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mercredi 31 octobre 2012

L'ouragan Sandy pose encore une fois la question du nucléaire , encore une fois , et pour combien de temps encore , ,pourra t'on se poser longtemps cette question? et aura t'on le temps?.......


USA : le point sur la situation électronucléaire après le passage de l’ouragan Sandy

USA : le point sur les dysfonctionnements électronucléaires engendrés par l'ouragan Sandy
Défauts signalés dans la région I NRC
(Note préliminaire : cet article est un condensé d’un billet disparu précocement dans les méandres d’un ordinateur capricieux, RIP)

Plusieurs centrales nucléaires ont été affectées par le passage de l’ouragan Sandy qui a frappé cette nuit la côte Est des USA

L’incident le plus grave a touché le vétéran des réacteurs Nord-américains situé à la centrale d’Oyster Creek dans le New Jersey. Plusieurs événements ont amené l’opérateur Exelon à déclarer un premier incident hier vers 1900 EDT avant de réviser vers 2045 EDT la gravité de l’incident au niveau 2 (alerte) de l’échelle d’alerte nucléaire américaine qui en compte 4.
La montée des eaux semble avoir créé des problèmes au niveau de la prise d’alimentation en eau de la centrale, d’où la situation critique. L’opérateur aurait en outre fait face à la perte du réseau électrique extérieur qui aurait été – heureusement – compensé rapidement par le démarrage normal des 2 groupes auxiliaires diésel.
Il semble que le réacteur, du même type que l’unité n°. 1 de Fukushima-Daiichi, était en procédure de rechargement lors de l’incident ; malgré tout, d’après le bulletin de la NRC, le combustible était toujours présent au niveau du cœur car ce dernier nécessitait toujours un refroidissement (Shutdown cooling).

Plusieurs autres unités électronucléaires plus ou moins affectées par le passage de Sandy

- Les unités n°. 1 de Nine Mile Point, 1 de Salem et 3 d’Indian Point ont du être placées en arrêt d’urgence automatisé ou manuel suite à des problèmes de prise d’eau obturée ou de trip turbine (incident sur le générateur principal induisant un arrêt d’urgence du réacteur) ; au cours de ce même incident, il faut noter que les 2 groupes auxiliaires diesel n’ont pas démarré alors que par chance le réseau électrique principal était resté disponible.
- Les unités n°. 1 et 2 de Limerick, 3 de Millstone et 1 de Vermont Yankee ont dû réduire leur production électrique afin de s’adapter aux conditions exceptionnelles induites par l’ouragan

La roulette électronucléaire

Les USA ont eu de la chance : il aurait suffi que les groupes électrogènes qui n’ont pas démarré à Indian Point se soient situés à Oyster Creek et ce dernier site se retrouvait dans une situation de Blackout Station strictement similaire à celle de Fukushima-Daiichi, les alimentations électriques principale et auxiliaire devenant indisponibles pour une période indéterminée.

Une réglementation à revoir ?

Ces événements font froid dans le dos : pourquoi les opérateurs sont-ils autorisés à poursuivre la production électronucléaire à pleine puissance alors que les autorités clament par ailleurs que la situation induite par l’ouragan approchant pourrait s’avérer « très préoccupante » dans une zone bien définie à l’avance ?
Pourquoi les génératrices auxiliaires ne sont-elles pas activées en permanence lors des mêmes événements, procédure simple permettant ainsi de s’affranchir intégralement d’un vulgaire défaut de démarrage ? Il suffirait de forcer la main à l’opérateur : pas de générateurs auxiliaires en service dans un cadre météorologique aussi exceptionnel = arrêt d’urgence immédiat des unités concernées.
Cette situation est le comble de l’hypocrisie car les autorités comme l’opérateur savent parfaitement que le réseau va subir de grosses contraintes entraînant de toute façon, dans la plupart des cas, l’arrêt d’urgence manuel ou automatisé des unités de production.

D’inondations en ouragans, la crainte d’événements cumulatifs ?

La réponse pourrait tenir dans le désir des autorités et des opérateurs de poursuivre coûte que coûte une production électronucléaire – chaque minute d’arrêt d’un réacteur coutant très cher -  quitte à prendre quelques risques que les populations locales ne sont probablement pas prêtes à accepter aussi facilement, si elles avaient leur mot à dire !
Les mêmes « responsables » en profitent peut-être pour tester la résistance d’équipements nucléaires vieillissants face à des situations météorologiques extrêmes mais, il faut bien le constater, se présentant de plus en plus fréquemment, d’où l’assouplissement certain de règles de sécurité en situation exceptionnelle pourtant parfaitement évidentes ?

Pas d’accident sans incident initial !

En se basant sur le fait que tous les accidents majeurs ont débuté par une série cumulative d’incidents (souvent additionnées d’erreurs humaines plus ou moins impardonnables), il est facile de déduire arithmétiquement que tous les ‘X’ incidents, un accident majeur se produira et que ne pas chercher à limiter par une réelle culture de sécurité nucléaire les incidents ou les arrêts d’urgence c’est tordre le bras à la « géométrie accidentelle » au-delà des limites du raisonnable.
Les statistiques existent probablement : les arrêts d’urgence étant des procédures lourdes et pas anodines pour un Becquerel, l’ensemble du village nucléaire sait pertinemment que, statistiquement, une complication de SCRAM se présentera un jour ou l’autre ; l’indifférence qu’ils affectent de maintenir envers et contre tout retombera certainement un jour où l’autre sur leur pseudo-sérénité !
Tout mécanisme, si bien conçu soit-il, peut et doit en effet présenter une jour une défaillance et ce, d’autant plus rapidement que la machinerie est complexe et qu’elle est fréquemment sollicitée. Et si, un jour, la procédure d’arrêt d’urgence échouait, les barres de contrôle refusant par exemple de s’introduire dans un réacteur en surchauffe ? MM. les responsables de tout cette pagaille à venir seront-ils ceux qui auront le courage d’aller observer le monstre dans les yeux, comme lors de « l’inavouable » accident nucléaire de Sellafield ?

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