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dimanche 20 janvier 2013

Annie Lacroix-Riz est de ces intellectuels que le système ignore pourtant il serait bon de prendre conscience , que des femmes , des hommes d'une intelligence inouïe sont capables de nous faire comprendre les rouages de ce régime sinique et criminel ; de toute façon et quoi qu'on en dise - l'histoire l'écrira- nous avons raison ,c'est les peuples qui régleront le problème , mais plus le temps passera plus la reprise en main sera difficile pour ne pas dire plus ... Place à cette dame d'une lucidité impressionnante


A la lumière d'une conférence de l'historienne Annie Lacroix-Riz à Metz, notre blogueur associé SuperNo revient sur la stratégie du choc, les théories du complot et la récurrence de certains événements historiques.


(Annie Lacroix-Riz / Réseau Voltaire via Wikipedia)
(Annie Lacroix-Riz / Réseau Voltaire via Wikipedia)
J’ai assisté vendredi dernier à la conférence que donnait à Metz Annie Lacroix-Riz à l’invitation de la dynamique équipe d’ATTAC Moselle. Précisons, qu’elle est venue gracieusement, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de certain judoka inculte reconverti en politicien quand il devait inaugurer un gymnase. Elle est historienne (professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII - Diderot ), et spécialiste en particulier de la période de l’entre-deux guerres. En gros, ça fait 40 ans qu’elle étudie cette période, nez dans les archives. Elle est proche du Parti communiste, et ne s’en cache pas.

Evacuons immédiatement un petit détail. Annie-Lacroix-Riz, comme d’autres (Etienne Chouard, par exemple), est dans le viseur des anti-conspi. On lui reproche d’avoir participé il y a quelques années à une conférence à laquelle participait aussi le conspirationniste Meyssan. Il faut dire que la thèse de son dernier livre Le Choix de la défaite, est un peu difficile à avaler : elle affirme, archives à l’appui, que la défaite militaire de la France en mai 1940 n’est pas une simple défaite militaire, qui serait due, comme le prétend l’histoire officielle, à l’incompétence de nos stratèges, l’insuffisance de notre armement, la couardise de nos soldats… Mais que, bien au contraire, cette défaite serait le résultat logique et attendu d’une stratégie savamment mise en place pendant près de 20 ans. Un complot, pour parler clair. Et que ce complot aurait été ourdi par une organisation secrète baptisée «la synarchie», composée de représentants de l’élite auto-proclamée de l’époque, banksters, grands patrons (Comité des Houillères, Comité des Forges), technocrates, sans oublier les corrompus de syndicalistes ou de journalistes. Que cette synarchie et ses choix ont permis aux sociétés qui étaient derrière de prospérer plus que jamais au cours de la guerre. 
Je ne suis pas apte à évaluer péremptoirement la pertinence ou la véracité absolue de cette théorie. L’histoire, c’est un métier, et ce n’est pas le mien, quel que soit l’intérêt qu’il suscite chez moi. Néanmoins, non seulement la thèse est plausible, mais de nombreux exemples postérieurs à 1940 sont là pour prouver que c’est au moins envisageable. 
Soyez rassurés (ou déçus, c’est au choix), je ne vais pas me contenter de paraphraser Annie Lacroix-Riz, dont vous pourrez d’ailleurs facilement trouver sur Internet des vidéos de ses conférences. 

LA STRATÉGIE DU CHOC COMME PROPAGANDE

Le thème de la conférence était «La stratégie du choc». Référence au désormais célèbre livre éponyme de la journaliste et militante altermondialiste canadienne Naomi Klein, qui explique comment le pouvoir (politique, patronal ou financier, la plupart du temps alliés) profite du choc émotionnel provoqué par un événement de grande ampleur (guerre, attentat, catastrophe naturelle, crise économique) qui plonge les victimes dans un état d’hébétude et de résignation pour faire passer des mesures qui en temps normal auraient suscité une grande indignation. Un exemple parmi cent, mais des plus didactiques : après la dévastation de la Nouvelle Orléans par l’ouragan Katrina, on a dû reconstruire toutes les écoles qui avaient été détruites. À une différence près : avant, certaines de ces écoles étaient publiques, mais après la reconstruction, elles étaient privées !

