Dans le Sud, de Montpellier à Marseille, depuis quelques semaines, les appels aux meurtres racistes se multiplient, les groupuscules nationalistes d’ultra droite recrutent et des individus organisés appellent à une lutte armée contre ceux qui ne sont pas assez "blancs" à leur goût. Ce constat, Mlactu l’a fait en se plongeant dans une réalité accessible à tous : nous n’avons pas infiltré, nous n’avons pris personne en traitre, nous avons juste pris le temps nécessaire pour découvrir cette haine devenu ordinaire, et cette organisation extrémiste, avec références néo-nazis et organisation para-militaire, en train de se mettre en place aujourd’hui et qui prépare son premier rassemblement fin avril, dans l’Hérault.
Ils se définissent comme « des hommes et des femmes prêts au combat », doivent jurer « d’être un soldat brave et fidèle, prêt à faire le sacrifice de ma vie pour la France », se présentent comme des anciens du SAC, le Service d’Action Civique, d’anciens militaires ou policiers à la retraite. Ils ont des grades : chef national, chef de région, chef de département, instructeur, chef de section ou chef de rang. Ils ont un uniforme : pantalon et une veste de treillis noirs, béret noir, paire de rangers et tenue de camouflage. Ce sont les membres du FDF (Front de Défense de la France), mouvement encore inconnu il y a quelques semaines et qui va tenir son premier rassemblement dans l’Hérault à la fin du mois d’avril. Multipliant les références néo-nazis, il veut se structurer comme un véritable groupe para-militaire.
Un ancien chanteur à la retraite comme « chef national honoraire »
Emmené par un chanteur à la retraite, Robert Dufay, alias Jerry Rock (ou encore André Mickaël), chef national honoraire du FDF, ce groupuscule aurait prêté à sourire s’il se limitait à la Marseillaise chantée par l’intéressée sur une vidéo, à ses humeurs audios d’une durée de trente à quarante secondes enregistrées par ses soins (« Si on te dit ‘Nique ta mère’, tu dois fermer ta gueule. Mais toi, si tu dis ‘casse-toi sale arabe’, tu es condamnable. Je n’y comprends rien. Où est la justice dans ce pays ? Les racailles détruisent nos églises ! Les racailles envahissent nos églises ! ») et vues par vingt à trente personnes au maximum.
Sauf que du délire d’une personne sur internet, en fin d’année dernière, est en train de naître, aujourd’hui, un véritable groupuscule organisé et qui ne se contente pas de simples propos racistes. En janvier, le chanteur est remisé au rôle de « chef national honoraire », et Marceau Allouis prend la tête du mouvement. Les propos se durcissent et le groupe se structure.
Ils prônent ouvertement la lutte armée
Sur les réseaux sociaux, en public, certains militants ne se cachent plus. Ou se cachent mal. Les appels à la haine se multiplient. Et ceux à la lutte armée également.
(NB. Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur la bataille de Camerone, cliquez ici)
Certains posent d’ailleurs les armes (factice ?) à la main quand d’autres débattent du type d’arme à acquérir.
Une organisation para-militaire ?
FDF met en place une hiérarchie, des grades, comme dans une armée, avec des fonctions bien définies, dont celle d'instructeur qui doit "former les combattants lors des entraînements".
La tenue est également précisée, avec « béret noir » sur la tête :
Hilter et Mein Kampf en exemple
Depuis quelques temps, le groupe prend contact avec d’autres mouvements nationalistes ou identitaires. Le FDF reconnait d’ailleurs collaborer avec la Ligue du Midi, Troisième voie et l’UFN (Union France Nationaliste). Ces liens se retrouvent également sur Facebook, dans des échanges de points de vue très musclés.
L’UFN propose également à l’achat la version française de Mein Kampf, ce qui n’est pas interdit en France. Mais surtout, les références affichées par les membres de FDF sont très claires :
Quelle portée réelle pour ce groupuscule d’ultra droite ?
Le positionnement moins extrémiste qu’auparavant du Front National, dont l’objectif est aujourd’hui clairement d’être au pouvoir, laisse le champ libre à ces groupuscules nationalistes d’ultra droite auxquels adhèrent les déçus de Marine Le Pen, jugée trop soft. La situation politique et économique du pays leur facilite également la tâche puisque les extrémismes et nationalismes exacerbés se nourrissent des difficultés personnelles et individuelles pour se développer, de la peur de l’autre, des autres, quand l’avenir semble plus sombre que le présent.
Aujourd’hui, les membres actifs de FDF ne sont pas très nombreux, c’est une certitude. En revanche, au fil des discussions que nous avons pu lire, et même si recruter de nouveaux adeptes n’est pas forcément simple pour eux, ils affichent clairement leur ambition et leur objectif : profiter du désenchantement économique et politique, être prêt lorsque la crise sera encore plus forte.
M.O.
source:http://www.mlactu.fr
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