Le représentant du Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme en Colombie, Todd Howland, a vivement dénoncé, mardi 26 mars, les assassinats récents de deux leaders paysans, appelant les autorités locales à mieux assurer leur protection. L’an dernier, a-t-il souligné, "97% des défenseurs des droits de l’homme (tués) étaient originaires des zones rurales", soit 37 personnes entre janvier et septembre 2012.
Le corps d’Ermes Vidal, qui militait pour la restitution des terres aux paysans déplacés par le conflit, a été retrouvé samedi 23 mars dans la région de Cordoba (nord). L’homme avait reçu des menaces de mort.
Lundi 25, un autre dirigeant, Gustavo Pizo, président de l’Association des paysans de Totoro, dans la province du Cuaca (sud-ouest), a également été assassiné. Il appartenait à la Marche Patriotique, une organisation de gauche défendant la création de réserves paysannes (des communautés autonomes sur le modèle des réserves indigènes). La revendication est également portée par la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui mène actuellement des négociations de paix avec le gouvernement.
Environ 3,7 millions de paysans ont été chassés de leurs terres au cours du conflit qui a opposé pendant des années guérillas communistes et groupes paramilitaires d’extrême droite. Officiellement démobilisés depuis 2006, ces derniers comptent désormais de nombreux membres dans les bandes criminelles.
Il y a deux ans, le gouvernement du président Juan Manuel Santos a adopté une loi prévoyant de restituer aux petits paysans deux millions d’hectares saisis et quatre millions d’hectares laissés à l’abandon.
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