Autre exemple : après les attentats du 11 septembre (dont les conspirationnistes affirment qu’ils ont été provoqués, ce que je me garderai bien d’accréditer), il a été considérablement plus facile aux faucons, aux pétroliers et aux marchands de canon de faire avaler l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak… Cette stratégie du choc est une forme de propagande désormais systématique. Elle a été utilisée dans les années 1930, elle est encore et plus que jamais douloureusement d’actualité aujourd’hui. Ceci nous ramène à la conférence d’Annie Lacroix-Riz, dont je ne vais donc pas faire de compte-rendu en bonnet difforme, mais dont je vais plutôt utiliser les précieuses informations pour faire un parallèle troublant avec la triste situation actuelle. 
Je sais, l’exercice est périlleux. Le monde de 2012 n’a plus grand chose à voir avec celui de 1930. Les biens matériels étaient bien plus rares, et donc plus précieux. Personne ou presque n’avait de bagnole. Personne ne prenait l’avion pour aller où il voulait sur un coup de tête après avoir acheté des billets “lastminute” sur Internet. Il n’y avait pas de télé, pas de téléphone, pas d’ordinateur, pas d’internet, pas d’hypermarchés, pas de carte bancaire. Souvent pas d’électricité, pas d’eau courante. Les femmes ne travaillaient pas, ne votaient pas. Beaucoup d’hommes travaillaient dans les champs, et rêvaient d’aller à l’usine. 
Pour le reste ? C’était nettement plus ressemblant ! La République n’était encore qu’à sa IIIe édition, mais ceux qui exerçaient le pouvoir au nom du peuple étaient des notables affublés des mêmes défauts que leurs contemporains. Après tout, Félix Faure était un prédécesseur valable de DSK, il y eut des banksters (Oustric), des Madoff (Stavisky)... 

CRISES EN BANKSTERS À TRAVERS L'HISTOIRE

Digressons un peu. Ça vous mettra dans l’ambiance, car Annie Lacroix-Riz digresse beaucoup. Cela peut rendre la conférence parfois difficile à suivre, sauf à avoir une culture historique peu commune. 
Un des nombreux scandales de l’épouvantable quinquennat Sarkozy fut la suppression de l’enseignement de l’histoire dans les terminales scientifiques. Décision parfaitement débile et scandaleuse, bien dans la veine sarkozyste. Et bien dans l’air du temps, quand il ne s’agit plus d’instruire, mais de formater des escadrons de petits valets aux stricts besoins des entreprises. On formera ainsi des gens aussi déprimants que des informaticiens, comptables, techniciens, commerciaux, totalement incultes et inintéressants, mais efficaces. À ce compte-là, à quoi bon leur enseigner l’histoire ? Ça ne sert à rien, l’histoire. Ça me rappelle le discours de mon capitaine quand j’étais bidasse : «commencer à réfléchir, c’est déjà désobéir». 
La thèse d’Annie Lacroix-Riz remet en cause l’histoire officielle. Ce n’est pas très étonnant, tant celle-ci peut être truffée de bobards ou de vérités idéologiques. Je me souviens d’avoir lu le passionnant ouvrage d'Howard Zinn Une histoire populaire des États Unis de 1492 à nos jours, qui oppose à l’histoire officielle, celle qui célèbre des héros comme Christophe Colomb, Rockefeller ou… George Bush, la Vraie histoire, celle des Indiens génocidés, des esclaves dans les champs de coton, des ouvrières du textile, des soldats du Vietnam… En France, on pourra lire un petit ouvrage très amusant et sans prétention : Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises par François Reynaert qui démonte des idées reçues aussi répandues et toujours d’actualité comme la revendication des «origines chrétiennes de la France».

La ligne de conduite des comploteurs pointés par Annie Lacroix-Riz, c’est la volonté d’un groupe d’oligarques (les synarques, donc), à la sortie de la première guerre mondiale, d’augmenter leurs profits. Même si c’est trivial, l’histoire nous apprend que la cupidité n’est pas subitement née au cours de la période qui a précédé la crise des subprimes dans les années 2000.

