Un magistrat français a découvert une nouvelle preuve qui laisse penser que la campagne présidentielle de 2007 du Président Nicolas Sarkozy a reçu un financement illégal de 800.000 € de la part de l'héritière de la société de cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt. Tandis que [le Premier ministre britannique] David Cameron, en Grande-Bretagne, cherche à désamorcer une controverse sur le financement de [son] parti, M. Sarkozy se retrouve face à un scandale bien plus grave de financement [politique] à quatre semaines du premier tour de la nouvelle élection présidentielle. Un juge d'instruction indépendant enquêtant sur l'« affaire Bettencourt » tentaculaire a retrouvé deux transferts en liquide de 400.000 € chacun effectués depuis la Suisse en 2007, lesquels, soupçonne-t-il, ont apporté des fonds illégaux à la course présidentielle de M. Sarkozy, qui remporta cette élection. Dans des documents divulgués dans deux journaux, ce juge, Jean-Michel Gentil, dit enquêter sur la possibilité que le premier versement, en février 2007, fut remis dans un bar parisien au trésorier de campagne de M. Sarkozy, Eric Woerth. M. Gentil dit également enquêter sur des preuves circonstanciées selon lesquelles un deuxième versement aurait pu être remis directement à M. Sarkozy lui-même. Dans le cadre de ses investigations, le juge a saisi un journal personnel tenu par l'ami de Mme Bettencourt, le photographe et play-boy François-Marie Banier. Le 26 avril 2007 - le même jour que le deuxième transfert de 400.000 € - le journal de M. Banier rapporte que l'héritière de L'Oréal lui a dit : « Sarkozy a une nouvelle fois demandé de l'argent. J'ai dit oui ». D'autres témoins ont dit à M. Gentil que M. Sarkozy avait passé 15 minutes seul avec le mari de Mme Bettencourt, aujourd'hui décédé [19 novembre 2007], André, durant la campagne électorale de ce printemps-là. Les affirmations de financement illégal de la campagne de M. Sarkozy par la plus riche femme de France sont apparues, il y a deux ans, dans le cadre d'une dispute familiale et judiciaire complexe à propos du prétendu abus de faiblesse commis sur l'héritière par M. Barnier et d'autres membres de l'entourage de celle-ci. A cette époque, M. Sarkozy rejeta avec courroux les accusations de financement politique illégal comment étant non-fondées. M. Gentil est un juge d'instruction indépendant basé à Bordeaux, qui a été nommé pour examiner les aspects financiers et politiques de la querelle de la famille de l'Oréal. Il a déjà commencé des investigations judiciaires contre, entre autres, M. Woerth, M. Banier et l'ancien gestionnaire de la fortune de Mme Bettencourt, Patrice de Maistre. Jeudi dernier, le juge a arrêté pour la deuxième fois M. de Maistre. Au cours des quatre derniers jours, M. Gentil a interrogé M. de Maistre à propos de sommes excessivement importantes, s'élevant à plus de 5 millions d'euros, que Mme Bettencourt a versées à sa société de holding personnelle. Le juge a également interrogé M. de Maistre sur une série de sept transferts clandestins de liquidités, faits par coursier, entre 2007 et 2009, à partir de comptes secrets en Suisse de Mme Bettencourt. Ces versements, révélés par des officiels suisses après l'envoi d'un mandat de perquisition international par M. Gentil, incluent deux versements de 400.000 € effectués durant la campagne présidentielle de 2007. Dans sa requête officielle pour l'arrestation de M. de Maistre, le juge fait remarquer que le premier de ces transferts depuis la suisse a eu lieu le 5 février 2007 - deux jours avant que le gestionnaire de fortune de M. Bettencourt admette qu'il avait rencontré M. Woerth, le trésorier de campagne de M. Sarkozy, dans un bar parisien. Le juge fait également remarquer la coïncidence entre la date du second transfert, le 26 avril 2007, et la note de M. Banier dans son journal dans laquelle Mme Bettencourt aurait mentionné la demande de M. Sarkozy pour obtenir plus d'argent. Article original : "L'Oréal heiress 'gave Sarkozy € 800,000'" , The Independant, le 28 mars 2012 Traduction par JFG, Questions Critiques | |
Articles de John Lichfield publiés par Mondialisation.ca | |
Le blog d'un syndicaliste Paysan : Jean Claude Depoil/ RÉSISTER EST UN DEVOIR. SE SOUMETTRE UNE ERREUR ? NON ,UNE FAUTE IMPARDONNABLE/ Lutter contre l'argent roi qui détruit tout/ De Louise Michel: "Puisqu'il semble que tout coeur qui bat pour la liberté n'a droit qu'a un peu de plomb,j'en réclame ma part, moi!Si vous me laissez vivre ,je ne cesserai de réclamer vengeance...si vous n’êtes pas des lâches tuez moi!". Photo d'une "manif" paysanne FDSEA au Donjon dans les années 50
Pages
▼
samedi 31 mars 2012
Un magistrat français a découvert une nouvelle preuve qui laisse penser que la campagne présidentielle de 2007 du Président Nicolas Sarkozy a reçu un financement illégal de 800.000 € de la part de l'héritière de la société de cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt.
