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mardi 5 juin 2012

notre pain de tous les jours , une mise au point interressante , qui prouve que l'acte politique doit pour être efficace , doit être mener à son terme , sinon c'est le peuple qui paie........;à lire aussi sur le blog de Paul Jorion


« ne font partie du PIB que les biens et services finaux (c’est-à-dire la valeur ajoutée, soit les biens et services de consommation et les biens d’équipement), les biens intermédiaires de production étant exclus. Par exemple, la farine avec laquelle on fait le pain est exclue (car étant une consommation intermédiaire du calcul de la richesse produite par le boulanger). » (wikipedia)
La « science » économique a ceci de particulier qu’elle consiste en un agrégat de chiffres qui, à la fin, n’a plus forcément à voir avec la réalité à la base. Une vache n’y retrouverait pas son veau et ça arrange le monde dominant car, du coup, personne ne se risque à revenir aux sources.
Puisque wikipedia effleure le PIB « pain du boulanger », je serais curieux de connaître le PIB qui lui est réellement attribué et la critique qu’en feraient alors, en pleine réalité, nos économistes patentés.
Je commence pour le PIB pain (pain blanc):
Dans les années 60, alors que la France était en régime de prix surveillés, les boulangers demandèrent à pouvoir augmenter le prix du pain.
Le gouvernement – qui tenait ses statistiques en laisse (le prix du pain !) – refusa, mais accepta contraint et forcé que les boulangers d’alors réduisent le poids de la baguette.
Ca tombait bien, les nouvelles techniques (four électrique par ex., qui permettait d’alléguer de nouvelles méthodes), allaient permettre de masquer la baisse de poids par une augmentation de volume.
On fit tourner les pétrins deux à trois fois plus vite, plus longtemps, avec au moins deux fois plus de levure. Mais pour cela, il fallait une farine qui résiste à la fougue nouvelle, en particulier à l’expansion de la pâte, quand elle repose (pointage) avant enfournement, après le pétrissage (la pâte forme un maillage multiple qui piège et contient le CO2 alors produit).
Dopéee levure et surpétrissage, il fallait des blés dits « de force » (gluten), pour que la pâte résiste (ou des ajouts) et ne déborde en s’expansant trop lors du pointage (repos avant enfournement).
Il fallait également, pour limiter l’expansion résultante, que ce pointage soit considérablement écourté. On passa de 3h ou plus de pointage , à moins de 20 minutes. Or, c’est lors du pointage, que le goût et les arômes se développent. Plus il dure, plus ces derniers se développent
Résultat, un pain dopé, surexpansé, c’est à dire avec une mie à multi « microalvéoles » multipliant la surface d’échange avec l’air ambiant : s’il fait sec le lendemain, la baguette est un morceau de bois, s’il fait humide, elle devient cravatte pendante. Quand au goût, aux subtils arômes : insipide.
Mais un pain, de poids inférieur, mais de même volume. Méfiez-vous du pain « léger » !
Le monde marchand, qui a plus d’un tour dans son sac, réussit – puisque le tour de passe passe était généralisé, surtout à la succession des boulangers – à faire croire qu’une baguette ne pouvait excéder 6h (pain frais, odeur puissante) et qu’il fallait simplement aller acheter son indigeste pain chaud chaque matin.
Problème économique du PIB « pain( blanc) : Que signifie vraiment l’augmentation du PIB pain depuis les années 60, pour une farine « falsifiée » et des nouvelles méthodes « gonflette » ?
Epilogue : On jette actuellement chaque année l’équivalent de la production annuelle de la Tunisie + le pain contribue à nous faire absorber trop de sodium, car le boulanger, libre, (non soumis à des limites de santé publique), sursale son pain pour masquer le manque de goût + nous sommes détournés de l’apport nutritif pain complet ou semi complet (bio pour pesticides), avec le mythe « pain blanc = élite ». Or un repas du soir soupe + pain complet + pomme du verger = équlibre nutritionnel peu coûteux (pour riches et pauvres).
Il en serait certainement de même avec nombre de pseudo richesses produites.
Sources : « Sciences et Vie » et expérience vécue.
Delphin, économiste affectif
POST-SCRIPTUM : Après avoir interrogé pendant des années des boulangers de toute sorte sur cette baisse assez brutale de qualité que je – et d’autres – constataient, m’être entendu répondre « vous êtes nostalgique de votre jeunesse » (catégorie : « arguments guillotine »), j’ai retrouvé, alors que je campais, dans les années 80, cet excellent pain blanc chez un boulanger d’un village près de Comar qui allait prendre sa retraite. Stupéfaction d’une baguette d’un goût, d’arômes et de 3 jours très consommables. Quelques années après, j’ai découvert l »explication dans un article de « Sciences et Vie » au titre évocateur : « Pourquoi le pain français est remarquablement mauvais ».

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