Les comploteurs avaient déjà compris une chose : pour maximiser les profits, il faut avoir les mains libres, et écarter tout ce qui peut gêner : la démocratie, les impôts, l’État providence, les prestations sociales, les syndicats… Cela n’a guère changé. D’ailleurs la gauche non communiste de l’époque, qui soutient ces saloperies, s’auto-intitule déjà Gauche moderne : sans commentaire. 
Dès la fin de la première guerre mondiale, les synarques observent d’un air très intéressé la montée du fascisme en Italie. Ils trouvent que le régime mis en place par Mussolini à partir de 1922 est très favorable aux affaires… En plus d’être un bon moyen de lutter contre le communisme, cet ennemi absolu… Le spectre du bolchevique d’octobre 1917, le couteau entre les dents, est le cauchemar qui hante tout capitaliste. On se rappellera que 50 ans plus tard, les néolibéraux ont utilisé le Chili de Pinochet comme laboratoire de leur idéologie, avant de l’étendre au monde entier. Et aux anti-conspirationnistes, Annie Lacroix-Riz rappelle qu’Allende n’est pas tombé volontairement du balcon du palais de la Moneda, et que la présence de Pinochet sur les lieux n’était pas le simple fait du hasard.

On s’aperçoit aussi que la nuisible omniprésence des banksters, et leur collusion avec le milieu politique, était la même en 1930 que maintenant. Parmi les synarques les plus importants, il y avait les représentants de la banque Worms, de la Banque Lehideux (oui oui, de la famille de l’ex-responsable FHaine), et de la banque d’Indochine. Les moyens de pression des bankstersétaient aussi curieusement similaires. Alors aux commandes de la Banque de France, les banquiers privés utilisaient l’endettement de l’État Français pour faire du chantage sur les politiques publiques et exiger, en échange de la poursuite de leur financement, des réformes. D’ailleurs, Léon Blum, le héros du Front Populaire, était en fait un socialiste tiédasse, plus Ayrault que Laguiller, et partisan lui aussi de la réforme de l’État. Il n’a consenti aux avances sociales du Front populaire que sous la pression de la rue.

En 1924, le ministre des finances d’Edouard Herriot s’appelle Etienne Clémentel. Devant les difficultés financières de l’État, il demande une avance aux gredins de la Banque de France. Qui la lui accordent en échange de la promesse d’une «politique d’assainissement financier». Annie Lacroix-Riz souligne que le gouvernement a souvent été de gauche entre les deux guerres ; Ah oui, Clémentel est l’un des fondateurs de la CGPF (Confédération Générale de la Production Française) qui deviendra en 1946 le CNPF, et en 1998 le MEDEF. Herriot lui-même disait «On ne peut rien faire contre les banquiers». Surtout si on ne veut rien faire… Pour mesurer la puissance des banksters, sachez que Hitler n’avait payé que 13% des réparations auxquelles les alliés avaient condamné l’Allemagne en 1918, mais avait réglé rubis sur l’ongle l’intégralité de sa dette privée auprès des banksters.

Inutile de rappeler que notre époque n’a pas non plus inventé les crises. Il y en eut une en 1873 (de la spéculation immobilière, déjà). Celle de 1929 fut tout de même un modèle du genre. La cause en est une bulle, comme celle de l’internet ou de l’immobilier. Les spéculateurs, aveuglés par leur cupidité, ont provoqué une chute de la bourse, qui s’est répercutée dans la “vraie vie” au cours des années suivantes, avec son cortège de chômage, de faillites et de misère. Et en 1931, c’est encore une crise de la dette, cette fois en Allemagne. Les salaires baissent alors de 15%.

Il faut dire aussi que l’immigration, suscitée par le patronat, et mettant les salariés en concurrence, y a bien contribué. On notera que dans les années 1960, le gouvernement Français (de droite), sur pression des patrons de l’industrie automobile, fait venir des immigrés d’Afrique du Nord.