Mohamed Merah avait des relations avec la DCRI, selon l'ex-patron de la DST Entrevue avec Yves Bonnet, ex-patron de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST)
Pour reprendre le mot d'Alain Juppé, y a-t-il eu des « failles » dans l'affaire Mohamed Merah ? La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), c'est vrai, connaissait Mohamed Merah. Est-ce pour autant que la DCRI a failli en ne le mettant pas sous surveillance plus importante, plus serrée ? Je ne pense pas qu'il faille aller jusque-là parce que c'est toujours difficile de savoir ce que quelqu'un a l'intention de faire. Je le sais par expérience. De plus, il ne faut jamais oublier que la surveillance d'une personne nécessite des moyens considérables et qu'aujourd'hui, s'il y a une faille, c'est dans la modicité des moyens de nos services de sécurité. Indiscutablement, les moyens qui sont mis à la disposition de la DCRI ne sont pas suffisants pour couvrir la totalité des besoins. Je parle des moyens matériels, mais surtout, humains. Pourtant, des éléments interpellent. Le 10 septembre 2010, le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, expliquait au Journal du Dimanche qu'il plaçait en tête des menaces du terrorisme islamiste « le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul » et les djihadiste français « qui partent en Afghanistan ». Comment expliquer que Merah repéré, la DCRI n'ait pas vu de risque après avoir eu un entretien avec lui, le 14 novembre 2011 ? Ce qui, personnellement, me paraît poser question, c'est que le garçon avait manifestement des relations avec la DCRI comme on l'a appris à travers les déclarations de Bernard Squarcini lui-même. C'est-à-dire qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça « correspondant », appelez ça « officier traitant »… je ne sais pas jusqu'où allaient ces relations, voire cette « collaboration » avec le service, mais on peut effectivement s'interroger sur ce point. Pour mettre un mot sur les choses, était-il un indicateur de la DCRI ? Eh bien voilà… c'est exactement ça le problème. Car ce qui interpelle, quand même, c'est qu'il était connu de la DCRI non pas spécialement parce qu'il était islamiste, mais parce qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Or avoir un correspondant ce n'est pas tout à fait innocent. Ce n'est pas anodin. On a évoqué aussi un retard au début de l'enquête. Qu'en pensez-vous ? Oui, il y a eu du temps perdu par les juges. On aurait dû dès le départ considérer que c'était un acte terroriste. Tuer des militaires gratuitement est un acte terroriste. Mais il faut reconnaître, et c'est malheureux, qu'on s'est moins intéressé aux assassinats de militaires qu'aux assassinats d'enfants. Ce qui est un autre débat. Mais oui, dès le départ, un juge antiterroriste aurait dû être saisi et c'est bien un problème judiciaire, car dès qu'il y a un crime commis, c'est la justice qui intervient. A ce propos, c'est pourtant Claude Guéant qui a monopolisé les écrans. était-ce le rôle du ministre de l'Intérieur de commenter en direct l'action du Raid ? Claude Guéant n'avait absolument pas à communiquer. C'est tout à fait clair. Le ministre de l'Intérieur n'a pas à intervenir dans une affaire qui est entre les mains des juges. Non seulement l'autorité administrative n'a pas à interférer sur l'enquête -je rappelle que M. Guéant, tout ministre qu'il soit, n'est pas officier de police judiciaire- mais il a encore moins à commenter le déroulement de l'enquête. Que pensez-vous de la façon dont a été conduite l'intervention pour interpeller Mohamed Mehra ? Ce choix du siège et de l'assaut plutôt que celui, qui prime habituellement lors des interpellations d'etarras, par exemple : une arrestation discrète, dès que le suspect sort de chez lui ? A priori, il y a eu un grand temps de latence. Le temps de latence devrait profiter aux professionnels, les plus nombreux, les mieux équipés, les mieux entraînés… Après, sur les données de l'intervention, je m'en remettrai à l'avis de Christian Prouteau, s'il y a un expert en France, c'est bien lui : il est étonné qu'on n'ait pas réussi à le prendre vivant. Il pense qu'on n'a pas utilisé les bons moyens, et qu'on s'est bêtement privé de l'expertise du GIGN, et il faut reconnaître que dans ce genre d'affaire, les plus professionnels, les plus qualifiés et les meilleurs, ce sont les gendarmes du GIGN. Après, pourquoi a-t-on voulu prendre le Raid..? Pour des questions politiques ? Certains le disent. Je n'irai pas jusque-là : je n'ai pas le dossier en mains. Mais quand on juge d'une intervention violente où les policiers risquent leur vie il faut être prudent et mesuré, faire en sorte que les policiers ne risquent pas leur vie et ça pour moi, c'est une donnée extrêmement importante. à présent je suis de ceux qui regrettent vraiment qu'il n'ait pas été pris vivant et beaucoup de questions restent posées. Sur une affaire comme celle-là, il faudrait une expertise. Une commission parlementaire ? Je verrais plutôt l'Inspection générale de la police nationale et l'inspection générale de la gendarmerie. Pour moi, c'est un problème de techniciens. Les parlementaires n'apporteraient rien au débat, si ce n'est que la commission d'enquête parlementaire a des pouvoirs juridiques. Y a-t-il eu une légèreté de l'action policière au vu de tout cela ? La légèreté, c'est peut-être beaucoup dire mais on peut avoir le sentiment que les considérations médiatiques l'ont emporté sur tout le reste. Et on peut se poser la question de l'efficacité du dispositif « Vigipirate rouge ». Je la pose de façon récurrente, car en l'occurrence, on aura remarqué sa parfaite nullité. Les écoles sont censées être protégées par Vigipirate rouge et le contre exemple est terrible. Vigipirate, c'est de l'affichage et ça ne sert à rien. Par contre, renforcer les moyens de la DCRI, et des services de police en amont, oui. Mais depuis un certain nombre d'années, on sacrifie, on rogne sur les crédits, on baisse sur la qualité des personnels. Quand j'étais député, on a supprimé un certain nombre de postes de commissaires pour les remplacer par des gardiens de la paix, excusez-moi, mais ce n'est pas le même niveau. Ces événements ont cependant fait remonter la droite au créneau sur le thème du « laxisme » supposé de la gauche, sur ces questions de sécurité. Qu'en pensez-vous ? Cette accusation ne vaut pas un clou. Vraiment pas un clou. J'ai été directeur de la DST sous des gouvernements de gauche, la suite a prouvé que je n'étais pas de gauche puisque je suis devenu député Udf, mais la gauche ne m'a jamais demandé ma carte et j'ai pu agir de manière totalement libre, sans contraintes et avec le soutien de mes ministres, singulièrement Gaston Deferre. Dire que la gauche est plus laxiste que la droite, c'est du grand n'importe quoi. Les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy ? Je dis attention aux libertés, il ne faut pas tomber dan le travers de mesures liberticides. De plus, notre arsenal de lois est suffisant. Commençons par appliquer les lois. | |
Articles de Yves Bonnet publiés par Mondialisation.ca | |
Jean Ziegler à Namur : un long exposé sur la faim dans le monde à faire écouter massivement
vendredi 30 mars 2012
par dessus toutes les casseroles que le squatter de l'Elisée traîne , il en est une qui est de mon point de vue plus grave encore et éclaire encore plus la personnalité de ce "monsieur " Voici son extrait de naissance que j'avais publié il y a un mois . Sommes nous dans une république banannière ? ou les princes se cachent sous des patronymes
jeudi 29 mars 2012
FUKUSHIMA. " Des échantillons de sol dans des parcs publics, terrains de jeux de Tokyo et un jardin sur un toit. Tous les échantillons seraient considérés comme des déchets nucléaires aux États-Unis" Voici ce que je reçois de USA aujourd'hui peut on encore longtemps cacher la vérité , car c'est l'avenir de la planète qui est en jeu
jJapon, 29 mars 2012
Je pars maintenant (7h) et ne rentrerai qu'en fin de matiné.
