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dimanche 2 août 2015

les bassesses et autres magouilles de palais du Prince de Nagy Bosca mises à nu par les juges (confidences du "cardinal" Guéant .


Entre l'affaire des sondages de l'Elysée qui prend un nouveau tour et les récentes confidences du "cardinal" Guéant, les mœurs en vigueur à l'Elysée durant le quinquennat précédant sont en train d'être mises à jour de façon éclatante.
BEBERT BRUNO/SIPA
Discrètement, sans faire la une des gazettes ou des JT, une poignée de magistrats, ces « petits pois », comme les qualifiait Nicolas Sarkozy avec haine et mépris, tirent les fils de la pelote noueuse du dernier quinquennat. Bien loin de la tragédie grecque et du diktat de Merkel, ils dessinent au fil de l'été un automne bien sombre pour l'ancien chef de l'Etat. Sarkozy le sait d'ailleurs mieux que quiconque : un peu de son avenir, judiciaire et donc forcément politique, se joue actuellement dans les bureaux climatisés du pôle financier du tribunal de Paris. Car, à travers les procédures et leur technicité rébarbative, c'est sa pratique du pouvoir qui est mise au jour.
Le dernier épisode de l'histoire dite « des sondages de l'Elysée » est un symbole, presque une caricature de ce temps révolu que l'ancien président rêve de restaurer. Patrick Buisson, le conseiller de l'ombre, maurrassien convaincu, aujourd'hui en disgrâce, et Pierre Giacometti, sondeur toujours dévoué, se sont retrouvés mercredi à l'heure du laitier, comme de vulgaires voyous devant des enquêteurs, sommés de justifier des largesses de Nicolas Sarkozy... Une générosité estimée à 9 millions d'euros, puisés dans les caisses de l'Etat, pour régler à Buisson et Giacometti une myriade de sondages aussi essentiels pour l'avenir du pays que ceux sur le couple Sarkozy-Bruni ou sur une prestation télévisée de DSK... Mis en examen pour « favoritisme » et « détournement de fonds publics », Buisson n'échappera plus à la justice. D'autres pourraient l'accompagner. Mais, sans attendre l'éventuelle sanction pénale, les faits révélés et désormais peu contestés attestent d'un véritable dévoiement du pouvoir.
Un dévoiement qu'un homme, dans une indifférence médiatique et politique presque totale, a publiquement confirmé. Claude Guéant en personne ! « Le cardinal », l'architecte des rouages les plus occultes de la Sarkozye, a livré un aveu au début de l'été. Ce jour-là, devant le tribunal chargé de juger François Pérol (l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée) pour sa nomination à la tête de la Banque populaire et de la Caisse d'épargne, Guéant se lâche... La confession a beau être un secret de Polichinelle, elle sort de la bouche du plus proche collaborateur du prince. Oui, dit-il, c'est bien Nicolas Sarkozy qui a choisi, qui a décidé de cette promotion, en faisant fi des règles, sans se préoccuper des procédures. Car le président voulait mettre à ce poste, comme à d'autres, un homme de confiance, un homme à lui... Ne reste plus à Guéant qu'à confesser d'autres secrets de Polichinelle, comme celui, par exemple, des millions offerts à l'ami Tapie. Les juges qui l'ont convoqué, en vue de le mettre en examen dans cette histoire, lui offrent l'occasion de purger un peu plus sa conscience.
A travers l'aveu de Claude Guéant, aussi bien que les interrogatoires de Buisson et Giacometti, sur les fameux sondages, ce sont les mœurs en vigueur à l'Elysée durant cinq ans que les juges, sans le vouloir vraiment, sont en train de décrire. Des années où le pouvoir fut concentré entre les mains d'un petit groupe. Un clan où figurait, outre les personnages précités, le dévoué Bernard Squarcini, maître des basses œuvres et des écoutes de journalistes. Un clan animé par le cynisme et le mépris de l'Etat de droit.
L'argutie du complot, usée jusqu'à la corde, ne suffira pas à Nicolas Sarkozy pour échapper aux rendez-vous qui l'attendent en septembre. C'est cette réalité politique, et pas seulement judiciaire, qu'il va devoir affronter.

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