Cinquante ans plus tard, leurs successeurs à l’UMP ou à la droite populaire fustigent les conséquences néfastes de cette immigration, conchient les Arabes, l’Islam… qui ne sont que la conséquence logique et courue d’avance, qu’ils avaient d’ailleurs anticipée. Mais puisque le patronat le voulait.

Après la crise des subprimes de 2008 où les banques ont perdu des fortunes par leur incompétence et leur inconséquence, on a saturé l’espace médiatique sur l’air de «il faut sauver les banques», «si on ne sauve pas les banques, on coule avec elles…». Alors qu’il fallait les laisser crever et reconstruire sur les cendres un pôle bancaire public. Il paraît qu’en France on s’en est plutôt bien sorti. Mais l’État Américain y a laissé près de 15000 milliards (15 suivi de 12 zéros) de dollars. 50 000 dollars par américain… Quelques années plus tard, il faut recommencer. En Grèce, en Espagne, et bientôt partout ailleurs, de nouvelles banques flageolent. Rien qu’en Espagne le mois dernier, il a fallu trouver en urgence 100 milliards. Qui s’ajoutent à la dette. Et certains disent qu’il en faudra au moins 500.

En 1935, les banksters français se plantent en spéculant. Les pertes sont lourdes. Que croyez-vous qu’il arriva ? Le président du conseil, un certain Flandin, le Ayrault d’alors, décide de faire garantir par l’État les pertes de ces banksters. La soumission à ces escrocs est donc une constante. 

ÉCHEC DE L'UE ET AUSTÉRITÉ FRANÇAISE

Théorie du complot ou pas, on peut se demander comment, maintenant ou il y a 80 ans, des gens, de droite comme de gauche, élus par nous, pour nous représenter ou agir en notre nom, peuvent ainsi se comporter avec une parfaite constance comme des traîtres et des vendus, et mener des politiques aussi ouvertement contraires à nos intérêts.

La construction européenne est un naufrage, un ratage total. Vendue aux bisounours comme porteuse d’idéaux ethérés, on a rapidement vu qu’il ne s’agissait bien plus trivialement que de libéraliser tous les secteurs de l’économie, mettre tous les salariés en compétition, permettre la délocalisation des usines là où les profits sont plus grands, entériner la domination de la finance et le recul de la démocratie, cette empêcheuse de faire des affaires en rond. On le constate tous les jours, et on n’a pas encore tout vu.