En attendant la suite du Japon, regardez cette courte vidéo d'Arnie Gundersen, sous-titrée en français par Kna, qui nous montre l'état radioactif très grave à Tokyo. Ce qui se trouve à Tokyo serait considéré comme déchets radioactifs aux US et devrait être envoyé pour élimination dans un centre spécialisé.
Lors d'un voyage au Japon en Février 2012 (voir http://dai.ly/zmXX4B), Arnie Gundersen de Fairewinds a pris des échantillons de sol dans des parcs publics, terrains de jeux de Tokyo et un jardin sur un toit. Tous les échantillons seraient considérés comme des déchets nucléaires aux États-Unis. Ce niveau de contamination est en cours de découverte à travers le Japon.
Lors de la Conférence d'Information sur la Régulation de la NRC à Washington D.C. du 13 au 15 Mars, le président de la NRC, le Dr. Gregory Jaczko a souligné sa préoccupation du fait que la NRC et l'industrie nucléaire actuellement ne considèrent pas les coûts des évacuations massives dues à la contamination radioactive dans leur analyse coût-bénéfice utilisées pour autoriser les centrales nucléaires.
En outre, Fairewinds estime que les coûts d'évacuation près d'une centrale nucléaire des États-Unis pourrait facilement dépasser un milliard de dollars et que la terre contaminée serait inhabitable pendant des générations.
ah! il est beau le modèle allemand ! certains rêvent de l'imposer en France , mais nous comprenons très bien pourquoi....... le peuple est entrain de crier NON !
Voici un court argumentaire fort utile qui circule en ce moment dans les réseaux militants et syndicaux, à diffuser sans modération...
Pas de salaire minimum : plus de 6,55 millions de personnes en Allemagne touchent moins de 10 euros brut de l’heure, 2 millions d’employés gagnent moins de 6 euros de l’heure, et ils sont nombreux à vivre avec moins de 4 euros par heure, c’est-à-dire moins de 720 euros par mois pour un temps complet.
Pauvreté : 6,5 millions de travailleurs, c’est à dire 22% des actifs, vivent sous le seuil de pauvreté. Les 10% des travailleurs les plus pauvres ne gagnent que 259 euros par mois. Les 10% d’au dessus gagnent seulement 614 euros par mois. Il y a 12 millions de pauvres, et entre 1992 et 2006, le revenu des 10% les plus pauvres a baissé de 13%, tandis que celui des plus riches s’est accru d’un tiers. En février 2010, le droit au “minimum vital digne” garanti par la constitution est passé de 359 euros par personne à 374 euros.., 80% des actifs ont perdu du pouvoir d’achat entre 2000 et 2010.
Précarité de l’emploi, explosion du temps partiel et de l’intérim : les réformes ont conduit à une telle multiplication des petits boulots, de 5 ou 8 heures par semaine, que la durée moyenne du travail est tombée à 30,3 heures. Création des contrats “Minijobs” (contrat de travail précaire, de courte durée et moins taxé) et des contrats “Midijobs” (salaire compris entre 400 et 800 euros par mois). Jusqu’à 400 euros, le patron est exonéré de charges. Le salarié aussi, mais du coup il ne cotise pas pour la retraite et l’assurance-maladie. En cas de perte de ce boulot, il n’a pas de droit à l’allocation chômage. Il y a 6,5 millions de « mini-jobers » avec des emplois à 400 euros pour 60 h par mois et 7,84 millions d’emplois à temps partiel. En dix ans, l’Allemagne a créé deux millions d’emplois à temps partiel, de courte durée : 18,3 heures en moyenne. Il y a 1 million d’intérimaires ; pour exemple, l’usine BMW de Spandau n’a pas embauché de CDI depuis 2001, et 26% de ses salariés sont intérimaires.
Baisse des salaires : le salaire moyen a baissé de 4,2% en dix ans. L’espérance de vie des personnes aux plus faibles revenus est passée de 77,9 ans à 74,1 ans en seulement 9 ans (2001 à 2010). Seulement 26,4% des personnes âgées de 60 à 64 ans occupaient en mars 2011 un emploi soumis à cotisations sociales. Moins de 19% occupaient un emploi à temps plein. Rappelons que ces mêmes séniors ont vu l’âge de départ en retraite reculer… sans pour autant trouver du travail. Le développement de l’épargne-retraite privée est par ailleurs encouragé avec la mise en place d’un système complémentaire de pensions privées par capitalisation avec incitations fiscales. Selon le ministère des affaires sociales, plus de 660 000 séniors de 65 à 74 ans ont un emploi à temps partiel pour compléter leur pension.
