LE VRAI VISAGE DE MARINE LE PEN, RÉSUMÉ EN DEUX PETITES PHRASES DATÉES D’IL Y A 48 HEURES
Suite à une fusillade avec des gendarmes dans un camp de Roms, avant-hier dans la Somme, Marine Le Pen vient de déclarer :
« Ces événements très graves sont un symptôme de l’ensauvagement insupportable de notre société. »
L’ensauvagement insupportable de notre société ? Parle-t-elle du capitalisme libéral ? De la misère galopante ? De l’insécurité sociale ? De la nécessité de se révolter ?
Non, elle parle uniquement de l’insécurité civile des braves gens menacés par des sauvages toujours plus nombreux (qui viennent jusque dans nos bras…) et qui ne sont pas assez sous contrôle de l’État policier.
La phrase suivante le confirme :
« Ce drame est la conséquence de l’effondrement du RESPECT dû aux forces de l’ORDRE… Les effectifs de forces de l’ORDRE doivent être augmentés ! »
Autrement dit. Le problème, c’est l’obéissance.
Marine Le Pen nous dit qu’il faut réapprendre à obéir, à respecter le pouvoir, à renforcer l’ordre en place et à privilégier la lutte contre l’insécurité civile et non contre ses causes.
Quelles causes ? Pour elle, LA cause, c’est « L’ENSAUVAGEMENT INSUPPORTABLE DE NOTRE SOCIÉTÉ. »
De tous temps, les étrangers, migrants ou nomades ont été qualifiés de barbares, de sauvages et de menaces pour la société, NOTRE SOCIÉTÉ, par l’extrême-droite, et bien au-delà.
Les nomades, en particulier, ont toujours été en première ligne de cette haine. Une haine nourrie par la jalousie des sédentaires contre ceux qu’ils regardent passer.
« (…) eux,
Ce sont les sauvages,
Ils vont où leur désir
Le veut, par dessus monts,
Ce sont les sauvages,
Ils vont où leur désir
Le veut, par dessus monts,
Et bois, et mers, et vents,
Et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent
Ferait éclater vos poumons. »
Et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent
Ferait éclater vos poumons. »
Jean Richepin, « Les oiseaux de passage »
Chanté notamment par Brassens…
Chanté notamment par Brassens…
La haine du nomade n’est pas seulement le fait de la réaction, mais aussi du capitalisme, car ce dernier a toujours eu besoin de la sédentarité des populations pour s’établir (même si la précarité et la flexibilité qu’il veut nous imposer nous conduisent parfois à une mobilité de circonstance).
Le génocide d’au moins 200 000 Tziganes en Europe, à partir de l’automne 1939 et surtout de décembre 1942, n’a pas commencé autrement. Le nazisme et ses nombreux complices se sont simplement appuyés sur les préjugés sociaux de plus en plus répandus durant les années qui ont précédé. Le fruit était mûr. Himmler lui-même, chef de la SS et organisateur de la déportation, avait, en son temps, qualifié les peuples nomades de « sauvages (…) menaçant la société. »
L’autre facilité, qui évita le tracas des enquêtes aux nazis et à leurs complices, c’est le fichage des Roms depuis 1910, dans la plupart des États européens, au prétexte de leur attitude « asociale » et de la « menace » qu’il représentaient soit-disant pour « la société et ses valeurs », à commencer par la propriété et l’obéissance.
Alors, Jacques Sapir, faut-il vraiment baisser la garde contre le FN pour mieux lutter contre la nouvelle forme du capitalisme ?
Yannis Youlountas
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