Prenez le programme économique de Milton Friedman, article 1, page 1, tout est là. On devrait donc en tirer les conséquences, tout arrêter, tout abroger, et repartir sur de nouvelles bases, prenant en compte le ratage initial. 
Au lieu de ça, on s’enfonce : si l’Europe a échoué, alors il faut plus d’Europe ! Et d’évoquer le fédéralisme comme solution à tous nos problèmes ! La construction européenne a déjà provoqué un recul grave de la démocratie. Le parlement n’a aucun pouvoir ou si peu. Les décisions sont prises par des personnes ou des organisations non élues, comme la commission, la BCE, ou encore l‘Eurogroupe. En tout cas des gens qui ne nous représentent pas, et dont les intérêts sont manifestement opposés aux nôtres.
Il est temps ici de parler de notre nouveau pouvoir socialiste. N’oubliez pas le lien historique : ces gens-là ont été élus pour tirer la France de la crise. Mais en réalité, ils ne vont défendre que les intérêts des banksters en nous enfonçant encore davantage. 
Notre premier ministre, au style tellement suranné qu’il n’aurait assurément pas déparé sous la IIIe République, a prononcé mardi son discours de politique générale. Tous les journalistes sans exception ont noté qu’il avait été chiant. C’est en effet un truisme, Ayrault est chiant. Mais c’est bien là son moindre défaut. 
Les plus pertinents de ces journalistes ont aussi noté son hypocrisie de ne pas vouloir nommer ce qu’il nous propose ‎(rigueur, austérité). Par contre, je n’ai entendu personne (sauf à la marge quelques UMP aigris qui ont noté que le projet socialiste n’avait rien à voir avec l’espoir suscité) crier à la honte et à la trahison. Au contraire, les radios et les télés ont immédiatement été pris d’assaut par ces épouvantables économistes qui ont rivalisé de persuasion pour expliquer qu'il va falloir en passer par là, pas moyen de faire autrement. Relayées en boucle par les poupées Barbie des chaînes d’info en continu, et par les éditorialistes vendus des hebdomadaires, ces torche-cul métastasés par des tonnes de pub. 
Je ne sais pas s’ils avaient des économistes ultramédiatisés dans les années 30. Mais on oublie de préciser que ces gens-là ont tous (sauf très rares exceptions) des accointances coupables avec le système bancaire et financier et que leur cerveau, comme leur portefeuille, est incapable de s’extraire du carcan idéologique ultralibéral, selon lequel toute réduction du rôle de l’État est bonne pour l’économie, toute baisse de charges est bonne pour les entreprises, et tout ce qui est bon pour les entreprises est bon pour vous et moi. 
Les synarques avaient quant à eux recruté des journalistes et des publicitaires, pour expliquer que «les profits doivent être élevés pour créer les emplois de demain». On croirait du Xavier Bertrand. Ou du Pierre Moscovici… Hollande et Ayrault, comme je l’avais annoncé, sont venus spontanément, sans qu’on les y force, placer leur tête (et la nôtre) dans ce carcan, en acceptant de continuer et d’accentuer les paiements de cette prétendue dette aux banksters. En échange de cette foutaise de «pacte de croissance». 
A l’échelle d’un continent, les 120 milliards de ce pacte ne représentent rien : ils n’auront aucun effet immédiat. Et même s’ils étaient affectés à des projets d’investissement intelligents (genre remplacer les bagnoles par des transports en commun et des vélos), ce qui ne sera évidemment pas le cas, puisque corruption et clientélisme seront comme d’habitude les principaux critères de sélection, le retour sur investissement serait très partiel et différé. Alors que l’accroissement de la dette, lui, est immédiat. Tout comme le seront les intérêts supplémentaires que les États devront payer. 
Ayrault a même parlé d’une dette de 1800 milliards, alors qu’on parlait plutôt de 1700, jusqu’ici. Il anticipe de quelques mois, sans doute. Car à 5% de déficit par an, la dette augmente de 100 milliards. A 3%, c’est encore 60 milliards. Et puisque l’objectif (intenable) est de revenir à zéro en… 2017, la dette aura alors dépassé les 2000 milliards. Sur lesquels il faudra continuer à payer 40, 50, 60 milliards d’intérêts, voire plus, tous les ans, puisque lesbanksters fixent les taux selon leur bon vouloir. Hollande, Ayrault et l’Assemblée Nationale vont maintenant voter le resserrage du carcan, à l’aide du fameux pacte Merkozy, qui confie à autrui la gestion de nos finances, et nous interdit tout déficit. La seule perspective, c’est baisse du nombre de fonctionnaires, réduction des services publics à la portion congrue, baisse des prestations sociales et hausse des impôts. Pour les riches, dit Ayrault. 

OÙ EST LA DÉMOCRATIE ?

On a déjà une idée assez précise de ce que vont être ces prochaines années. Tous les jours, de nouveaux licenciements massifs (déjà planifiés, dont l’annonce avait été retardée par l’UMP pour raison électorale) sont annoncés. Le gadget marketing Montebourg, qui faisait encore illusion en allant secourir une PME, va vite être submergés par les annonces des charrettes de grosses entreprises comme PSA.

Bien sûr, il y a l’Assemblée nationale… Dans les années 1930, l’Assemblée nationale avait encore le pouvoir de voter des dépenses. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ce qui fait dire à Annie Lacroix-Riz que «L’Assemblée nationale ne sert à rien». Sinon à faire vivre grassement 577 personnes et leur entourage. Le Sénat, lui, a toujours été aux ordres du pouvoir. Une cooptation de notables, où la franc-maçonnerie joue un grand rôle. Toujours selon Annie Lacroix-Riz, pour être sénateur en Lorraine dans les années 1930, il fallait avoir l’aval de la famille De Wendel. Sacré contre-pouvoir !