Le chômage : Seule la 1ère année de chômage est indemnisée. La 1ère année de chômage est indexée sur le dernier salaire ; ne peut toucher cette allocation que celui qui dispose de moins de 9750 euros d’économies, sinon il faut vivre sur ses avoirs. Les chômeurs de moins de 25 ans qui vivent chez leurs parents voient leur indemnité baisser de 20%. Au-delà d’une année, les chômeurs ont droit à une allocation de 370 euros, somme modulée en fonction des revenus du couple, de son patrimoine et du nombre d’enfants – une partie du loyer et du chauffage est remboursée par l’agence pour l’emploi – à condition d’accepter les emplois qui leur sont proposés. L’allocation est réduite de 60% en cas de deux refus la même année. Elle est supprimée au troisième refus. Y compris si l’emploi est en dessous de la qualification. La prostitution étant légale en Allemagne, une chômeuse a été radiée pour avoir refusé d’être secrétaire dans un bordel…
Les « Jobs à 1 euro de l’heure » ne peuvent être refusés par les chômeurs (qui du coup sortent des statistiques du chômage). Un service de l’emploi scandaleusement intrusif : des agents s’invitent au domicile des chômeurs, épluchent les relevés de compte, ouvrent les frigos pour voir si il y a des dépenses inconsidérées, vérifient que vous êtes bien en colocation et non en couple…
Des écoles qui préparent les enfants à une vie de précaire : dans une école spécialisée pour enfants en difficulté à Bochum, les enfants et ados apprennent comment composer un petit déjeuner pas cher en utilisant les promotions, à meubler un appartement de 40m2…
Cerise sur le gâteau, l’Organisation internationale du travail affirme dans un rapport récemment publié que la politique allemande de compétitivité est « la cause structurelle » de la crise en zone euro ! Il faut refuser de suivre cette voie !
Sources : Spiegel, Organisation internationale du travail, OCDE, Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung, Ministère du travail allemand, Rue 89, Marianne, CIDAL
mercredi 28 mars 2012
Ce soir 24 heures après le meeting de Lille ,revenons sur cette soirée avec le discours de P Laurent , il s'est effectivement passer quelque chose en France.Tous les jours s'écrit un épisode de ce printemps français , pourtant , "les chiens de garde du capitalisme" ne désarment pas ,au contraire , par écrans ou journaux ou radios interposés , ils déversent leur" sciences" comme étant un schéma pré-écrit, toujours aussi sûr d'eux .J'en ai éteints la télé , et préfère me faire une vraie idée aux travers de ce qu'il est convenu d'appeler les réseaux sociaux ,et là , c'est une tout autre histoire .Le phénomène du front de gauche allie lutte sociale et lutte Politique avec un grand "P" , les soit disant leader seraient bien inspirés d'en prendre au plus vite conscience , mais comme ont dit çà les regardent ....l'épilogue de cette campagne n'est peut être pas celui dont certains rêvent , le peuple ne s'en laisse plus conter!!
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. » - Sénèque
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, C’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. » - Sénèque
La liste des pays où fleurissent des mouvements susceptibles de seréclamer plus ou moins ouvertement de l’Indignation va devenir interminable. Bientôt, on comptera aisément les pays totalement étrangers à ce phénomène qu’il serait politiquement vain et intellectuellement malhonnête de mettre au rang des évènements passagers ou purement circonstanciels. Par un raccourci audacieux, ces mouvements aux formes mouvantes et aux discours diversifiés ont été associés à la publication de l’opuscule revigorant de Stéphane Hessel. « Indignez-vous ! » nous a-t-il enjoint du haut de son intacte lucidité que tant d’individus semblent avoir perdue en nos démocraties formelles. Pourtant, la lucidité commande de reconnaître également que la plupart des mouvements pouvant relever de l’indignation auraient éclos en l’absence même de l’injonction de notre alerte compatriote. On lui ferait un honneur qu’il ne revendique pas un instant en lui attribuant une abusive paternité. Autrefois ambassadeur de profession, il est cependant devenu en son grand âge ambassadeur symbolique de luttes nombreuses contre l’outrancière et grandissante injustice nourrie par la mondialisation capitaliste. Le paysage de l’indignation dépasse évidemment de beaucoup le sympathique parrainage de celui qui ne peut se résoudre au sacrifice si souvent réitéré de la dignité humaine sur l’autel du Profit dévorant. Tout citoyen un tant soit peu curieux ne peut qu’être attiré par ce paysage aux méandres profonds et arcanes changeants. Parsemons-le de quelques modestes jalons.
Une idée reçue à étouffer
Les indignés ne feraient que prolonger la longue histoire de la contestation de l’ordre établi par les maîtres – et leurs valets – de l’économie dominante. Au contraire, ils marquent une rupture historique dans le sens où ils entendent inscrire leurs mouvements dans un contexte nouveau, celui de l’effondrement annoncé du capitalisme et de ses tentatives de sauvetage de plus en plus violentes. C’est bien pour préserver le ressort majeur du capitalisme, à savoir la génération du profit maximal par l’engagement d’un coût direct minimal, que l’économie désormais globalisée détruit le lien social, endommage gravement les écosystèmes, épuise les ressources les plus rares. Un autre aspect de la nouveauté de la revendication pour le changement tient précisément au fait que le capitalisme est aujourd’hui planétaire et qu’une telle configuration a été construite par la volonté et l’action d’acteurs économiques puissants – les firmes transnationales – et des instances politiques non démocratiquement mandatées – FMI, OMC, BCE, Commission européenne – en étroite collusion les uns avec les autres. Si les mouvements d’indignés ne sont pas unifiés – et ne le seront probablement jamais – ils font partout le même terrible constat de la morbidité de l’économie de la prédation générale et revendiquent l’instauration d’une économie de la restitution. C’est à ce dernier titre – de noblesse ! – qu’ils doivent être pris pour une avant-garde offensive en marche contre les résistants défensifs d’un système condamné par sa logique suicidaire. En attendant « l’extension du domaine de la lutte », l’essentiel ne réside pas dans le nombre des combattants mais dans la qualité de leurs prises de parole.
