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lundi 3 août 2015

Compétence , mot pervers qu'il nous faut analyser , décortiquer / A méditer

À méditer par les « demandeurs d’emploi » et par tous ceux qui doivent tous les jours « mériter » leur travail.



La définition du dictionnaire :

La compétence est un savoir-faire obtenu grâce aux résultats acquis lors d’un apprentissage (ou d’études) et à une expérience. C’est donc une connaissance approfondie permettant d’agir de façon appropriée.

En Belgique, la compétence est aussi la mission dévolue à une autorité publique. C’est ainsi que l’on parle de « transferts de compétence » et que ce mot désigne alors un pouvoir.

La dérive néo-libérale :

La compétence est la combinaison de capacités et d’aptitudes d’un individu lui permettant de répondre à un problème. La compétence inclut la maîtrise, la performance et l’efficacité. Le vocable ne qualifie donc plus un individu mais les résultats qu’il a obtenus, les problèmes qu’il a résolus. L’individu doit par conséquent être flexible, réactif, opérationnel, pour pouvoir faire face à des situations imprévues et sa compétence n’est jamais acquise puisqu’elle dépend des circonstances. Cette compétence étant sans cesse évaluée, l’individu se trouve dans une situation d’instabilité permanente puisqu’il perd tout pouvoir sur son parcours professionnel. Sa situation devient « volatile » à l’exemple des marchés.

A l’école, les « socles de compétence » définissent les ambitions de l’enseignement : s’adapter aux exigences du marché. Il ne s’agit plus d’instruire mais de transmettre les connaissances requises pour que l’individu s’insère dans le monde du travail et soit suffisamment flexible pour y rester en acquérant sans cesse de nouvelles compétences aussitôt menacées d’être périmées. Cette obsolescence programmée permet de dévaloriser la qualification professionnelle et de faire pression sur les salaires. L’école n’est plus un instrument d’émancipation mais de formatage au service de l’économie.

Donc, en réalité :

La compétence est une notion éminemment floue puisqu’elle relève de l’appréciation de l’employeur et d’un calcul coût/bénéfice évalué de façon à maintenir le versement de plantureux bénéfices aux actionnaires. La compétence qualifie donc la bonne adaptabilité de l’individu, exigeant de lui d’adopter un profil bas mais de se dévouer corps et âme à son travail avant de se faire jeter.

Collage : BAF.F !

Source : Investig’Action

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