En 2005, le peuple français, auquel on avait eu l’imprudence de demander son avis, avait dit non à la poursuite de cette folle politique européenne. Malgré un matraquage éhonté et insensé sur toutes les ondes, dans tous les journaux, de tout ce que la France compte d’économistes cyniques, de politiciens incompétents, de syndicalistes corrompus, ou de journalistes complices. Ceux-là même qui vont chipoter du groin tous les mois au Crillon lors des dîners du Siècle.

Depuis 1983, date du renoncement définitif à toute vraie politique de Gauche, on estime que 10% de la richesse produite chaque année en France a glissé des salariés vers les actionnaires. Ce qui représente un vol de 200 milliards d’euros par an. Ce sont ces milliards qui manquent pour payer les retraites, la sécu, le chômage… Et qui ne reviendront jamais, puisque désormais le pacte Merkozy va nous obliger à amplifier encore le phénomène pour interdire tout et figer le hold up. Ces gens se sont assis sur la démocratie. Sarkozy a contourné le vote populaire. Les socialistes ont été complices de cet attentat, leur abstention hypocrite ayant permis son accomplissement.

Aujourd’hui, il faudrait se lever contre les banksters. Leur dire merde. Leur expliquer que leur dette, ils peuvent se la foutre au cul. Euh, pardon, j’exprime un peu trop crûment le fond de ma pensée. On peu aussi être poli et diplomate. Je recommence. On pourrait donc leur expliquer qu’on va revenir à la situation qui prévalait avant ce funeste jour de janvier 1973, c’est à dire que l’État n’empruntera plus qu’à la Banque de France et à prix d’ami. Et qu’on va réaliser un audit de cette fameuse dette de 1800 milliards, qui vraisemblablement ne sont que des intérêts indus, conséquence de ce racket initié en 1973.

Une fois déchargés de ce fardeau, nous pourrons rétablir le bon fonctionnement des services publics, et rééquilibrer le partage des richesses, indispensable puisque celles-ci ne pourront aller qu’en diminuant, faute d’énergie et de ressources naturelles. 

LA CRISE FAIT AVALER LES POTIONS


Voilà, il est temps de conclure. Revenons sur la théorie du complot. Pour moi elle n’existe pas de manière très nette. Je ne vois pas comment des gens auraient pu, dès 1922, prévoir qu’il y aurait une guerre avec l’Allemagne en 1939. Ils ont simplement défendu leurs intérêts, s’adaptant en changeant de tactique aux gré des événements dans le mépris le plus total de l’intérêt commun, comme l’ont toujours fait les grands patrons, les banksters, et leurs instruments politiques, médiatiques et syndicaux. Plutôt Hitler que le Front populaire, tout simplement parce que c’était meilleur pour les affaires.

Le parallèle avec notre actualité est flagrant. Je ne crois pas davantage que la situation actuelle relève stricto sensu d’un complot. Plutôt d’une convergence d’intérêts bien compris. Leur synarchie est devenue notre oligarchie. Pourquoi Hollande ou Ayrault, qui rêvent sans doute depuis l’enfance des plus hautes fonctions politiques, iraient-ils changer quoi que ce soit à un système qui leur a tant donné ? Le même raisonnement vaut pour ces médiacrates pleins aux as, dont les supérieurs sont en outre patrons ou banksters… Les dîners du Siècle ne peuvent pas être assimilés à un complot : ce sont de grandes sauteries où les plus puissants paradent, et où les valets se remplissent de la fierté de côtoyer ces puissants qui pourront sans doute le moment venu donner un coup de pouce à leur carrière, ou faire avancer leur légion d’honneur. Plutôt l’Europe néolibérale que l’intérêt de cette valetaille de chômeurs et de précaires qui n’ont rien à apporter sinon des emmerdements, et que les potes des médias savent de toute façon très bien rabattre vers vous dès qu’il en est besoin.

Reste le point commun qui est la crise. Il y a toujours une crise de ceci ou de cela. Et dans tous les cas, elle est bien pratique pour faire avaler les pires potions, comme celle que notre gouvernement socialiste est en train de touiller. L’argumentaire est déjà au point : on n’a pas le choix. 
source Marianne / blog superno

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