L’ampleur de l’Indignation est sous-estimée
Au temps de l’information marchandisée et de la communication envahissante, les mouvements d’indignés ont un droit de cité pour le moins comprimé. Il est patent que les médias « grand public » de plus en plus soumis à des logiques mercantiles et financières ne sont pas enclins à s’intéresser à des mouvements citoyens ne se mobilisant pas autour d’intérêts particuliers mais préférant réclamer des comptes à ceux qui gouvernent si mal le monde. Ainsi, on a tourné en dérision l’affirmation des indignés espagnols consistant à ne pas vouloir du pouvoir et à exiger des représentants du peuple qu’ils agissent enfin dans le sens de l’intérêt général. Cela est tout sauf dérisoire. C’est même fondamental. Les indignés n’ont aucune envie de créer un parti politique supplémentaire qui n’aurait tout au plus que quelques élus au sein d’un système inchangé pour l’essentiel. Comme l’on disait jadis : il faut penser le changement et non changer le pansement ! La nécessité du changement est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux seuls partis politiques. La société civile dans son entier devrait s’en emparer. Quand les médias dominants n’envisagent la vie politique qu’au travers des déclarations lénifiantes des représentants du peuple méprisé dans ses aspirations profondes soigneusement dissimulées derrière les sondages d’opinion, ils en arrivent à ne plus comprendre la réalité sociale ni à définir les enjeux fondamentaux d’une construction intelligente du monde. C’est ainsi que dans « la crise grecque » tant de journalistes croient que majoritairement les Grecs font confiance à leurs dirigeants actuels pour sortir leur pays du gouffre vers lequel leurs prédécesseurs l’ont précipité. Pourtant, là-bas, l’indignation fait rage depuis des mois pour qui veut la voir en dehors des canaux habituels de la contestation encadrée.
Des Révolutions indignes ?
Il paraît que « le Printemps arabe » 2011 a fait pousser des ailes à divers mouvements contestataires ailleurs dans le monde. Nous nous permettons d’espérer que leurs mobiles n’avaient guère besoin de cet opportun catalyseur. S’il est vrai que le courage certain affiché par les populations de plusieurs pays arabes, trop longtemps maienues sous la férule de dictateurs corrompus et parfois sanguinaires, avait de quoi réveiller les citoyens endormis par la tiédeur de nos vieilles démocraties, l’exemplarité a tourné court pour le moment. Nous ne pouvons parler à ce propos de Révolution ou alors de révolutions conservatrices. Partout dans le monde arabe qui bouge, les franges « progressistes » des rebellions sont très minoritaires. Il est bien trop tôt pour dire si la revendication légitime de ces peuples pour un autre partage des richesses se doublera d’une volonté de construire une alternative au capitalisme dont le caractère éminemment prédateur est dénoncé ailleurs par les mouvements d’indignés. Si les courants politiques conservateurs l’emportent dans les processus de transformation en cours, les « pays du Nord » n’auront qu’à se féliciter de trouver là des aubaines leur permettant de surseoir à l’entrée du capitalisme en phase terminale. La Tunisie va-t-elle se vendre davantage au tourisme international comme le Niger brade son uranium à Areva au mépris de la santé de ses habitants ou comme le Sénégal qui a ruiné la pêche artisanale, ressource vitale de nombre de Sénégalais, en signant avec l’Europe des accords de pêche intensive organisant le pillage de ses fonds marins autrefois très poissonneux ? Samir Amin augure que le Printemps des peuples du Sud sera l’automne du capitalisme. Il y faudra le soutien des mouvements contestataires du Nord. Les indignés des nations riches trouveront-ils leurs homologues au sein des sociétés fraîchement libérées du joug de leurs anciens dirigeants longtemps soutenus indéfectiblement par les gouvernements occidentaux ? On veut y croire !
