Le Dr Hida, 95 ans, s’alarme des rapports inquiétants qu’il reçoit de la région de Fukushima
Les symptômes évoqués par ses correspondants qui ont été exposés à la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi rappellent au Dr. Hida ceux qu’ils a eu a traiter durant des dizaines d’années sur les patients exposés aux irradiations et contaminations engendrées par les explosions d’Hiroshima-Nagasaki avec entre autres :
- Fatigue prolongée (asthénies)
- Diarrhées fréquentes
- Perte des cheveux
D’après le médecin Japonais qui a suivi les hibakusha (1) dès 1945 et publié deux ouvrages bouleversants sur son travail, même s’il n’est pas encore avéré que ces symptômes soient directement en relation avec la catastrophe atomique de Fukushima-Daiichi, il est malgré tout très inquiet de la ressemblance des pathologies de 2012 avec celles des survivants de 1945.
« Je reçois des appels beaucoup plus rapidement que ce que j’avais estimé initialement »
Le symptôme de fatigue extrême, appelé bura-bura par les Japonais, pourrait, toujours selon le docteur Hisa, apparaître de 12 à 36 mois après l’exposition à la radioactivité ; c’est le délai qui a été déduit des observations menées après les explosions de 1945. Le bura-bura a bouleversé la vie de milliers de survivants Japonais qui avaient été exposés à la contamination radioactive par la respiration, l’alimentation ou la boisson.
De nombreux suicides et une mise à l’écart
La « fatigue de l’atome » aurait ainsi débouché sur de très nombreux suicides d’hibakusha, les personnes atteintes de ce mal se voyant montrées du doigt par le restant de la communauté Japonaise pour lascivité ou simulation. Le médecin craint que la situation ne se reproduise très prochainement (2) car la médecine de 2012 s’avère toute aussi incapable qu’elle ne l’était dans les années 1950 de formaliser le lien direct entre la radioactivité et la fatigue.
Le long combat pour une reconnaissance des effets secondaires de l’exposition aux « faibles doses »
Du fait de ce manque d’avancée de la recherche scientifique dans ce domaine, le Dr. Hida avoue qu’il s’est bagarré pour tenter de faire évoluer les mentalités en révélant à un large public les effets réels des faibles doses. Ce travail a été d’autant plus délicat que, jusqu’au début des années 1950, le sujet duPicadon (3) était totalement interdit par l’administration américaine du Japon. Le Dr. Hida a lui-même été détenu à plusieurs occasions par les forces d’occupation américaines, simplement pour avoir témoigné de ce qu’il avait vu à Hiroshima.
« La colère que je ressens aujourd’hui me force à poursuivre mon combat »
M. Hida avoue tristement qu’il ne peut absolument pas rester silencieux, même à 95 ans, vis-à-vis des événements qui se déroulent actuellement dans son pays, 67 années après l’utilisation de l’arme nucléaire sur des populations civiles.
(1) Hibakusha : survivant(s) des 2 attaques nucléaires américaines sur le Japon en aout 1945
(2) D’autant plus que les autorités Japonaises font tout pour ignorer ou minimiser les effets des irradiations et contaminations induites par l’accident de Fukushima
(3) Contraction de Pica, lumière aveuglante et Don, bruit assourdissant ; Les Japonais ne savaient initialement pas ce qui s’était passé à Hiroshima-Nagasaki
Source:http://gen4.fr
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