Auteur de l’ouvrage Agent Orange – Apocalypse Viêt Nam, je suis indigné qu’une animatrice de France Télévisions S.A. (société financée par l’argent public), se prétendant « journaliste », se serve de l’image de couverture de mon livre – qui relate de façon exhaustive l’immense souffrance de millions de victimes vietnamiennes malheureusement bien réelles – dans le but d’étayer le commentaire suivant : « … ces livres vous promettent d’étonnantes révélations sur l’Apocalypse (sic !) et le terrorisme… ». Elle vise ainsi à faire croire au téléspectateur que l’éditeur en question publierait des ouvrages suspects, peu crédibles voire parfaitement farfelus, alors qu’il accomplit un travail tout à fait comparable à celui du grand François Maspero à la fin du siècle dernier (lui-même ostracisé à l’époque, voire interdit).
Il est pathétique et affligeant de voir et d’entendre Mme Caroline Fourest prendre appui sur la couverture de mon ouvrage (qui fait autorité sur ce sujet), pour conforter sa pensée binaire, confirmant par la même occasion ses lacunes et son inculture. Car j’imagine qu’elle ne sait absolument rien des drames effroyables qu’a provoqués l’utilisation militaire à grande échelle de l’Agent Orange pour s’être focalisée à ce point sur un mot du titre…
L’ignorance crasse de cette animatrice est par ailleurs démontrée en creux par ses propres confrères du service public qui ont encensé mon ouvrage, salué à la fois par des membres de la communauté scientifique internationale, juridique, et d’autres pointures dans les différentes compétences d’expertises ayant trait au domaine de l’Agent Orange.
De ce fait, outrage suprême, elle amalgame les millions de victimes de ce poison à la « conspiration », déroulant une logique unilatérale telle une créature née pour avoir raison.
Dans « La Ville des Lumières », Mme Fourest arpente la passerelle du temple de la littérature, la Bibliothèque Nationale de France, puis nous montre un plan de la campagne bretonne : « à quelques pâturages de là, d’immenses conspirations sont mises à jour par cet homme… », préparant ainsi le subconscient du téléspectateur. Naturellement, lorsque mon éditeur apparaît, l’opinion du public est déjà apprêtée par la voix-off de ce journalisme de caniveau.
« Leurs obsessions se nourrissent du malaise ambiant de la société française et entretiennent la confusion », peut-on encore entendre dans le commentaire, phrase absconse visant à créer une ambiance occulte… pour mieux ensuite l’attribuer à sa cible.
Chaque séquence peut être pareillement analysée et déconstruite, mais mon temps n’est pas moins précieux que le sien.
Même si la valeur n’attend pas le nombre des années, notre animatrice aurait pu, grâce au doute, s’éviter la fin comique de la leçon de l’incendiaire au pompier. Visiblement, ses certitudes prennent toute la place.
Son reportage est obscène.
André Bouny
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