La riche mosaïque de l’Indignation
Le recensement exhaustif des mouvements d’indignés est certainement impossible. Nous avons connaissance de ceux que les médias de masse montent en épingle comme pour mieux passer sous silence la plupart d’entre eux. Du reste, beaucoup de ces mouvements nous sont inconnus en raison de leur situation en des pays où la liberté d’informer est fort mesurée. Ainsi, le climat social de la Chine est tout sauf calme. La sauvagerie de son capitalisme suscite des révoltes durement réprimées et nous n’en savons trois fois rien. La moindre énumération des mouvements d’indignés nous révèle, en filigrane de leur apparente disparité, un rejet de la domination capitaliste du monde. Chaque mouvement choisit sa manière originale de dénoncer le même monstre. Aux États-Unis, le mouvement « Occupy Wall Street » met d’abord l’accent sur l’énormité des inégalités de revenus et de patrimoines au sein de la première puissance économique de la planète. Son slogan « 99 contre 1 » illustre à la fois le fait que la multitude ne possède pas grand-chose quand le centième accapare presque tout et le fait que c’est pourtant ce centième-là qui décide de tout. Au Japon, ce sont les conséquences de la catastrophe de Fukushima qui mobilisent des citoyens trop souvent présentés chez nous comme viscéralement fatalistes. Le 23 décembre dernier était « vendredi jaune ». Des manifestations ont eu lieu partout dans le pays, surtout dans l’est où la majorité des denrées alimentaires sont contaminées au césium 137. Dans certaines villes la manifestation regroupait majoritairement des personnels de centres hospitaliers très préoccupés notamment par la grande vulnérabilité des enfants en ce qui concerne la « contamination interne ». L’incurie des autorités politiques est dénoncée, entre autres, par une association de jeunes, la DYLJ (Ligue Démocratique de la Jeunesse du Japon). Ces mobilisations ne sont sûrement pas étrangères au fait qu’un an après la catastrophe la majorité des centrales nucléaires japonaises est à l’arrêt. En Sicile, depuis le début de cette année, souffle un vent de révolte. Le plongeon de l’Italie dans la crise, les plans de rigueur successifs, les appels à de nouveaux sacrifices ont fini par exaspérer une population touchée par un chômage record de 25%. Des agriculteurs et des artisans ont fondé le mouvement des Forconi, ceux de la Fourche, appelant à la révolte et au refus de cette situation intenable. Dans la vaste Russie, des mouvements d’une ampleur surprenant le pouvoir central s’organisent pour la défense de forêts menacées par des projets industriels ou routiers. On ne peut clore ce trop bref florilège sans faire allusion à une lutte transnationale qui pourrait préfigurer le combat écologique planétaire des vingt prochaines années : la forte résistance à l’exploitation – on ne peut plus dévastatrice – des gaz et pétrole de schiste. Aux États-Unis, au Québec, en Suisse, en Suède, en France ou en Afrique du Sud de tels projets capotent ou sont mis en sommeil sous l’influence de mouvements d’opposition déterminés qui ont pertinemment montré à quel point la fracturation hydraulique, seule technique « efficace » pour cette exploitation, est la marque d’un système capable de s’autodétruire par nature interposée. Une « Internationale écologique » est en train de naître que l’on retrouvera en contrepoint de tous les futurs Sommets officiels sur l’environnement ou le climat. Elle nous donne rendez-vous dès le mois de juin prochain au Brésil pour le « Rio + 20 ».
…unissez-vous !
L’Indignation a pour elle les techniques de communication d’aujourd’hui, particulièrement précieuses pour la diffusion massive et rapide des idées neuves, des rapports officiels à analyser, des manifestations à annoncer ou organiser dans l’urgence, des débats à alimenter. Ils sont là les vrais réseaux sociaux… et environnementaux. Ils sont prometteurs d’unification de mouvements épars géographiquement mais proches philosophiquement. Ils pourraient damer le pion aux réseaux des technocraties froides et des oligarchies étriquées. Ils sont faits d’hommes et de femmes vivants. Qui vivent pour être demain contre ceux qui ne protègent que l’avoir d’aujourd’hui.
Yann Fiévet
Les indignés – Revue trimestrielle – Numéro 2 – Mars 2012
Bernard Stiegler sur la tuerie de Toulouse : "j'ai honte de tout ce que j'entends" . Oui nous avons tous honte de ce qui s'est passé à Toulouse la manipulation des consciences .A coup sûr l'histoire se souviendra de tout cela comme d'une période noire , d'un régime abject , le "marquage" religieux ou politique qui sévit aujourd'hui en France ressemble fort une fascisation politico-médiatique ;en tout les cas les propos de Bernard Stiegler sont d'une aveuglante lucidité
mardi 27 mars 2012
Un proche de Nicolas Sarkozy a fait rentrer Mohamed Merah en Israël ??
A propos de l'Auteur
Retenez bien son nom : Erard Corbin de Mangoux. Cet homme dirige depuis 2008 le bastion des services secrets français -la DGSE. A en croire le scoop révélé lundi soir par le quotidien italien Il Floglio, c’est sous sa responsabilité que l’assassin présumé de Toulouse, Mohamed Merah, a pu accéder en septembre 2010 au territoire israélien. En contrepartie, le jeune homme devait rapporter des informations aux responsables du contre-espionnage français. Mohamed Merah était-il un informateur de la DGSE ? Dans cette affaire encore obscure, une chose est certaine : l’actuel dirigeant des services secrets a été nommé par Nicolas Sarkozy en raison de sa proximité avec le président de la République. Dérogeant à la règle coutumière d’une nomination militaire à la tête de la DGSE, le chef de l’Etat a préféré placer un des hommes, préfet de carrière, pour chapeauter le renseignement extérieur.
Après les indices relatifs à une collaboration avec la DCRI, ce nouvel élément suggère une étroite et troublante connivence entre la sécurité d’Etat et la mouvance djihadiste. Une information méconnue mérite ici d’être rappelée : fin 2001, le terroriste Richard Reid avait tenté, en vain, de faire exploser des explosifs, dissimulés dans ses chaussures, lors d’un vol Paris-Miami. Un témoignage ultérieur, rapporté par l’émission « Pièces à conviction » de France 3, était particulièrement intriguant : selon un responsable du contrôle de l’aéroport parisien, Richard Reid avait pu aisément monter à bord car il disposait d’un tampon israélien dans son passeport. Un élément interprété finalement comme un gage de sécurité pour l’embarquement d’un passager considéré comme nerveux. Pour l’homme en charge du contrôle, l’accès-généralement difficile- au territoire israéliensignifiait que ce touriste ne présentait pas de danger particulier puisqu’il avait été autorisé à passer par l’une des douanes les plus vigilantes au monde.
source:http://oumma.com/
Quels le rôle exact qu'ont joué la DGSE et la DCRI avec MERAH tout cela devient de plus en plus inquiétant
Selon le quotidien italien Il Foglio, Mohamed Merah, se serait rendu en Afghanistan et en Israël en septembre 2010 avec la caution de la DGSE, en échange de la fourniture d'informations aux services secrets français.
