norvège a annoncé publiquement son retrait progressif des opérations menées par l’organisation. Oslo, qui participe aux opération depuis ses débuts, avec l’envoi de six chasseurs F-16, a déclaré que dans un premier temps, elle allait réduire son engagement militaire, pour enfin rendre son retrait effectif avant le premier août, soit deux mois avant l’expiration officielle du mandat délivré par l’ONU à l’Otan. La Norvège est ainsi le premier pays à décider de retirer la totalité de ses troupes de l’opération menée en Libye.
Par ailleurs, l’Italie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Franco Frattini, a mis en garde l’Otan contre une éventuelle « perte de la bataille de l’opinion face à Mouammar Kadhafi à cause des bavures qui provoquent la mort de civils en Libye », présent lors d’une conférence de presse à Luxembourg, le diplomate Italien a ajouté que « L’Otan met en péril sa crédibilité » expliquant qu’elle « ne peut pas prendre le risque de tuer des civils ». Rappelons que depuis le début de l’opération « Aube de l’Odyssée » du 31 mars dernier, les forces de l’Otan ont effectué un total de 1 500 attaques.
Reda Mouhsine pour le Soir Echos
via: Comité Valmy