"Selon des sources au sein des services de renseignement qui ont parlé avec ll Foglio, la Direction générale de la sécurité extérieure (...) a obtenu pour lui - en le présentant comme un informateur - une entrée en Israël en septembre 2010, via un poste de contrôle à la frontière avec la Jordanie. Le Français, Mohammed Merah, est entré en tant que «touriste», il est resté trois jours et est ensuite retourné en Jordanie, d'où il s'est envolé pour l'Afghanistan.Son entrée en Israël, couverte par les Français, visait à prouver au réseau djihadiste sa capacité à passer à travers la frontière avec un passeport européen. Pas de confirmation officielle, mais confirmation indirecte hier dans le journalHaaretz, citant des sources du Shin Bet, les services secrets israéliens." L'article d'Haaretz ajoute, selon Il Foglio, que "selon le Shin Bet il n'y a aucune trace de l'arrestation du tueur à Jérusalem parce qu'il avait un couteau, comme le prétend dans une interview Bernard Squarcini, chef de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), dans Le Monde." |
Mise à jour - 14h15 : Bernard Squarcini, le patron de la DCRI, a indiqué aujourd'hui que Mohamed Merah n'était "ni un indic de la DCRI, ni d'autres services français ou étrangers".
Un nouvel élément pour notre dossier Toulouse, le feuilleton qui tue.
Henri Guaino un personnage qui ne supporte pas la contradiction et supporte pas ses propres affirmations , comment appelle t'on ces gens là déjà? de toutes façon il est imbuvable
09h38: Nouvelle colère en plateau pour Henri Guaino
Il s'était déjà énervé fin février sur le plateau de France 3, il a recommencé sur Europe 1: Henri Guaino a haussé le ton face à une chroniqueuse reprenant des passages du fameux discours de Dakar rédigé par le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Il s'était déjà énervé fin février sur le plateau de France 3, il a recommencé sur Europe 1: Henri Guaino a haussé le ton face à une chroniqueuse reprenant des passages du fameux discours de Dakar rédigé par le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
Le parti manqué de la révolution. Serge Wolikow, L’Internationale Communiste (1919-1943). Le Komintern ou le rêve déchu du parti mondial de la révolution, 2010.
Merci à Michel Peyret pour sa gentillesse qui me fait découvrir certains ouvrages ou analyses dont ce livre qu'il en soit sincèrement remercier..
Le parti manqué de la révolution.
Serge Wolikow, L’Internationale Communiste (1919-1943). Le Komintern ou le rêve déchu du parti mondial de la révolution, 2010.
Avec l’ouverture des archives des pays de l’ex-bloc soviétique, une part de l’historiographie de la deuxième moitié du 20ème siècle aurait pu devenir une simple entreprise de dénonciation dont la production aurait été versée aux dossiers instruisant un procès à charge devant le tribunal de l’histoire. L’auteur de ce livre ne nie évidemment pas l’intérêt des recherches qui ont traité de la terreur de masse et de la répression systématique qui a caractérisé les régimes de ces pays. Cependant, il conteste vivement la thèse selon laquelle le communisme aurait eu un caractère criminogène en tous lieux et en tout temps ainsi que la tendance à imputer aux militants, à titre individuel, la responsabilité des actes commis (p. 11). Cela étant, ce n’est pas à un exercice de réhabilitation qu’il se livre dans cet ouvrage. En effet, le propos général vise à montrer de quelle manière les militants de l’Internationale Communiste (ou Komintern)1 ont été pris dans une organisation qui, du fait de sa structure, de son fonctionnement ou encore de ses revirements doctrinaires leur a imposé une logique leur échappant en grande partie, mais à laquelle ils se sont pliés par fidélité à leurs engagements initiaux, dont on ne peut nier qu’ils visaient le bien commun2. Ce faisant, Wolikow entend également tirer les leçons de cette histoire à un moment où les thématiques du projet mondial qui donna naissance aux partis communistes restent d’une actualité brulante comme en témoignent les mouvements de politisation qui se développent à l’échelle internationale, qu’il s’agisse de la mouvance altermondialiste ou encore du récent mouvement des « indignés ». À près d’un siècle d’écart, les situations sont différentes, mais les problématiques restent les mêmes face à des problèmes globaux qui se posent à l’ensemble des peuples de la planète : comment construire une opposition et une alternative, comment mettre en place des nouvelles formes de coordination et avec quelle type de structure organisationnelle. Autrement dit, analyser l’échec du Komintern pour éviter d’emprunter la même (fausse) route.
Le livre se compose de trois parties. La première est consacrée aux transformations de l’organisation et de la stratégie. La seconde à la culture et à la doctrine du Komintern. De ces deux parties, il ressort — sans grande surprise — que la localisation du siège de l’Internationale Communiste à Moscou ainsi que la centralisation des décisions ont joué un rôle déterminant dans l’alignement des Partis Communistes nationaux sur les orientations du Parti communiste de l’Union soviétique (Pcus). Mais le point essentiel que révèlent les archives, c’est que les infléchissements des orientations doctrinales, de l’articulation entre les différents niveaux de l’organisation ou encore des stratégies d’alliances politiques, dictés par Moscou, c’est-à-dire le plus souvent par Staline lui-même, étaient liés à une logique de positionnement de l’Urss dans le champ des relations internationales. Pour le dire autrement, de parti devant porter la révolution mondiale, le Komintern est devenu, au nom de la « défense des acquis d’Octobre », une pièce maîtresse dans le positionnement stratégique et géopolitique de l’Union Soviétique. C’est ce qui explique notamment l’attitude des Pc vis-à-vis de la guerre d’Espagne, des alliances de type « Front Populaire », l’ambigüité de leur positionnement face à la montée du fascisme en Europe et ce, au gré des alliances que Staline espérait ou concluait au niveau international. Pour ne prendre qu’un exemple, on peut évoquer la logique de dénonciation de la guerre impérialiste menée par le Komintern, en étroite liaison avec la diplomatie soviétique, entre l’automne 1939 et le printemps 1940. Celle-ci prend sa source dans l’échec des tractations diplomatiques menées par L’Urss avec la France et l’Angleterre à la suite de quoi Staline répond positivement aux avances de l’Allemagne et signe le pacte germano-soviétique (août 1939) qui, outre l’engagement de non-agression, définit les zones d’influence des deux puissances. Les positions territoriales de l’Urss en sortent ainsi renforcées avec notamment la partition de la Pologne. Cette position diplomatique se trouve relayée par le Komintern dont les sections nationales sont enjointes de se garder de toute attaque contre le régime nazi (dont les efforts en faveur de la paix sont soulignés) et de dénoncer les visées impérialistes de la France et de l’Angleterre comme les principaux propagateurs de « l’incendie de la guerre » sur le continent européen. C’est ainsi que l’invasion du Danemark et de la Norvège par l’Allemagne en avril 1940 ne suscite aucune réaction négative de la part du Komintern.
Evidemment, cela ne va pas sans incompréhensions, réserves, voire résistance au sein des différents partis communistes. Car ce que montre également l’auteur, c’est que le mouvement communiste international était loin d’être exempt de tensions et de dissensions. Il ne marchait pas comme un seul homme opinant à chaque injonction du Kremlin et il était loin de constituer un bloc monolithique. Les conflits idéologiques et de pouvoir ainsi que les contradictions étaient nombreux que ce soit à l’intérieur de la direction du Komintern, entre celle-ci et les directions des sections nationales ainsi qu’au sein de ces dernières. Ces aspérités avaient été gommées par la représentation que le mouvement communiste donnait de lui-même. Tout l’intérêt du livre de Serge Wolikow est, à partir des archives, de leur redonner vie et ainsi de rompre avec le point de vue des vainqueurs, qu’il s’agisse de celui du pouvoir soviétique qui est parvenu à faire du mouvement communiste international la courroie de transmission de ses intérêts ou de celui des pourfendeurs du mouvement communiste qui, au sein des démocraties occidentales, en diffusent une image largement caricaturale. Rien n’allait de soi, tout revirement, toute nouvelle stratégie déclenchaient des tensions, des débats, des controverses et souvent de l’incompréhension. Notamment parce que, malgré la volonté d’emprise idéologique et culturelle sur les militants et malgré des logiques bureaucratiques toujours plus prégnantes au fil des années, les kominterniens avaient une histoire avant de prendre parti et que, de cette histoire (origine sociale, formation, trajectoire idéologique et politique antérieure, positionnement dans le champ politique national, etc.), résultaient des rapports à l’organisation, à la doctrine et, de façon plus générale, à la politique et au monde social irréductibles aux positions affichées par l’Internationale ou par les sections nationales.
Ces histoires, elles se laissent appréhender tout au long du livre, mais d’une manière non-systématique et la troisième partie, intitulée « Les hommes et les interprétations » avec, en particulier, le chapitre dix consacré à formation et au destin des kominterniens, a été conçue pour en rendre raison par le recours à l’analyse prosopographique. L’auteur y détaille les relations entre « les acteurs et le système », les différentes générations de kominterniens (origines, sélection et formation), la transmission de la culture de l’organisation par le biais de ses écoles et l’analyse des agents en positions centrale ou dominante. Malgré cela, le lecteur éprouve un sentiment de frustration face à un travail qui reste très embryonnaire tant l’historien situe essentiellement son analyse au niveau de l’institution bien que mobilisant les propriétés et les trajectoires de quelques grandes figures (dont certains dirigeants historiques du Pcf). Malgré la mobilisation d’éléments biographiques permettant de saisir les trajectoires politiques et organisationnelles des grandes figures du Komintern, la majeure partie des quelques centaines de militants qui constituèrent son appareil central reste dans l’ombre. De ce fait, l’analyse ne parvient pas à se situer au niveau des individus et reste centrée sur l’institution, le changement d’échelle promis dans l’introduction à cette dernière partie de l’ouvrage n’étant que très partiellement opéré. L’auteur semble ici avoir renoncé devant l’ampleur de la tâche, au point de la déléguer à d’autres. Il faut dire que l’entreprise est énorme et qu’il y aurait là matière à de nombreux volumes. Pour autant, il ne s’agit en rien d’un renoncement. Plutôt d’une invitation à poursuivre les recherches. Et pour cela, Wolikow offre, avec cet ouvrage, un outil inestimable pour qui souhaite reprendre le travail là où le livre s’achève : un CD-Rom de la collection du Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, comportant les notices biographiques des kominterniens de Belgique, de France, du Luxembourg et de Suisse dont la constitution a demandé un travail considérable. De quoi écrire de nouveaux chapitres de cette histoire dont, quoi que nous en pensions, nous avons hérité et d’approfondir la connaissance sociologique du mouvement communiste.
Serge Wolikow, L’Internationale Communiste (1919-1943). Le Komintern ou le rêve déchu du parti mondial de la révolution, Paris, Atelier, 2010.
Notes
1 L’Internationale Communiste, désignée également sous le nom de Komintern ou encore sous celui de 3ème Internationale, a été fondée en 1919 suite à la Révolution russe, à l’éclatement de l’Internationale Ouvrière au cours de la Première Guerre mondiale et aux scissions opérées par les partisans de la ligne révolutionnaire au sein de sections nationales qui la composaient.
2 Il est en effet difficile de nier que les militants communistes avaient comme horizon un « monde meilleur » pour le plus grand nombre.
Rémy Caveng est maître de conférences en sociologie à l’Université de Picardie Jules Verne (Amiens). Il est membre du Curapp-Ess (Centre universitaire de recherche sur l’action publique et le politique — Epistémologie et sciences sociales, umr 6054) ainsi que membre associé au Cse-Cessp (umr 8209, Université Paris 1 - Ehess) et au Crest-Lsq (Centre de recherche en économie et en statistique — Laboratoire de sociologie quantitative) de l’Insee. Ses recherches portent sur la dérégulation des normes d’emploi, les faits économiques et le travail de quantification.